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L'Ambre et le Jais [fic en cours] - Page 6 Empty Re: L'Ambre et le Jais [fic en cours]

Message par Syrinx Ven 28 Aoû - 13:18

L'histoire prend soudain une trajectoire toute différente et nous ouvre de nouveaux horizons (dans tous les sens du terme).
Elle est pas encore partie...
Je me demande si Jedusor fera parti du décor ?... (Non, c'est une idée viendue comme ça
Figure toi que j'ai eu la même... En fait j'ai supprimé un passage à la fin qui aurait répondu à ta question... désolée
Par contre, ça me paraît un peu étrange que Dumbledore ne freine pas l'élan latent de Jasdrian plus que ça. (Parce que bon, il doit bien se douter de sa résolution, même sans l'entrevoir pour de bon ?...).
Pourquoi la freiner ? Même si elle en meurt d'envie d'y aller, comment pourrait-elle faire pour s'y rendre ? Dumbledore sait beaucoup de choses, mais il y a quand même des choses qui lui échappe, je pense
Et contente d'avoir revu Hagrid
Je me suis régalée à écrire leur dialogue.... (et j'ai oublié d'écrire avant le début du chapitre "spéciale dédicace à Apsara")
L'emploi du terme "homme" avant qu'elle ne découvre l'identité de la personne sur qui elle tombe dans la forêt, va, par contre après, l'entendre en parler comme d'un homme, ça fait bizarre... Non ?
euh... si. C'est sans doute que l'image de Hagrid adulte a dû s'insinuer dans mes pensées à ce moment là, je corrigerai plus tard (là j'ai un train à prendre, j'ai pas l'intention de le rater, moi...)
"Et j'entends siffler le train..." (Arg, ça y est, je suis belle et bien atteinte, on dirait !!! ).
Merci de me l'avoir collé dans la tête, si mon MP3 me lache cet aprem, je suis bonne pour chanter ça pendant 5 h... Rolling Eyes

Merci d'être passée et Bisou (mon train...)

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L'Ambre et le Jais [fic en cours] - Page 6 Empty Re: L'Ambre et le Jais [fic en cours]

Message par Apsara Ven 28 Aoû - 13:47

"spéciale dédicace à Apsara"
Oooh ! Marchi Bisou !
J'ai bien aimé aussi l'évocation de Mac Go, jeune et grâcieuse "quidditcheuse". Par contre, j'ai un peu de mal avec le sens de ce passage : veux-tu dire que Minerva vient annoncer à Helen de funestes nouvelles de leur famille ? Je ne me souviens pas que tu ais fait allusion à Helen auparavant Embarassed
Elle a pas froid aux yeux cette petite !
J'irais jusqu'à dire "tête brûlée" : elle va s'embarquer sur un animal quasi inconnu, sans savoir vraiment pour où, sans idée de la façon dont elle pourra secourir son parrain...tiens, ça me rappelle un certain Harry sifflote
Le Nurmengard...pire qu'Auschwitz affraid ?

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L'Ambre et le Jais [fic en cours] - Page 6 Empty Re: L'Ambre et le Jais [fic en cours]

Message par Leïa Tortoise Ven 28 Aoû - 16:22

Woosh!! Palpitant, ce chapitre!!

J'aime beaucoup moi aussi l'évocation de McGo en jeune et gracieuse quidditcheuse, et le dialogue avec Hagrid, étrange et impromptu mais émouvant...

Le suspense est bien maintenu, j'ai hâte de voir dans quelle aventure va se lancer Jas!

Enfin, j'ai du chipougnage à faire:

_ À mon tour, fis-je, sombrement mais intérieurement ravie de l'échange.
la virgule, je la verrais bien décalée: "fis-je sombrement, mais intérieurement ravie..."

_ Je ne vous cache pas que la situation est grave, mais pas désespérée (comme je l'ai cru, quand vous avez ainsi obscurci le plafond de la Grande Salle).
la parenthèse dans un dialogue parlé me gêne. Un simple tiret aurait tout aussi bien fait l'affaire, non? :
mais pas désespérée - comme je l'ai cru,

Bon courage pour écrire la suite!
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L'Ambre et le Jais [fic en cours] - Page 6 Empty Re: L'Ambre et le Jais [fic en cours]

Message par Syrinx Sam 29 Aoû - 10:22

Par contre, j'ai un peu de mal avec le sens de ce passage : veux-tu dire que Minerva vient annoncer à Helen de funestes nouvelles de leur famille ? Je ne me souviens pas que tu ais fait allusion à Helen auparavant
Alors oui Minerva vient annoncer une funeste nouvelle à sa soeur. Je tenais à lui faire faire une petite apparition dans la fic, en plus de celle du prologue. Et puis justement dans le prologue, on voit qu'il y a déjà eu un regard intense entre elles, alors qu'elles ne se sont jamais cotoyées. Il me fallait donc un évènement marquant des deux cotés. Helen n'est là que pour "obliger" Minerva à réapparaitre à Poudlard devant Jas, c'est sa première apparition, cela dit ce n'est pas parce Jasdrian n'en avait pas parlée avant qu'elle ne la connaissait pas.

J'irais jusqu'à dire "tête brûlée" : elle va s'embarquer sur un animal quasi inconnu, sans savoir vraiment pour où, sans idée de la façon dont elle pourra secourir son parrain...tiens, ça me rappelle un certain Harry
Tu me crois si je te dis que je n'y ai pas pensé consciemment ? étrange d'ailleurs, puisque j'avais bien remarqué le sombral mais j'avais totalement oublié la raison pour laquelle Harry montait dessus. Je voulais juste qu'il ne soit pas le premier à en avoir chevaucher un.
"sans idée de la façon dont elle pourra secourir son parrain" mmm... pas d'idée précise, mais n'oublions pas qu'elle est à Serdaigle, pas à Gryffondor. Son cerveau travaille et lui fournit des solutions avant même qu'elle y pense.

Le Nurmengard...pire qu'Auschwitz affraid ?
Non, je n'éclipserai pas l'horreur réelle d'Auschwitz, pour une horreur pire mais fictive. J'ai beau placé Grinderwald derrière les horreurs de la guerre (et de la répression en URSS) pour la fic, je n'enlèverai pas le génie moldu en matière d'extermination. Le Nurmengard est pour les sorciers, et Grinderwald ne fait "que" y emprisonner ses opposants. (D'ailleurs, tel que je les perçus à la lecture de HP le Nurmengard, c'est gentil à coté d'Azkaban).

Woosh!! Palpitant, ce chapitre!!
il a été pensé (avec le suivant) à Bruges, lors d'une discussion avec Suzy et Apsara... Enfin l'idée prncipale, après j'ai brodée autour, grâce... à vos reviews.

Pour la virgule tu as raison, erreur de ma part quand j'ai corrigé cette phrase après remarque de ma relectrice. Et pour les tirés et parenthèses, j'ai tendance à les assimiler totalement, mais apparemment les tirés couperaient moins, je vais change ça aussi
Bon courage pour écrire la suite!
Merci j'en aurai bien besoin
Bisou Bisou

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Message par Apsara Sam 29 Aoû - 12:37

Non, je n'éclipserai pas l'horreur réelle d'Auschwitz, pour une horreur pire mais fictive.
C'est tout à ton honneur ! m'enfin voila
Tu me crois si je te dis que je n'y ai pas pensé consciemment ?
Content Tout-à-fait ; va savoir ce qui "mouline" tout seul dans nos p'tites têtes ...

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Message par Magui gri gri Mar 15 Sep - 18:45

*hem hem*

LA SUITE! LA SUITE ! LA SUITE !
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Message par Suzywa Sam 26 Sep - 22:06

L'Ambre et le Jais [fic en cours] - Page 6 Icon_bounce Enfin à jour pour ta fic, Syrinx !
Toujours aussi captivante, ses chapitres se lisent facilement !
Non, je n'ai pas peiné sur ta description des magiciens avec et sans objets catalyseurs de Magie !
Futée même cette réflexion quand on voit résumés ainsi les différents courants magiques à travers le temps et l'espace ! L'Ambre et le Jais [fic en cours] - Page 6 475522

Futée, l'idée des Patronus que tu lies à la magie intrinsèque ! L'Ambre et le Jais [fic en cours] - Page 6 993491

Pour le chapitre 11, l'action se corse !
Selon tes réponses aux reviews, Jas va-t-elle partir rejoindre son parrain !
Je l'en croit bien capable, tout comme elle a les pouvoirs nécessaires pour lutter contre Grindelvald !

Si je me remémore le prologue, Jas reconnaît la baguette de Grindelvald entre les mains de Dumbledore ! L'Ambre et le Jais [fic en cours] - Page 6 Suspect Je pense donc qu'elle partira !

