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    Message par Mel72000 Dim 3 Avr - 0:09

    Graup... Je l'avais presque oublier, celui là...

    Donc, tu as introduit des observateurs à Poudlard ? Voilà qui est intéressant...

    Les relations de Harry et Rogue vont elles revenir à ce qu'elles étaient avant l'épisode de la Pensine ?

    Merci pour ce chapitre !

    Mel72000
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    Messages : 18
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    Reprise d'antenne - Page 3 Empty Re: Reprise d'antenne

    Message par Roswell Mar 5 Avr - 22:06

    Aha! Je me demandais quand le chaos généralisé serait enfin rendu public (car il faut bien avouer que c'est ce qu'il manque drôlement chez Rowling, aucun gamin ne raconte quoi que ce soit de ce qui se passe dans Poudlard? Personne n'a moufté lors de l'utilisation des Plumes de Sang? Ils sont masochistes ces sorciers-là...) et je me régale!
    J'ai frissonné lors de l'entretien Expea-Ombrage, c'est tellement vraisemblable que ça donne la chair de poule!
    Bravo, c'est formidable!

    Roswell
    Invité


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    Reprise d'antenne - Page 3 Empty Re: Reprise d'antenne

    Message par Raven Mar 12 Avr - 21:32

    Merci à vous deux pour vos revues.
    Le chapitre 31 est en cours, gentiment. J'ai eu un autre gros sujet à traiter dernièrement. Mais ça y est, les résultats sont enfin tombés.

    Le livre Les Enfants de Tiamat

    Mon bouquin Les Enfants de Tiamat est disponible sur thebookedition.com, après pratiquement 11 ans de boulot.

    fusée bondissante ballon anniv euh... restons Nirvana
    J'espère que ça vaudra toutes les heures de cours que je n'ai pas écoutées pour l'écrire peinard...

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    Reprise d'antenne - Page 3 Empty Re: Reprise d'antenne

    Message par Raven Mer 4 Mai - 22:03

    Tagazok !
    Bon, voici donc le 31ème chapitre de ce tome 5, où l'on se dispute beaucoup.


    Chapitre 31 : (Triple) BUSE

    Les Serpentard et leurs associés réfléchissaient souvent aux conséquences de la présence de Graup à proximité de l'école. En toute logique, l'inspecteur Rochford n'aurait pas la nécessité de visiter la forêt interdite, et ne risquerait donc pas de croiser le géant, mais rien dans l'année écoulée n'avait suivi les règles de la logique, et avec la malchance que tout Poudlard semblait traîner comme un boulet depuis l'arrivée de Dolorès Ombrage, Rochford ferait connaissance avec le demi-frère de Hagrid plus rapidement qu'on ne le souhaitait.

    Une telle éventualité serait bien triste, car l'inspecteur faisait fort bien son travail de contrôle au sein du collège magique. Ombrage n'avait pas pu donner plus que quelques heures de colle passées à nettoyer la salle des trophées du collège, et plus aucun élève n'avait fait connaissance avec la maudite plume maléfique. L'inquisitrice devait méchamment ronger son frein, surtout lorsqu'elle constatait que depuis l'arrivée de Rochford, le nombre d'infractions au règlement avait dégringolé en flèche, et aucun artefact étrange n'apparaissait plus au beau milieu des cours. Une véritable insulte aux yeux du crapaud...

    Cette atmosphère plus détendue, à défaut d'être parfaitement souriante, favorisait heureusement les révisions.
    L'accumulation monstrueuse des devoirs avait enfin cessé, et les cours ne servaient plus qu'à réviser les points les plus sensibles, entraînement intensif rendu de plus en plus difficile par l'attirance croissante qu'exerçaient le soleil et les températures élevées sur les étudiants. Le seul à profiter de cette embellie climatique était Octavius le kraken, qui se réchauffait juste sous la surface du lac, guettant les bonnes choses que les enfants pourraient lui lancer depuis la berge.

    Même dans la situation bancale où il se trouvait, Harry ne pouvait plus penser à autre chose qu'à ses examens. Sirius, Voldemort, les prophéties... tout cela passait au second plan tandis qu'il s'acharnait à s'enfoncer dans le crâne les dates des grands évènements du monde magique et les ingrédients des potions les plus demandées aux épreuves.
    Autour de lui, ses condisciples commençaient à manifester des signes de stress peu encourageants.
    Par Ron et Ginny, les Serpentard avaient appris qu'Hermione dormait au maximum quatre heures par nuit et passait un temps incroyable à compiler des livres qui n'étaient même pas au programme. Par bonheur, le reste de la cinquième année de Gryffondor ne poussait pas les excès aussi loin, mais même Seamus Finnigan avait été vu entouré de grimoires, ce qui lui avait valu d'être pris en photo sous toutes les coutures par un Colin Crivey désireux d'immortaliser l'évènement.
    Les autres maisons n'allaient guère mieux en termes de révisions. Les Serdaigle étaient sans doute les plus tranquilles. Les bleu et bronze passant déjà leur vie dans les livres, un peu plus ou un peu moins ne changeaient pas grand-chose. Les Poufsouffle, en revanche, semblaient souffrir d'une véritable épidémie de bachotage aggravé. Il se disait par exemple que MacMillan passait près de huit heures par jour à réviser, voire neuf dans le pire des cas. Il en faisait le décompte à ses camarades, répandant ainsi une certaine angoisse parmi tous ceux qui travaillaient moins que lui.

    Harry avait remarqué que Drago ne se donnait pas tant de mal. Il comptait plus sur les relations de son père avec le Département de l'Education Magique pour obtenir de bons résultats, et assurait connaître comme sa poche tous les examinateurs extérieurs qui arriveraient bientôt à l'école. Salazar s'amusait beaucoup à balayer ces affirmations d'un revers de sa main de bois chaque fois qu'elles lui parvenaient aux oreilles.
    De la même façon, il balayait avec plus de mépris encore tous les gadgets et gri-gris fabriqués par les élèves qui circulaient à présent dans l'établissement. Potions, poudres, pilules, rubans brodés de formules soi-disant ésotériques... il y en avait pour tous les goûts. Rogue et Rusard coincèrent une équipe de sixièmes années soucieux de se faire de l'argent facile, entrain de préparer une mixture prétendument efficace pour les trous de mémoire, et deux autres malfaisants qui tentaient de vendre un stimulant cérébral qui s'avéra être un genre de décapant à boyaux des plus redoutables. Tout ce petit monde écopa de punitions records. Rogue ne plaisantait pas avec la sécurité, comme d'habitude. Salazar pimenta ces révélations en apprenant aux étudiants les inventions de son époque, et aussi celles mises au point par des générations d'apprentis sorciers pour augmenter leurs capacités. Dans le meilleur des cas, c'était de l'eau colorée, dans le pire, des déjections de diverses créatures magiques.
    - Charmant, remarqua juste Sarah.
    La question des produits dopants fut vite oubliée quand les horaires des examens furent affichés. Théorie le matin, pratique l'après-midi, et peu de temps pour souffler. Une notice particulière prévenait que toutes les salles de concours seraient enchantées pour détecter certains petits objets délictueux, type plumes à réponses intégrées ou encre autocorrectrice, et les signaler aux surveillants. Gare à celui qui se ferait pincer en possession d'un de ces artefacts. Il serait aussitôt expulsé de la session, et interdit de repasser ses examens pendant toute une année. Ce qui, de fait, l'obligerait à redoubler. Quant aux bonne vieilles antisèches moldues… peut-être passeraient-elles inaperçues, mais c'était un risque un peu grand comparé au gain attendu.

    Le dernier dimanche avant l'ouverture des hostilités, Harry choisit de ne rien faire et de se détendre l'esprit autant que possible. Nerveux, Théodore prit l'option boules Quiès et révisions de dernière minute. Blaise et Sarah décidèrent eux aussi de rester zen, et passèrent la journée dehors à mijoter le diable savait quoi.
    L'atmosphère du château perdit plusieurs degrés lors du dîner, quand les examinateurs arrivèrent dans l'école. Ombrage les accueillit avec un certain malaise, tandis que Rochford les recevait avec nettement plus de bonne humeur. Nombre d'étudiants terminèrent leur repas en accéléré pour aller jeter un œil aux nouveaux venus.
    La plus âgée du groupe, sans doute la fameuse Griselda Marchebank, était une minuscule femme très âgée, si ridée que ses traits originaux en devenaient pratiquement indiscernables. Ombrage ne cessait de faire des courbettes devant elle, et devait lui parler aussi fort que lorsqu'elle avait noté Hagrid, quoique pas pour les mêmes raisons.
    - Oh, le voyage s'est très bien passé, nous l'avons déjà fait souvent, piaillait la vieille dame avec un rien d'agacement. Je n'ai pas eu de nouvelles de Dumbledore, récemment. Vous n'avez pas la moindre idée de l'endroit où il se trouve ?
    Un autre examinateur ricana sans retenue, et Harry reconnut la silhouette noueuse de l'inspecteur Howard. Il allait y avoir de l'ambiance au château s'il restait toute la semaine.
    - Pas la moindre, non, grommela Ombrage, tout en lançant un regard malveillant à toute la troupe d'élèves qui l'observait d'un air goguenard. Mais le ministère retrouvera bientôt sa trace, j'en suis convaincue.
    - Pas si Dumbledore veut rester caché, affirma Marchebank. Je suis bien placée pour le savoir. Je lui ai fait passer ses ASPICs de métamorphose et sortilèges. Il peut faire des choses parfaitement incroyables avec sa baguette, ce garçon.
    Ombrage se dépêcha de l'entraîner vers ses quartiers, suivie des autres fonctionnaires de l'Education. En passant, Howard fit un clin d'œil à Harry et ses camarades.
    Même si cela n'influencerait en rien le résultat de ses examens, Harry se sentit rassuré et descendit dans les dortoirs l'estomac un peu moins noué. Il y avait au moins un type intelligent au ministère qui occupait un poste d'autorité. Deux, en comptant le chef des Aurors. Cela le réconforta assez pour oblitérer totalement les bavardages de Malefoy sur ses relations avec tel ou tel autre.
    Tout se passerait bien.

    Le lendemain matin, cependant, cette attitude apaisée avait brutalement disparu pour faire place à la nervosité la plus noire. Certains élèves n'arrivaient même pas à manger leur petit déjeuner, d'autres se faisaient violence pour avaler un pauvre toast et un verre de lait. Quelques-uns plus angoissés encore que les autres révisaient frénétiquement en agitant leur baguette ou le nez dans un livre. Harry s'efforçait de ne pas les regarder et de se concentrer sur le contenu de son assiette.
    Une fois le déjeuner fini, les cinquième et septième années furent rassemblés dans le hall tandis que le réfectoire était réorganisé en salle d'examen. Sous la conduite de Flitwick, les septième année montèrent dans la salle réservée aux ASPIC, tandis que McGonagall faisait entrer Harry et ses condisciples dans la grande salle. Chacun gagna une place, jetant un œil nerveux à l'énorme sablier qui trônait à côté du bureau de l'enseignante. Quand tout le monde fut installé, et le silence revenu, McGonagall leva sa baguette et les questionnaires d'enchantements se retournèrent avec un bel ensemble.
    La première question portait sur le sortilège de lévitation, ce bon vieux Wingardium Leviosa, et Harry ne put s'empêcher de sourire. Devant lui sur sa gauche, Sarah écrivait avec précaution, tandis que Granger faisait courir la plume à toute vitesse, comme si elle craignait que le temps imparti ne lui permît pas d'étaler toute sa science.

    Deux heures plus tard, l'examen théorique d'enchantements était enfin fini, et les étudiants sortirent de la salle en toute hâte pour se rafraîchir et se changer les idées avant les épreuves pratiques. Le déjeuner passa difficilement pour certains, encore mal remis de leurs émotions. Heureusement, pour une fois la cuisine n'avait pas prévu de plats trop riches, et personne ne tomba malade.
    Le déjeuner fini, les tables à tréteaux disparurent de nouveau et les élèves furent priés d'attendre dans la petite salle attenante au réfectoire – où Harry avait eu droit à une discussion sous veritaserum – qu'on les appelât pour passer la seconde partie du test.
    Lentement, l'alphabet s'égrena. Le tour des P arriva enfin, et Harry résista à l'envie de pianoter sur le mur avant que son nom ne fût enfin appelé. Ceux qui restaient encore dans la salle d'attente lui souhaitèrent bonne chance.
    Il avait à la fois très chaud et très froid, il se sentait la tête légère, mais l'estomac d'une lourdeur de plomb.
    - Le professeur Tofty est libre, indiqua Flitwick, qui se chargeait de l'appel. Vous passez votre examen avec lui.
    Harry avala sa salive et se dirigea vers un petit homme chauve, très âgée, qui se tenait à une table près de la grande verrière du fond du réfectoire. Malefoy agitait sa baguette non loin de là, sous le regard du professeur Marchebank. Harry se demanda si les dîners que la dame aurait soi-disant consommés au manoir allaient servir à grand-chose.
    - Potter, c'est bien cela ? s'enquit aimablement Tofty en relisant sa liste.
    - Oui, monsieur.
    - Le célèbre Harry Potter ?
    Le bruit d'un verre brisé amena la naissance d'un sourire que le jeune homme réprima en toute hâte.
    - Fort bien, fort bien. Aucune raison d'avoir le trac, mon garçon, je suis sûr que tout se passera bien. Maintenant, veuillez prendre ce coquetier et lui faire faire la roue plusieurs fois de suite.
    Ce premier exercice de mise en jambes se déroula sans accroc. La suite fut plus ardue. Harry dut lancer un sort de changement de couleur sur un rat, et se retint juste à temps d'entonner la formule en vers que Ron avait essayée lors de leur premier voyage à bord du Poudlard Express. Il se rattrapa in extremis sous le regard interloqué de Mr Tofty. Néanmoins, son rongeur ne prit pas la teinte souhaitée, et conserva de larges traînées grises dans son pelage.
    L'un dans l'autre, Harry estima en sortant qu'il ne s'en était pas trop mal tiré. Les enchantements n'étaient pas sa meilleure matière.
    Ron sortit avec un sourire, annonçant qu'il avait changé une assiette en champignon géant.
    - Je refais ça en métamorphose, j'ai la note maximale, s'amusa-t-il.
    L'examen en question aurait justement lieu le lendemain, aussi tous les malheureux bachoteurs se replongèrent-ils dans les révisions. Harry se faisait moins de soucis pour les transformations. La classe de McGonagall était l'une de celles qu'il réussissait le mieux.
    La suite lui prouva qu'il avait eu raison. L'épreuve écrite n'était pas si terrible que ça, et la pratique fut une vraie promenade pour lui. Néanmoins, l'examen prit un peu de retard, les examinateurs ayant été obligés de courser les flamants roses qu'Hannah Abbot avait fait apparaître. Les oiseaux une fois attrapés et parqués dans l'attente du règlement de leur sort, on put reprendre en essayant de ne pas avaler de plumes. Harry s'amusa beaucoup pendant cette épreuve, changeant un verre en souris, à laquelle il transféra ensuite les quelques plumes qui traînaient sur sa table pour lui faire une queue en éventail, au grand ravissement du fonctionnaire qui surveillait son travail.

    La botanique du lendemain se déroula sans histoire. Personne n'avait été assez sadique pour amener des mandragores dans la serre, et le plus dangereux que vit Harry au cours de cette session fut un géranium dentu (qui était le malade qui avait le premier pensé à greffer un dentier à un géranium, je vous demande un peu...). Pas même l'ombre d'une radicelle de lierre mobile ou – ne parlons pas de malheur – d'orchidée de feu.
    Harry attendait le jeudi et les épreuves de défense contre les force du mal avec impatience. Après avoir passé plus de la moitié de l'année à donner des cours sur le sujet, il était certain d'obtenir de bons résultats. Il fut encore plus satisfait quand il découvrit que l'examinateur pour cette partie serait l'inspecteur Howard. Sa bonne humeur fut douchée par la présence, dans un coin de la salle, d'une certaine inquisitrice, mais Howard faisait mine de ne pas la voir, et Harry décida d'adopter la même conduite. Il réalisa sans se démonter les contre-sorts du maléfice d'entrave et du jambencoton, utilisa le sortilège du bouclier, le désarmement, et « ridiculisa » un épouvantard avec classe. La créature passa du statut de pseudo-détraqueur à celui de pseudo-fantôme de comédie, avec vieux drap et boulet compris, deux grosses taches de maquillage s'étalant sur ses « joues ». Howard s'autorisa à sourire, avant de se tourner vers Harry avec une expression presque carnassière sur son visage osseux.
    - Potter, la rumeur veut que vous soyez capable de produire un patronus corporel. Je serais désireux d'en voir une démonstration.
    Harry hocha la tête, reprit sa baguette et s'imagina récolter toute une volée de « O », Ombrage à la porte et Malefoy recalé par-dessus le marché.
    - Spero patronum !
    Le cerf d'argent bondit à travers la salle et en fit le tour au galop avant de s'évaporer. Howard siffla.
    - Joli, approuva-t-il. Je crois que vous venez de prendre quelques points supplémentaires.
    Harry sortit de là avec un sourire jusqu'aux oreilles, en dépit de l'expression guère rassurante arborée par Ombrage. Elle ne ferait jamais changer Howard d'avis sur son travail.
    A sa grande satisfaction, aucun des élèves qu'il avait entraînés n'échoua en défense.

    Le vendredi matin le vit s'escrimer sur les runes anciennes en compagnie de Sarah. Le texte ne recelait pour une fois aucun piège facétieux, mais le niveau de difficulté lui sembla bien supérieur aux travaux qu'il effectuait d'ordinaire. Il n'était pas le seul de cet avis, à en juger par les piles de brouillons froissés qui s'étalaient au pied des chaises et sous les tables. Les pauvres bachoteurs furent plus que soulagés de quitter leurs parchemins quand la clochette de l'examinateur tinta sur son bureau. Sarah était globalement satisfaite de sa performance, mais Granger leur passa sous le nez en trombe, furieuse, marmonnant des choses que seule l'ouïe affûtée de Sarah parvint à capter.
    - UNE rune ? Elle s'est trompée sur une SEULE rune et elle nous fait tout ce cirque ? s'étouffa Anthony Goldstein quand la jeune fille lui eût répété ce qu'elle avait entendu.
    - C'est un bel exemple de perfectionnisme. Je pourrais dire que je donnerais pas mal pour avoir une note comme la sienne, mais en fait je m'en moque un peu. J'ai largement assez pour continuer l'année prochaine.
    - Je crois que la vie de ses administrés de la tour de Gryffondor va devenir très désagréable, soupira Lisa Turpin. Bon, je remonte réviser un peu, j'ai arithmancie cette après-midi.
    - Bonne chance, lui souhaita Sarah, et surtout, ne demande plus au professeur Vector quelle est la racine carrée de -1, si jamais tu réussis l'exam'.
    - I, répondit Lisa.
    - Comment ça ? I est la bonne réponse, ou I, j'y vais ?
    - Oh pitié les filles, arrêtez votre numéro, gémit Goldstein.

    Harry profita de son samedi pour repasser les potions dans le moindre détail, puis décida de s'accorder un dimanche de tranquillité. Les autres matières prévues la semaine suivante : soins aux créatures magiques, histoire, astronomie et divination, ne réclamaient pas autant de préparation, d'après lui. Concernant la divination, s'il avait pu faire des anti-révisions pour être sûr de rater son coup… Il se demandait encore quel moment d'égarement l'avait conduit à choisir cette option. Au moins il avait pu en profiter pour rester à jour de ses devoirs.
    Le lundi matin arriva beaucoup trop vite au gré des étudiants. Quand Harry parcourut le questionnaire, il remercia silencieusement Rogue de leur avoir mené la vie dure (enfin, plus que d'habitude) pendant toute l'année ; cela avait eu le mérite de les préparer à la difficulté de l'épreuve écrite. Les questions étaient extrêmement ardues, et le jeune homme se donna beaucoup de mal pour en venir à bout. Au moins, la section sur le polynectar ne lui posa pas trop de problèmes étant donné la longue expérience qu'il avait de cette potion, et il avait tellement pris de pimentine et de poussos depuis son arrivée dans l'école que la description de leurs effets secondaires fut traitée pratiquement en un clin d'œil. Durant l'après-midi, chaque élève se vit gratifié d'une potion à préparer différente de celle de son voisin pour éviter toute tricherie, et Harry fut bien content de retrouver la solution de force croisée quelques mois plus tôt. Blaise quitta lui aussi son chaudron avec le sourire. Son philtre de clairvoyance lui vaudrait sans doute de nombreux points.
    Le mardi vit arriver l'épreuve de soins aux créatures magiques, et celle-ci se déroula dans une certaine bonne humeur. Les tâches proposées aux étudiants n'étaient pas bien difficiles. Il fallait en tout premier lieu retrouver un noueux caché parmi des hérissons. La créature ayant un caractère exécrable et aussi paranoïaque que Maugrey, elle réagissait très mal lorsqu'on lui proposait de la nourriture ou du lait, que les authentiques hérissons acceptaient sans faire d'histoires. Le plus dur était ensuite de calmer l'animal pour le remettre dans sa boîte... Puis les apprentis sorciers devaient manipuler des botrucs. Harry réédita l'astuce de Sarah en payant largement son botruc en cloportes. La brindille sur pattes fut trop occupée à grignoter son dessert pour penser à lui donner des coups d'ongle. Le crabe de feu que les élèves durent nettoyer reçut le même traitement : Harry piocha de la nourriture dans la caisse attribuée à ces étranges bestioles plus proches de la tortue que du crabe, et put travailler en toute quiétude. Enfin, choisir les meilleurs aliments pour une licorne malade ne présentait pas beaucoup d'intérêt, mais permettait d'empocher des points.