Autre réflexion sur les pouvoirs magiques intrinsèques de Jas: on dirait que depuis qu'elle a trouvé l'âme soeur, cette magie s'exprime mieux. Rappelons que Lily était dans le même bonheur conjugal quand elle a affronté Voldemort le 31/10/1981 !

Toujours appâtée, je ne vois toujours pas où vont nous mener tes réflexions nées dans les rues de Bruges ! L'Ambre et le Jais [fic en cours] - Page 6 881495

Ayant nettement moins de soucis pour le moment, si tu veux que je reprenne les reviews avec ton amie, vas-y ! L'Ambre et le Jais [fic en cours] - Page 6 Icon_study
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L'Ambre et le Jais [fic en cours] - Page 6 Empty Re: L'Ambre et le Jais [fic en cours]

Message par Syrinx Sam 26 Sep - 23:46

LA SUITE! LA SUITE ! LA SUITE !
Magui ! milles excuses, je t'avais vu et j'ai tardé à répondre et... Embarassed
Merci d'être passée m'encourager, la suite va venir, promis, mais la scène que j'ai en tête depuis des mois veut pas se mettre en mots !


bounce Enfin à jour pour ta fic, Syrinx
cheers Suzy, je suis bien contente de te revoir ici !

Non, je n'ai pas peiné sur ta description des magiciens avec et sans objets catalyseurs de Magie !
Tant mieux, si cela t'a paru clair, j'ai essayé de faire simple, mais j'avais quand même pas mal de choses à dire, et je voulais donner des exemples, m'appuyer sur des choses connues... même des moldus.

Futée même cette réflexion quand on voit résumés ainsi les différents courants magiques à travers le temps et l'espace !
J'aurais aimé approfondir le sujet, avoir du recul dessus, mais les recherches pour savoir ce qu'il se faisait à tel endroit du globe à telle époque m'a pris pas mal de temps...

Futée, l'idée des Patronus que tu lies à la magie intrinsèque !
Le plus ironique c'est que le cours sur le Patronus n'était pas prévu pour ça, en fait, mais... ça s'est bien goupillé. Et puis ça brise un peu l'exellence de Jas, tous les sorciers touchent à leur Magie Intrinsèque (enfin ceux capables de produire un patronus)

Si je me remémore le prologue, Jas reconnaît la baguette de Grindelvald entre les mains de Dumbledore !
Ou... elle le déduit (moi embrouiller les pistes ? sifflote )

Autre réflexion sur les pouvoirs magiques intrinsèques de Jas: on dirait que depuis qu'elle a trouvé l'âme soeur, cette magie s'exprime mieux. Rappelons que Lily était dans le même bonheur conjugal quand elle a affronté Voldemort le 31/10/1981 !
Lily était surtout en proie, ce soir là, à deux (ou trois) sentiments, puissant (amour familial) et efficaces (peur pour Harry et peut-être peine/colère pour la mort de James)

Ayant nettement moins de soucis pour le moment
c'est une très bonne nouvelle, ça Very Happy (pourvu que ça dure *croisage de doigts*)
si tu veux que je reprenne les reviews avec ton amie, vas-y !
Vrai ? bien sûr, je veux ! (bon reste plus qu'à boucler mon chapitre 12, alors... je vais y arriver Nirvana )

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L'Ambre et le Jais [fic en cours] - Page 6 Empty Chapitre 12 : Nurmengard

Message par Syrinx Mar 27 Oct - 23:10

Vous l'attendiez, et vous n'y croyiez plus ? mais il arrive, enfin (ça commence a devenir un refrain)
Attention, ça va bouger...


Chapitre 12 : Nurmengard

Je dois rendre hommage aux Sombrals, ils sont bien plus rapides et extraordinaires que je ne l'imaginais. Évasion, la monture que m'avait donnée Hagrid, avait senti l'urgence de ma mission aussi clairement que la destination que je souhaitais atteindre.

Les premiers battements d'ailes avaient bien failli me désarçonner, et, durant toute la montée, j'avais dû m'agripper avec force à la maigre encolure de mon étrange compagnon de route ; aucune chute ne m'était permise. Puis, le vol avait gagné en souplesse et je m'étais redressée peu à peu, prenant de l'assurance, m'accordant avec les mouvements du Sombral.

Dans les airs, l'étrange équidé perdait quelque peu de son apparente fragilité, ses ailes de chauve-souris, à la peau si fine qu’elle en était translucide, battaient avec une puissance insoupçonnable. La Forêt Interdite filait sous mes pieds, à une vitesse que j'eus du mal à appréhender, jusqu'à ce que nous dépassions sans effort une horde de centaures au grand galop.

Je nous dissimulai, Évasion et moi, sous un sortilège de désillusion avant de survoler les villages moldus. La mer fut en vue avant midi et j'indiquai par la pensée à ma monture de se poser sur le rivage avant d'entamer la grande traversée. J'étais déjà fourbue. Si la rapidité du Sombral m'avait positivement étonnée, son dos squelettique tenait, lui, toutes ses promesses d'inconfort. Refoulant les haut-le-cœur pendant qu'Evasion ingurgitait une carcasse de poulet, je réorganisai mon paquetage et installai une couverture sur la colonne vertébrale trop bien visible de l'équidé. Après un profond soupir de résignation, je remontai sur mon sombre destrier et nous nous envolâmes au dessus de la mer. La brise marine était douce et rafraichissante, elle était aussi assez forte pour nous porter totalement. Ses grandes ailes déployées, Évasion planait en virtuose sur les courants ascendants, et filait rapidement vers notre destination. Je n'aperçus que trois bateaux sur toute cette immensité bleue.

Le jour déclinait, quand je vis la terre. Une ville scintillait en bord de mer, ses fenêtres rougeoyant au soleil couchant. Je demandai à Evasion de se poser sur une plage à l’écart et me laissai glisser de son dos, épuisée. Tétanisées d’être restées immobiles, mes jambes se dérobèrent et je tombai à genoux. Mon corps n’était que douleur, et j’avais envie de m’allonger et de dormir sur le sable encore chaud… mais je n’avais pas le droit. Le transfert de Patrick à la prison du Nurmengard pouvait avoir lieu dès le lendemain, et je devais être sur place. Je me relevai donc, et marchai, mes muscles protestant à chaque pas. L’exercice assouplit néanmoins mes articulations, et me redonna quelques forces. Je dînai d’un frugal repas, et remontai en selle, sitôt celui du Sombral achevé.

Evasion ne semblait nullement fatigué ; sans effort, il fendait l’air encore doux de la chaleur diurne. Le vent sifflait dans mes oreilles et les odeurs me chatouillant le nez, m’indiquaient que nous volions bas, cachés par l’obscurité, les étoiles pour seuls témoins. La nuit fraîchit bien avant l’aube, et je me collai à l’encolure du Sombral pour me réchauffer ; la position était inconfortable, mais je m'assoupis néanmoins, bercée par le mouvement des ailes, et rattrapée par mon manque de sommeil.

C'est en me réveillant que je sus que nous étions arrivés. L'aube pâlissait le ciel et révélait un paysage montagneux, où s'étendait une forêt sombre. S’élevant d’un vallon, une tour sinistre et arrogante perçait la brume matinale. Je frissonnai en découvrant la prison du Nurmengard, immensité minérale et orgueilleuse, drapée des lamentations de ses habitants.

Planant silencieusement, Evasion contourna l'aiguille anthracite ; le sol était invisible, caché par l'épais voile gris et humide. Le Sombral se posa au sommet d'une colline dépourvue d'arbre, et plia ses ailes immenses avant de s'engager sous le couvert. Je descendis avec précaution, soucieuse de ne pas chuter, ma prudence exacerbée par la proximité du danger.

Les bois n'étaient pas aussi lugubres, vus de l'intérieur, des lapins avaient fui à notre atterrissage et des oiseaux chantaient. Je soufflai un instant, soulagée d'être parvenue si vite à destination. Nous étions le premier juillet, le soleil n'était pas encore levé, et à moins que mon parrain n’ait été transféré dans la nuit, je ne pouvais à présent plus manquer son arrivée, en me postant près de l'entrée de la prison.

Je laissai Evasion où il était, et entrepris de descendre dans la vallée, vers la tour. J'avançais à pas de loup, ma baguette sortie, et je m'arrêtais souvent pour tendre l'oreille. La forêt était encore trop obscure pour me fier à mes yeux, et chaque son me paraissait suspect.

Des fougères bougèrent devant moi ; quelque chose de gros, cette fois. Je me pétrifiai une seconde avant de pointer ma baguette ; ennemi ou pas, j'étais une proie beaucoup trop facile en cette position. Un léger craquement derrière moi me fit comprendre le piège, alors même que je jetais mon sortilège :

_ Stupéfix !

_ Expeliarmus !

Mon bouclier informulé arrêta le maléfice lancé dans mon dos, j'avais touché mon premier adversaire et me tournai vers le second :

_ Petrificus Totalus !

Je le ratai, l'homme s'était jeté sur le coté pour éviter l’éclair rouge. Je levai à nouveau ma baguette...

_ Ça y est, je l'ai !

L'enclume tombant sur mes poumons m'arracha un gémissement étouffé, la bouche fermement soudée. La surprise et la douleur m'avaient fait lâcher ma baguette et mes pieds ne touchaient plus le sol.

_ Peter, ça va ? demanda anxieusement une voix si grave qu'elle résonna en moi aussi bien que je l'entendis.

Je compris alors que je n'étais pas victime d'un sortilège, mais que j'étais prisonnière de bras puissants, une main chaude et rêche plaquée sur le visage. Je respirais mal et m'agitai pour trouver l'air.

_ Toi, tiens-toi tranquille, ou je te broie les os, menaça l'homme qui me tenait.

Un peu plus écrasé contre sa poitrine, mon dos vibra de son grondement, m'inculquant l'ordre aussi sûrement que si l'un de mes membres avait déjà cédé à la force herculéenne. Contrainte au calme, j'observai à travers mes yeux larmoyants de souffrance.

Le dénommé Peter se relevait, en grommelant. Il était couvert de feuilles et de terre, mais on devinait sans mal ses cheveux roux flamboyant et sa jeunesse ; il devait être à peine plus âgé que moi. Il s'était apparemment fait quelques contusions dans sa chute.

_ Je vais bien, finit-il par dire avec un petit sourire rassurant pour son ami. Je vais voir Carron.

Toute immobilisée que j'étais, je sursautai à ce nom, ce qui eut pour effet de resserrer l'étreinte. Je ne pus m'empêcher d'émettre un râlement de protestation, bien faible et sans aucune conséquence, en bien ou en mal. Il ne me restait plus qu'à méditer.

Carron ? Était-ce Carron O'Brien, l'ami de Patrick ? Quelle chance, ou plutôt malchance, pouvait-il y avoir qu'un homme de Grindelwald portât ce prénom ? Et celui de Peter ? Le mage noir avait très peu de soutiens britanniques, or ceux-là parlaient anglais ! Je repris espoir, j'avais peut-être trouvé de l'aide.

Penché sur les fougères, Peter délivrait le troisième acolyte de mon sortilège. Il l'aida à s'extirper de la végétation et se tourna vers moi, froid et sombre.

_ Ça va, vous ? demanda Carron avec un rapide regard à ses amis.

Il s'épousseta brièvement, soulevant un nuage jaune de quelques tapes sur sa veste et faisant dégringoler des feuilles de son épaisse chevelure blonde.

_ Oui, quelques ecchymoses de plus, c'est tout, mais elle a bien failli m'avoir, après toi, répondit Peter.
Heureusement que Liam était là.

_ Vous voyez bien que je peux encore être utile même sans ma baguette, ajouta l'étau vivant avec un petit rire qui secoua toute sa grande carcasse et la mienne.

Carron s'intéressa alors à moi. Dans la pénombre du sous-bois, ses yeux luisaient comme deux saphirs de Ceylan. Je frémis, saisie par ces prunelles d'un bleu laiteux, elles ne dégageaient pourtant aucune animosité.

_ Grindelwald recrute de plus en plus jeune, soupira-t-il sans me perdre du vue.

Il me détaillait, curieux, et je restais impassible. J’étais à présent sûre de son identité et je n’avais pas peur : incapable de bouger, je patientais simplement, attendant que son examen lui apprenne que j’étais dans le même camp.

Enfin son regard changea comme je l’espérais, il était passé à la surprise. Éberlué, il s’approcha et contempla un long moment ma cape, et l’écusson de l’école.

_ Poudlard, murmura-t-il pour lui-même, l’insigne des préfets de Serdaigle.

Il prononçait chacun de ses mots comme une sentence pour lui-même, tout en continuant de fixer la broderie, pour se persuader que ce n’était pas un rêve. Il finit par relever les yeux vers moi, incertain et soucieux.

_ Jasdrian, dit-il, doucement.

Ce n’était quasiment pas une question, mais j’acquiesçai imperceptiblement.

_ Lâche-la, Liam, ajouta-t-il d’une voix blanche, c’est la filleule de Patrick.

L’air siffla en entrant dans mes poumons, tandis que l’étau se desserrait. Je respirai pleinement, prenant conscience de la faiblesse qu'avait mon souffle une seconde plus tôt. Liam me posa en douceur et je m’éloignai instinctivement de quelques pas pour l’observer. Presque aussi grand et robuste que Hagrid, il était navré devant mon visage probablement décomposé. Le désarroi du colosse m’adoucit, il ne pouvait savoir.

_ Ton parrain te disait intelligente, persifla Carron.

Je me tournai vers l’homme, abasourdie de cette soudaine agressivité. La stupeur passée, il était à présent furieux de me voir ici.

_ Hé, du calme, Carron, tempéra Liam, c’est déjà une prouesse d’être venue jusqu’ici depuis l’Ecosse. D’ailleurs, je suis curieux de savoir comment tu as réussi ce prodige.

_ Il faut surtout une sacrée dose d’inconscience pour oser faire ça, commenta Peter d’un ton sinistre. Venir se jeter dans la gueule du loup... Mais je suis curieux de savoir comment tu t’y es prise ?

J’observai les trois acolytes de Patrick, désarçonnée par le comportement de Peter et Carron ; ils ne s’étaient pas montrés si durs lorsqu’ils me croyaient encore au service de Grindelwald. Mais une part de moi comprenait leur colère, ils étaient effrayés de ce qui pourrait m’arriver. Ils luttaient pour que la Terreur des Mages Noirs cesse, pour qu’elle ne gagne jamais les terres britanniques, et moi j’avais quitté ces terres calmes et étais venue dans l’un des lieux les plus dangereux du monde sorcier. Une jeune écervelée d’une incroyable sottise !

Mais une écervelée qui avait un atout.

Ce n’était peut-être que prétention, mais si je parvenais à maîtriser les trois hommes que j’avais en face, eux qui avaient mis hors d’état de nuire de nombreux Mages Noirs, alors peut-être leur serais-je d’une certaine utilité. Mon aptitude à utiliser l’Ancienne Magie était un élément de surprise.

Si j’échouais, je me plierai à la volonté de Carron.

_ Un Sombral, répondis-je, enfin.

_ Un Sombral ? Il se laisse chevaucher ? s’étonna Liam.

_ Il parait, oui, répliquai-je, ironique.

_ Non, mais Jasdrian, on peut savoir ce que tu avais en tête en venant ici ?! explosa Carron.

Il était apparemment temps que je tente de faire mes preuves. Mes pensées s’envolèrent vers des souvenirs où ma détermination avait été décisive, activant ma Magie Intrinsèque.

_ …pas possible d’avoir une gamine aussi inconsciente ! continuait Carron, rouge écarlate. Te rends-tu seulement compte de la situa… Mais… Que..?

J’avais appelé silencieusement les baguettes. La mienne avait sauté en premier dans ma main, celles de Peter et de Carron avaient surgi de leurs vêtements, aucune ne vint de Liam. Sans attendre, je jetai à mes « adversaires » un nouveau sortilège.

Les trois corps tombèrent avec un bruit mat sur la terre humide. Je pris le temps de sourire de ma réussite et m’agenouillai près de Carron. Pétrifié, les membres parfaitement tendus et alignés, il était conscient, ses traits figés dans la surprise de mon attaque. Je devinai cependant qu’intérieurement, la colère dominait à nouveau.

_ Je sais, ce n’est pas très malin, dis-je, profitant de pouvoir encore placer un mot, mais il me semblait qu’une petite démonstration convaincrait mieux que tout ce que j’aurais pu dire.

Je lui rendis alors sa mobilité, mais restai penchée sur lui, attendant une réponse, un consentement en fait.
L’ami de Patrick affichait un visage agacé. Il me semblait lui avoir fait forte impression mais se résoudrait-il pour autant à accepter mon aide ? Deux pensées contradictoires luttaient dans son esprit.

_ Très bien, d’accord, finit-il par dire, mais… si par bonheur, nous parvenons à libérer ton parrain, je te laisse le soin de lui expliquer seule ta présence ici.

La réaction de Patrick serait sans doute bien plus éprouvante pour moi que la colère de Carron, elle aurait aussi la douceur du soulagement de le revoir enfin en vie, et libre.

Des craquements de brindilles trahirent une présence. Je me figeai, les sens en alerte, un charme de protection déjà tendu au dessus de nous. Les bruits de pas étaient encore loin, mais approchaient. Très vite, je lançai une série d’enchantements pour nous dissimuler.

_ Chut ! Ne bougez pas, murmurai-je, avant de libérer Liam et Peter du sort de stupéfixion.