    Le mercredi fut la journée des étoiles, partagé entre l'astronomie et la divination. Comme prévu, l'examen de cette dernière matière se déroula de façon plutôt calamiteuse. Harry inventa tout ce qu'il devait voir dans la boule de cristal, bâcla les feuilles de thé en prenant un air très concentré, et se mélangea les pinceaux dans les lignes de la main. Ses camarades ne firent pas beaucoup mieux, pour la plupart, et ils passèrent le dîner à échanger les âneries qu'ils avaient créées pour tenter d'abuser les examinateurs. Sans grand succès, sans aucun doute. L'un d'eux avait même annoncé la fin du monde dans une pluie de feu pour la mi-avril… six ans plus tôt. L'examinateur fut peu impressionné d'apprendre qu'un météorite avait rasé sa maison un vendredi 13. Si la divination était véritablement un don, les cours étaient parfaitement inutiles et grevaient pour rien le budget de l'école. Il valait mieux se concentrer sur la partie pratique de l'astronomie, qui les attendait de pied ferme.
    Harry monta au sommet de la tour en compagnie de Blaise et Sarah, Théodore suivant non loin derrière avec Terry Boot et Millicent.
    Une série de télescopes avait été alignée en plusieurs rangées sur la terrasse de la tour, un siège bas à côté de chaque instrument. Les questionnaires avaient été épinglés au support des lunettes astronomiques, et Harry remarqua qu'on les avait écrits à l'encre phosphorescente pour faciliter la lecture, bien qu'on fût une nuit de pleine lune.
    Il s'assit du côté qui lui parut le mieux exposé. Pendant quelques minutes on n'entendit que des raclements de chaises et des grognements quand quelqu'un ne s'asseyait pas du premier coup. Puis l'inévitable professeur Tofty toussota pour rappeler son petit monde à l'ordre.
    - Un peu de calme, jeunes gens. Vous avez deux heures pour répondre aux questions inscrites sur les parchemins qui vous ont été distribués. Le plus grand silence est recommandé. Vous pouvez commencer.
    Harry régla les molettes de son télescope et se mit à la recherche de la constellation d'Orion, heureusement facile à trouver à cette époque de l'année. Peut-être avait-on semé quelques pièges parmi les interrogations, toutes les étoiles n'étant pas visibles au même endroit toute l'année. Une fois Orion déniché, et ses principales étoiles, Rigel et Bellatrix, notées, il entama les relevés sur la position de Vénus. Ce fut alors que l'examen prit un tour totalement imprévu.
    Il prenait les coordonnées astrales de la planète quand il entendit ses voisins chuchoter nerveusement. Risquant un œil hors de ses mesures, Harry regarda dans la direction qu'ils pointaient. Un groupe d'une demi-douzaine de personnes avançait dans le parc en direction de la cabane d'Hagrid. L'une de ces silhouettes était nettement plus petite que les autres et sa démarche permettait de l'identifier sans souci. Qu'est-ce qu'Ombrage faisait dehors à cette heure, et surtout, avec toute une escouade de sorciers derrière elle ?
    D'autres élèves avaient remarqué le manège et oubliaient momentanément leurs astres pour regarder ce qui se passait. Tofty remarqua leur distraction et les rappela à l'ordre.
    - Allons allons, jeunes gens, vous avez mieux à faire.
    Mais imperceptiblement, les télescopes se tournaient de plus en plus fréquemment vers l'orée de la Forêt Interdite. Bientôt, les aboiements de Crockdur, réveillé par les coups frappés à la porte, se firent entendre. Un regard par-dessus le parapet de la terrasse lui montra le groupe d'Ombrage qui entrait dans la cabane. Rien ne se produisant, il revint à sa planète et en termina la description avant de s'attaquer à la Lune. Il était dit, cependant, que cet examen ne serait jamais terminé, car un rugissement furieux s'éleva de la cabane, faisant violemment sursauter plusieurs étudiants. Cette fois, même les surveillants oublièrent leurs consignes pour se pencher par-dessus les créneaux.
    Dans un fracas de tonnerre, la porte de la cabane s'ouvrit et s'écrasa contre le mur avant de rebondir, occasionnant de nouveaux sursauts chez les élèves, et quelques cas de viseur dans l'oeil. Hagrid sortit de sa maison en agitant les poings, face à la demi-douzaine de sorciers qui tentaient de le neutraliser. Les éclairs rouges de leurs stupéfix, ceci dit, n'avaient pas l'air de lui faire grand-chose, et il se démenait de plus belle pour écarter les intrus.
    A ce stade, tout le monde avait oublié ses relevés. Les étudiants se pressaient aux créneaux pour tenter de voir ce qui se passait. Quelqu'un lança un nouveau maléfice, mais au lieu de frapper Hagrid, il abattit le pauvre molosse du garde-chasse, qui essayait bravement de défendre son maître. Celui-ci, véritablement enragé à présent, saisit le responsable par le col et l'envoya voler à plusieurs mètres. Au mieux, l'homme avait été assommé par la chute.
    Le vacarme finit par attirer l'attention des autres résidents du château. Trois silhouettes quittèrent le bâtiment pour filer vers le parc. Harry reconnut le chapeau pointu de McGonagall et la démarche particulière de l'inspecteur Howard.
    - QU'EST-CE QUE CA SIGNIFIE ??? hurla Howard avec une puissance inattendue. SOUS QUEL MANDAT ÊTES-VOUS POUR PROCEDER À UNE ARRESTATION ? DAWLISH, ESPECE DE BON A RIEN, DE QUOI L'ACCUSEZ-V...
    Un cri horrifié échappa simultanément aux étudiants. Au moins trois maléfices avaient frappé l'inspecteur, qui vacilla avant de tomber à la renverse sur la pelouse. La troisième personne se pencha sur lui, et McGonagall semblait avoir disparu. Quelques instants plus tard, ceci dit, Ombrage prenait ses jambes à son cou, quelque chose qui ressemblait assez à un chat furibond accroché à ses jupes.
    - ORDURES ! PRENEZ CA !
    Momentanément distraits par la fuite de leur patronne, les sorciers ne purent éviter les énormes poings du garde-chasse, qui les envoya au tapis avant qu'ils aient eu le temps de dire « quidditch ». Puis Hagrid ramassa son molosse, et prit au pas de course le chemin du portail principal de Poudlard, et disparut.
    Quelqu'un sur la terrasse émit un sifflement. Mandy Brocklehurst demanda, ahurie :
    - C'est McGonagall qui se faisait les griffes sur Ombrage ?
    - Ca y ressemblait, en tout cas, commenta Millicent, tout aussi suffoquée par la tournure qu'avaient pris les évènements.
    Tofty renonça à leur faire terminer l'examen et les libéra en avance, lui-même plutôt secoué. La petite troupe rangea les télescopes dans leurs étuis et redescendit les marches. Malefoy et ses comparses filèrent droit vers les sous-sols. Harry traîna en arrière, curieux de connaître les réactions des autres. Scandalisés, dans la plupart des cas.
    Il n'y avait personne dans le grand hall quand il le traversa à son tour. McGonagall avait déjà dû ramener Howard aux bons soins de Pomfresh.
    La salle commune de Serpentard était noire de monde quand il y parvint, Blaise et Sarah sur les talons. Théodore et Millicent racontaient les derniers développements à leurs camarades qui, toutes couleurs politiques confondues, les écoutaient avec effarement.
    - C'est complètement débile, remarqua Robert FitzRoy, toujours flanqué de son inséparable Urquhart. Les agents du ministère se canardent entre eux, maintenant ? C'est extrêmement grave, de cibler un inspecteur, pire encore, l'inspecteur en chef ! C'était comme si Rochford ou Bullen avaient tenté de descendre Scrimgeour.
    - Ouais, approuva Tracey Davis. Sauf qu'ils n'y seraient sûrement pas arrivés... En attendant, ça veut dire nouvelle enquête. Il y a eu un peu trop de témoins pour étouffer l'affaire. Et connaissant McGonagall comme on la connaît...
    - Certainement, renchérit Daphné Greengrass. Elle ne va pas laisser moisir une affaire pareille. Elle s'est vraiment changée en chat pour... ?
    - On dirait bien, confirma Théodore.
    - Gloire à elle, dit Philip Urquhart. Je jure solennellement de ne pas commettre la moindre ânerie pendant son cours l'année prochaine.
    Vu les tendances de Philip pour la rêvasserie et l'inattention, c'était une promesse plus que conséquente.

    Il était très tard – ou très tôt – quand tout ce petit monde alla se coucher. Le dernier examen approchait. S'agissant de l'histoire de la magie, personne ne le prenait très au sérieux. Pour être plus exact, personne ne prenait au sérieux la façon dont Binns l'enseignait. De surcroît, la version sorcière de l'histoire du monde présentait un peu trop de lacunes. Harry ne fit pas exception à la règle, et ne se réveilla que très tard le lendemain matin. Il ne restait même pas une miette du petit déjeuner dans le réfectoire à une heure pareille, aussi jugea-t-il plus sûr de descendre directement aux cuisines pour s'approvisionner, ainsi qu'assurer le ravitaillement de ses camarades.
    Les elfes de maison se trouvaient précisément entrain de faire disparaître les plats non consommés dans la salle haute, et furent très heureux d'en resservir une partie à Harry, qui remplit tant qu'il put la grande serviette qu'il avait emmenée pour faire ses courses. Quelques petits potins circulaient. Un elfe cuisinier avait appris d'un autre qui faisait le ménage au dispensaire que l'inspecteur Howard avait été transporté à l'infirmerie, et demeurait sous la bonne garde de Pomfresh, qui ne savait pas encore quand son patient se réveillerait. Au mot « réveiller », Harry se sentit soudain une nouvelle envie de dormir.
    Elle le poursuivit pendant les deux heures qui le séparaient encore du déjeuner.
    Et elle ne le lâchait toujours pas quand il revint dans la grande salle pour la dernière ligne droite. Comme à l'accoutumée, les questionnaires étaient posés à l'envers sur les tables. Harry gagna sa place et attendit que le surveillant retournât le sablier pour en faire autant avec son sujet. Il survola rapidement les questions et retint un grognement. Législation sur les baguettes, violations du code du secret, fondation de la Confédération internationale des sorciers, acte des droits des créatures... Mais quand avait-on parlé de tout cela en cours ? Binns avait souvent traité des gobelins, ces satanés petits bonshommes ayant généré plus que leur comptant de problèmes dans le monde sorcier, en particulier à cause de leur conception très spéciale de la propriété. Sentant ses paupières s'alourdir, Harry se dépêcha de traiter une question ayant trait à un affrontement entre lesdits gobelins et des sorciers allemands au sujet des banques. Il avait été décidé après des jours de palabres que chaque communauté s'occuperait de ses propres sous. Excellente idée, songea Harry pour lui-même, il valait mieux ne pas confier sa fortune à des gens qui ne pouvaient pas vous sentir. La violation du code du secret en 1749 avait été occasionnée par une bande de vampires en mal de sang frais qui, heureusement, avaient été vus, rendant l'intervention du ministère de la magie hongrois indispensable. Les rares vampires ayant survécu à la purge avaient fui dans les Carpates. Oh misère, que tout cela était ennuyeux... Il se força à écrire sur la Confédération, ses doigts se crispant sur la plume pour ne pas la laisser échapper. Il devait finir d'écrire avant de dormir un peu, mais c'était comme si quelqu'un lui versait le fameux sable magique du marchand dans les yeux. Il vacilla sur son siège. Il ressentait une impression étrange : de l'impatience, de l'excitation... Il marchait le long d'un couloir, franchissait la porte noire et arrivait dans la salle circulaire. Une autre porte franchie... la salle aux globes de verre lumineux... Qu'était donc cette main pâle, si pâle, au bout de son bras ? C'était à lui, ça ?

    Les sœurs Patil remarquèrent que quelque chose clochait quand leur voisin de droite commença à glisser de sa chaise. Parvati le rattrapa de justesse avant qu'il ne tombât sur le sol.

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    Message par Mel72000 Jeu 5 Mai - 13:47

    Hum ? Quand tu dis que chaque communauté s'occupe de ses sous, ce n'est pas le cas puisque les sorciers confient leur or à Gringotts, non ?
    J'ai adoré ce chapitre...
    Harry va t-il prévenir Rogue ? Pour quelle raison ira t-il au ministère ?
    J'attends la suite avec impatience !

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    Message par Link Jeu 5 Mai - 17:43

    Hum ? Quand tu dis que chaque communauté s'occupe de ses sous, ce n'est pas le cas puisque les sorciers confient leur or à Gringotts, non ?
    Les sorciers britanniques confient leur or à Gringotts.

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    Message par Raven Dim 15 Mai - 15:47

    Salut les lecteurs ! Voici le nouveau chapitre, numéro 32 au compteur.
    Bonne lecture à tous, et n'hésitez pas à commenter.


    Chapitre 32 : Comment Pêcher un Crapaud

    - Harry ? Eh, réveille-toi, je sais que cette matière est nulle, mais ce n'est plus drôle, là !
    Quelqu'un le secouait vigoureusement par l'épaule.
    - Qu'est-ce qui s'est passé ?
    - A mon avis, c'est la chaleur qui ne lui a pas fait de bien.
    - Hé, mais laissez-lui un peu d'air !
    - Ah, ça y est, il se réveille...

    Harry cligna des yeux et découvrit plusieurs visages penchés sur lui. Fronçant les sourcils, il reconnut les sœurs Patil, puis Blaise. Ils ne se trouvaient plus dans la salle d'examen.
    - Qu'est-ce que je fais là...
    - Tu as... perdu connaissance ? répondit Padma. Oui, quelque chose comme ça. Le professeur Marchebank a envoyé Blaise chercher Pomfresh, comme il avait déjà terminé, et comme c'est Parvati qui avait repéré ton problème, nous sommes venues ensuite.
    - J'ai pas tourné de l'œil, protesta Harry. Je n'ai quasiment pas dormi la nuit dernière, et j'avais tellement sommeil...
    Les jumelles échangèrent un regard mi-amusé, mi-résigné et, rassurées sur son état, prirent congé. Blaise les regarda partir avant de se tourner vers son complice.
    - Toi, y'a quelque chose que tu as oublié de me dire...
    - Décidément, tu as trop fréquenté Sarah. Rien ne t'échappe. J'ai encore eu une vision tout à l'heure. Je me demande si mon envie de dormir était si naturelle que ça, quand j'y repense.
    - Le vieux Tommie t'aurait joué le coup du Marchand de Sable pour te faire voir un truc ?
    - Je ne sais pas. C'était dans le département des Mystères, dans la salle où se trouvent tous ces globes de verre. Il détient quelqu'un là-bas. Ou il veut me faire croire qu'il détient un associé de Dumbledore là-bas. Il me semble avoir vu Sirius, mais c'était pas très clair.
    - Qu'est-ce que tu vas faire ? s'enquit Blaise.
    - Le contacter.
    Les deux garçons quittèrent l'infirmerie après que Harry eût assuré à plusieurs reprises à Pomfresh qu'il se portait comme un charme, et filèrent vers les quartiers de Serpentard. Ceux-ci étaient déserts, le reste de la maison profitant du soleil au bord du lac ou dans les cours intérieures.
    Harry fouilla nerveusement dans sa valise. Où était donc passé ce satané miroir ?
    Après quelques minutes, il parvint à remettre la main dessus, frotta rapidement la surface avec sa manche et appela aussitôt.
    - Sirius ? Sirius ? Nom de Merlin, mais qu'est-ce qu'il fout encore, ce sac à puces ?
    Après plusieurs tentatives, Harry dut se rendre à l'évidence : soit Sirius était effectivement prisonnier (mais dans ce cas, pourquoi dans le foutu ministère ?) soit il avait encore laissé le miroir dans un coin et se versait un petit verre de whisky Pur-Feu.
    - Qu'est-ce qui se passe encore dans cette boutique ? ronchonna Goyle en entrant. Tiens, Potter...
    - Grmbl... fit Harry en refermant sa malle d'un coup de pied.
    - Problème, Potter ? ricana le bras droit de Malefoy.
    - Saleté d'Histoire de la Magie, grogna Harry avant de s'éloigner.
    Ça, Goyle pouvait le comprendre. Personne n'aimait l'Histoire de la Magie, et encore moins l'examen qui allait avec.

    Harry attendit que le lourdaud fût parti aux toilettes pour récupérer sa cape d'invisibilité et la plier au moins en seize avant de la fourrer dans une des poches intérieures de sa robe. Si son parrain ne pensait pas à regarder dans l'unique miroir utile qu'il possédait, comment allait-il pouvoir le contacter ? Toutes les cheminées sauf celle d'Ombrage étaient surveillées. Il pouvait toujours essayer de trouver Rogue.
    Malheureusement, la porte du bureau était fermée, et Harry eut beau frapper plusieurs coups contre l'épais battant de chêne ferré, personne ne lui répondit. Au bout d'un moment, le Baron pointa son nez à travers un mur.
    - Je regrette, il n'est pas là, informa le fantôme.
    - Vous ne savez pas où il se trouve ? demanda Harry, presque désespéré.
    - Je crains que votre crapaud favori ne soit en train de le retenir. J'ignore ce que cette affreuse bonne femme veut lui dire, mais elle prend son temps.
    Harry serra les dents. Heureusement, il restait un autre membre de l'Ordre dans l'école. Il avisa Sarah qui revenait d'une petite sieste sous un arbre.
    - Est-ce que McGonagall est encore au château ?
    - Aucune idée, répondit Sarah. Autant aller lui rendre visite, ça ne coûte rien.
    Ils remontèrent jusqu'au couloir abritant les bureaux de McGonagall et Flitwick. Sarah s'arrêta à l'angle et poussa Harry devant elle.
    - Vas-y, je te préviendrai si nous avons de la visite.
    Il avança rapidement vers la porte de l'enseignante et y frappa plusieurs coups secs.
    - Entrez ! lança une voix passablement énervée.
    McGonagall était en train de remplir une pile de papiers, et cette tâche lui chauffait visiblement les oreilles. Harry eut la vision fugitive d'un nœud de velours noir en assez piètre état jeté sous un fauteuil avant que la voix sèche de la co-directrice ne le rappelât à l'ordre.
    - Je vous écoute ! Que voulez-vous ?
    Harry se rapprocha et baissa la voix...
    - C'est à propos de... euh, Tom.
    Harry aurait presque juré voir les oreilles de McGonagall se dresser pour mieux écouter.
    - J'ai encore eu une vision. Il détenait Sirius quelque part dans le ministère, je crois. Au même endroit que gardait Mr Weasley. Mais je ne suis pas sûr que ce soit vrai. Vous savez comment contacter... la maison ?
    McGonagall réfléchit un moment.
    - Je vais aller directement à Londres. Toutes les cheminées ont un mouchard, et je ne dispose pas de Fumseck pour porter le courrier. Rentrez vite dans vos quartiers, et sans vous faire voir.
    Harry hocha la tête et repartit du bureau au petit trot. Un coup d'œil à la grande horloge lui apprit qu'il était déjà six heures du soir. Les employés du ministère n'allaient pas tarder à vider les lieux, et Jedusor aurait alors le champ libre. Il ne serait pas le seul, ceci dit...
    Une demi-heure au bas mot s'écoula avant que la porte de la salle commune ne s'ouvrît et, au grand ennui de Harry, ne laissât passer la vilaine personne de Dolorès Ombrage. Ce qui l'inquiéta, et qui inquiéta aussi tous les élèves présents dans la pièce, était qu'elle venait accompagnée de sa fameuse brigade au complet. Etant donné qu'une certaine Marietta Edgecombe de Serdaigle en faisait partie, il faudrait à nouveau changer le mot de passe le lendemain matin. Soupir...
    - Monsieur Potter... Précisément la personne que je souhaitais voir.
    Uh oh... Ça, c'est pas bon...
    Sans que le crapaud le remarquât, environ la moitié des Serpentard présents avait discrètement tiré leur baguette, mais un signe de Sarah renvoya les bouts de bois dans leurs poches.
    - J'aurais quelques questions à vous poser.
    - Ah ?
    - Il se trouve, voyez-vous, que l'on a vu le professeur McGonagall quitter son bureau en hâte après avoir eu une conversation avec vous. Pourriez-vous m'expliquer cela ?
    - Le professeur était déjà sur le point de partir quand je suis arrivé, mentit effrontément Harry. Je voulais lui demander quelques précisions concernant le choix des matières après les BUSE. Bien sûr, j'aurais pu poser la question au professeur Rogue, mais comme il n'était pas disponible...
    - Et elle ne vous a pas dit où elle comptait se rendre ?
    - Euh... non. Je ne lui ai pas demandé ; après tout, ce ne sont pas mes affaires.
    - Voyez-vous, Mr Potter, nous sommes à peu près certains qu'elle communique toujours avec Albus Dumbledore...
    Quelqu'un renifla derrière Harry, et marmonna quelque chose qui devait sûrement se traduire par "Il lui a fallu combien de temps pour comprendre ça toute seule ?"
    - Vous n'auriez pas, à tout hasard, la moindre idée de l'endroit où il se trouve ? conclut doucereusement le crapaud.
    Harry haussa les sourcils, un air d'incompréhension polie fixé sur la figure.
    - Je n'en ai pas la moindre idée, déclara-t-il fermement.
    - Peut-être devrais-je demander au professeur Rogue de quoi vous délier la langue, Mr Potter ?
    Si elle comptait rééditer le coup du veritaserum, il lui faudrait être patiente. La fabrication de la potion prenait bien un mois.
    - Miss Davis, allez donc chercher votre directeur.
    Envoyer la taupe de la brigade chercher le dernier membre de l'Ordre disponible pour "arranger" les affaires d'Ombrage, c'était un peu comme aller trouver refuge à bord du Hollandais Volant pour échapper à des pirates. En un mot, tomber de Charybde en Scylla.
    Tracy transmit rapidement le message, mais Rogue arriva sans elle dans la salle commune de Serpentard. Les mains vides, de surcroît. Il observa la scène avec une surprise de bonne facture.
    - Un de mes étudiants vous poserait-il problème, miss ? Si c'est le cas, pourquoi ne pas venir me consulter ?
    - Je peux parfaitement régler un problème de discipline moi-même. J'aurais simplement besoin de la potion que vous m'avez fournie il y a quelques semaines.
    Rogue cilla légèrement, et une expression compatissante apparut sur son visage.
    - Il ne vous en reste déjà plus ? Il me semblait pourtant avoir indiqué que trois ou quatre gouttes suffisaient largement.
    - Je n'en ai plus, il m'en faut un autre flacon.
    - La préparation de cette potion réclame plus d'un mois, des conditions très précises... Je ne peux pas en refaire en claquant dans les doigts.
    Son ton s'était fait plus mordant, et le teint d'Ombrage prit une couleur brique qui jurait horriblement avec son ensemble rose.
    - Je suis déçue de votre manque de coopération, dit Ombrage d'une voix faussement attristée.
    - Je vous suggère de vous plaindre à l'inventeur de cette potion, qui n'a pas trouvé de méthode plus rapide. En attendant, vous seriez bien aimable de ne pas accuser mes élèves à tort et à travers. Je vous remercie.
    Rogue tourna les talons, faisant signe à la brigade inquisitoriale de se disperser. Les étudiants obéirent sans discuter. Ombrage le regarda partir en grinçant des dents.
    - Je n'en ai pas fini avec vous, Mr Potter. Vraiment aucune idée sur la cachette de Dumbledore ?
    Il haussa les épaules.
    - Ben... fit la voix de Sarah derrière eux, son frère est le patron de la Tête de Sanglier...
    - Oh, vraiment ? Comme c'est passionnant, susurra Ombrage. Et dire que nous étions allés chercher si loin alors que la solution était toute proche.
    Cela sentait le piège à plein nez lorsque Sarah fournissait des informations apparemment importantes à l'ennemi. Harry attendit de voir comment cela allait se développer.
    - Fort bien, fort bien. Je crois qu'une petite visite s'avère indispensable. Vous allez m'accompagner, tous les deux. Votre présence n'éveillera pas les soupçons.
    Elle sourit méchamment.
    - Accio baguettes !
    et les deux tiges de bois vinrent se loger dans sa main. Sarah croisa les bras avant qu’Ombrage ne remarque qu’une de ses manches tirait vers sa baguette. Heureusement, elle n’avait pas mis autant de puissance que les jumeaux dans son sort…
    - Je préfère ne pas prendre de risques.
    Sarah haussa un sourcil narquois à cette affirmation. Sous la menace de la baguette d'Ombrage, les deux Serpentard quittèrent la salle commune. En chemin, ils croisèrent Tracy Davis, qui fit mine de ne pas s'étonner de cette curieuse procession. Tout juste si Harry nota un petit signe qu'elle adressa à Sarah en passant. Il ne savait pas ce que la jeune fille avait mijoté pendant que le crapaud faisait son numéro d'autorité, mais ce n'était sûrement rien de bon pour la Grande Inquisitrice.
    - Miss Davis, veuillez aller chercher vos camarades de la brigade et menez-les à mon bureau. J'aurai besoin de leurs services.
    - Bien professeur, répondit docilement Tracy.
    Ils traversèrent les couloirs pratiquement déserts du château pratiquement au pas de course avant de déboucher dans le hall. Peut-être était-ce un effet de l'imagination de Harry, mais il lui sembla voir plusieurs silhouettes surveiller leurs mouvements depuis les hauteurs de la cage d'escalier.
    Sur un geste d'Ombrage, les portes du grand hall s'ouvrirent en grinçant, et le trio sortit dans la nuit de juin, Harry et Sarah marchant devant. Ils poursuivirent leur route en silence en direction du village sans oser échanger un mot.
    Ils franchirent la limite de l'enceinte et se dirigèrent vers le village, Ombrage toujours sur les talons.
    Soudain, alors qu'ils atteignaient les premières maisons, Sarah perdit l'équilibre.
    - Aïe !
    - À quoi jouez-vous encore ? glapit Ombrage tandis que Harry aidait sa camarade à se relever.
    - J'ai trébuché sur une pierre, aboya Sarah. On n'y voit rien ici ! Foutus sorciers, ajouta-t-elle entre ses dents, pas capables d'avoir un éclairage public...
    - Alors, fit le crapaud en se tournant vers les maisons aux volets clos, où est-il donc ?
    En moins de vingt secondes, ce fut plié. Sarah, dans sa "chute", avait extrait un objet de sa chaussure, et le pointait sur Ombrage.
    - STUPEFIX !
    L'inquisitrice tomba sur la route de terre dans un bruit mou.
    - Et... incarceram, pour faire bonne mesure.
    - Aide-moi à traîner cette cloche quelque part où on ne la trouvera pas trop vite, conseilla Harry en empoignant l'inquisitrice par les épaules.
    Ils poussèrent non sans mal une Ombrage inerte sous le perron d'un des petits hôtels du village. Sarah fit sauter « l’annulaire » de sa baguette multiple sur sa paume d'un air satisfait, puis pose un genou à terre pour la remettre à sa place.
    - Pourquoi as-tu pris celle-là et pas celle de la manche ? C’aurait été plus rapide.
    - Justement, je la garde pour les vraies urgences.
    - Et maintenant ? demanda Harry, tandis qu'elle les entraînait vers la forêt.
    - D'abord, on récupère nos baguettes. Voici la tienne. Ensuite, envoie un patronus à l'un de nos acolytes, comme on a appris à les faire.
    Harry se concentra et lança l'incantation en pensant à Blaise. Le cerf argenté jaillit de sa baguette et fila vers le château.
    - Et maintenant, il nous faut un moyen de gagner Londres rapidement.
    - Y'a pas trente-six solutions à part le balai, à moins que tu ne saches faire un portoloin.
    - Là, tu m’en demandes trop. Mais je crois bien que Blaise a vu ça avec les jumeaux Weasley. J’espère qu’il est doué, parce que je pense même qu'il va falloir en faire un gros.
    Environ dix minutes plus tard, Harry vit débarquer un groupe d'élèves sous la conduite de Ginny. Malgré le mauvais éclairage, il reconnut Hermione, Blaise, Ron, Neville, Théodore et Luna, ainsi que Tracy Davis et Finch-Fletchley.
    - La brigade de Malefoy est neutralisée, ils ne risquent plus de nous mettre des bâtons dans les roues, Sarah, annonça Davis.
    Ainsi, elle était partie monter une embuscade avec ses compères du groupe de défense pour nettoyer le terrain avant de partir en vadrouille... Pas de témoins, pas de dénonciations.
    - Alors, suite du programme ? s'enquit Ginny.
    - Nous partons au ministère et profitons de l'intervention de Dumbledore et compagnie pour faire nous-mêmes cette petite descente dont nous avons parlé il y a quelques semaines...
    - Vous voulez vous rendre au ministère pour vous battre contre des Mangemorts ? glapit Granger. Mais vous êtes fous !
    - Hé, tu t'es lavé les oreilles, ce matin ? la reprit Davis. Ils ont dit faire une visite, pas se battre.
    - On risque de tomber sur des mangemorts isolés, expliqua Sarah, mais le gros de leurs forces sera occupé avec les adultes.
    Pendant ce temps, Blaise s'était activé sur un rondin moussu abandonné par terre.
    - Portus ! Là ! Harry, Ron, Ginny, voilà votre billet pour Londres. Les autres personnes intéressées, avec moi.
    Tracy Davis secoua la tête d'un air navré.
    - Désolée, mais avec mon niveau en défense...
    - J'ai pas envie de tomber sur mon père, marmonna Théodore, s'attirant les regards apitoyés de ses voisins.
    Luna, Sarah et Neville rejoignirent Blaise. Granger voulut leur emboîter le pas, mais Sarah la repoussa d'une main tendue.
    - Désolée, mais avec ton niveau pratique en défense... Tu restes ici. Blaise ?
    Pendant que les filles réglaient leur dispute, Harry, Ron et Ginny posèrent la main sur le rondin de bois enchanté par leur camarade.

    L'habituelle sensation d'être tracté au bout d'une ligne de pêche leur coupa le souffle un instant, puis ils atterrirent assez rudement sur le gazon pelé qui tentait de survivre au centre du square de Grimmauld Place.
    - Et maintenant ? demanda Ron en se massant les genoux. Je ne pense pas qu'il reste du monde dans la maison.
    - Voilà de quoi le vérifier, marmonna Ginny en pêchant un bout de papier dans une de ses poches. Je l'ai volé à Tonks avant qu'elle ait le temps de le brûler pendant les vacances de Noël.
    Le papier portait l'écriture ronde et soignée de Dumbledore. C'était le passe-partout dont ils avaient besoin pour accéder au QG. Harry salua l'astuce de la jeune fille. Pas très Gryffondor, comme tour, mais nécessité fait loi.
    Ils montèrent rapidement les marches du perron lorsque la maison décrépite se fût dévoilée, et Ginny appuya la main au-dessus de la poignée aux serpents, et la porte s'entrouvrit. Les garçons la suivirent sur la pointe des pieds. Un profond silence régnait dans la demeure. Aucune lumière ne provenait de la cuisine, ni de la bibliothèque. Rien à l'étage non plus. Il ne restait personne à Grimmauld Place, sauf peut-être Kreattur, mais à cette heure, il devait être en train de dormir sous la chaudière.
    - C'est bien ce que je pensais. Ils sont tous partis au ministère. McGonagall a bien fait la commission, remarqua Harry.
    - Alors on va là-bas ?
    - Exactement. Allons vite rejoindre les autres, nous avons du pain sur la planche.



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    Message par Mel72000 Dim 15 Mai - 15:58

    Magnifique, je ne m'attendais pas à avoir un chapitre aussi vite ! Je vous vénère !
    Je croyais que le sortilège portus était étroitement surveillé et que l'utiliser ramenait rapidement les agents du ministère ?

    Heu, pourquoi as tu utilisé le petit mot de Dumbledore indiquant le Square Grimmaud pour Ron et Ginny ? Ils s'y sont déjà rendus à Noël, non ?

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    Message par Raven Dim 15 Mai - 22:00

    T'inquiète pas. Ils vont se ramener vite fait. Mais un peu tard.
    Quant au petit mot, il me semble que les membres de l'Ordre en utilisent. Quand Harry y débarque en juillet, on dirait que Maugrey ne peut pas non plus voir la maison sans le papier. J'ai pu me tromper.

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    Message par Roswell Dim 15 Mai - 23:29

    On s'éloigne de plus en plus de Rowling et j'avoue que je ne vois pas à quoi va servir l'expédition au Ministère, puisque Harry a déjà eu connaissance de la prophétie en regardant les souvenirs de Rogue, à moins que j'ai raté un épisode?
    Aaaah, Sarah! Quel merveilleux personnage! Toutefois, j'aurais adjoint en sus un "Oubliettes" bien placé sur Ombrage juste pour le principe: pas de souvenir, pas d'accusation! Et si c'est suffisamment dosé, elle ira tenir compagnie à Lockhart, il en sera ravi!
    Au mois de juillet, effectivement, Maugrey donne à Harry un parchemin signé de Dumbledore pour que celui-ci puisse voir Grimmaurd Place, bien vu!
    Ginny est beaucoup moins cruche que chez Rowling, et la digne héritière des jumeaux, et vu la maladresse de Tonks, ça ne m'étonne pas qu'elle l'ait choisie comme maillon faible pour lui faire les poches, muhahaha!
    Ron va-t-il aider ou être le boulet de service sur ce coup-là? Parce que Neville a l'air remonté à bloc... Je me demande d'ailleurs quels Mangemorts isolés le groupe va croiser, j'ai hâte d'entendre Harry rappeler la moitié de sang de moldu du vilain-pas-beau à une Bellatrix qui va s'étrangler de rage!
    Sirius va-t-il mourir? Et si c'était Dumbledore qui disparaissait à la place?

    Que de questions! En tout cas, bravo pour le rythme de parution, c'est haletant!

    Roswell
    Invité


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    Reprise d'antenne - Page 3 Empty Re: Reprise d'antenne

    Message par Raven Mar 14 Juin - 21:10

    Salut tout le monde ! Et un chapitre de plus pour vous, les lecteurs. Amusez-vous bien, et n'oubliez pas la petite obole-commentaire pour les auteurs. Very Happy


    Chapitre 33 : le Casse

    Une fois ressortis sur la place, les trois apprentis sorciers firent une pause pour réfléchir à la suite des opérations.
    - Je suppose que Sarah et les autres doivent être arrivés au ministère, remarqua Ron. Il serait temps qu'on les rejoigne.
    - Comment allons-nous là-bas ? Un deuxième portoloin n'est sûrement pas une bonne idée, pointa Ginny.
    - Voyons, quelle heure est-il ? marmonna Harry. Dix heures du soir seulement... Le métro est encore en service, on va passer par là.
    - Je n'ai pas d'argent moldu pour les billets, dit tristement Ron.
    - Oublie les billets ! Y'a jamais de contrôleur, à cette heure-là !
    Le trio traversa la rue au pas de course et retrouva rapidement la station mal entretenue où Harry avait emprunté le réseau souterrain en compagnie d'Arthur Weasley. Ils auraient, s'ils avaient de la chance, une rame toutes les dix ou quinze minutes.
    Finalement, ils attendirent huit minutes avant de voir une rame bringuebalante arriver à leur niveau. Elle était pratiquement vide à l'exception d'un vieux bonhomme affalé sur son siège. Ils s'assirent aussi loin de lui qu'il était possible. Le métro devait être l'unique domicile connu du bonhomme, et Ron regardait avec méfiance les trois ou quatre bouteilles qui lui tenaient compagnie sur le siège qu'il occupait.
    Il ne se réveilla pas, ceci dit, et le trajet s'effectua uniquement au son des grincements et des couinements du train.
    Ils ne traînèrent pas pour descendre de la rame et remonter à la surface, non loin de la cabine de téléphone qui dissimulait l'accès visiteurs. Une ombre se détacha du mur, et devint Sarah à la lueur d'un lampadaire fatigué.
    - Salut. Ils ont chopé le Tardis, ou c'est le QG du CONTROL, ici ?
    Harry se demanda si elle lisait dans les pensées. Il avait songé exactement la même chose lors de sa première visite.
    - J'ai ramené un peu de matériel, poursuivit Sarah en brandissant une paire de sacs. Nous sommes passés chez moi avant de venir, expliqua-t-elle alors que Luna, Neville et Blaise se révélaient.
    Ouvrant le premier sac, elle commença la distribution.
    - Alors pour commencer, quelques armes blanches pour tout le monde. J’ai aussi des lampes de poches, et trois paires de lunettes nocturnes, parmi les plus compactes du marché.
    Harry, Luna et Neville reçurent chacun une paire de lunettes ressemblant à un masque de plongée.
    - J’aurai peut-être besoin d’une paire, reprit-elle, mais entre les fenêtres magiques et les veilleuses, il y a des chances pour que j’aie assez de lumière. Il ne m’en faut pas beaucoup. Dans tous les cas, chacun prend une lampe, au cas où.
    Sarah saisit l’autre sac alors qu’Harry montrait aux autres comment mettre les lunettes en marche.
    - L’autre sac est celui de l’armement lou… ah merde.
    - Un problème ? s’enquit Ron.
    - Je crois que j’ai embarqué un sac de courses, répondit Sarah en montrant tristement un paquet de raviolis frais.
    - Donc, pas d’armes moldues ? soupira Blaise.
    - Ben non, sauf si quelqu’un ici sait transformer un trousseau de clés en mitraillette ou un rouge à lèvres en tronçonneuse.
    Quelques regards se tournèrent vers Harry, qui secoua la tête.
    - J’ai bien peur que ce soit au-dessus de mes forces.
    - Il ne reste plus qu’à entrer, alors.

    Harry ouvrit la porte de la cabine téléphonique et s'y glissa, accompagné de Ginny et Blaise.
    - Mieux vaut descendre en deux groupes, on sera moins serrés. Ron, tu connais le numéro ?
    - T'inquiète. Arrêt au cinquième niveau. J'ai le plan, ajouta-t-il en tendant le papier à Ginny. Je guiderai les autres.
    - Alors en route.
    Une fois dans la cabine, Harry composa le six, deux, quatre, quatre, deux sur le cadran du téléphone et la voix mécanique du message d'accueil résonna.
    - Bienvenue au ministère de la Magie. Veuillez indiquer votre nom et l'objet de votre visite.
    - Harry Potter, Ginny Weasley, Blaise Zabini. Service de nettoyage.
    - Merci. Les visiteurs sont priés de prendre les badges et de les attacher bien en vue sur leurs robes.
    Les trois badges glissèrent dans le bac à pièces et ils les ramassèrent en pouffant de rire.
    - C'est vrai qu'on vient nettoyer, remarqua Blaise.
    - Comme ça personne ne pourra dire que nous avons menti, s'amusa Ginny.
    La cabine trembla quand les câbles commencèrent à s'enrouler, puis la rue disparut au-dessus de leurs têtes tandis qu'ils descendaient vers le ministère.

    Pendant ce temps-là du côté de Poudlard...
    Trois sorciers se matérialisèrent dans la rue principale du village de Pré-au-Lard. L'un d'eux tenait sa baguette penchée vers le sol, telle le museau d'un chien flairant une piste. Au bout de quelques minutes, l'homme fit un signe à ses deux collègues.
    - Voilà, c'est ici que le portoloin a été créé. Inspectons le reste du village, nous trouverons peut-être d'autres informations.
    Ils remontèrent lentement la rue principale en direction des grilles du château, sans remarquer la présence d'un étrange paquet rose qui dépassait légèrement de sous un escalier.
    En dépit de tous ses efforts, la grande inquisitrice allait certainement passer la nuit dehors.

    Le hall d'accueil du ministère était désert et à peine éclairé. Seule la fontaine de la propagande présentait encore de l'activité. Harry fut surpris de ne voir aucun gardien dans l'immense espace. Peut-être des vigiles étaient-ils stationnés à des points plus sensibles du bâtiment ? Lui et ses deux complices rasèrent les murs en direction des grilles dorées des ascenseurs, leurs robes sombres se fondant dans le marbre noir qui couvrait le bas des parois. Toujours personne en vue.
    Ginny appuya sur le bouton d'appel et une cabine se présenta à leur niveau. Les engrenages et les poulies du système couinaient affreusement. Si quelqu'un rôdait comme eux dans les couloirs, il serait vite prévenu de leur visite. Une fois la montée entamée, le bruit fut pire encore et dans la faible lueur émise par la baguette de Ginny, Harry vit Blaise sursauter à chaque grincement. Enfin, ils arrivèrent à l'étage souhaité.
    - Département des lois magiques, niveau cinq, annonça la voix de synthèse.
    Ginny éteint sa baguette et l'ascenseur s'arrêta dans un claquement métallique qui dut s'entendre à travers tout l'étage. Levant les yeux au ciel, Harry ouvrit la grille et s'aventura dans le couloir. La seule source de lumière était un petit panneau lumineux au-dessus de la porte de l’ascenseur. À-travers les lunettes, il distingua un parquet de bois arrangé en carreaux et des moulures au plafond. Un endroit plutôt cossu, nettement mieux tenu que le placard à balais d'Arthur Weasley. Avant de se lancer dans l'inconnu, le trio préféra attendre l'arrivée des renforts. Quelques minutes plus tard, Ron, Sarah, Luna et Neville parvinrent à leur tour jusqu'à leur niveau.
    - Bien, allons-y, maintenant.
    - D'après le plan, marmonna Blaise, il faut aller jusqu'au premier croisement de couloirs et tourner à gauche. Le bureau du crapaud se trouve à quelques mètres sur la droite.
    - En route, dit fermement Ron. Plus vite on aura fini, mieux on se portera.
    Ils avancèrent prudemment, prêts à lancer un maléfice au premier qui croiserait leur route. Mais personne ne se manifestait. Très bizarre...

    - Aahh... nous y voilà.
    La porte d'Ombrage était chargée d'une lourde plaque dorée portant le nom de la dame et son titre. Harry déplia le couteau de Sirius, qui ne quittait jamais ses poches, et enfonça la lame dans la serrure, puis manœuvra jusqu'à entendre un "clic" de bon augure.
    - Hé, hé, voilà le travail, plastronna-t-il.
    - Dépêche-toi, souffla Ginny, j'entends du bruit en bas...
    Harry hocha la tête et poussa prudemment la porte, qui s'ouvrit dans un parfait silence témoignant de son entretien soigneux. Jugeant le bureau sûr, Harry releva les lunettes et alluma sa baguette à la place. Il le regretta aussitôt.
    Le bureau d'Ombrage au Ministère, au point de vue des couleurs, ne valait pas mieux que celui de Poudlard. Il était même pire, si cela était possible. Dans la pâle lumière blanche émise par leurs baguettes, les sept apprentis cambrioleurs distinguèrent de la moquette rose et pelucheuse au sol, de la peinture rose à motifs marbrés aux murs, le reste de la collection d'assiettes à chatons, ainsi qu'un service à thé orné de roses (les pauvres fleurs ne méritaient pas qu'on en dégoûtât les gens de la sorte...). Le fauteuil de la sous-secrétaire était, au hasard, capitonné en rose, et sa boiserie, peinte en blanc avec de minces filets roses.
    - On commence par quelle armoire ? demanda Ron en observant les lieux.
    - Démolissez tout, conseilla Harry, et prenez tous les dossiers que vous pourrez. Ensuite, on file.
    - On ne les brûle pas ici ? s'étonna Ginny. Ça nous éviterait de faire chauffer les cheminées à Poudlard. En plein été, ça risque d'attirer l'attention. Je ne sais pas combien de temps l'affreuse va rester paralysée et ficelée.
    - S'il reste des cendres dans ce bureau, quelqu'un serait bien capable de trouver un sortilège pour les reconstituer, objecta Blaise, qui avait soigneusement étudié la question sous toutes les coutures. Et pas besoin d'aller au château pour les détruire. Il y a plein d'immeubles avec une chaudière au sous-sol, dans ce quartier. Une habitation moldue est bien le dernier endroit où elle ira chercher ses papelards.
    Sur les instructions de Sarah, ils n'utilisèrent pas de magie pour chercher les dossiers, et coupèrent la lumière générée par les baguettes pour travailler avec les lampes de poche moldues que Miss Cobbyte avait rapportées de chez elle. Apparemment, les responsables de la sécurité ministérielle étaient si certains qu'aucun objet technologique ne serait introduit dans l'édifice qu'ils n'avaient jamais pensé à le garnir de sortilèges de désactivation. Très, très imprudent. Si un jour quelqu'un venait avec un pistolet, l'homme qui avait pris cette décision aurait gagné son Darwin Award. Après quelques minutes de fouille fort peu délicate, Ron mit la main sur l'objet de leur quête.
    - 'a y est, je les ai. Punaise ! Il y en a un paquet ! Alors, Expea, Granger, Crivey, Cobbyte...
    - Donne-moi ça, je VEUX lire ce qu'elle a écrit, décréta Sarah en arrachant le dossier des mains de Ron. Ça va entrer dans les archives familiales.
    - Fais-toi plaisir.
    - Chut ! intima Harry. Il y a du boucan en bas, et ça se rapproche.
    Les bras chargés de dossiers, ils tendirent l'oreille. En effet, on entendait à présent distinctement des cris et le bruit d'objets brisés en provenance des étages inférieurs.
    - Oh là là, mais ils cassent tout !
    - C'est l'heure de préparer un piège pour ces vaillants combattants, quels qu'ils soient, décréta Sarah en saisissant son sac de commissions, et ensuite, de filer très vite et très loin d'ici.
    Ses comparses la regardèrent avec perplexité sortit du sac une bouteille d'huile, une éponge et un rouleau de papier toilette épaisseur triple.
    - Allons-y.
    Les sept cambrioleurs quittèrent le bureau, tous feux éteints, les bras chargés de dossiers. Ils repartirent sur la pointe des pieds en direction de l'ascenseur, en espérant que personne ne remarquerait leur présence. Sarah resta un moment en arrière, s'activant avec l'éponge, la bouteille d'huile et le rouleau de papier.
    - Sarah, bon sang, grouille-toi un peu ! C'est pas l'Club Méd, ici !
    - Voilà, voilà, j'arrive !
    Il était plus que temps. Ils s'étaient à peine remis en marche qu'un sorcier déboula dans le couloir.
    - Hé, vous, là-bas !
    Ce n'était pas une voix connue, aussi Harry se mit à courir, aussitôt suivi par les autres.
    - Arrêtez ! Eh ! Ils sont là, ils sont là !
    L'homme accéléra pour les rattraper...
    swiiish
    - OUAH !
    Le bruit d'une chute résonna derrière eux.
    - Hi, hi, hi, fit Sarah. Une flaque d'huile sur un sol en bois poli, une éponge sur l'huile, et le papier en travers du chemin. J'adore les pubs moldues.