Je glissai une baguette dans la main de Carron et une dans celle de Peter derrière moi. Deux personnes s’avançaient vers notre position, ignorant que nous étions là ; elles parlaient dans une langue que je ne connaissais pas, mais je compris qu’elles plaisantaient. Je renouvelai mon sortilège de désillusion avant qu’elles ne soient en vue, et croisai les doigts pour qu’il tienne suffisamment longtemps sur nous quatre.

A la morphologie et au timbre, je reconnus un homme et une femme, leur visage à peine visible sous la capuche de leur manteau noir, fin et soyeux. Ils s’arrêtèrent près de nous, juste de l’autre coté de la fougère où était caché Carron quelques minutes plus tôt. Nous étions sous leur nez, parfaitement muets et invisibles, à la fois proies offertes et prédateurs à l’affût. Ma baguette était pointée sur eux, à moins de deux mètres, mais je n’osais ni bouger, ni respirer pour ne pas révéler notre présence. Il serait sans doute facile à quatre d’en venir à bout, mais on s’inquiéterait probablement de leur disparition à la prison, or notre mission demandait une discrétion absolue. Il fallait rester cachés, mais l’inaction devenait insupportable, ma position inconfortable…

Enfin ils s’éloignèrent, rebroussant chemin vers la tour. Je soupirai et me détendis bien après qu’ils aient disparu. Les trois hommes se mirent debout peu après, ils paraissaient heureux.

_ Qu’y a-t-il ? murmurai-je, voulant savoir de quoi il retournait.

_ Ils pariaient, répondit Liam sur un ton feutré, sur la possibilité d’une tentative d’évasion lors d’un transfert. A priori, la femme va perdre son pari, ajouta-t-il, tout sourire.

_ Elle se plaignait de devoir patrouiller pour assurer le bon déroulement du prochain transfert. Ce qui veut dire qu’il est pour bientôt, dit à son tour Carron.

_ Et le type la mettait en garde, disant qu’on avait déjà essayé de libérer un des prisonniers transférés. Il a aussi cité le camp d’Auschwitz, il parlait donc de Patrick, intervint Peter, en conclusion.

Ravie de pouvoir bientôt passer à l’action, j’échangeai un regard de connivence avec mes complices, avant d’aborder la question du sauvetage. Mon rôle fut âprement discuté, quoique rapidement. Les réticences de Carron furent balayées par la nécessité, et la nouvelle confiance que me portaient Liam et Peter.

Le plan entendu, nous nous mîmes à l’œuvre. Avant de nous séparer, je tendis ma baguette à Liam.

_ Tu me donnes ta baguette ? s’ébahit-il.

_ Non en fait, je te la prête, et tu as intérêt à en prendre soin, rectifiai-je, comme le colosse hésitait à la prendre. Elle te sera plus utile à toi qu’à moi, ajoutai-je, aussi bien pour le décider que pour faire taire la tristesse de me séparer de mon instrument.

Liam accepta finalement, se perdant en remerciements, et je me retournai, raide, le cœur quelque peu serré, et la tête ailleurs. Après un coup d’œil au visage inquiet de Carron, je rejoignis mon poste, comme un funambule s’apprêtant à traverser un gouffre, sans filet.


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Message par Syrinx Mar 27 Oct - 23:13

(début du chapitre plus haut)

Je caressai distraitement la peau veloutée d’Evasion, attendant le signal que devait m’envoyer Peter à l’arrivée de Patrick et de ses gardes. Le temps s’écoulait trop lentement pour mon cerveau frénétique, je prenais conscience de l’acte incroyablement osé que je m’apprêtais à faire. Je n’avais nulle crainte pour moi, ce qui pouvait m’arriver m’importait peu, mais j’avais peur d’échouer, et des conséquences qui en découleraient pour les autres : Carron, Liam, Peter et Patrick. J'évitai de songer à mes proches en Irlande, ou à mes amis de Poudlard.

Je repassais le plan en revue pour m’occuper. Mes trois complices étaient descendus vers la prison pour préparer l’embuscade, repérant les dispositifs de sécurité, neutralisant les agents de Grindelwald. J’étais, de mon coté, remontée en haut de la colline, où j’avais laissé le Sombral. De quelques sortilèges de métamorphose, Carron avait transformé ma tenue de collégienne en celle d’une femme riche et hautaine. Le visage dissimulé par une cape noire et soyeuse, j’aurais pu passer pour la sorcière que nous avions vue plus tôt dans les bois.

Surgissant soudain du néant, un faisan argenté se présenta devant moi. Je déployai instinctivement mon charme du bouclier avant de reconnaître un Patronus.

_ Ils arrivent, dit la voix de Peter sortant du bec ouvert de l’oiseau de fumée.

Mon cœur bondit si fort dans ma poitrine que mon corps entier sursauta à cette phrase.

_ Une dizaine d’hommes, dans la clairière devant la prison. Sept gardiens pour trois prisonniers, continua le volatile vaporeux.

Les détails m’aidèrent à retrouver mon sang froid, il manquait cependant la principale information.

_ Patrick est là, ajouta le Patronus avant de disparaître.

Nouveau bond dans ma cage thoracique, celui-ci me porta jusque sur le dos du Sombral, qui virevolta à ma pensée du plan. Concentrée sur mon parrain et déterminée, je nous désillusionnai avant de sortir du couvert. Evasion s’élança alors d’un saut prodigieux dans les airs.

Les mains enroulées dans les crins noirs, les jambes serrées, je m’agrippais de toutes mes forces pour rester en selle à chaque battement d’ailes. Nous nous éloignâmes d’abord de la prison, prenant de l’altitude, puis le Sombral fit demi-tour et amorça la descente de son gracieux vol plané. Je retrouvai immédiatement l’équilibre et me redressai, prenant la posture d’une cavalière chevronnée. Je levai le sortilège d’invisibilité et surgis alors dans le ciel telle une sorcière superbement hautaine, certaine d’arriver en territoire conquis après un long voyage. Peter avait assuré qu’en faisant une telle apparition, je passerais pour une disciple de Grindelwald, et pourrais approcher sans risque des prisonniers ; ma monture, semblant tout droit sortie d’un cauchemar, étoufferait tout reste de scepticisme ou de méfiance à mon égard.

J’embrassai toute la vallée d’un œil perçant : tel un fer de lance noirci de fumée, l’immense tour pointait le soleil de midi, menaçante, et dominait une petite clairière parfaitement ronde. Un groupe compact d’hommes occupait son centre, entouré de trois silhouettes sombres, et impassibles. La distance était encore énorme, mais, blanche sur la cape noire, et immensément longue, je reconnus ma baguette dans la main d’un des gardes. Liam, bien sûr ; mes complices avaient pris la place du comité d’accueil. Sensible à mon envie d’être déjà auprès d’eux, Evasion, qui contournait la prison, piqua vers l’espace dégagé, se rapprochant de ce fait du bâtiment. Une force, à la fois douce et puissante, totalement irrésistible, nous repoussa alors ; le Nurmengard était protégé des intrusions aériennes.

A peine déséquilibré, le Sombral adoucit sa courbe, ce qui l’éloigna de l’enceinte que j’examinais attentivement : comme écrasées par le donjon, des dépendances se tapissaient contre les murailles ; sans doute le logis des geôliers, ces bâtisses ne suintaient ni peur, ni désespoir.

Plus nous descendions, plus les choses m’apparaissaient clairement. J’étais la cible de tous les regards, aussi bien des vigies en haut des remparts, que de ceux de la clairière. Etonnés, agacés, épouvantés ou approbateurs, leur visage m’apprirent qu’ils me prenaient pour une sorcière au service du Mage Noir. Un prisonnier détourna la tête avec dégoût ; son mouvement, son froncement de sourcils avaient quelque chose de familier qui serra mon cœur, et je reconnus avec horreur Patrick, sous ce teint blafard, ces joues creusées et ces yeux mornes. L’accélération d’Evasion m’obligea à me raisonner pour ne pas me précipiter sur lui, je devais me tenir au plan, j’étais la dernière pièce du puzzle à se mettre en place, et je n’étais plus qu’à quelques mètres du sol.

Deux sorciers m’applaudirent chaleureusement, alors que le Sombral se posait avec la grâce d’un cygne à une faible distance d’eux, barrant le chemin vers la prison. Je baissai la tête, aussi bien pour répondre à leurs saluts, que pour cacher mes traits bouleversés. Et je m’immobilisai.

Une seconde pour souffler, goûter au moment, monopoliser mes forces.


La magie fut facile à appeler. J’étais en proie à tant de sentiments magnifiques et dévastateurs, que je m’étonne rétrospectivement que la forêt alentour ne se soit pas embrasée à mon approche. Attirer les baguettes ne me demanda guère plus d’une pensée ; toutes les récupérer, sans tressaillir à leurs cris de stupeur, requit toute mon adresse et ma rapidité, mais j’étais concentrée. Telle une prolongation de moi, Evasion volta alors, et de la multitude de bâtons que je venais de voler, je bloquai la porte monumentale de la prison. Nouveau demi-tour vers le groupe, j’étais cette fois prête à en découdre. Deux mages étaient à terre, Liam secouait ma baguette sans résultat, Peter et Carron venaient de stopper leur second assaut, ces lâches de gardiens s’étaient cachés derrière deux des prisonniers, un des hommes qui m’avaient applaudie tenait Patrick en otage, un canon de revolver sur sa gorge.