    Au tournant suivant, le petit groupe perdit toute envie de rire.

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    Message par Mel72000 Mar 14 Juin - 22:53

    J'adore le chapitre.

    Sarah qui embarque un sac de courses au lieu d'armes moldues...C'est bête...
    Le service de nettoyage : vrai est plein d'humour, et tellement moins pompeux que le mission de sauvetage du tome 5...
    Donc, le vrai but, c'était les dossiers d'Ombrage... Je veux savoir ce qui écrit pour chacun d'eux.
    Les moyens moldus pour se débarrasser des sorciers... ingénieux...

    Mon seul regret ? je ne vois pas le chapitre qui suit après...

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    Message par Raven Mar 12 Juil - 21:56

    Tagazok à toute l'équipe !
    Un chapitre de plus pour entamer les vacances d'été. Je vous préviens tout de suite, mes petits lecteurs, le suivant prendra plus de temps parce que Link et moi - chacun de notre côté - allons nous mettre au vert - ou au bleu pendant deux semaines.
    En attendant, bonne lecture !


    Chapitre 34 : Contre-Piège

    En face d'eux se tenait un groupe d'individus vêtus de longues robes noires et masqués. Ils connaissaient bien ce déguisement pour l'avoir vu pendant la coupe du monde l'année précédente. Le petit groupe recula prudemment. Tourner le dos aux mangemorts était carrément suicidaire. Ils devaient franchir leur ligne pour espérer avoir une chance de s'en sortir.
    - Tiens, des petits enfants perdus, gloussa une voix à la limite de l'hystérie.
    Harry ne la reconnut pas, mais il s'agissait d'une femme, et vu le manque total de parité parmi les suivants de Voldemort, il ne pouvait s'agir que de Bellatrix Lestrange.
    - Qu'est-ce qu'ils font là, ces petits agneaux ?
    - Au lieu de poser des questions, arrête-les, aboya un autre mangemort en relevant sa baguette. Il nous faut Potter !
    On ne fait pas vraiment dans la nouveauté, hein, les copains ? songea le jeune homme.
    Le groupe d'encagoulés commit alors l'erreur de se concentrer exclusivement sur Harry, oubliant quelque peu les six autres apprentis sorciers. Oublier Sarah ou Blaise, ou Ginny, pris séparément, était déjà dangereux. Oublier les trois réunis...
    Après coup, Harry se rappellerait avoir vu passer une Chauve-Furie, une Lance de Glace et un genre de boule de feu. Sur le moment, il entendit juste un concert de cris, puis Sarah le saisit par la manche et ils filèrent tous dans le couloir, sans trop regarder où ils allaient, trop pressés de mettre un maximum de distance entre eux et les mangemorts. Ils trouvèrent une porte qu'ils poussèrent, un escalier qu'ils descendirent...
    Ils ne s'arrêtèrent que lorsque Neville fit remarquer que les bruits de combat se faisaient plus présents. Ils se rapprochaient de l'épicentre des ennuis.
    - C'est tout en bas, nota Blaise. Tu crois qu'ils sont au département des Mystères ? ajouta-t-il en se tournant vers Harry.
    - La prophétie que veut Voldemort s'y trouve, alors sans doute.
    - Si on en profitait pour continuer à faire de la casse ? suggéra Sarah. Si cette foutue prophétie est perdue, Harry sera certainement un peu plus tranquille.
    - Le département des Mystères se trouve au dixième niveau, et il faudra passer par les escaliers, précisa Ron. Les ascenseurs s'arrêtent à l'étage au-dessus.
    - Tant mieux, approuva Ginny. Nous ferons beaucoup moins de bruit de cette façon.
    - Nous pourrions peut-être y aller, avant que nos amis ne reviennent, suggéra Luna en agitant sa baguette derrière elle.
    - Très juste.
    Les sept cambrioleurs reprirent donc leur descente avec prudence, s'attendant à croiser des individus hostiles à chaque tournant de couloir. Mais si le bruit d'une bataille rangée dans les sous-sols leur parvenait de plus en plus clairement, ils ne rencontrèrent personne en route. Si fiant aux souvenirs qu'il avait récupérés de Voldemort et Nagini, Harry les guida jusqu'à la porte noire qui avait hanté ses rêves pendant des mois.

    Il fut extrêmement surpris de ne pas la trouver fermée, mais lorsque le petit groupe la franchit, il comprit vite pourquoi. Ils avaient pénétré dans une grande salle ronde, entièrement noire, dans les murs de laquelle s'ouvrait une douzaine de portes, elles aussi peintes en noir. Celle qu'ils venaient de passer se referma derrière eux. Puis les murs se mirent à tourner, de sorte qu'il leur était impossible de déterminer quelle issue ils avaient prise pour venir. Seule la lumière tremblotante de chandeliers aux flammes bleues leur permettait de distinguer quelque chose.
    - Comment on fait pour savoir quelle est la bonne ? demanda Ginny.
    - J'ai peur qu'il ne faille toutes les essayer jusqu'à ce qu'on trouve celle qu'il nous faut, marmonna Sarah. Quelqu'un a de quoi marquer celles qu'on a déjà testées ?
    - Oui, avança Neville. Le sortilège de phosphore, ça devrait marcher.
    - D'où ça vient ? demanda Ron. Je ne le connais pas, celui-là.
    - En botanique, il sert à nourrir les plantes. Mais il peut aussi servir à faire briller des objets dans le noir.
    - Cool ! s'exclama Harry. On commence ?
    - Celle-ci, décida Luna en pointa la porte la plus à gauche du petit groupe.
    Ils la suivirent sans poser de question. Luna avait parfait un flair impressionnant pour trouver les bonnes réponses ou les cachettes secrètes.
    Cependant, cette fois, il fut pris en défaut. Le panneau noir qu'elle poussa s'ouvrait sur une pièce vivement éclairée de lampes suspendues au plafond par de longues chaînes d'or, qui répandaient une agréable lumière jaune. Les sept sorciers s'avancèrent prudemment vers le centre de la salle, occupé par un immense aquarium contenant non de l'eau, mais une étrange soupe vert foncé constamment traversée par des filets de petites bulles, où flottaient de curieux poissons d'un blanc grisâtre.
    - Ce n'est pas cette salle, déclara Harry. La lumière était plutôt bleue et il y avait des étagères partout.
    - Il y a d'autres portes au fond de la pièce. On les essaye ? suggéra Neville.
    - Non, il y avait un accès direct depuis la salle ronde. On revient sur nos pas.
    - Ce sont des cerveaux, dit soudain Blaise, dégoûté. Il y a des cerveaux qui barbotent dans cette bouillie.
    - On... on ferait mieux de partir, bégaya Ginny, impressionnée. Allez, vite, vite. On sort.
    Ils se hâtèrent de suivre ce conseil.
    - Phosphorea ! lança Neville en visant la porte avant que Luna ne la refermât.
    Une tâche d'un blanc verdâtre se matérialisa sur le panneau, et resta collée dessus tandis que les portes se mettaient à tourner à toute allure.
    - Allez, suivante, et ne perdons pas courage, grommela Blaise. C'est vraiment l'endroit le plus bizarre que j'aie jamais vu, ajouta-t-il ensuite.
    - Ouais. Et pourtant, tu as vu où j’habite, renchérit Sarah.

    La porte qu'ils ouvrirent ensuite ne fit que confirmer cette impression. La pièce où ils entrèrent était remplie d'horloges, chacune réglée sur une heure différente de ses voisines. En y regardant de plus près, il parut même évident que leurs aiguilles ne tournaient pas au même rythme. Il y avait des horloges de grand-mère, des coucous, des pendules à balancier de cuivre... Rien de digital, bien entendu, rien que du mécanique. Sur le tour de la pièce, à intervalles réguliers, des boules de billard. Au centre, sous une cloche de verre, un œuf était conservé. Un œuf au milieu de pendules ? Les apprentis sorciers comprirent vite son utilité quand l'œuf se craquela pour laisser échapper un oisillon, qui grandit rapidement jusqu'à sa forme adulte avant que le processus ne revint en arrière pour ne laisser qu'un œuf intact, et ainsi de suite.
    - Ils étudient la nature du Temps ? murmura Neville, presque avec respect.
    - C'est le département des Mystères, répondit Luna. Le Temps est un des mystères de l'existence, alors ils veulent le décortiquer jusqu'à la plus petite fraction de seconde. C'est idiot. Personne ne peut maîtriser le Temps.
    Harry repensa au retourneur et à tous les problèmes qu'il avait occasionnés. L'affirmation de Luna ne manquait pas de sens.
    Ils observaient toujours l'œuf à rebours, fascinés, quand une explosion toute proche les rappela violemment à la réalité. Neville sursauta si brusquement qu'il faillit s'étaler contre une vitrine remplie de montres de gousset. Sarah et Blaise le rattrapèrent de justesse. Non seulement les éclats de verre l'auraient sans doute dangereusement blessé, mais allez savoir ce que le contact avec les mécanismes enchantés aurait pu lui faire...
    - Mieux vaut ne pas s'attarder, souffla Ginny. Sortons d'ici, trouvons cette fichue prophétie, et partons avant que les mangemorts de tout à l'heure ne nous retrouvent.
    Ils suivirent son conseil et se glissèrent hors de la salle du Temps pour revenir à l'antichambre. Une nouvelle tache de lumière verdâtre marqua la porte avant que les murs ne se remissent à tourner.

    La salle suivante était beaucoup plus calme, mais son intérêt tout aussi énigmatique que la première. Un ensemble de bustes en plâtre, presque aussi grands qu’eux, étaient posés à même le sol. Trois visages étaient sans cesse répétés, mais aucun des apprentis sorciers ne put coller de nom dessus. Harry reconnu vaguement le style typique « rappeur noir américain » sur l’un d’eux, mais sans plus. Au centre trônait un amalgame étrange des trois visages. Harry et ses comparses s’éclipsèrent sans un mot et marquèrent la porte.

    - Celle-ci, décréta Luna en poussant le premier battant qui lui passait à portée de main.
    Et cette-fois, son flair ne la déçut pas.
    Harry reconnut sans hésiter la pièce aux lueurs argentées qu'il avait tant de fois vue en rêve. Il avança lentement le long des rangées d'étagères chargées de petites balles de verre blanc, qui émettaient toutes la même lumière pâle.
    - Où allait-il pour trouver celle qu'il cherchait ? demanda Ginny, aux aguets.
    Le bruit d'une chute, quelque part dans le sous-sol, les figea un instant sur place.
    - C'était sur la gauche en entrant, vers le fond, se rappela Harry. L'allée quatre-vingt-dix-sept.
    Ils marchèrent prudemment en suivant ses indications. Enfin, ils trouvèrent ce qu'ils étaient venus chercher.
    Un des petits globes de verre, couvert de poussière, était posé sur un socle garni d'une étiquette qui indiquait :
    S.P.T. À A.P.W.B.D.
    Seigneur des Ténèbres et (?) Harry Potter

    Ron tendit le cou pour lire et siffla.
    - Eh bien, elle existait vraiment, alors. Tu la prends ?
    - Oui.
    Lorsqu'il referma les doigts sur la sphère, le verre lui parut tiède. Harry le glissa dans sa poche et revint sur ses pas. Le groupe avait presque atteint la sortie quand la porte s'ouvrit à la volée pour laisser passer une paire d'encagoulés. Pressés de fuir ce qui – ou ceux qui – les poursuivait, ils ne remarquèrent pas les sept étudiants pourtant plantés au beau milieu du passage.
    - Stupéfix !
    - Incarceram !
    - Impedimenta !
    Cette fois, Harry, Ron et Luna avaient réagi plus vite que le trio habituel des fonceurs. Ils se seraient félicités de leurs bons réflexes s'ils n'avaient pas découvert qui était précisément entrain de pourchasser les deux mangemorts.
    - Uh oh... chuchota Sarah.
    - Oups... lâcha Blaise en baissant le nez.
    Alastor Maugrey les fusillait tous du regard.
    Le vieil auror les fixa un instant sans réagir ; même sa longue expérience ne l'avait pas préparé à ce cas de figure. Enfin, il parvint à admettre ce qu'il voyait.
    - Nom des dieux, mais qu'est-ce que vous foutez là ?!
    - Euh... nous... nous discutions avec des amis... bégaya Ginny.
    Les connaisseurs ricanèrent, les autres reculèrent prudemment d'un pas devant la mine furieuse du vieil homme.
    - Explications !
    Le fracas d'un sortilège offensif contre les pierres du mur coupa court à la conversation. Maugrey répliqua – un peu au jugé – par un maléfice de brise-os, avant d'entraîner les apprentis sorciers hors de la salle de stockage des prophéties.
    Revenus dans l'antichambre, ils se trouvèrent face à la folle qu'ils avaient croisée quelques étages plus haut, apparemment remise du sort de glace qu'elle avait reçu.
    - Ooh... fit-elle d'une voix de fausset, tu t'es reconverti dans la garde d'enfants, Maugrey ? Comme c'est mignon, tous ces petits sang-de-bourbe... tu me facilites le travail pour les éliminer.
    - Vous pouvez commencer par votre patron, déclara Harry. Voldemort est un sang-mêlé, après tout.
    Un véritable rugissement échappa à Bellatrix Lestrange.
    - COMMENT OSES-TU PROFÉRÉR UNE TELLE INFAMIE ??
    - Infamie ? C'est lui-même qui l'affirme ! Vous voulez voir la tombe de son cher Moldu de père ?
    - ASSEZ !
    Un jet de lumière rouge fusa de la baguette de Bellatrix, et le groupe eut juste le temps de se jeter à terre.
    - Tirez-vous de là, ordonna Maugrey, je m'occupe de cette...
    Bellatrix ne l'attendit pas, et prit la fuite par une des portes non marquées. Maugrey jura.
    - Plus moyen de savoir où elle est passée, merde ! Bon, on cherche la porte où ça fait le plus de bruit. Et restez derrière, bon sang !
    Ils écoutèrent un instant, avant de se diriger vers l'une des issues. Le groupe déboucha dans une vaste salle entourée de plusieurs rangées de gradins. Une arche de pierre se dressait au milieu de l'espace central, mais sur le moment, Harry n'y prêta guère attention. Le chaos d'une bataille rangée régnait dans la salle. Le jeune homme reconnut Sirius, Tonks, Shacklebolt, Diggle, Remus et quelques autres. Tous les mangemorts étaient masqués, mais la chevelure blond pâle qui dépassait de la capuche de l'un d'entre eux permettait d'identifier Lucius Malefoy sans hésitation.
    - Ignisphera !
    Une boule de feu de la taille d'un ballon de foot fila droit sur Malefoy père. Elle le percuta de côté en projetant une gerbe d'étincelles qui illumina brillamment la pièce. Lucius hurla un "Aguamenti !" pour éteindre les flammes, mais pas avant qu'elles eussent dévoré la moitié de sa robe et son masque. Il ne put non plus éviter de sévères brûlures sur les bras. Pendant ce temps, Sirius était aux prises avec un sorcier aux épaules voûtées, dont les mains tordues par l'âge émergeaient comme de vieilles racines des manches de sa robe. Harry esquiva un maléfice, répliqua par un sortilège paralysant, et s'appuya contre un gradin pour regarder autour de lui. Bellatrix et Maugrey se battaient toujours avec férocité. Ces deux-là avaient un tas de méchants contentieux à régler, visiblement, et Harry jugea plus prudent de se tenir à l'écart des duellistes. Ses élèves de l'AP se débrouillaient plutôt bien, décida-t-il, en particulier avec les sorts élémentaux de Sarah. Peu utilisés, la plupart des sorciers ne connaissait pas leur parade - quand elle existait. Même Neville assurait joliment sa partie.
    - Fais gaffe !
    L'avertissement de Ginny lui parvint presque trop tard. Harry perdit l'équilibre en essayant d'éviter un trait de lumière... verte ?! Oh là ! Il tomba lourdement sur le sol de pierre et sentit quelque chose craquer contre sa jambe. La prophétie ! Il avait cassé cette putain de prophétie ! Son côté Serpentard lui souffla qu'au moins, de cette façon, Voldemort ne mettrait jamais le grappin dessus, mais sa facette paranoïaque lui affirmait qu'il allait avoir de sérieux ennuis pour avoir détruit une propriété du ministère. Comme si s'introduire chez eux la nuit pour faire un casse n'était pas assez grave...
    Sirius et le vieux mangemort se battaient à présents sur les marches menant à l'arche de pierre au centre de la salle. Le mage noir esquiva un sort de justesse, mais perdit sa cagoule dans le mouvement, et Harry reconnut le père de Théodore. En dépit de son âge, il combattait avec efficacité et précision, et Sirius avait du mal à tenir le choc face à lui. Rien d'étonnant à cela ; il n'avait pas dû s'entraîner beaucoup depuis sa sortie d'Azkaban.
    Bellatrix avisa également la situation, et jugea nécessaire de jouer un mauvais tour à son cousin. Elle pointa sa baguette sur lui et lança une incantation.
    Par malheur, les duellistes changèrent de position juste à cet instant, et le maléfice frappa Nott entre les épaules. Emporté par son élan, additionné de l'énergie du sort, le vieil homme bascula en avant, faisant tomber Sirius, et passa la tête la première à travers le rideau de tissu déchiré qui pendait entre les piliers de l'arche. Il poussa un cri de terreur, puis disparut.
    Harry s'attendait à le voir resurgir de l'autre côté de l'arche de pierre, mais le vieil homme ne réapparut pas. C'était comme si un vide s'était trouvé au niveau du rideau, et qu'il y avait été aspiré.
    - C'est la mort, murmura une voix rêveuse à l'oreille de Harry.
    Luna se tenait près de lui, comme pour l'aider à se relever.
    - Quoi ??
    - TROUVEZ CETTE PROPHÉTIE ! coupa la voix d'un mangemort inconnu, un bonhomme mince et sinueux qui tentait de se débarrasser de Tonks, sans grand succès. ATTRAPEZ LES GAMINS !
    - Ouiii... Venez voir tante Bella, ricana Lestrange. Vous avez plein de choses à lui raconter... OBÉIS, SALE GAMINE, hurla-t-elle ensuite quand Luna tenta de s'éloigner. ENDOLORIS !
    Luna cria de douleur, mais Harry eut l'impression que Maugrey hurlait encore plus fort qu'elle tandis qu'il attaquait Lestrange. Une rafale de sortilèges traversa la pièce et finit en partie sa course contre un bouclier monté à la hâte, le reste lacérant les bras et la robe à capuche de la sorcière.
    Bellatrix recula en hâte vers une sortie tout en hurlant des ordres à ses comparses. Les hommes encagoulés se rapprochèrent dangereusement de Harry. Celui-ci saisit les morceaux de verre dans sa poche et les lança à la tête des mangemorts.
    - La voilà, votre prophétie ! Elle est en miettes ! Plus moyen de la rapporter à votre patron ! Allez lui expliquer ça, il va trouver ça drôle !
    - SINISTRE BÂTARD ! aboya Bellatrix. Le maître te fera connaître mille morts !
    - Une de plus, ça fera pas beaucoup de différence, vu comment il réussit d'habitude !
    - LAISSE-LE !! cria Sirius derrière eux.
    - Oh, mon cousin qui rejoint la fête... Ça faisait si longtemps qu'on ne s'était pas vus... Avada Kedavra !
    Sirius évita la mort de justesse, puis se lança à la poursuite de sa cousine qui prenait la fuite, l'attirant vers les étages supérieurs. Les autres mangemorts suivirent le mouvement... du moins ceux que l'ordre du Phénix n'avait pas déjà mis hors combat.
    - Sirius, attends ! cria Lupin avant de courir après son camarade.
    Harry et les autres emboîtèrent le pas aux adultes. Ils s'en tiraient plutôt bien jusque-là. Seule Luna restait en arrière, toujours sous la garde vigilante de Maugrey.