La peur pour mon parrain activa ma Magie comme jamais elle ne l’avait été auparavant. J’aurais pu stupéfixer ou pétrifier le mage - un des avantages à ne pas utiliser de baguette est qu’il n’y a nul besoin de viser, le sortilège étant contrôlé par la volonté, il ne peut toucher une autre cible - mais je le foudroyai, pour de bon. Un éclair tomba du ciel parfaitement bleu, et l’atteignit avec le fracas du tonnerre.

Mon cœur sembla tomber dans ma poitrine, suivant le mouvement affreusement lent de la chute de l’homme. Plus personne ne criait, ni ne bougeait, et le corps toucha le sol dans le silence choqué qui s’était abattu après la foudre. Le regard terrifié des autres gardiens me cingla bien mieux qu’une accusation.

_ A terre ! vociféra Peter, et sa voix nous fit tous sursauter.

_ A terre, ou on vous fait tous griller, cria à son tour Liam, de sa grosse voix menaçante, qui sonna comme ma propre sentence.

Nauséeuse, je regardais, sans réellement voir, les serviteurs de Grindelwald se rendre, Carron et Peter les assommant d’un sortilège l’un après l’autre.

_ Bien, fit Carron quand la tâche fut terminée, on s’en va. Jasdrian, aboya-t-il, les baguettes !

Entendre mon nom me permit de recoller à la réalité, je ne réagis cependant pas, subjuguée par le regard morne de Patrick revenant à la vie. Ses yeux se levèrent vers moi, à la fois émerveillés et apeurés. Je refoulais alors totalement mon cauchemar éveillé et m’élançai vers lui.

En deux immenses foulées aériennes, Evasion m’avait amenée près de mon parrain. Je pleurais, des larmes de joie, d'indignation pour ce qu'ils lui avaient fait subir, et de rage, mais totalement lucide de la situation, je tendis d'abord les baguettes à Carron qui s'empressa de les prendre et de les distribuer. Les deux mains libérées, j'enlaçai alors mon parrain, pliée en deux depuis le dos du Sombral. L'odeur de la mort imprégnait les guenilles qu'il portait, sa peau aussi en partie, mais à force de le serrer dans mes bras, de presser mon visage au creux de son cou, je reconnus son essence de musc et d'herbe verte.

_ Arrrgggg !!! Mais c'est pas vrai !!!

Le désespoir perçait tant dans la voix de Peter, que j'abandonnai mon étreinte.

_ On ne peut pas transplaner !

_ Quoi ? m'écriai-je, consciente que sans moyen de fuite, nous étions perdus.

Que notre attaque en soit la cause ou pas, l'enchantement anti-transplanage levé pour l'arrivée des prisonniers, avait apparemment déjà été abaissé.

_ Attention !! hurla Liam.

Ses yeux levés vers le ciel indiquaient un danger provenant du haut. Je projetai mon charme du bouclier au-dessus de nos têtes, avant même de regarder. Leur cape volant au vent, deux sorciers sur des balais venaient de jeter leurs maléfices ; les éclairs rougeoyants furent stoppés par un dôme invisible, dans un bruit assourdissant. Nous avions, cependant, tous eu le réflexe de nous recroqueviller, et c'est sans doute ce qui me permit de garder l'équilibre à la brusque embardée d'Evasion.

« Du calme, Evasion, pensai-je, tu n'as rien à craindre ».

Pensée immédiatement démentie par la crispation de mes épaules à l'assaut suivant des attaquants. Le Sombral s'agita nerveusement mais la seconde expérience se révéla pour lui aussi moins terrifiante que la première. Mon bouclier ne tiendrait cependant pas éternellement, et les confrères des deux voltigeurs ne tarderaient pas à ouvrir la porte de la prison, ou à trouver d'autres balais, il fallait partir de cette clairière. Mais comment ? Pas moyen de transplaner, un seul Sombral, pas de cheminée en vue... la panique commençait à me gagner quand l'idée me vint : un Portoloin. Mais ce serait risqué, je n’avais jamais lancé cet enchantement, je ne connaissais que la théorie. Je ne voyais cependant aucune autre solution.

Me remémorant ce que j'avais lu, je lançai ma cape dans les airs :

_ Portus ! criai-je avec conviction.

Le vêtement luisit d'une douce lueur bleue avant de retomber tel une feuille morte à l'automne.

_ Attrapez la cape !

Mes compagnons ne prirent qu'une seconde pour réfléchir, Liam s'exécuta, avec une confiance aveugle, imité par Peter et Carron. Déboussolés, les deux autres prisonniers réagirent plus lentement, quant à Patrick, j'avais déjà saisi sa main, tendant l'autre vers le tissu.


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Message par Leïa Tortoise Mer 28 Oct - 14:14

Eh ben! Que d'aventures!! On dirait que Jas est vraiment une aventurière née Very Happy
Je ne trouve rien à dire de plus, j'ai surtout envie de savoir la suite, si le portoloin va fonctionner, s'ils vont réussir à atterrir à l'abri, etc...

Minute pinaillage:

aucune chute ne m'était pas permise.
au contraire Laughing (le "pas" est de trop ^^)

_ Un Sombral ? Il se laisse chevaucher ? s’étonna Liam.
_ Il parait, oui, répliquai-je, ironique.
Pas sûre, mais est-ce que ça ne devrait pas plutôt être du pluriel générique? Ils se laissent chevaucher?

d'indignation pour se qu'ils lui avaient fait subir,
surement de l'inattention: ce qu'ils

Vivement la suiiite...
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Message par Syrinx Jeu 29 Oct - 17:51

Eh ben! Que d'aventures!! On dirait que Jas est vraiment une aventurière née
Je ne trouve rien à dire de plus, j'ai surtout envie de savoir la suite, si le portoloin va fonctionner, s'ils vont réussir à atterrir à l'abri, etc...
une aventuière née, oui... m'enfin voila
Sinon il y a un mot là dedans qui me fait mourir de rire (mais je vous dirai pas lequel Tire la langue )

aucune chute ne m'était pas permise.
au contraire (le "pas" est de trop ^^)
euh... oui, phrase retouchée par une revieweuse et j'ai oublié de suprimer un mot....
Pas sûre, mais est-ce que ça ne devrait pas plutôt être du pluriel générique? Ils se laissent chevaucher?
c'était comme ça que je l'avais écris la première fois, avant de vouloir insister sur le sens que c'est ce sombral là... (d'ailleurs pourquoi ?) et mes revieweuses n'ont pas tiqué, alors...
surement de l'inattention: ce qu'ils
oui bien sûr (je savais bien qu'il restait une faute mais j'ai publié en vitesse mardi soir...)

Je corrige tout ça
Merci et Bisou

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Message par Suzywa Jeu 29 Oct - 21:29

Coucou Syrinx !

Alors, moi, j'ai été soufflée par le rythme de cet épisode et par sa forme.
D'ailleurs quelques erreurs me sont passées sous le nez sans doute à cause de cela ! Embarassed

Plus en détail, c'est dans le final que j'ai été happée. Quand Jas entre en action pour libérer son parrain. J'ai vu toute l'action dans une atmosphère ouatée, avec très peu de sensations auditives. J'étais dans la peau de Jas et tous ses gestes se réalisaient au ralenti jusqu'au moment de la fin, de la prise en pleine réalité du cri des alliés.
Je dois avouer que je ne sais pas encore à quoi cette sensation étrange est due; je me souviens l'avoir vécue au travers des images d'un film, dans les " misérables" notamment avec Lino Ventura mais pas au travers d'un passage écrit.
Avez-vous ressenti la même chose ou est-ce personnel ?
De toute façon, cela mériterait une analyse un peu plus poussée ! Suspect

Vivement le chapitre 13, qu'on sache la suite !
Courage, Syrinx !
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Message par Syrinx Jeu 29 Oct - 22:14

J'ai vu toute l'action dans une atmosphère ouatée, avec très peu de sensations auditives (...) et tous ses gestes se réalisaient au ralenti jusqu'au moment de la fin, de la prise en pleine réalité du cri des alliés.
c'était l'effet recherché... enfin, disons que j'ai pensé ce passage (et plus généralement une bonne partie de ce chapitre) comme une scène de cinéma, où j'aurais bien vu un ralenti, avec un effet de sourdine. Je suis ravie que l'aies ressenti ainsi (je suis vraiment fière de mon coups, là, tiens Razz )

De toute façon, cela mériterait une analyse un peu plus poussée ! Suspect
Oui !! je suis curieuse de savoir ce que vous avez compris, de ce fameux passage au ralenti sifflote

Vivement le chapitre 13, qu'on sache la suite !
il est commencé, mais n'a pas avancé aussi bien que je l'espèrais (j'avais autre chose en tête). Enfin on sait au moins ce qu'il advient avec le Portoloin... héhé

Courage, Syrinx !
merci, Suzy Bisou

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Message par Nausicaa Jeu 29 Oct - 23:53

Ah... *soupir* Une bonne lecture avant d'aller au dodo ! Very Happy Merci !