    Après avoir avalé quatre à quatre des marches et des marches, Harry parvint devant... Ça par exemple, ils étaient revenus dans le hall principal ? De profondes marques dans les murs et le plancher indiquaient un échange de sortilèges récent.
    - Bella ? Tu comptes te cacher longtemps ? disait la voix de Sirius non loin de là. Très noble de ta part, de jouer les rats effrayés. Je suis sûr que ton maître adoré va beaucoup apprécier ce comportement.
    - Sirius, du calme, fit Lupin, un ton plus bas.
    - S'il te trouve encore du charme après tes années derrière les barreaux, bien sûr. Même lui n'est pas assez tordu pour ça, j'en ai peur...
    - ASSEZ ! AVADA KEDAVRA !
    Harry vit le jet de lumière verte filer tout droit, puis sa course s'arrêta soudain et la lumière explosa en une gerbe étincelante au milieu de laquelle une silhouette noire se dessina un instant avant de tomber à terre d'un bloc.

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    Message par Mel Mer 13 Juil - 13:51

    Chapitre intéressant, mais qui se termine sur le plus monstrueux Cliffhanger...
    Maintenant, je vais me creuser la tête à deviner ce qui s'est passé !
    J'adore la façon dont tu décris le trio terrible : Ginny, Sarah, Blaise...Effrayant !
    Merci pour ce chapitre !

    Mel
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    Message par Raven Sam 20 Aoû - 21:36

    Salut à tous ! Je poste en vitesse avant de m'enfuir pour ne pas être lynchée par des lecteurs furax. Razz Twisted Evil

    Chapitre 35 : Duellistes

    Le hall d'accueil était de nouveau assombri. Quelques petites veilleuses projetaient ça et là des flaques de lumière blafarde sur le sol et les murs, mais Harry ne pouvait distinguer où se trouvait Lestrange. D'après la trajectoire du maléfice, elle ne devait pas être loin de la fontaine. Il se colla au mur opposé, courbé en deux, tâchant de présenter la plus petite cible possible.
    Une sorte de caquètement s'éleva dans un coin, et un jet de lumière orangée passa tout près de sa tête pour faire un trou dans le lambris. Harry s'aplatit par terre. Bon sang, vu les goûts du commanditaire de ce hall en matière de décoration, quelques statues de plus n'auraient pas été de trop ! Où diable pouvait-il se cacher, à présent ?
    - Ooh, le petit bébé a peur des feux d'artifice, s'esclaffa Bellatrix d'une voix de fausset depuis sa cachette.
    C'est ça, parle. Ça va me permettre de te localiser, espèce de vieille cruche fêlée.
    - Allez, sors de là, petit Harry ! Je sais que tu viens me chercher.
    Elle se trouvait à environ cinq mètres derrière la fontaine. Harry pointa doucement sa baguette. Surtout, pas de gestes brusques...
    - Bellatrix ! Sors de ton trou, espèce de vieille cinglée !
    Harry se retint de jurer. Quand son parrain apprendrait-il à faire dans la discrétion ?
    Puis il sentit quelque chose de très froid se refermer sur sa poitrine et serrer brutalement. L'avada de Lestrange avait touché une cible, et Sirius était toujours en vie...
    Il n'eut pas le temps d'y penser plus, un autre sortilège jaillit en direction de Sirius, mais heurta la statue du sorcier au passage, envoyant sa tête d'or valser dans les airs avant de rebondir lourdement sur le plancher de bois sombre, faisant sauter quelques éclats au passage.
    Un échange de traits lumineux se poursuivit ainsi pendant quelques instants, que Harry mit à profit pour se déplacer en direction de Lestrange. S'il pouvait passer derrière elle pendant qu'elle s'occupait de son cher cousin, il pourrait peut-être la mettre hors jeu. Il se plaqua derrière la statue du gobelin juste au moment où l'un des bras du centaure archer volait à son tour dans les airs pour s'écraser contre un mur.
    - Arrête de faire le difficile, gronda la voix de Bellatrix, soudain beaucoup moins chantante. Dis à ton morveux de filleul de nous donner la prophétie sans faire d'histoires. Mon maître s'impatiente.
    - Alors il va être de très mauvais poil avant la fin de la nuit, ricana Harry depuis son côté de la fontaine. Je vous l'ai dit tout à l'heure, elle est cassée. C'est pas une blague. Fini, y'a plus de prophétie à entendre !
    Alors qu'il parlait, sa cicatrice le brûla soudain. Voldemort était furieux. Il savait que ses mangemorts avaient échoué. Ils allaient bientôt connaître son mécontentement.
    - Et il le sait ! s'amusa Harry, autant qu'il le pouvait à travers la violente migraine qui semblait lui couper le crâne en deux. Il le sait, et il n'est pas content du tout, votre patron !
    - TU MENS ! s'emporta la sorcière.
    - Hé, hé ! Rien dans les mains, rien dans les poches ! chantonna Harry en imitant la voix de fausset de Lestrange - à croire que sa folie était contagieuse.
    Il y eut un instant de flottement, le temps que Bellatrix enregistrât l'information et admît que c'était bien la vérité. Elle poussa un gémissement pitoyable.
    - Maître... je vous jure que je n'y suis pour rien...
    C'était assez désarçonnant de voir cette épouvantable harpie se métamorphoser en une gamine pleurarde, sans la moindre crainte du ridicule.
    Harry se retint de grogner de dépit. C'étaient bien les serviteurs de Jedusor, ça ! Tout feu tout flammes lorsqu'ils agissaient en solo, mais dès que le maître était évoqué, ils se comportaient comme des gamins déboussolés. Ce pourrait être intelligent d'en rajouter une petite couche pour déstabiliser plus encore une Lestrage qui n'en avait vraiment pas besoin.
    - Vous communiquez par télépathie, maintenant ? Pas peur de souiller votre esprit de noble sorcière au sang pur avec les pensées d'un bâtard au sang mêlé, Mrs Lestrange ? Je me demande ce que votre mari va penser de tout ça...
    - TAIS-TOI ! hurla Lestrange avant d'expédier un nouveau maléfice dans le vide. GARDE TES MENSONGES INFÂMES, SALE MORVEUX DE TRAÎTRE, OU JE TE LES FERAI RENTRER DANS LA GORGE !
    Harry resta sans réaction. La mauvaise humeur de Voldemort ne cessait d'augmenter, et avec elle la douleur lancinante qui siégeait dans le crâne du garçon.
    Derrière la fontaine, Bellatrix recommença à se lamenter sur la perte de la prophétie, présentant des excuses hachées de gémissements.
    - Mais quel numéro ! ricana la voix de Sirius non loin. Comme si ton cher maître pouvait t'entendre... Economise ta salive, il n'est pas ici.
    - En es-tu bien sûr ?
    Harry ferma les yeux. Il avait si mal à la tête qu'il n'y voyait plus rien de toute façon. C'était comme si un marteau-pilon battait derrière ses tempes. Mais cela ne lui servait à rien. Il avait quand même identifié la voix qui venait de s'ajouter à la conversation. Il se força à rouvrir les yeux, sans même l'espoir que la migraine atroce qui lui démolissait le cerveau lui ait provoqué des hallucinations. Et comme il venait de le comprendre, Voldemort se tenait effectivement au milieu du hall principal, baguette à la main. Et si l'on en jugeait par la vague de colère que Harry sentit monter en lui, le mage noir était d'encore plus mauvaise humeur que lors de leur dernière rencontre physique sur la tombe de Tom Jedusor Sr. Le jeune homme resserra les doigts sur sa baguette, conscient que dans l'état second où il se trouvait, cela ne lui servirait pas à grand-chose.
    - Ainsi, tu as brisé ma prophétie, Potter, remarqua Voldemort avec irritation. Tu ne mens pas, elle est bien perdue... Que de temps perdu pour rien, quel dommage. Et je constate une fois de plus que mes Mangemorts ont été très efficaces... pour te permettre d'arriver à tes fins.
    - Je suis désolée, je ne savais pas, pleura Bellatrix, se jetant soudain aux pieds de son maître pour tenter de se faire pardonner.
    - Tais-toi immédiatement. Je m'occuperai de toi plus tard. Je ne suis pas venu ici pour t'entendre te lamenter et inventer des excuses ineptes.
    Le mage noir releva les yeux vers Harry, qui tentait maladroitement de se relever.
    - Encore une fois je te retrouve en travers de mon chemin...
    Sirius était trop loin de la fontaine pour faire quelque chose.
    - Je n'ai rien de plus à te dire. Excepté deux mots. Avada Kedavra !
    Harry regarda la lumière verte arriver sur lui sans bouger. Il se sentait si épuisé que même lever sa baguette lui paraissait un effort surhumain. Que pouvait-il opposer face au sortilège de mort, d'ailleurs ? Aussi bien pour esquiver que pour répéter l'exploit de l'année précédente, il fallait avoir toute sa tête et être libre de ses mouvements.
    Le maléfice se disloqua en une gerbe de feu d'artifice contre un obstacle inattendu : la statue décapitée du sorcier de la fontaine venait de se dresser sur ses pieds de métal pour recevoir l'avada, qui n'ébrécha même pas sa surface dorée.
    Voldemort émit un sifflement de colère et tourna rapidement sur lui-même pour trouver l'origine du contretemps.
    - Dumbledore ? Vous ne vous lassez donc jamais ?
    Le mage noir lança un autre jet de lumière verdâtre en direction de son nouvel adversaire. Celui-ci disparut dans un tourbillon de fumée bleutée, puis se rematérialisa derrière Voldemort et pointa sa baguette sur les ruines de la fontaine. Les statues restantes s'animèrent à leur tour et quittèrent leur socle. La sorcière se jeta sur Bellatrix, insensible aux maléfices que celle-ci lui envoyait sans discontinuer, et la fit rudement tomber à terre, avant de la plaquer au plancher de tout son considérable poids. Harry vit du coin de l'œil l'elfe et le gobelin filer vers les cheminées de communication, tandis que le centaure doré fonçait droit sur Voldemort. Le mage noir parut s'évaporer avant de réapparaître de l'autre côté du bassin. Harry se sentit entraîné par la statue du sorcier sans tête et il se laissa faire, fasciné malgré lui par le niveau de magie déployé devant lui.
    Un jet orangé passa par-dessus la fontaine et frôla Voldemort, qui répliqua par un autre sortilège de mort, lequel manqua lui aussi sa cible et se contenta de mettre le feu au bureau du réceptionniste.
    - Ce n'était pas très malin de venir ce soir, Tom, dit calmement Dumbledore. Les Aurors vont arriver...
    - Et quand ils seront dans la place, je serai parti et vous serez mort ! répliqua un Voldemort furieux.
    Le duel se poursuivit, énergie contre bouclier, esquives contre attaques... Harry continuait d'observer depuis son abri et, semblait-il, même son irréfléchi de parrain avait adopté un profil bas.
    - Vous n'essayez pas de me tuer ? Non, bien sûr, vous ne vous abaisserez jamais à de telles brutalités. Je ne comprends pourtant pas vos égards, ce pourrait bien être votre seule occasion de m'éliminer.
    Harry songea que Jedusor n'avait pas entièrement tort. Pourquoi Dumbledore ne mettait-il pas un terme définitif au conflit en abattant son ancien élève ? Ce n'était tout de même pas cette prophétie ridicule qui retenait sa main, n'est-ce pas ?
    - Il y a d'autres moyens de détruire un homme, répondit posément le directeur. Me contenter de prendre ta vie ne me satisferait pas, je l'avoue... même si j'étais sûr que cette fois ce soit définitif.
    - Oh, bien sûr, vous pensez que la mort n'est rien, ricana Jedusor en pointant un doigt. C'est facile à dire pour vous, professeur, puisque vous n'avez plus rien à perdre. Vous allez sans doute me dire que le pire pour un homme est de ne pas être aimé... Avez-vous réalisé que vous êtes précisément dans cette situation ? Vos élèves et vos employés aiment l'image que vous renvoyez, mais je doute qu'ils aimeraient le vrai Dumbledore s'ils venaient à faire sa connaissance.
    Le centaure intercepta un nouvel avada, mais fut réduit en miettes. Dumbledore profita de la confusion ainsi créée pour repartir à l'attaque. Une flamme pâle jaillit de sa baguette pour s'enrouler autour du bouclier que Voldemort avait dressé, mais elle se changea bien vite en un long serpent qui se détourna du mage noir pour attaquer le directeur.
    Harry les regardait danser leur valse de mort tout en réfléchissant aux paroles de Jedusor. Qu'est-ce que le vieux magicien cachait de si honteux ou dangereux à ses collègues ?
    Le cours de ses réflexions fut interrompu quand Fumseck sortit de nulle part pour recevoir un avada destiné à son compagnon humain. La créature fut réduite en cendres sur-le-champ, avant de retomber sur le plancher à l'état d'oisillon déplumé. Le serpent qui filait sur Dumbledore fut réduit à néant et l'eau du bassin s'éleva soudain dans les airs, enveloppant Voldemort dans un cocon mortel.
    Le liquide retomba dans une gerbe d'écume quand le sorcier qu'il emprisonnait transplana pour échapper à la menace. Bellatrix, toujours coincée sous le poids de la sorcière d'or, imita le mouvement, et disparut dans un craquement sec.
    Harry laissa échapper un soupir de soulagement.
    - Reste où tu es, lui ordonna soudain Dumbledore d'une voix tendue par l'inquiétude.
    Harry fronça les sourcils. Voldemort était introuvable. Venait-il vraiment de s'enfuir?
    La douleur le foudroya sur place. Elle noyait sa perception au point qu'il se sentit à peine tomber sur le parquet ; il ne voyait plus rien, n'entendait plus rien... Il ne se rendait compte que de la présence d'une créature répugnante qui l'enserrait telle un boa, se fondant à son propre corps jusqu'à ce que la limite entre eux disparût. La fusion était si complète que lorsque le parasite parla, ce fut avec la voix de Harry.
    - Tuez-moi maintenant, Dumbledore. Si, comme vous le dites, la mort n'est rien, tuez le garçon...
    Harry était prêt à donner son accord. C'était comme si de la lave bouillante courait à travers ses veines.
    Mais le Faucheur ne vint pas. Au lieu de cela, le jeune homme se retrouva étendu sur le sol, le nez collé sur les planches de bois sombre.
    Des voix s'élevaient tout autour de lui, des dizaines de voix, tout un concert. Depuis quand y avait-il autant de monde au ministère ? Harry se força à garder les yeux ouverts, et aperçut ses lunettes, quelque peu tordues, à quelques centimètres devant lui. Il tendit la main avec effort pour les attraper et les remettre en place. Quelqu'un s'approcha et lui passa un mouchoir humide sur le visage. Le tissu revint couvert de sang.
    - Oh là là... cette cicatrice s'est rouverte, c'est vraiment très moche.
    - Sarah ?
    - En personne. Tu peux te lever ?
    - J'essaye... Euh, pas trop de dégâts?
    - Non, on s'est surtout planqués quand c'est devenu vraiment chaud. Avec des sorts fumigènes en plus, nous étions aveugles mais invisibles.
    Même avec l'aide de Sarah et de Dumbledore, il tremblait si violemment qu'il pouvait à peine tenir debout. Le directeur fit signe à Neville de venir le remplacer tandis qu'il se tournait pour faire face à la foule qui avait envahi le hall d'accueil. Les pensées de Harry commencèrent à se débrouiller et il aperçut la silhouette robuste de Rufus Scrimgeour qui traînait une personne derrière lui, une forme à cheveux roses qui s'appuyait sur Maugrey pour marcher... et au milieu de tout ce désordre, les statues de l'elfe de maison et du gobelin tiraient par les manches de son pyjama un Cornélius Fudge totalement ahuri. En dépit des violents maux de tête qui l'accablaient, Harry sentit qu'il allait aimer la suite.
    - Il était là ! lança une voix d'homme qui exprimait la plus intense stupéfaction. Je l'ai vu, monsieur le ministre ! C'était bien Vous-savez-qui !
    - Je sais, je l'ai vu comme vous... bégaya Fudge en resserrant les pans de sa cape autour de lui. Comment... ici même... Comment a-t-il pu ?
    - Allez donc faire un tour au département des Mystères, Cornélius, suggéra Dumbledore.
    Les sorciers assemblés réagirent diversement à sa présence et si certains saisirent leur baguette, la plupart attendit prudemment de voir comme les choses allaient tourner.
    - Vous trouverez dans la chambre de Mort plusieurs de vos mangemorts évadés, bloqués là par un maléfice anti-transplanage. A vous de voir ce que vous comptez faire d'eux.
    Le ministre dévisagea Dumbledore un moment, puis se tourna vers Scrimgeour, avec sans doute l'intention d'ordonner l'arrestation de l'ancien directeur de Poudlard, mais l'immense gaillard secoua légèrement la tête. Ses aurors reculèrent aussitôt et se rangèrent le long des murs.
    - Je vous remercie, dit Dumbledore avec un mince sourire. Voyez, vous avez eu ce soir la preuve de ce que je vous répète depuis près d'un an. Lord Voldemort est bel et bien revenu. Il serait temps de revenir à la raison, ne croyez-vous pas ?
    Fudge ne répondit pas tout de suite, car une autre personne venait de faire son entrée.
    Percy Weasley arrivait à son tour, pour une fois sans ses lunettes ni son veston. Il considéra un moment Harry et l'ordre du Phénix, puis Fudge.
    - C'est donc vrai ? Vous-savez-qui était ici ? demanda-t-il finalement.
    - Ouais, lança Maugrey en boitillant vers le ministre. Et il est pas venu tout seul. On a une dizaine de ses copains en bas.
    - Alors comme ça, Monsieur le Ministre s'est fichu de nous, hein ? dit Percy d'une voix dangereusement calme en se tournant vers son patron.
    - Mais pas du tout, protesta Fudge, le ton hautain. Il n'y avait pas la moindre preuve que...
    SBAF !
    L'action était tellement contraire au personnage que l'assistance mit un petit moment à réaliser que Percy venait de coller une droite au ministre. Maugrey ricana sans retenue tandis que Rufus Scrimgeour commentait :
    - Comment emballer une lettre de démission et une motion de censure en un seul geste...
    Fudge vira au rouge tomate (un peu comme celles qu'il allait bientôt prendre en pleine figure) tandis que Percy tournait les talons et s'éloignait à grandes enjambées.
    Harry s'avança lentement en s'appuyant sur le bord de la fontaine détruite, Neville et Sarah prêts à le rattraper s'il tombait. Il avait une migraine de la taille du Ben Nevis et des points multicolores dansaient devant ses yeux.
    Il mit quelques instants à retrouver tous ses esprits, avant de remarquer le corps étendu non loin. Il n'avait donc pas rêvé. L'avada de Bellatrix avait bien touché quelqu'un. A peine eut-il jeté un regard aux vêtements usés du mort qu'il détourna le regard. Pas la peine de voir son visage pour savoir que les yeux couleur d'ambre de Remus Lupin ne verraient jamais plus rien...
    Sarah émit un hoquet de surprise et Neville retint de justesse un gémissement. Dumbledore revint vers eux et agira sa baguette pour leur amener la tête du sorcier d'or.
    - Vous allez rentrer à l'école tout de suite, dit-il. Je vous enverrai vos amis dès que j'en aurai terminé avec Mr Fudge. Portus !
    La tête de métal s'illumina brièvement de bleu.
    - Attendez une minute ! protesta Fudge. Où vous croyez-vous ?
    Sa voix mourut en un murmure indistinct sous le regard furieux de Dumbledore.
    - Vous allez mettre un terme aux fonctions de Dolorès Ombrage à Poudlard, commença le vieux sorcier.
    - Des dispositions en ce sens ont déjà été prises, marmonna Sarah entre ses dents.
    - Vous allez dire à vos Aurors de cesser de rechercher mon professeur de soins aux créatures magiques.
    - C'est comme si c'était fait, déclara Scrimgeour.
    - Je vais vous accorder... une demi-heure, pendant laquelle je vous résumerai ce qui s'est déroulé ici, poursuivit Dumbledore après avoir consulté une petite montre de gousset. Après quoi je rentrerai à l'école. Si vous avez encore besoin de moi, je vous saurai gré de m'envoyer un courrier. Les lettres adressées au directeur me parviendront.
    - Clair, net et concis, approuva Sarah.
    - D'accord, mais quand on sera rentré, murmura Neville, comment on va dire à Théodore que son père... est... a pris le Voile ?
    - Sans prendre de gants, décida la jeune fille.
    - Utilisez ce portoloin, leur dit alors Dumbledore. Il vous conduira à l'école. Je vous rejoindrai bientôt.
    Neville empoigna la tête d'or, et le grand hall du ministère disparut.


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    Message par popoyo Dim 25 Sep - 22:14

    Bon, j'avoue que je ne commente pas souvent, et en fait, je ne vais pas le faire tout de suite d'ailleurs. Il faut d'abord que je relise le début.

    J'ai en effet vu que les Hypothèses 1 à 4 étaient présentes sur fanfiction.net (le 4 étant en cours de publication d'ailleurs).

    J'avais du louper l'information avant.

    Donc bravo à Raven et à Link pour la récupération de la fic. Je vais relire tout le début, et je reviendrais après.

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    Message par Raven Ven 30 Sep - 22:03

    Tagazoc à toute la bande !
    Link et moi avons des cadeaux pour vous. En plus du chapitre de ce soir, voici les liens vers notre site Fanfics :

    Tome 1
    Tome 5
    le plan

    sans oublier la page des personnages. Enjoy ! Oh, et puis, le chapitre, avant que j'oublie...


    Chapitre 36 : Toute la Vérité ?

    Le trio d'apprentis sorciers atterrit sans douceur sur un autre plancher, et la tête d'or désormais inutile alla rouler sur un tapis coloré. Le portoloin les avait amenés dans le bureau de Dumbledore.
    Le décor n'avait pas changé depuis la dernière visite de Harry dans cette pièce. Les mystérieux instruments d'argent du directeur cliquetaient toujours sur leurs consoles. Sarah, qui n'avait jamais eu le temps de les observer auparavant, sortit de sa poche son fidèle carnet et entreprit de les dessiner aussi précisément que possible, sans doute à des fins d'identification. Tous les portraits des prédécesseurs de Dumbledore ronflaient encore, vu l'heure matinale, et les trois étudiants firent de leur mieux pour ne pas les déranger.
    Harry s'assit sur l'un des fauteuils et tenta d'assimiler tout ce qui venait d'arriver. Mais aucune de ses pensées n'arrivait à se détacher longtemps d'une image obsédante : le cadavre de Lupin étendu au milieu de l'atrium du ministère. Les sanglots étouffés de Neville lui prouvèrent qu'il n'était pas le seul à ressentir cette mort aussi durement. Sarah faisait semblant de se perdre dans l'étude de ses croquis pour ne pas avoir à faire de commentaires. Son silence inhabituel indiquait un état d'esprit hors de la normale. Comment cela avait-il pu arriver ? Harry avait du mal à admettre que l'aimable professeur de défense venait de perdre la vie. Cela lui avait paru si facile, pourtant, lorsque Cédric Diggory était mort dans les mêmes circonstances, un an auparavant. Non, pas tout à fait dans les mêmes circonstances. Diggory avait été entraîné par son désir de revanche dans une affaire où il n'aurait jamais dû se trouver. Lupin, lui, avait fait face à une menace qu'il connaissait, et c'était la conduite d'une tierce personne qui l'avait mis à la merci de Bellatrix Lestrange. Bien sûr, Harry n'avait pas été aussi proche de l'ancien enseignant que, mettons, de Rogue, mais le choc était difficile à encaisser. Il avait tant appris de Lupin, et n'avait jamais eu l'occasion de lui rendre la politesse, de partager quoi que ce soit avec lui.
    - Tiens, de la visite, marmonna une voix ensommeillée.
    Phineas Nigellus venait de se réveiller et clignait des yeux dans la faible lumière rose de l'aube pour faire le point sur les intrus qui avaient pénétré dans le bureau du directeur.
    - Harry Potter... et deux condisciples que je ne connais pas, poursuivit le défunt Serpentard. Ce bureau est censé être interdit d'accès, à moins que Dumbledore ne vous ait envoyés ?
    Sarah hocha lentement la tête.
    - Un message à transmettre à mon bon à rien de descendant ? s'enquit plaisamment Phineas.
    - A l'heure qu'il est, il doit être au ministère entrain de régulariser sa situation, commenta aigrement Harry.
    - Oh, parfait, déclara Phineas.
    Puis il nota les visages pâles et défaits du trio.
    - Eh bien, en quoi est-ce une mauvaise nouvelle ? Que s'est-il donc passé ?
    - Il y a eu un accrochage au ministère, finit par dire Neville, et quelqu'un est mort.
    - Oh, je suis navré de l'apprendre. Qui que ce soit, je vous présente mes condoléances... Si c'était un de vos amis, bien sûr.
    - Merci, monsieur, dit Harry, qui s'enferma ensuite de nouveau dans le silence.
    Les autres portraits tentèrent de tirer les trois jeunes gens de leur mutisme, mais sans succès, et Nigellus rappela tous ses voisins à l'ordre pour qu'ils les laissent en paix.

    Le silence se maintint jusqu'à ce que l'âtre s'illuminât de flammes vert émeraude. Une forme humaine apparut en tourbillonnant, et Dumbledore sortit de la cheminée en époussetant ses habits. Les portraits l'accueillirent avec des exclamations ravies que le vieux sorcier interrompit d'un geste de la main et d'un "Merci, merci" marmonné à la hâte. Il commença par déposer le bébé Fumseck, tout fripé et piaillant, sur le plateau pendu au perchoir où l'oiseau s'installait d'ordinaire.
    - Je pense, dit Dumbledore en se tournant enfin vers les trois élèves debout en face de lui, que vous serez contents d'apprendre qu'aucun d'entre vous ne sera sanctionné pour les évènements de cette nuit.
    - Encore heureux, marmonna Sarah entre ses dents.
    Les garçons échangèrent un regard mi-atterré mi-résigné par-dessus sa tête.
    - Mrs Pomfresh vient d'examiner vos camarades et ils se portent remarquablement bien étant donné l'escapade à laquelle vous vous êtes livrés. Miss Tonks devra sans doute faire un séjour à Sainte-Mangouste, mais elle est hors de danger.
    - L'auror Tonks, corrigea de nouveau Sarah, toujours à voix basse.
    - Je sais ce que vous ressentez, dit le directeur avec douceur.
    - Avec tout le respect que je vous dois encore, monsieur, coupa soudain Harry, je vous prierais de ne pas nous servir les condoléances et les phrases creuses qu'on débite généralement dans ces circonstances. L'un de vos enseignants a-t-il été tué par la bêtise d'un de ses soi-disant amis et, indirectement, par les cachoteries d'un autre soi-disant ami ? Si c'est le cas, alors oui, vous comprenez ce que nous ressentons. Sinon...
    - … vous pouvez leur ficher la paix et les laisser rentrer dans leurs dortoirs pour prendre un repos bien mérité, compléta la voix narquoise de Phineas Nigellus depuis le cadre de son portrait. Je vous avais dit, et le jeune Rogue également, que vouloir empêcher ce garçon d'en apprendre plus était un vilain pétard qui finirait par vous exploser entre les doigts. C'est réussi, je dois dire. Votre groupe a perdu un de ses membres et Mr Potter ne vous fait plus confiance... s'il l'a jamais fait.
    Neville hocha la tête, impressionné. Harry s'avança et posa les mains à plat sur le bureau du directeur.
    - Je connais la prophétie qui a décidé Voldemort à me courir après. Maintenant, je veux savoir le reste. Je veux savoir précisément pourquoi il y a cru, et surtout, pourquoi VOUS y avez cru, alors que vous passez pour un esprit plutôt rationnel pour un sorcier.
    - Je vais t'expliquer tout cela, mais...
    Le regard de Dumbledore s'attarda sur Neville et Sarah.
    - Ils restent, trancha Harry. Sarah est le stratège de l'équipe, et Neville aurait lui aussi pu être concerné par la prophétie, alors c'est la moindre des choses.
    Il aurait tout aussi bien pu dire au vieux sorcier qu'il avait bien mérité de ramasser les saletés à présent que la mouise avait atteint le ventilateur, tant l'expression de « sage paisible » de Dumbledore s'effaça pour faire place à la surprise et à une étincelle de colère qui fut bien vite réprimée.
    - Si tu veux m'entendre dire que ce qui est arrivé ce soir est de ma faute, je reconnais que c'est effectivement le cas. Tu aurais dû savoir bien plus tôt que Voldemort était susceptible de te tendre piège, comment et pourquoi. Asseyez-vous, tous les trois.
    Un troisième fauteuil apparut en face du bureau, et après un échange de regards méfiants, Harry et ses deux complices vinrent s'y installer. Dans son cadre, Phineas Nigellus se pencha en avant, soudain beaucoup plus attentif.
    - Je te dois une explication, reprit Dumbledore. J'ai commis une erreur d'appréciation que je mettrai sur le compte de mon âge. On calcule et on prend son temps quand on devient vieux, mais ce faisant on oublie facilement comment les jeunes gens peuvent agir. Il y a quatorze ans, quand j'ai vu ta cicatrice, j'ai deviné qu'elle pouvait être la preuve physique d'un lien entre Voldemort et toi.
    Harry hocha la tête. Neville, qui ne connaissait rien de tout cela, en resta bouche bée.
    - Quand tu as rejoint le monde sorcier, j'ai vite compris que mon hypothèse était la bonne. Ta cicatrice réagissait chaque fois que Voldemort se trouvait à proximité, ou ressentait une forte émotion. Elle a suivi son évolution vers une forme physique. Récemment, j'ai eu peur qu'il ne réalise que ce lien existait bel et bien, et qu'il ne s'en serve. Il a fini en effet par s'en rendre compte, le soir où Arthur a été attaqué.
    - Le professeur Rogue me l'a expliqué, dit tranquillement Harry. Mais pourquoi lui avoir confié mes leçons d'occlumencie, sachant que cela pourrait mettre sa position en jeu ?
    - Je me suis dit que si Voldemort comprenait que nous étions plus proches que simplement un di...
    Le ricanement sec de Harry l'interrompit.
    - Alors vous auriez vraiment dû me donner ces leçon vous-même, parce que de mon point de vue, nous ne sommes absolument pas proches. Vous avez vraiment mis Rogue en danger en lui ordonnant de m'apprendre à fermer mon esprit. S'il y a bien une personne dans cette école que je considère comme plus qu'un enseignant, c'est lui. Il ne m'a jamais menti, ni tenu à l'écart... Quand j'ai des questions, il y répond dans la mesure du possible. Ce que vous ne faites jamais. Comment voulez-vous me protéger... ou que je fasse mon travail si vous me laissez dans le noir ? Je me suis entraîné, remarquez. J'ai fait des efforts. Mais au final, ça n'a pas servi à grand-chose, parce qu'ils ont quand même réussi à tuer Lupin, et Voldemort est toujours en cavale avec Bellatrix Lestrange.
    Un silence suivit cette tirade furieuse. Le sourire en coin de Sarah ressemblait plus à une grimace féroce, et même Neville avait perdu toute trace de surprise ou de timidité. Il savait plus ou moins que Harry et son directeur de maison avaient un lien assez fort, et la hargne avec laquelle son condisciple le défendait ne le choquait pas plus que ça. Il aurait bien apprécié d'avoir un adulte qui le soutiendrait de la sorte. Oh, bien sûr, McGonagall était toujours à l'écoute, mais elle manquait souvent de temps pour prendre soin de tous ses lionceaux.
    - Voldemort a tenté de t'attirer au ministère, reprit Dumbledore comme si Harry ne l'avait jamais interrompu, parce que seules les personnes auxquelles les prophéties font référence peuvent les retirer de leur étagères sans risquer la folie. Il fallait que tu prennes celle qui te concernait, et qu'il soit là pour la récupérer ensuite.
    - J'ai voulu vérifier que Sirius était bien chez lui avant de descendre au ministère. Il m'avait donné une sorte de miroir pour parler sans être détecté. Pourquoi n'a-t-il pas répondu ?
    - Je crois que Kreattur est à blâmer pour ce problème. Il s'est arrangé pour distraire Sirius pendant toute la soirée, et a sans doute fait disparaître son miroir. Je crains que Kreattur n'ait servi plus d'un maître ces derniers mois, et qu'il ait participé à la préparation du piège que tendait Voldemort. Quand Sirius lui a crié « Dehors ! » juste avant Noël, il l'a pris comme un ordre de sortir de la maison, et en a profité pour aller voir la seule Black encore capable d'agir, selon lui. Narcissa Malefoy.
    - Euh... Est-ce qu'il n'aurait pas pu leur dire que le professeur Rogue travaille en fait pour vous ? demanda soudain Neville. S'il vient aux réunions de votre groupe, l'elfe a dû le voir, non ?
    - J'ai pu vérifier qu'il n'avait transmis aucune information de cette nature, dit posément Dumbledore. Il s'est contenté de rapporter ce qu'il savait – ou pensait savoir – des relations de son maître avec Harry. Cela a suffi, cependant, pour donner des idées à Voldemort.
    - Ouais. Je suppose que se faire balancer par le col à travers le couloir au moins une fois par jour a dû aider ce fichu petit mouchard à prendre sa décision, grommela Harry.
    - Sans aucun doute, approuva le directeur en soupirant. Kreattur est lié à Sirius parce qu'il est au service des Black, mais la façon dont il a été traité l'a conditionné pour tenter de créer tous les problèmes possibles à son propriétaire. Malheureusement pour nous tous, Sirius partage encore beaucoup des préjugés de sa classe, et il a tendance à considérer les elfes de maison uniquement comme de petits crétins serviles.
    - Serviles et malfaisants, commenta aigrement Sarah. C'est aussi malin que de laisser un enfant sorcier dans une maison où l'on déteste la magie, si vous voyez ce que je veux dire...
    Dumbledore détourna un instant le regard.
    - Pourquoi m'avez-vous envoyé là-bas, enchaîna Harry, alors que plein de familles veulent adopter des enfants ?
    - Quand ta mère est morte, elle t'a transmis, comme je te l'ai dit, une ancienne protection, qui est liée à tous ceux qui portent son sang. Les parents de Lily étaient déjà décédés à l'époque, aussi pour que cette protection soit renouvelée, il fallait te laisser à la seule famille biologique qui te restait, à savoir ta tante. Ainsi, tu serais protégé contre Voldemort et ses hommes.
    - Mais pas contre les Dursley, gronda Harry.
    - En effet, admit Dumbledore à contrecoeur. Je pensais tant à la menace que représentaient les partisans de Voldemort que je n'ai pas imaginé que ta tante pourrait se conduire de la sorte envers son propre sang.
    L'expression de Sarah jumela alors celle de Harry, et elle signifiait très clairement : « Mon cul ! ».
    - Ensuite, après ton arrivée à Poudlard, j'ai retardé chaque année le moment de t'expliquer cette prophétie, car chaque année apportait son lot de problèmes et d'épreuves. Quand aurais-je trouvé le bon moment ?
    - Mais maintenant, je la connais. En somme, Voldemort m'a fait son égal, et l'un de nous deux doit tuer l'autre pour parvenir à survivre ?
    Dumbledore hocha la tête, et Neville réprima difficilement un hoquet de stupeur.
    - Pouvons-nous partir ? demanda finalement Harry. Nous aimerions aller prendre des nouvelles de nos amis.
    La porte du bureau s'ouvrit, et le trio se leva pour gagner l'escalier en colimaçon. Un dernier coup d'oeil au directeur le montra assis, la tête dans ses mains. Harry ne savait pas si c'était le poids des remords qui l'accablait ainsi, ou si le vieil homme se rendait enfin compte à quel point sa soi-disant marionnette lui avait échappé.
    Le jeune homme résista difficilement à la tentation de claquer vigoureusement la porte en quittant le bureau. De quel droit ce vieux manipulateur jouait-il ainsi avec les vies de tous ceux qui l'entouraient ? Le bien commun, quelle blague ! Pour l'instant, ses plans n'avaient fait de bien à personne.
    Sarah et Neville étaient tout aussi secoués, quoique pour des raisons différentes. La jeune fille savait déjà que Dumbledore pouvait dissimuler des informations, mais être obligé d'écouter aux portes et d'espionner ses professeurs pour obtenir des renseignements capitaux la laissait pantoise, sans compte que le vieux directeur s'avérait encore plus dangereux qu'elle ne l'avait estimé au départ. Quant à Londubat, savoir qu'il aurait pu être considéré, pour un peu, comme l'enfant de la fameuse prophétie ne lui causait aucune fierté, seulement un genre de soulagement rétrospectif, quoique très limité.
    - Pourquoi tu t'es inquiété pour Rogue ? lui demanda Harry tandis qu'ils descendaient vers le hall.
    - Je sais ce qu'il fait, maintenant, expliqua tranquillement Neville. Et j'ai vu cette année comment il mettait des bâtons dans les roues d'Ombrage pour nous protéger. Je ne l'aime pas, mais si jamais Tu-sais-qui apprend ce qu'il fait dans son dos... Je ne lui souhaite vraiment pas de finir à Sainte-Mangouste, lui aussi. Ce n'est pas quelqu'un de sympathique, mais il ne mérite vraiment pas ça.
    Harry hocha la tête, impressionné. Jamais il n'aurait pensé entendre ces mots un jour.
    Le petit groupe garda encore le silence un moment.
    - Comment ça s'est passé de votre côté ? Je ne vous ai plus vus dans le hall.
    - Eh bien, on n'a pas fait grand-chose à part se planquer, répondit Sarah. Lestrange avait au moins un copain, qu'on a attiré dans un couloir, mais les sorts qu'il a reçu en ont attiré plusieurs autres, alors on a filé et tenté de les perdre.
    - Nous avons réussi à en surprendre certains, quand même, tempéra Neville.
    - Ah oui, tu t'es même joliment occupé du premier ! Félicitations.
    - 'Faudra que tu me racontes ça, dit Harry. Mais… plus tard, peut-être, ajouta-t-il en s'assombrissant à nouveau.
    Il y eu à nouveau un blanc, personne ne trouvant quoi répondre.
    - Je descends aux cuisines, déclara soudain Sarah. Quelqu'un d'autre veut quelque chose à manger ?
    - Je vais venir aussi, dit Neville. J'ai un creux, là.
    - Harry, tu nous accompagnes ?
    - Non, il faut d'abord que j'aille voir quelqu'un.
    Les deux autres apprentis mages n'insistèrent pas et il prit le chemin du donjon. Il n'était pas certain que Rogue se trouvât dans son bureau à une heure aussi matinale, mais avec toute l'agitation qui avait secoué l'école durant la nuit, la probabilité était bonne. En arrivant devant la lourde porte bardée de fer de son directeur, il eut effectivement la bonne surprise de voir un peu de lumière filtrer sous le battant.
    Harry frappa deux coups secs contre le bois.
    - Entrez, grogna la voix de Rogue depuis le bureau.
    Harry se faufila à l'intérieur et referma derrière lui. La pièce était parfaitement rangée, mais il flottait encore dans l'air une vague odeur d'eau de Javel associée à certaines potions de soin.
    - Quelqu'un est malade ? se demanda Harry à haute voix.
    - Ah... Il se trouve que des agents du ministère, envoyés à Pré-au-Lard pour enquêter sur la création d'un portoloin non-autorisé, ont trébuché, après quelques heures de recherches infructueuses, sur une certaine Dolorès Ombrage, ficelée sous un perron.
    Harry hocha la tête, apparemment très intéressé.
    - Il semblerait en outre que la baguette qui a créé le portoloin était la sienne. Aucune idée à ce sujet ?
    Le jeune homme haussa les sourcils.
    - Vous savez que vous avez commis un paquet d'actions qui pourraient vous valoir la porte cette année, Mr Potter ? En fait, j'avoue que je ne sais même pas par où commencer, reconnut Rogue en fermant la porte.
    - Eh bien, ça, c'est une première, remarqua Harry avant de s'asseoir sur un tabouret.
    - Voyons...
    Rogue faisait mine de réfléchir.
    - D'abord, je voudrais vous présenter mes excuses pour avoir fouillé dans votre pensine. Je croyais que je pourrais trouver quelques infos sur cette fameuse prophétie... et ç'a été le cas, d'ailleurs, se lança Harry avant que Rogue ne pût parler.
    - Alors nous dirons que vous n'avez pas vu le pire... ni le plus embarrassant. Excuses acceptées, Potter.
    - Pourquoi vous ne lui avez pas rapporté toute la prophétie ?
    - Que fait-on avec des informations tronquées, Potter ? demanda Rogue avec un mince sourire de satisfaction. On fait des erreurs. C'était le but.
    Harry tenta un sourire, lui aussi, mais sans grand succès. Il espérait ne pas se mettre à pleurer devant son chef de maison, ce serait vraiment gênant.
    - Je regrette de vous avoir envoyé dans les choux après ça, commenta son directeur. Ce n'était vraiment pas le moment.
    Il remarqua que Harry restait toujours aussi morose.
    - Eh bien ? Qu'est-il arrivé au ministère pour que vous fassiez une mine pareille ? demanda-t-il, commençant sérieusement à s'inquiéter.
    - Lupin est mort, dit doucement Harry.
    Rogue recula d'un pas comme s'il avait reçu un coup de poing, s'appuya contre les étagères d'un geste hésitant, le visage livide.
    - Je ne peux même pas espérer que ce soit une mauvaise blague, n'est-ce pas ? croassa-t-il.
    - Je n'oserai pas...
    Le professeur essaya vainement de sourire.
    - Qu'est-ce que je vais faire sans mon cobaye habituel, hein ?
    Sa voix tremblait, et Harry jugea qu'il était préférable de quitter le bureau.

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    Reprise d'antenne - Page 3 Empty Re: Reprise d'antenne

    Message par Raven Mer 2 Nov - 20:26

    Hmm... pas la moindre petite revue sur le dernier chapitre... quelle tristesse... Sad
    Enfin, voici la suite...