Ça fait du bien de retrouver Jas ! Le vol en Sombral m'a filé des frissons (ajouté à l'appel de la couette...).

Ressenti aussi l'"effet sourdine", plus loin. De mon côté je l'ai vu comme si Jasdrian était concentrée au possible sur son action et sa magie mais que d'autres choses se passaient en périphérie... ( confused Oui, à cette heure-là, le système de traduction de ma tête n'est plus très efficace...).

Bon alors, et ce Portoloin ?... sifflote

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Message par Apsara Ven 6 Nov - 18:39

Ayais, j'ai pris le temps de lire .
Bon, allez, on se debarrasse de quelques petites "fotes".
"Fote" de frappe : "mes poches en Irlande".
Conjugaison : "Voleta" et non "volta" (comme la pile: la physicienne n'est pas loin...) Wink

Bien agréable de retrouver de la lecture !
Jas se révèle de plus en plus "tête brûlée" au point qu'ele entraîne avec elle des compagnons qui ne cherchent même pas à discuter...mais peut-être as-tu "zappé" la discussion en passant rapidement sur l'élaboration du plan.
Je suis tout de même surprise qu'elle donne un baguette à Liam qui, visiblemet n'en avait jamais possédée et ne savait pas l'utiliser mais ça n'est qu'un détail.
Effectivement , où va porter le portoloin ?
Avons-nous déjà eu des discusions ( ou des info. de J.K. ) sur la distance possible à parcourir en portoloin ?
La suite...avant Noel, hein ! Laughing

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Message par Syrinx Ven 6 Nov - 18:57

"mes poches en Irlande".
oups... j'en vais remettre le r à sa place

par contre "volta" n'est pas une erreur. (d'ailleurs "voleter" pour un sombral... scratch ) Du verbe volter, ne venant pas de la physique Grand Nan de Mana mais de l'équitation (enfin c'est là que j'ai connu) : faire demi-tour.

voilà le CNRTL le dit mieux que moi.


Edit (j'avais point vu les commentaires après les fôtes (t'as édité, hein, ce ne sont pas mes yeux qui yoyottent ?)

Jas se révèle de plus en plus "tête brûlée" au point qu'ele entraîne avec elle des compagnons qui ne cherchent même pas à discuter...
ben ils étaient là pour la même chose quand même...
mais peut-être as-tu "zappé" la discussion en passant rapidement sur l'élaboration du plan.
non elle était rédigée (enfin au moins la réticence de Carron, parce qu'il a toujours était prévu que le plan soit dévoilé au fur et à mesure plutôt qu'annoncé (sinon où est le suspens ?)) mais le chapitre étant déjà long, la discussion a été coupée au montage.
Je suis tout de même surprise qu'elle donne une baguette à Liam qui, visiblemet n'en avait jamais possédée et ne savait pas l'utiliser mais ça n'est qu'un détail.
pas une baguette, sa baguette. Mais ta remarque me montre que j'aurais sans doute dû écrire :
"_ Vous voyez bien que je peux encore être utile même sans ma baguette, ajouta l'étau vivant..." ("encore" et "ma" rajoutés)
Liam s'est déjà servi d'une baguette, c'est juste qu'il n'a plus la sienne. Du coup est-ce si anodin qu'il ne puisse pas se servir de la baguette de Jas ??? sifflote
Effectivement, où va porter le portoloin ?
s'il porte quelque part...
Avons-nous déjà eu des discusions ( ou des info. de J.K. ) sur la distance possible à parcourir en portoloin ?
Mais où crois-tu que Jasdrian a eu l'intention d'aller ??
Sinon je ne crois pas que le débat ait déjà été lancé, mais c'est peut-être le moment... (vous m'excuserez si je ne participe pas)
La suite...avant Noel, hein ! Laughing
euh... j'espère bien Razz

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Message par Apsara Ven 6 Nov - 22:02

"volta" ne venant pas de la physique mais de l'équitation
Au temps pour moi ! Je n'y avais pas pensé, dans le contexte...
Liam s'est déjà servi d'une baguette
Embarassed Je ne m'en souvenais plus...

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Message par Syrinx Ven 6 Nov - 23:24

Liam s'est déjà servi d'une baguette
Embarassed Je ne m'en souvenais plus...
pas étonnant, vu que ça n'est pas écrit... (c'est juste évident pour moi, sorry m'enfin voila )
La première fois que l'on voit Liam, il se sert de ses bras pour emprisonner Jasdrian, donc pas de baguette... d'où la fameuse phrase sur son utilité dans la bande même privé de baguette magique... phrase à retoucher pour qu'elle soit comprise de cette façon et pas autrement.

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Message par Syrinx Jeu 4 Mar - 17:16

Bonne nouvelle ! (enfin j'crois... s'il reste des gens pour lire)

Le chapitre 13 est en relecture donc si vous voulez relire le précedent, histoire de vous remémorer un peu ce qui se passait... (oui parce qu'avec mon rythme de publication...)

Apsara : La suite...avant Noel, hein ! Laughing
haheum... sifflote
l'année n'était pas précisé donc... ch'uis dans les temps ? cherchez dehors

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Message par Nausicaa Jeu 4 Mar - 19:43

Syrinx a écrit:Bonne nouvelle ! Le chapitre 13 est en relecture
Wouhou !!! fusée bondissante

donc si vous voulez relire le précedent, histoire de vous remémorer un peu ce qui se passait...
Tu sais quoi, j'crois que je vais carrément tout relire (moi et ma mémoire des histoires... sifflote ).

Alors à bientôt... héhé
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Message par Suzywa Ven 5 Mar - 20:37

Bien reçu ! Je m'y attèle ce week-end !
lol!
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Message par Magui gri gri Ven 5 Mar - 22:08

N'empêche hier quand j'ai vu qu'il y avait des messages sur le topic, j'y ai cru, à un nouveau chapitre... u___u fausse joie!
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Message par Syrinx Sam 6 Mar - 10:58

oups... désolée pour la fausse joie, Magui, c'était pas le but
Bientôt

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Message par Nausicaa Lun 8 Mar - 18:19

Suzywa a écrit:Bien reçu ! Je m'y attèle ce week-end !
Youpi !! Vas-y Suzy ! cheers
De mon côté, j'suis ready, j'ai fini de tout relire... bounce
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L'Ambre et le Jais [fic en cours] - Page 6 Empty Chapitre 13 : Meurtrière

Message par Syrinx Lun 15 Mar - 21:41

Bon voilà après tout ce temps, voici le chapitre 13.
C'est parti...

Chapitre 13 : Meurtrière


Alors que le tissu de la cape se collait à ma main comme un seconde peau, un crochet sembla agripper mon nombril et me souleva brusquement. Tout se mit à tourbillonner. Terrorisé par ces sensations, Evasion émit un cri atroce qui me glaça d’effroi jusqu’à la moelle. Le ciel bleu, la forêt sombre, les visages de mes compagnons, tout se mélangeait devant mes yeux agrandis par l’effet de l’angoisse. Nous quittions la clairière et le Nurmengard, j’en étais à peu près sûre, et j’espérais, je priais, pour que nous arrivions tous, entiers à destination. D’ailleurs n’avais-je pas surestimé mes capacités en choisissant un lieu de repli si éloigné ?

La veille au soir, j’avais survolé un petit lac miroitant. L’air était doux ; l’endroit paisible et accueillant, respirant la quiétude. C’était là, que mon esprit, pris de court, nous envoyait… à condition que mon enchantement ait été correctement lancé.

Je compris la faille de mon sortilège en voyant l’exact paysage de mon souvenir, alors que le tournoiement ralentissait. La lumière du jour le colorait aujourd’hui, mais la vue était la même. Une vue du ciel, la seule que j’avais du lac. La magie accomplie, l’immobilité ne dura qu’une seconde avant que la pesanteur reprenne ses droits et nous livre au vide. De surprise ou de peur, nous criâmes tous, en nous sentant tomber. Un brusque tassement de mon estomac m’indiqua qu’Evasion venait de déployer ses ailes, freinant notre chute. Tenant toujours mon parrain d’une main et la cape de l’autre, je plongeai alors vers l’avant, attirée par le poids de mes compagnons. Mon visage heurta l’encolure osseuse du Sombral et une douleur irradia de mon nez qui venait d’émettre un craquement suspect. Sonnée, et incapable de m’accrocher, je glissai du dos de ma monture et basculai dans le vide, entraînée par Patrick vers le lac bleu.