    Chapitre 37 : Dommages Collatéraux

    En sortant du bureau, Harry ne descendit pas vers les quartiers de Serpentard. Il décida de faire un crochet par l'infirmerie pour voir comment se portaient ses complices en cambriolage, d’autant qu’il n’avait pas le courage d’annoncer seul les mauvaises nouvelles à Théo.
    Il poussa doucement la porte du dispensaire, et repéra trois personnes qui causaient sous une fenêtre. Quatre autres pensionnaires étaient étendus de l'autre côté de la salle, et ne faisaient pas un bruit. Harry ne s'approcha pas pour vérifier leur identité ; il obliqua vers la fenêtre et son groupe d'amis.
    - Salut ! fit Blaise. T'en tires, une tête.
    - Quel tact... grinça Ginny.
    - Alors ? T'as réussi à obtenir une explication du vieux ? demanda Ron, plus que grognon.
    Harry haussa les épaules.
    - En quelque sorte, ainsi qu'un paquet d'excuses à la noix. Ça ne change pas grand-chose aux faits, de toute façon.
    - En effet. Où sont Neville et Sarah ?
    - Aux cuisines, entrain de dévaliser les elfes, répondit Harry d'une voix qui se voulait légère.
    Ron émit un gémissement indigné. Son robuste appétit devait lui faire gargouiller le ventre depuis un bon moment. Blaise remarqua l'expression de gaieté forcée sur le visage de son camarade.
    - Qu'est-ce que tu as oublié de nous dire ? Un problème avec ton parrain ?
    - Pas lui. Lupin...
    Un silence suivit.
    - Et merde, grogna Blaise, tandis que les deux Weasley échangeaient des regards effarés.
    Le quatuor resta assis en silence pendant un moment. Ginny se balançait sur sa chaise en regardant fixement le plancher tandis que Ron faisait semblait d'observer quelque chose dans les buissons au-dehors. Blaise détaillait le plafond, l'air complètement perdu.
    - Je crois qu'on ferait bien d'aller se chercher un truc à bouffer, finit-il par marmonner. Et puis aller à la Tête de Sanglier pour se soûler.
    - Ça m'va, décréta Ron en se levant.
    Harry et Ginny leur emboîtèrent le pas, et retrouvèrent Sarah et Neville dans le hall, les bras chargés de bonnes choses.
    - Ah, voilà des gens comme je les aime ! dit Ron avec un début de sourire. C'est gentil d'avoir pensé à nous.
    Pendant quelques minutes, la petite troupe s'occupa exclusivement de grignoter les gâteaux rapportés des cuisines. Les elfes de maison étaient décidément des pâtissiers de première classe, et les sucreries aidaient un peu à chasser les idées noires. Une fois qu'ils eurent nettoyé les provisions, les apprentis cambrioleurs se mirent en quête des autres membres de leur bande pour savoir de façon plus précise ce qui s'était passé à Poudlard pendant leur absence, en particulier ce que les autres membres de la bande avaient pu faire à Malefoy et ses sbires. Faute de temps, leur rapport manquait de détails.
    Harry comprit rapidement qu'il n'avait pas rêvé, la veille, lorsqu'il avait cru voir des ombres se déplacer dans les étages du grand hall. Tracy était allée chercher ses complices de l'AP pour tendre un piège à l'ennemi, et avait procédé à une mise au pas de la Brigade Inquisitoriale en bonne et due forme, à coups de maléfices, de marches d'escalier sabotées ou de peaux de bananes légèrement améliorées. La plupart des victimes du combat était déjà hors de l'infirmerie, exception faite de Pansy Parkinson (qui avait apparemment passé une partie de la nuit sous forme de pékinois enrubanné, pour la plus grande joie de ses condisciples), Montague, Crabbe et Bastian Moon, désormais reconnu comme la bête noire officielle de Tracy et Daphné.
    Naturellement, Tracy fut chaleureusement félicitée pour avoir organisé une telle embuscade, et en échange, elle reçut la promesse d'un récit exhaustif de la balade au ministère. Après quoi elle fila dans les couloirs pour retrouver Daphné et leur petite bande de copines.
    - Cette fille est formidable, commenta Ron entre deux bouchées de la tartelette qu'il avait gardée. Il faudra que j’aille voir ce qu'elle donne aux échecs. Quelqu'un qui planifie comme ça doit faire un adversaire intéressant.
    Harry et Ginny échangèrent un regard surpris. Que signifiait cet intérêt soudain pour Miss Davis ?

    Ne pouvant encore remettre à plus tard, Harry et Sarah décidèrent de rejoindre leur salle commune. Sarah fut toutefois retardée par la Bièraubeurre qu’elle avait bue et laissa Harry partir devant. Tous les membres de l'infâme brigade n'étaient pas hors de combat, malheureusement. Malefoy et ses deux gorilles s'étaient vite remis des sortilèges de cubes de glace qu'une personne bien intentionnée avait dirigés sur leurs sous-vêtements. Harry s'en rendit compte à ses dépens dans le courant de l'après-midi, alors qu'il traversait l'une des cours intérieures pour gagner la bibliothèque pour effectuer quelques recherches sur les prophéties.
    - Tu es mort, Potter, lui lança Malefoy sans autre préambule quand ils se croisèrent.
    Harry haussa poliment un sourcil, commençant déjà à réfléchir à un plan de bataille. Couvert ici, cible là…
    - Étrange, commenta-t-il en observant ses mains sous toutes les coutures. Je me sens plutôt bien, pourtant.
    - Si tu crois que tu peux envoyer mon père en prison... commença Malefoy.
    - Non seulement je le crois, mais je l'ai fait, répondit sèchement Harry. Ton cher papa s'est fait avoir comme un bleu par une équipe d'étudiants.
    - Tu vas me le payer, Potter, jura Drago en tirant sa baguette.
    Harry ne bougea pas d'un pouce. Derrière le trio mal intentionné se dressait la silhouette en tartan de Minerva McGonagall, sans doute attirée par le raffut que faisait Drago.
    - Mr Malefoy, fit la voix sèche de l'enseignante, je croyais que les Serpentard prenaient le temps d'étudier tous les paramètres avant d'agir.
    Drago sursauta sur place presque aussi haut que lorsqu'il avait été changé en furet... McGonagall tapait du pied sur les dalles, attendant une explication.
    - Apparemment, vous vous apprêtiez à jeter un sort à Mr Potter. Auriez-vous l'obligeance de me dire pourquoi ?
    Le garçon garda un silence buté.
    - Je peux vous garantir qu'utiliser un maléfice sur l'un de vos condisciples ne sortira pas votre père plus vite de prison, gronda la directrice-adjointe. Cela aurait plutôt pour effet de vous envoyer le rejoindre.
    Malefoy serra les dents, rangea sa baguette et tourna les talons, ses deux gorilles le suivant comme son ombre. McGonagall les regarda partir, puis soupira.
    - Je sais bien que la situation n'a rien de réjouissant pour lui, mais enfin, Lucius a choisi de devenir mangemort... Ce n'est pas aux autres d'en assumer les conséquences. Et ces deux lourdauds qui le suivent juste parce leurs pères en font autant...
    Elle secoua la tête, dépitée, puis revint à Harry.
    - A partir de maintenant, vous devrez redoubler de prudence. Les partisans de Malefoy ne représentent peut-être qu'un cinquième à un quart de la maison, mais ils vont devenir de plus en plus agressifs. Si j'étais vous, je garderais une certaine cape toujours à portée de main.
    - Oui madame, opina Harry. Je ferai attention.

    Sarah rejoignit Harry devant le mur alors qu’il prononçait le mot de passe. Ils trouvèrent Théo à l’intérieur, la mine sombre, mais il retrouva sa bonne humeur en les apercevant.
    - Harry ! Sarah ! Vous allez bien ?
    - Salut ! Nous, ça va !
    - Et les autres ?
    Harry avala sa salive.
    - Eh bien pour les élèves ça va, par contre…
    - On a une mauvaise nouvelle, et une nouvelle… on sait pas trop, en fait.
    - Ton père semble avoir été tué dans la bataille… ainsi que Remus Lupin, qui a reçu un Avada.
    - Le professeur Lupin ?
    Théo fut visiblement choqué.
    S’ensuivit un récit de la bataille du ministère. Il était évident que Théo était bien plus affecté par la mort de Lupin que celle de son père, mais cela n’avait rien d’étonnant connaissant ses soupçons.
    Grignoter quelque chose lui aurait fait du bien, pensa Harry, mais il n’était plus question d’aller en chercher aux cuisines.

    Sarah et le reste de l'équipe furent entièrement d'accord avec McGonagall quant à la conduite à tenir. Autant que possible, il ne faudrait pas circuler seul dans les couloirs, et une petite formation de "bienvenue" serait offerte aux nouveaux à partir de la rentrée suivante.
    Le petit groupe planifiait déjà la meilleure organisation pour ces leçons de politique quand Harry reçut un message de McGonagall lui demandant de bien vouloir se présenter dans le hall. Il ne fut pas peu surpris d'y trouver Alastor Maugrey. L'ancien auror donnait l'impression d'avoir pris plusieurs années en quarante-huit heures.
    - Salut garçon, dit-il d'une voix lasse. Si tu veux bien m'accompagner, on va faire un petit tour à Grimmauld Place.
    - Pourquoi ?
    - Il y a une... petite soirée du souvenir, si tu veux... et tu es invité.
    - Ah, d'accord.
    - Et où est passé Rogue ? Il devait v'nir, lui aussi.
    - Vous tenez à ce que je laisse des potions mijoter sans surveillance ? Où est passée votre "vigilance constante", Maugrey ?
    Le vieux sorcier haussa largement les épaules, avant de filer par la grande porte vers l'extérieur de l'enceinte. Rogue et Harry le suivirent sans faire de commentaire.
    Maugrey avait déjà transplané quand ils franchirent les grilles. Rogue saisit Harry par le bras et celui-ci se sentit comme écrasé. Lorsqu’il reprit son souffle, il se tenait sur la pelouse miteuse du square Grimmauld, abrité des regards par l'arbre qui poussait tant bien que mal au milieu. Après un coup d'œil prudent, les deux sorciers se dirigèrent vers l'emplacement du numéro 12. La porte aux serpents se matérialisa en haut des marches moussues, et ils se dépêchèrent d'entrer dans la maison.
    Le portrait ne les accueillit pas avec sa litanie habituelle. Peut-être quelqu'un avait-il enfin jeté un sort d'isolation ou de silence sur cette agaçante mégère...
    Rogue obliqua vers la cuisine et frappa un coup sec à la porte.
    - C'est bon, répondit la voix grognon de Maugrey. Vous pouvez venir, c'est prêt.
    Rogue poussa la porte et ils descendirent les marches avec des airs de conspirateurs. Harry descendit les quelques marches et découvrit Maugrey et - oh surprise - Percy Weasley assis à la longue table de bois, sur laquelle on avait aussi déposé quatre verres et une bouteille de whisky Pur Feu. Le jeune homme vint s'asseoir à côté de son directeur tandis que Maugrey avait pris place à droite de Percy.
    - Nous tenons notre petite veillée particulière, expliqua Rogue. Réservée aux gens qui ont connu Lupin autrement que comme simple prof ou membre de l'Ordre. Evidemment, Black ne risque pas de se joindre à nous et Tonks... bah, même si elle était sortie de Sainte-Mangouste, je doute qu'elle aurait eu envie de prendre un verre en compagnie.
    - En tant que préfet en chef, j'ai eu l'occasion de travailler avec lui pour l'organisation des cours et de la sécurité des élèves, enchaîna Percy. Et une fois hors de l'école, avec l'aide du professeur Rogue, nous avons tâché de lui trouver du travail dans le cadre de la loi... ou côté moldu.
    Harry digéra l'information. Comment diable Percy faisait-il pour ne pas devenir schizophrène ? Peut-être était-il plus proche des jumeaux que ceux-ci ne voudraient jamais l'admettre, d'une façon bien différente, mais avec des résultats équivalents du point de vue de l'autorité... L'écart majeur venait du fait qu'on pouvait difficilement retracer les actions jusqu'à leur auteur dans le cas du troisième fils Weasley. Très Serpentard.
    Quand Harry en fit la remarque, Perceval eut un rire nerveux avant de confesser que le choixpeau lui avait tout d'abord proposé Serpentard ou Serdaigle, et que le garçon terrorisé à l'idée de la réaction de sa famille, l'avait supplié de l'expédier à Gryffondor sans tarder.
    Rogue secoua la tête, dépité. Il tendit la main vers la bouteille et remplit les quatre verres puis en fit glisser un devant chacun de ses voisins. Le liquide dégageait des fumerolles légèrement teintées de rouge et Harry observa son verre d'un oeil méfiant. Bon, pensa-t-il, si Maugrey acceptait de le boire, cela ne devait pas être (trop) dangereux. Néanmoins, les premières gouttes d'alcool faillirent avoir raison de ses facultés intellectuelles. Apparemment, une série de paliers entre la bièraubeurre et le whisky s'avérait extrêmement utile. Percy esquissa un sourire indulgent, avant de descendre le contenu son propre verre en faisant une grimace épouvantable. Rogue et Maugrey avaient semblait-il plus l'habitude de cette chose, et l'avalèrent sans faire d'histoires.
    Au bout de quelques verres, l'alcool noya fort confortablement toutes les peines qu'il ressentait. C'était bien, de pouvoir oublier pendant quelques heures tout ce qui était arrivé durant les deux derniers jours et de croire que tout irait bien.
    Harry avait l'impression de nager dans le brouillard. Il avait si peu dormi, ces derniers temps... et il était déjà tard... Il perdit le fil de l'anecdote que racontait un Percy à la parole déjà bien hésitante. Il était grand temps d'aller dormir...

    Percy fit tournoyer le contenu de son verre en le fixant d'un oeil morne. Assis en face de lui, Rogue et Maugrey n'avaient pas l'air en meilleure forme. Et Harry, au bout de la table, n'était pas bien fier non plus, mais c'était surtout à cause du Whisky Pur Feu. Rogue secoua la tête comme pour en chasser la migraine.
    - J' crois qu' la veillée à l'irlandaise c'était pas une bonne idée, f'nalement, marmonna-t-il en repoussant son verre.
    - Ouais... approuva Maugrey.
    - 'pensais qu'ce s'rait suffisant pour s'rapp'ler quelques bons souvenirs, s'excusa Percy.
    - Oh, j'en ai plein, se lança Harry. Surtout quand il m'apprenait à lancer le patronus. La première fois qu'il a fait venir un épouvantard en classe, je n'ai même pas eu l'occasion de voir le résultat, il l'a tout de suite fait rentrer dans son armoire. Si ce truc s'était changé en Voldemort, je l'aurais imaginé en tutu, ça décrédibilise bien une légende, ça.
    Rogue s'étrangla avec l'alcool qu'il commençait à avaler.
    - Bon Dieu, Potter ! Vous voulez que j'aille à la prochaine réunion en pensant à ça ?!? s'exclama Rogue, soudain dégrisé.
    - Les pensines sont faites pour ça, rétorqua Maugrey. Pi celle-là, j'aimerais bien qu'tu m'laisses regarder d'dans. Tu-sais-qui déguisé en danseuse moldue... Ça m'plairait bien.
    - Bon, reprit Percy en reposant son verre plus violemment que nécessaire. Qui s'dévoue pour aller sortir Black d' son trou ?
    Les trois autres sorciers échangèrent un regard. Rogue fit un geste négatif. Harry secoua la tête. Et Maugrey ne souhaitait pas y aller non plus.
    - Y'm reste qu'un œil, plaida-t-il.
    Percy les regarda tour à tour, se leva péniblement de sa chaise... puis se laissa lourdement retomber dessus.
    - J'préfère la gueule de bois, f'nal'ment.
    Après quelques efforts, le jeune homme réussit tout de même à s'arracher de son siège pour essayer de rentrer chez lui sans faire trop de zigzags, laissant les trois autres s'arranger comme ils le pouvaient. Il abandonna la partie après quelques mètres.

    Par malheur, ce fut Molly qui les découvrit le lendemain matin. Les hurlements dont ils furent gratifiés auraient suffi à réveiller un sourd et le quatuor battit rapidement en retraite, sans se donner la peine de répondre à la dragonne.
    L'enterrement de Lupin aurait lieu avant la fin de la semaine, et personne ne souhaitait le transformer en occasion de dispute.

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    Message par Mel72000 Jeu 3 Nov - 16:51

    Ne t'inquiètes pas, je continue à vous lire : j'avais mis ma review sur fanfiction.net car je n'arrivais plus à me connecter mais maintenant c'est réglé.
    J'aime bien ce chapitre : c'est vrai, rien de tel que se saouler entre gens de bonne compagnie pour aller mieux... Bien que je n'ai jamais essayé.

    Merci encore pour ce chapitre, j'attends impatiemment le prochain qui sera la fin du tome 5, je crois. J'ai hâte de lire le tome 6 : la relation avec Dumbledore devrait être explosive...

    Pour le chapitre d'avant, j'ai bien aimé la réconciliation entre Rogue et Harry.

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    Message par Raven Jeu 1 Déc - 22:38

    Chapitre 38 : Mise en Terre

    Après avoir tant bien que mal récupéré de la formidable gueule de bois qu'ils avaient subie, Harry et son directeur regagnèrent Poudlard dans les premières heures de l'après-midi. Chacun retrouva ses pénates de son côté, et personne ne posa de question. Harry se borna à transmettre à ses amis que les funérailles de Lupin auraient lieu deux jours plus tard, et que les professeurs emmèneraient sur place ceux qui désiraient s'y rendre. Il y eut beaucoup plus de volontaires qu'il ne s'y était attendu.

    Au matin de la cérémonie, près d'une cinquantaine d'étudiants, toutes maisons confondues, attendait aux grilles de Poudlard que leurs enseignants voulussent bien les faire transplaner jusqu'au cimetière où se déroulait l'inhumation. Rogue n'était pas avec eux, et Harry se demanda où il avait bien pu passer.
    Les uns après les autres, les élèves eurent droit à un transplanage d'escorte vers leur destination. Il fallut en tout une bonne demi-heure pour emmener tout le monde.

    L'endroit n'était pas trop sinistre. Les allées étaient bordées d'arbres, le gazon poussait dru (pas vraiment une surprise) et les fleurs s'étalaient sur les tombes en larges touches multicolores en compagnie de photos sur céramique et de plaques commémoratives plus ou moins farfelues. Harry fit quelques pas prudents pour retrouver son équilibre après l'atterrissage. Un coup d'œil sur l'assistance lui apprit la présence de Sirius à quelques mètres de là. McGonagall avait averti Harry la veille que Sirius viendrait à la cérémonie sous un déguisement. Il se présentait sous l'apparence d'un homme entre deux âges, de taille moyenne, en un mot parfaitement passe-partout. Non loin de lui, Tracy Davis tentait de blaguer pour réconforter une Millicent en larmes. Toute l'école savait qu'elle avait eu le béguin pour le professeur de défense durant sa troisième année, mais personne n'aurait cru que son faible durait encore.
    Apparemment, exception faite d'une sobre plaque de marbre gris pour laquelle tout l'Ordre s'était cotisé, ainsi que certains des "enfants", la tombe de Lupin se ferait discrète. Rien d'extravagant comme les angelots dodus et les frises en stuc qui ornaient le caveau d'une riche famille un peu plus loin. Un nom, deux dates et une très courte épitaphe. Pas de fanfreluches pour un simple outil, songea Harry, en se demandant quelle allure aurait sa propre tombe. Une chose était certaine, si Dumbledore lui survivait, il exigerait expressément que le vieux bonhomme ne rédigeât ni le discours funéraire ni la moindre inscription.
    - Grise, marmonna Sirius en regardant la plaque qui attendait d'être mise en place. Pourquoi elle n'est pas blanche ?
    - Parce que le monde est gris, dit Luna Lovegood d'une voix rêveuse. Gris est la couleur de la vérité. Il n'y pas de noir et blanc, juste des nuances de gris.
    La jeune fille venait d'apparaître à leurs côtés avec un « pop » à peine audible, vêtue d'un gris terne de la tête aux pieds. Elle avait raison ; le noir lui aurait fait une mine affreuse.
    Sirius haussa les épaules et s'éloigna tandis que Ginny levait le pouce à l'attention de la Serdaigle.
    Alors que Dumbledore se préparait pour son éloge funèbre, d'autres sorciers se faufilèrent dans l'allée sur la pointe des pieds. Harry leur jeta un œil et reconnut Rufus Scrimgeour et Rogue (voir les deux arriver ensemble était assez... étrange, d'ailleurs), ainsi qu'un petit homme à cheveux blancs qui ressemblait à un pissenlit un jour de grand vent.
    - C'est Papa, indiqua Luna à voix basse.
    Effectivement, remarqua Harry quand l'étrange personnage se fut rapproché, il avait transmis ses yeux d'un gris transparent à sa fille. Pour le reste, heureusement, Luna devait tout avoir hérité de sa mère.
    Dumbledore replia son papier et se redressa. Harry se mit aussitôt en pilotage automatique pour échapper aux traditionnelles âneries dégoulinantes de bons sentiments que l'on servait en ces occasions. Il reporta plutôt son attention sur l'assistance.
    Pour la première fois, Harry vit Tonks sous sa véritable apparence : des cheveux brun sombre, un visage en forme de cœur, des yeux marron, et une bouche mince serrée en une expression furieuse, qui s'additionnait d'une nette envie meurtrière chaque fois que l'auror tournait les yeux vers Sirius Black.
    D'après ce qu'il avait compris du discours passablement confus des trois autres sorciers la veille, la jeune femme avait eu le béguin pour Lupin. C'était peut-être même plus sérieux que cela.
    Quand Harry revint au discours de Dumbledore, celui-ci décrivait avec un chevrotement dans la voix les premières années de Lupin à Poudlard, le garçon brillant mais si timide... S'il s'était écouté, le jeune homme aurait pris ses jambes à son cou. Et retrouvé une bouteille de Whisky Pur-Feu.
    Lupin était un type intelligent et doué, mais même avec votre soi-disant pouvoir, vous n'avez jamais réussi à l'aider à trouver une vie décente. Vous l'avez utilisé, comme vous utilisez Rogue et les autres. Je pense que ça ne vous coûte pas grand-chose de passer une couche de sucre sur toute l'affaire. Ou une couche de vernis brillant sur son cercueil. Le jour où ce sera possible, j'irai cracher sur le vôtre.

    De nouveau, Harry se mit en pilotage automatique pour couper l'audition du discours. Personne ne penserait jamais à taper sur les doigts du vieil homme pour avoir introduit un élève loup-garou dans l'école sans autre sécurité qu’une cabane branlante et un arbre agressif. Sauf Rogue, peut-être, mais il semblait que la mort de Lupin l'avait plus affecté qu'il ne voulait l'admettre, et en tout cas suffisamment pour lui ôter - temporairement – ses répliques acerbes.
    Une fois que le directeur eût terminé, le cercueil fut descendu dans la fosse avec précaution, et les assistants se mirent en file pour déposer, l'un après l'autre, une poignée de terre ou une fleur sur le couvercle. Des roses, des marguerites, des fleurs des champs... Un gros tournesol de la part de Luna... La fosse ressemblait à un tapis multicolore quand ils eurent fini. Les fossoyeurs qui attendaient à l'écart s'avancèrent alors pour terminer l'ensevelissement, tandis que Millicent éclatait en sanglots bruyants. Tracy et Daphné la tirèrent à l'écart pour lui permettre de reprendre un peu ses esprits.
    Harry se sentait quant à lui totalement déconnecté de ce qui se passait autour de lui.

    Il sortit de son inattention pour regarder les étudiants qui repartaient vers le collège sous la conduite de leurs professeurs. Certains avaient l'air complètement ailleurs (au moins sur Mars, en ce qui concernait Ron Weasley, et pour Luna, sur le satellite du même nom).
    Il ne restait plus que les enseignants membres de l'Ordre quand Sirius finit par mettre les pieds dans le plat. Il se dirigea droit sur Rogue, qui laissa échapper un soupir exaspéré. Il ne fut pas le seul. McGonagall et Tonks avaient déjà la main sur leur baguette.
    - Alors, content ? T'es venu vérifier qu'il ne sortait pas de son cercueil ?
    - Je pourrais te poser la même question, Black, répondit calmement Rogue. Après tout, vu que c'est ta bêtise qui l'a envoyé six pieds sous terre, tu as toutes les raisons du monde de te sentir coupable et de venir prier pour que la mort de Lupin ne soit qu'une vaste blague.
    - Ça, beugla Sirius en désignant la tombe, c'est MA faute ?!?
    - Mais naturellement. Tu as passé toute cette année à bouder dans ton coin pendant que ta chère cousine, à peine sortie d'Azkaban, reprenait l'entraînement au combat, et qu'est-ce que tu fais, aussi mal préparé que tu l'étais ? Tu files te battre contre elle ! En bon ami qu'il est, Lupin a voulu t'aider, et comme le monde est injuste, c'est lui qui a été tué.
    Il fallut toute la force de Shacklebolt pour empêcher Sirius de sauter à la gorge de Rogue.
    - Tss, tss... Attends au moins d'avoir été innocenté avant de refaire l'imbécile, siffla le maître des potions. Tu es si pressé de retourner à Azkaban, ou tu es toujours incapable de penser aux conséquences de tes actes ? Je plains ton filleul si tu t'occupes si mal de ses intérêts...
    - Arrête ton numéro, cracha Sirius. Harry n'est pas ton fils !
    - Et crois bien que je le regrette, répliqua sèchement Rogue avant d'empoigner Harry par l'épaule et de l'entraîner vers le point de transplanage à quelques mètres de là, laissant les autres figés sur place comme des statues de sel.
    Harry ne protesta pas, préférant ne pas aggraver l’humeur de son directeur.
    - Alors là, bravo, lança au loin la voix de Tonks. Tout ce que t'as réussi, c'est lui faire dire à quel point il aime ce gosse. Bien joué, crétin !
    La réponse de Sirius, s'il y en eut, fut perdue dans le bruit du départ vers les limites de Poudlard.

    Une fois rentré au château, Harry se dirigea tout droit vers les quartiers des Serpentard, peu désireux de discuter des derniers évènements. Il avait sa malle à remplir avant le départ pour les vacances d'été. Ce serait parfait ; une très bonne occupation qui ne lui laisserait pas trop le loisir de réfléchir à autre chose.
    Malefoy avait déserté les lieux. Sans doute était-il parti comploter dans un coin avec son fan-club, faisant confiance à un elfe de maison pour tout ranger à sa place. Harry commença à entasser des chemises et des pulls dans sa valise, se concentrant uniquement sur la meilleure façon de plier les vêtements.
    Harry avait fini de ranger ses affaires dans sa malle et s'assit sur le bord de son lit. Il se sentait dans un état second. La violente sortie de Sirius à l'enterrement lui faisait amèrement regretter que sa garde lui eût été confiée. Connaissant son parrain, il allait tout faire pour "dé-serpentardiser" Harry pendant l'été. Si seulement il avait pu rester aussi tolérant que lors de leur première rencontre. Seulement à cette époque Sirius nageait dans une certaine euphorie : il était libre, son filleul savait la vérité à son sujet, il était persuadé d'être bientôt innocenté... Les choses, bien sûr, avaient changé (même si Black serait sans doute bientôt blanchi par le ministère, maintenant qu'il serait possible de l'interroger dans les règles), et la proximité, voire l'attachement, qui régnaient entre Harry et son chef de maison devaient être parfaitement insupportables à Sirius. Dans l'esprit de Black, Rogue resterait toujours le gamin malingre qu'il se plaisait à ridiculiser – ou pire – parce qu'il avait été envoyé à Serpentard et qu'il était plus pauvre que le fortuné fils de Sang-Pur. On était en droit de se demander dans quelle proportion ce comportement imbécile avait conduit Rogue à prendre la marque.

    - BANDE DE SALAUDS !
    Le rugissement fit sursauter Harry.
    - Bon sang, Théo, tu veux me retrouver accrocher au lustre ?
    - Y'a pas de lustre ici, grogna Théodore en désignant le plafond.
    - Mais dans la grande salle, si. D'habitude, c'est Blaise qui arrive à ce niveau dans les décibels.
    - Les quoi ? Oh, laisse tomber.
    - Allez, raconte. Qu'est-ce qui t'arrive ?
    Théodore s'aplatit de tout son long sur le tapis du dortoir.
    - J'ai rencontré Luna dans le couloir. Elle est sympa, cette fille. Je me sens bien quand elle raconte ses délires.
    Et c'est certainement la raison pour laquelle elle te les raconte.
    - Elle était en train de coller des affichettes pour qu'on veuille bien lui rapporter ses affaires. Apparemment, c'est la grande blague de fin d'année, dans sa promotion, de faire disparaître ses vêtements et ses livres la veille du départ.
    - Charmant, pesta Harry. Tu lui as donné un coup de main ?
    - J'ai voulu, expliqua Théodore, mais elle prétend que ses affaires reviennent d'elles-mêmes dans son dortoir en temps et en heure. Peut-être que d'une façon ou d'une autre elles sont enchantées pour toujours retrouver leur propriétaire. Ou peut-être que les elfes de maison lui rendent se service, vu qu’elle est sympa avec tout le monde elle doit sans doute bien s’entendre avec eux.
    - Et dire que les Serdaigle sont considérés comme de sages érudits au-dessus de tout soupçon. Quelle belle bande de bâtards, grogna Harry.
    Les deux garçons restèrent assis sur leurs lits pendant un moment à méditer ce dernier point, avant de reprendre la conversation.
    - Tu repars en Nouvelle-Zélande ?
    - Pas cette fois, nous allons visiter la Nouvelle-Calédonie avec toute la petite famille, répondit Théodore.
    - C'est français, ça, non ?
    - Ouais. Ça va me permettre de rafraîchir ma grammaire. Et toi ? Où iras-tu ?
    - Chez Sirius, je suppose, grommela Harry. Au moins pour une partie de l'été, puisque je dois toujours revenir chez les Dursley pendant au moins trois semaines. Je paierais cher pour me perdre en cours de route. Et dire qu'il y a deux ans je me serais mis à genoux pour aller vivre chez lui...
    Théodore émit un grognement désolé avant de s'activer sur ses propres habits, qui attendaient encore d'être pliés et casés dans sa valise.

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    Message par Mel72000 Jeu 1 Déc - 22:52

    Merci beaucoup pour ce chapitre, je ne peux attendre de lire le prochain, surtout maintenant que les cinq tomes peuvent s'enchainer rapidement !
    Notre Harry deviendrait il alcoolique ?
    Belle protestation de Théo, tomberait il amoureux de Luna ? Après tout, elle est très certainement intelligente mais pas aussi miss je sais tout que Hermione...Un agréable changement ...

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    Message par Raven Dim 18 Déc - 20:56

    Tagazoc à toute l'équipe !
    Voici le dernier chapitre du tome 5. Pour toute relecture et les tomes précédents, un petit tour sur fanfiction.net et vous retrouverez mes petits délires.
    Je souhaite d'excellentes fêtes à tout le monde, Joyeux Noël, bonne année, bonne fête de Porcher... Laughing et amusez-vous bien.
    Oh, et le premier qui me dit où j'ai trouvé le titre de ce chapitre recevra un cookie virtuel...


    Chapitre 39 : la Maison est Derrière

    L'atmosphère n'était pas à la gaieté dans les carioles, malgré la proximité de longues vacances bien méritées. Par l'intermédiaire de la Gazette du Sorcier, toute l'école savait désormais : 1) que Voldemort était bel et bien revenu, 2) que le professeur Lupin avait bien été abattu par des mangemorts et 3) que Sirius Black avait été innocenté des crimes dont on l'accusait. Une seule de ces trois nouvelles aurait suffi à déclencher un mini-séisme dans l'école. L'ensemble avait généré une atmosphère étrange, bancale, où personne ne savait s'il fallait se réjouir de la fin d'une erreur judiciaire, ou s'affoler de la guerre imminente, ou pleurer un enseignant apprécié.

    Personne ne desserra les dents pendant le court trajet jusqu'à la gare de Pré-au-Lard, pas même les intarissables Urqhuart et FitzRoy, qui étaient d'ordinaire les deux pipelettes de la maison Serpentard.

    En revanche, à peine les bagages chargés et les étudiants installés dans leurs compartiments (tous les membres de l'AD se trouvant comme par hasard voisins), les discussions et les petits complots allèrent bon train.
    Sarah verrouilla la porte d'un coup de baguette avant d'y lancer un sort d'imperméabilité.
    - Voilà ! Maintenant, nous pouvons planifier en toute tranquillité.
    - Par quoi commence-t-on ? s'enquit Ginny.
    - Par le fait que certains petits malins veulent maintenant prendre une assurance-vie au nom de Harry Potter ? ricana Blaise.
    - Déjà ? s'amusa le jeune homme. Ils savent que Trelawney m'a prédit que je mourrai centenaire ?
    - Vu son taux de réussite, répliqua Zabini, ils ne prennent pas trop de risques, pas vrai ?
    Harry émit un grognement désolé avant de repêcher la Gazette du Sorcier tombée par terre devant lui. Il n'avait pas trop eu le temps de lire le journal ces derniers jours, mais il était tout de même curieux de savoir ce que les imbéciles du ministère pouvaient bien raconter.


    CELUI-DONT-ON-NE-DOIT-PAS-PRONONCER-LE-NOM EST DE RETOUR

    (Ils doivent être payés au nombre de lettres pour employer ce titre.)

    Dans une brève déclaration faite à la presse hier soir, Cornélius Fudge a confirmé que Celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom est revenu dans notre pays et qu'il y est de nouveau actif. (Tiens, Fudge n'a plus droit à son titre de ministre...)

    "J'ai le très grand regret de devoir confirmer que le sorcier qui s'est lui-même décerné le titre de Lord – vous voyez qui je veux dire – (Lamentable...) est vivant et présent une fois de plus parmi nous" a déclaré Fudge, visiblement fatigué et ébranlé, devant les journalistes. "C'est avec un regret presque égal que je dois vous informer de la révolte massive des détraqueurs d'Azkaban qui se sont montrés hostiles à la poursuite de leur collaboration avec le ministère de la Magie (Hostiles... Hmm, ça a dû être vilain...) Nous pensons que les détraqueurs se sont placés sous les ordres de Lord Machin (Oh, je le retiens, ce surnom-là). Nous demandons instamment à la population magique de rester vigilante. Le ministère publie actuellement des guides de défense élémentaire des personnes et des biens (Je commencerais par leur apprendre le patronus, moi) qui seront prochainement distribués dans tous les foyers sorciers au cours des prochaines semaines."
    La déclaration du ministre a été accueillie avec consternation et inquiétude par la communauté sorcière
    (En Grande-Bretagne, c'est sûr. Sur le continent, ils doivent déjà être en train d'affuter leurs armes entre deux éclats de rire à nos dépens) qui recevait, il y a quelques jours encore, l'assurance qu'il n'y avait aucune espèce de vérité dans les rumeurs persistantes selon lesquelles Vous-Savez-Qui se manifesterait à nouveau parmi nous (sic).
    Le détail des évènements qui ont conduit à la volte-face du ministère reste encore très flou. On pense cependant que Celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom, accompagné d'un groupe de fidèles, aurait réussi à pénétrer au sein même du Ministère de la Magie.
    Albus Dumbledore, nouvellement réintégré dans ses fonctions de directeur de l'école de sorcellerie de Poudlard, de membre de la Confédération internationale des sorciers et de président du Magenmagot
    (Eh bien, certains ont réussi à faire des bénéfices dans cette affaire.) n'a fait aucune déclaration jusqu'à présent. Tout au long de l'année écoulée, il avait répété avec insistance que Vous-Savez-Qui n'était pas mort, contrairement aux espoirs les plus répandus et que, selon lui, il recommencerait à recruter des partisans...

    - Bla, bla, bla, soupira Ginny en interrompant la lecture.
    Les mêmes mines désabusées se retrouvaient tout autour d'elle et Harry, que ce fût sur le visage de Neville, de Théodore ou de Ron. Seule Luna restait dans son petit monde.
    - Tu es à nouveau appelé le Survivant, remarqua Ron en donnant une chiquenaude au journal. Ils sont rapides à tourner casaque.
    Les bleus et les coupures que Ron avait ramenés du ministère étaient encore visibles et lui donnaient un visage quelque peu arlequin, dans les teintes vertes, roses et jaunes. Il feuilleta encore la Gazette avant de reposer son exemplaire sur l'accoudoir de son fauteuil.
    - Tu es devenu "la voix solitaire de la raison". C'est poétique, n'est-ce pas ?
    - Très élégant, grinça Blaise. Ils compatissent à ton sort, obligé de supporter railleries et mensonges... qu'ils ont largement publiés sans se poser de questions, soit dit en passant.
    - Et maintenant, ils publient l'entrevue que nous avions dû faire passer dans le Chicaneur, conclut Hermione en venant rejoindre ses camarades après avoir effectué sa ronde dans le train, en essayant de faire croire qu'ils en ont eu l'exclusivité. Non mais quel culot !
    - Oh, ce n'est pas si grave, dit Luna. Papa la leur a vendue à un très bon prix, et nous pourrons nous payer un voyage en Suède pour aller observer des ronflaks cornus et essayer d'en attraper un.
    Le reste de l'équipe échangea des sourires entendus. Certaines choses ne changeraient jamais... Comme le bout de marécage que le professeur Flitwick avait laissé sous une fenêtre, entouré d'un cordon rouge digne d'un musée, en guise d'hommage aux talents de Fred et George. En revanche, le comportement d'Ombrage avait subi quelques modifications. Passer toute une nuit ficelée sous un perron sans sa baguette l'avait apparemment conduite à craindre son ombre et ses derniers jours dans l'école n'avaient pas été des plus agréables. Le retour de Dumbledore dans ses murs l'avait reléguée à sa place de professeur, et tous les résidents du château, Rusard excepté, s'étaient de nouveau ingéniés à lui faire comprendre à quel point elle était indésirable chez eux. Elle ne serait même pas arrivée à chasser Firenze de son poste, puisque Dumbledore avait décidé de le garder comme professeur auxiliaire de divination. Trelawney semblait décidément indéboulonnable.
    En revanche, le crapaud avait dû prendre la fuite le soir du dernier dîner, poursuivie par un Peeves déchainé qui lui avait tapé dessus avec une chaussette remplie de craie. Colin Creevey s'était rué sur son appareil photo pour prendre toute une série de clichés qu'il envoya ensuite en recommandé à l'inspecteur Howard, qui venait tout juste de quitter l'hôpital. Personne ne savait encore comment le bonhomme avait réagi en recevant les images, mais il ne risquait pas de pleurer, sauf éventuellement de rire... Des copies des photos devaient circuler entre les professeurs, à présent.

    Le chariot des douceurs passa dans le couloir, Sarah déverrouilla la porte et l'équipe se servit généreusement, utilisant les pages de la Gazette pour emballer les gâteaux non consommés. Blaise avait suggéré une autre utilisation pour les feuilles du journal, mais Hermione l'avait sévèrement réprimandé pour proférer des grossièretés pareilles. Elle savait toujours aussi peu se détendre...
    Harry et Neville étaient en train d'échanger quelques cartes quand des visiteurs indésirables pointèrent leur nez à la porte du compartiment. Drago Malefoy ne savait jamais quand s'arrêter. Même pas quand lui et trois de ses acolytes se trouvaient face au doux total de quinze membres de l'A.D. baguette à la main. Les quatre intrus n'eurent même pas le temps de prononcer la première syllabe d'un maléfice qu'ils se trouvèrent au centre d'une tempête de sortilèges offensifs ou tout simplement offensants.
    Quand le calme fut à peu près revenu, le quatuor malfaisant ressemblait à une jolie collection de limaces multicolores. Après s'être assurés que les gêneurs arrivaient encore à respirer, et lancé quelques « finite » pour limiter les interactions entre sortilèges, l'A.D. retourna s'installer dans ses compartiments pour déguster ses friandises favorites et échanger quelques potins pour se changer les idées. Les ennuis viendraient bien assez vite.

    Après quelques heures passés à potasser le Chicaneur et à se massacrer mutuellement par échiquier interposé, il fut temps de revenir à la réalité et de descendre les bagages de leur filet pour rejoindre le quai de la gare de King's Cross. Harry traîna les pieds. Il n'avait pas envie de retourner encore une fois chez les Dursley, qui le regarderaient sans doute encore plus de travers que d'habitude. L'incident Dudley de l'été dernier n'avait sûrement pas été oublié. Il n'avait pas encore le choix, aussi se résigna-t-il et prit sa valise d'une main, la cage d'Hedwige de l'autre, et descendit sur le quai.
    Il était attendu. Presque toute la fine équipe qui était venue le chercher à Privet Drive se trouvait là. Maugrey tentait de dissimuler son œil sous un chapeau melon, ce qui lui donnait l'air d'un gangster sur le retour. Tonks paraissait plus normale que lui. Ceci dit, seul son jean déchiré correspondait à sa panoplie habituelle. Ses cheveux étaient à présent d'un brun terne, et il n'y avait pas l'ombre d'un sourire sur son visage fatigué. Pas de Sirius en vue, ce qui convenait parfaitement au jeune homme. En revanche, Hestia Jones et Dedalus Diggle, ainsi que les parents Weasley, se tenaient en ligne à côté des deux aurors. Derrière eux, les jumeaux faisaient de grands coucous aux nouveaux arrivants, tout en restant soigneusement hors de portée de leur mère. Apparemment, ils ne lui avaient pas encore expliqué qu'ils n'avaient absolument pas l'intention de revenir à Poudlard l'année suivante pour finir leurs études. Ron s'intéressait de très près aux blousons tout neufs de ses frères, taillés dans un matériau souple d'un vert... très vif.
    - Peau de dragon, petit frère, répondit George avec un sourire suffisant quand Ron lui demanda quelle était cette matière. Nos bénéfices nous permettaient bien de nous les offrir.
    Ron hocha la tête, assez impressionné. Il semblait réfléchir au genre de business qu'il pourrait bien monter pour gagner un peu d'argent, lui aussi.
    - Que faites-vous tous là ? demanda Harry à Tonks.
    - On s'est dit, vu la nouvelle donne, qu'il était temps d'avoir une petite conversation avec ton oncle.
    - Mais vous savez ce qu'ils pensent des sorciers....
    - Ouais, ben on s'en tape, coupa Maugrey avec un ricanement. Je les ai repérés là-bas, on va leur rendre une visite ensemble, ça te va ?
    Harry pouvait difficilement dire non, aussi hocha-t-il la tête et se mit en marche, Maugrey s'appuyant sur son épaule tandis qu'ils avançaient vers un trio Dursley totalement paralysé, tant par la peur que par l'outrage. Être vu en compagnie de... ces gens, quelle horreur ! Des trois, Dudley était le plus terrifié, et tentait de disparaître derrière sa mère ce qui, vu leurs largeurs respectives, était quelque peu problématique. L'oncle Vernon tenta quant à lui de la jouer « virile », mais face à Maugrey, Harry craignait que ce fût peine perdue.
    Une fois planté devant Vernon, Maugrey redressa sa relative petite taille et regarda attentivement l'oncle par en-dessous.
    - Nous voudrions vous parler un peu de Harry, dit le vieil auror avec ce qui pouvait passer pour de l'amabilité.
    - Au sujet de la façon dont il est traité chez vous, dit Tonks d'un ton quasi-lugubre.
    - A ma connaissance, ce qui se passe chez moi ne vous regarde pas, répondit l'oncle Vernon d'une voix forte... qui mourut dans un couinement digne de la Mort aux Rats quand Maugrey souleva le bord de son chapeau.
    - Ce qui échappe à votre connaissance remplirait plusieurs volumes, Mr Dursley, dit le vieil homme, l'air mauvais.
    Vernon pâlit excessivement, regardant les sorciers les uns après les autres.
    - Mais c'est pas le problème, reprit Maugrey sans quitter son sourire de mauvais augure. Le truc, c'est, si jamais on apprend que vous avez maltraité le garçon...
    - Et croyez-le, nous le saurons, commenta Hestia Jones, la mine radieuse.
    - Nous viendrons en causer avec vous.
    - C'est une menace ? gronda Vernon, tâchant de sauver la face.
    - Ouais. Parfaitement.
    Maugrey abandonna ensuite Vernon pour se retourner vers Harry.
    - Potter, si tu as besoin d'aide, préviens-nous. Si nous n'avons pas de tes nouvelles pendant plus de trois jours, on enverra quelqu'un voir ce qui se passe chez ces braves gens.
    La tante Pétunia parut encore plus horrifiée en entendant cela. L'idée que des hommes en robe puissent entrer chez elle en plein jour la remplissait d'une terreur sans nom. Mais que diraient les voisins ?
    - Au revoir Potter. Fais gaffe à toi, dit Maugrey en tapotant l'épaule du jeune homme.
    - On se reverra bientôt, assura Molly Weasley avec un sourire.
    Harry les salua à la ronde, puis saisit la poignée de sa valise et se dirigea vers la sortie de la gare, heureux pour une fois d'avoir quelqu'un qui surveillait son dos.

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    Message par Mel72000 Dim 18 Déc - 21:08

    Bon, chapitre sympa, je suis impatiente de lire le tome 6 qui promet d'être bon, surtout connaissant les interactions actuelles avec Dumbledore..
    Heu, ton titre est une référence à un épisode des Simpsons ?

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    Message par Raven Mer 21 Déc - 21:49

    Hé, hé, hé... perdu.
    Ce n'est pas une série télé, c'est un film, et plus précisément, un passage chanté dans un film (mais ce n'est pas une comédie musicale).

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    Message par Raven Lun 23 Jan - 22:53

    Salut les lecteurs !
    Juste une petite brève, pour vous annoncer la naissance de mon nouveau bouquin

    Le livre Les Couloirs de l\'Entre-Mondes

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    Message par Mel72000 Lun 23 Jan - 22:55

    Et moi qui pensais que c'était un nouveau chapitre....
    ça raconte quoi ?

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