_ Patrick, veux-tu bien te reposer ?! houspilla Carron, d’une voix paternelle.

_ Je suis faible, admit doucement mon parrain, mais au moins, je suis conscient. Jasdrian est venue jusqu’ici pour moi, laisse-moi prendre soin d’elle.

_ Une sacrée tête de mule, ta filleule, commenta Carron, toujours agacé, avant d’ajouter très satisfait : mais une sacrée sorcière aussi… Le repas sera bientôt près, Peter chasse aux alentours et Liam s’est amusé à pêcher du poisson… on croirait qu’il découvre la magie, tellement il est heureux d’avoir retrouvé sa baguette.

_ Oh, crois-moi ça n’a rien de drôle d’être privé de magie, fit si sombrement mon parrain que je voulus le prendre dans mes bras. Ah ! dit-il d’une voix beaucoup plus enjouée, je crois qu’elle revient à elle.

J’entrouvris les paupières et les refermai aussitôt en grognant, éblouie par la lueur scintillante du soleil à travers le feuillage. J’avais mal partout, à la tête, aux épaules, mes bras semblaient peser une tonne, et j’avais un mauvais goût de sang dans la bouche.

_ Jasdrian ? appela Patrick.

Parce que c’était lui, j’ouvris les yeux et soutins la lumière aveuglante. Son visage se fendit d’un sourire doux et bienveillant, à la fois familier et inconnu, ses joues creusées lui donnant une gravité qu’il n’avait jamais eue. Je lui fis signe d’approcher et enlaçai son cou dès qu’il fut à ma portée.

La position devait être inconfortable pour lui, mais comprenant que je ne le lâcherais pas si vite, il s’installa à côté de moi et je me blottis dans ses bras, comme une petite fille.
Enfin je le retrouvais, enfin mes angoisses s’apaisaient. Tous ces jours, toutes ces nuits passés à m’inquiéter… toutes ces heures se dissolvaient dans cette étreinte. Patrick me laissa le temps, et personne ne vint nous déranger ; peut-être les autres nous pensaient-ils endormis. Mais un gargouillis de son estomac me rappela qu’il avait besoin de manger et de reprendre des forces.

_ Tu as faim, constatai-je, allons manger.

Il me serra plus fort pour m’obliger rester allongée.

_ D’après Carron, je devrais te hurler que tu es une idiote écervelée…

Je me raidis imperceptiblement, soucieuse de voir mes retrouvailles avec mon parrain gâchées par une remontrance que je méritais, certes, et qui me passerait largement au dessus de la tête.

_ Mais, je crois plutôt qu’il faut que je te remercie de nous avoir sauvés du Nurmengard. Tu as été formidable. Absolument fabuleuse. Je… je t’ai laissée enfant, et tu es presqu’une sorcière accomplie à présent, si forte que tu as sauvé la mise à ton pauvre parrain et à ses amis… tu n’imagines pas à quel point je suis fier de toi ! Cependant…

_ Cependant ? répétai-je, comme il s’était interrompu.

_ Je n’ai jamais eu aussi peur qu’en te voyant ici tout à l’heure. Oui, tu as été inconsciente de venir, Jasdrian, mais comment pourrais-je te le reprocher ? Je suis ici moi aussi…

Il desserra son étreinte pour me regarder dans les yeux, avant de continuer.

_ Néanmoins, pour le cœur et la paix de ton parrain, pourrais-tu éviter de revenir ici ?

_ Et pour la paix de mon cœur, rentreras-tu en Irlande avec moi ? demandai-je à mon tour.

La question était purement rhétorique, je n’attendais aucune réponse. Patrick ne s’y trompa pas et ne se donna pas la peine d’y répondre.

_ Prends soin de toi et des autres, et je n’aurai aucune raison de revenir, murmurai-je, grave.

C’était là tout ce que je pouvais lui promettre, et tant pis si ma promesse avait des allures de marché. D’ailleurs, Patrick ne s’en formalisa pas, et acquiesça silencieusement.

Peter avait ramené des perdrix de sa chasse, et finissait de les cuire sur les braises autour desquelles nos trois acolytes et les deux anciens prisonniers mangeaient les poissons déjà prêts. A notre approche, les évadés se levèrent et s’éloignèrent prestement, nous cédant leur place. Ils fuyaient, craintifs, avec une lueur d’excuse dans leurs yeux incertains. Manifestement, ils m’évitaient.

Et comment pouvait-il en être autrement ? Nous les avions libérés en même temps que Patrick, mais à quel prix ? Mon cœur se serra au souvenir de ce corps que j’avais foudroyé.

Je l’avais tué. Qui que ce fût, je lui avais pris sa vie, l’avait dépouillé de ce don, l’avais réduit au néant, comme on souffle une flamme, si vive un instant auparavant… J’avais commis l’acte le plus ignoble qui soit, et mon âme douloureuse se perdait en désolation.

Me connaissant parfaitement, Patrick comprit le déferlement de mes pensées. Ressentant ma soudaine raideur, il passa son bras autour de mes épaules et me serra contre lui, réconfortant. Je m’en aperçus à peine, perdue et seule comme je l’étais face à mon acte. Il n’y avait rien à faire, rien à dire, pour racheter ma faute. J’avais tué, et j’allais devoir vivre avec le poids de cette insupportable réalité. Le fardeau était énorme, et la tentation de me trouver des excuses pour alléger ma conscience, immense. Mais je savais que tout ce qu’inventait une partie de mon cerveau (celle qui refusait de souffrir) était faux. Non, je n’avais nullement perdu le contrôle de ma Magie Intrinsèque ; au contraire, je savais qu’elle avait agi exactement comme je l’avais souhaité. Bouleversée par l'apparence de mon parrain, aveuglée par la menace pesant sur lui, j’avais voulu tuer cet homme, une seule et brève seconde. J’aurais pu l’assommer, mais je l’avais tué, j’étais impardonnable. J’aurais dû agir différemment.

_ Jasdrian, ça suffit maintenant ! Réagis !!

Secouée comme une poupée de chiffon, je remarquai alors Peter qui fulminait devant moi. J’étais assise sur un tronc au bord du lac et je mâchouillais sans m’en rendre compte du poisson froid. Depuis quand étais-je dans cette torpeur hébétée ?

A mes côtés, mon parrain gronda d’un air menaçant.

_ Oui tu as tué, et non tu n’y peux plus rien, continua le jeune homme sans prêter garde à Patrick.

Je savais tout cela, mais l’entendre prononcer à haute voix me perça le cœur. Les larmes me montèrent aux yeux mais je les refoulai. Je ne méritais pas de m’apitoyer sur mon sort.

Je serais retombée dans ma léthargie si Peter ne m’avait à nouveau houspillée :

_ Tu comptes rester prostrée encore longtemps ?

Je levai vers lui un regard malheureux et douloureux qui l’irrita.

_ Enfin Jasdrian, sais-tu combien de vies tu as épargnées en le tuant, lui ? Cet homme était un assassin… sais-tu qui il était ? Un sorcier qui aimait tant tuer qu’il se faisait passer pour Rudolf Höss, le moldu dirigeant le camp d’Auschwitz ! Crois-moi ce n’est pas une grande perte, le monde ne se portera que mieux de sa disparition.

Peut-être… mais valais-je mieux que lui en tuant à mon tour ? Un sanglot m’empêcha de parler quand je voulus m’expliquer. Incapable cette fois de retenir mes larmes, je me recroquevillai sur moi et me laissai aller, pleurant l’homme que j’avais abattu, malgré ce que je venais d’apprendre ; je pleurais la vie que j‘avais éteinte. Aussi abject et ignoble qu’il avait été, cet homme devait avoir de la famille et des amis… peut-être avais-je privé un enfant de son père…

J’étais devenue ce que je haïssais, une meurtrière. Moi qui estimais tant la vie.

Une lumière surgit des ténèbres de mon cœur. Faible, de la taille d’une tête d’épingle dans un océan de noirceur, sans doute une indulgence servie par cette partie de moi qui se refusait à s’enfoncer dans l’abysse de culpabilité que je creusais. Cette fois, j’acceptai néanmoins d’entendre ce qu’elle proposait (on ne descend pas si aisément en enfer) : une différence entre ceux qui se désolent de leur acte, et les tueurs pétris de froideur.

Moi, je regrettais. Et même si cela ne changeait rien à ce que j’avais fait, je m’accrochais à ce sentiment : je regrettais, et je ne pouvais être comparée à ces odieux mages noirs. Je me lovais autour de cette lueur blafarde, aussi bien pour la protéger de l’obscurité que pour la contempler. Une interrogation me vint alors : l’assassin de mon père éprouvait-il des remords ?



Je ne me rappelais pas m’être endormie, ni même avoir cessé de pleurer, mais je me réveillai des heures plus tard sous un arbre. La fatigue m’avait peut-être rattrapée après tout, à moins que, lassé de mes larmes, quelqu’un ne m’ait jeté un sortilège ?

J’avais chaud, ma tête était lourde, et mes yeux brûlaient d’avoir tant pleuré. Un poids écrasait ma poitrine, et je savais qu’il n’avait rien à voir avec l’atmosphère étouffante de cette fin d’après midi. J’étais lasse, épuisée, totalement vide et ne souhaitais qu’une chose : me rendormir, retourner à cette inconscience salvatrice. Mais le sommeil a cette particularité de surgir quand on ne l’attend pas, et de fuir, lorsqu’on l’appelle. Tandis que j’étais embourbée dans une profonde hébétude, où j’aurais préféré replonger, mon esprit cherchait à s’en échapper ; tant et si bien que je finis par me redresser, de mauvaise grâce.

_ Bien dormi ? me demanda Liam.

Je grognai pour répondre ce qui pouvait être un oui ou un non, je ne savais pas moi-même ; et j’espérais ne pas avoir à m’étendre sur le sujet.

Patrick dormait sous un autre arbre, et ses deux camarades de prison somnolaient un peu plus loin.

_ Carron et Peter montent la garde aux alentours, m’expliqua Liam. Un moldu nous a vus et Patrick a dû lui effacer la mémoire… inutile qu’il donne l’alerte. Nous pourrions semer ou tromper la police allemande assez facilement, mais nous supposons que les sbires de Grindelwald sont à l’affût de ce genre d’information.

J’acquiesçai, quelque part étonnée que la nouvelle se soit frayé un chemin dans mon cerveau brumeux.

_ Cet endroit est trop fréquenté pour que nous y restions longtemps, poursuivit l’homme d’une voix de baryton qui ne m’incitait pas au réveil, mais nous avons tous besoin de repos. Nous lèverons le camp demain à la première heure et toi tu rentreras en Irlande.

Comme il avait fini de parler, je hochai à nouveau la tête pour lui signifier que j’avais entendu, même si le sens des mots ne se révélait que bien plus lentement.

Je restai un certain temps à contempler une colonne de fourmis, l’esprit vide, incapable de me concentrer trois secondes pour associer deux pensées… Et la chaleur ne m’aidait pas, songeai-je avant de fixer d’un œil envieux l’eau miroitante du lac.

_ Où vas-tu ? me demanda Liam comme je me levais.

_ Au lac, je meurs de chaud, répondis-je d’une voix tenant plus du croassement que d’un timbre humain.

_ Désillusionne-toi alors. Un groupe de la jeunesse hitlérienne se baigne de l’autre coté du lac. C’est à un de leurs accompagnateurs que Patrick a dû effacer la mémoire, toute à l’heure. Tiens, au fait, ta baguette.

Un éclair de joie à la vue de mon instrument déchira le brouillard dans lequel je pataugeais et cette fois, je compris, sans temps de retard, ce que me racontait Liam :

_ Merci de me l’avoir prêtée. Je n’ai malheureusement rien pu en tirer, elle n’est absolument pas faite pour moi. Elle a totalement bridé mes pouvoirs. Pas étonnant que tu n’aies pas besoin de ta baguette pour jeter un sortilège, quand on voit comment elle muselle la magie… Tu dois avoir de sacrées ressources pour parvenir à l’utiliser sans effort. En tous cas, merci de me l’avoir cédée à un tel moment.

Piètre don en vérité qu’une baguette conçue pour brider la magie… Liam aurait tout aussi bien pu courir au devant d’adversaires, confiant en son arme, et se faire tuer par mon manque d’anticipation…

_ Allons Jasdrian, ne te reproche rien, parce que moi, je ne te reproche rien, au contraire. C’est très généreux de confier sa baguette à un inconnu avant un combat. Et tout le monde va bien, ajouta-t-il sur un ton d’évidence, presque chantant. Tu ne peux pas tout prévoir.

_ Mouais, murmurai-je, peu convaincue, en me jurant que je ne prêterais plus ma baguette de sitôt.

_ Va donc piquer une tête, ça te rafraîchira les idées ; tu es grincheuse au réveil.

Sans relever, je me jetai le charme de Désillusion, et me dirigeai vers le lac. La chaleur dans l’ombre des bois n’était rien en comparaison de la fournaise de la petite plage de gravier. Le soleil brûlant donnait à ma peau blanche un éclat irréel, tandis que sous ma chevelure sombre, ma tête chauffait désagréablement. Je pressai le pas, regrettant la tiédeur de l’été irlandais.

L’eau était claire et fraîche, accueillante. J’y trempai les pieds, et m’aspergeai généreusement les bras et le visage, avant de céder totalement à son appel. Puisque j’étais invisible à tous, j’ôtai ma longue robe de sorcière, et m’avançai dans l’onde pure, la baguette dans une main et le vêtement dans l’autre. Veillant à ne pas provoquer trop de remous, pour ne pas attirer l’attention des enfants jouant et criant de l’autre coté du lac, je nettoyai mes affaires et me frottai énergiquement pour enlever la crasse du voyage. Sans doute espérais-je aussi laver un peu de ma conscience… peine perdue dans ce cas là.

Je rentrai à notre camp sommaire, revigorée et séchée d’un coup de baguette. J’avais aussi retrouvé ma tenue de collégienne, en levant le sortilège de métamorphose que Carron avait jeté le matin même. Il me semblait que plusieurs jours s’étaient écoulés depuis…

Les trois anciens prisonniers dormirent jusqu’au soir d’un profond sommeil, et replongèrent sitôt leur copieux diner avalé. Mangeant moi-même d’un bon appétit, je les observais du coin de l’œil, horrifiée de leur maigreur et par leur visage émacié ; je n’osais imaginer ce qu’ils avaient dû endurer pour être dans un tel état d’épuisement.

M’étant vu refuser un tour de garde pour la nuit, sous prétexte que j’avais besoin de me reposer afin de ne pas tomber du Sombral le lendemain, pendant ma traversée de la mer du Nord, je sombrai à mon tour dans un sommeil agité. J’étais cependant déjà réveillée lorsque Peter me secoua doucement l’épaule pour me signifier qu’il était l’heure de partir.

Il faisait encore nuit, mais le ciel ne tarderait pas à s’éclaircir. Je ne distinguais pas les visages, mais reconnaissais les personnes à leur voix. A quelques mètres, Carron parlait avec les deux autres prisonniers dans une langue étrangère, Peter s’occupait de nourrir Evasion, Liam me préparait des provisions pour la journée, et Patrick avait passé son bras sur mes épaules. Silencieux, il profitait comme moi de nos derniers instants ensemble.

Et puis Peter s’approcha avec le Sombral harnaché de l’épaisse couverture recouvrant son dos osseux. Tous les regards se tournèrent vers moi, c’était l’heure des adieux.

_ Tu nous as ramenés loin au nord de l’Allemagne, dit Carron d’une voix basse pour ne pas troubler la nuit, près de Hambourg. La mer n’est qu’à une centaine de kilomètres, mais il vaudrait mieux que tu l’atteignes avant qu’il ne fasse jour.

J’acquiesçai avant qu’il ne continue, se tournant à demi vers les codétenus de mon parrain.

_ Sacha et Alexander s’excusent pour leur comportement, ils te prenaient pour quelqu’un d’autre, du côté de Grindelwald, tu te doutes bien… En tout cas, ils te remercient d’avoir été là.

J’échangeai un sourire avec les deux hommes, avant que Liam ne se présente devant moi. Il me serra dans ses bras, presqu’aussi fort que lors de notre rencontre, la veille.

_ Rentre bien, jeune fille, et merci du coup de main, murmura-t-il avec un clin d’œil.

Venait à présent Peter qui, plus réservé, me tendait simplement la main. Comme je la prenais, il se pencha vers moi et me dit si bas, que même Patrick tout près ne dut entendre…. :

_ Moi aussi j’ai tué un homme. Il torturait une famille, et je l’ai abattu. Tu n’oublieras jamais ton acte, mais crois-moi, Jasdrian, avec le temps, tu apprendras à vivre avec ce poids. Et peut-être même, en sortiras-tu meilleure.

Il se redressa et je le regardai, éberluée. Son visage grave, presque douloureux, essayait de sourire ; dans ses yeux, brillait le regret.

Je passai dans les bras de mon parrain sans trop bien savoir comment. Son parfum et la douceur de son étreinte me ramenèrent de ma torpeur.

_ Jas, je suis désolé que tu aies dû vivre tout cela, me dit-il à l’oreille. Je me sens responsable aussi, c’est pour moi que tu as fait ça. Je ne minimise nullement ton acte et je comprends ton désarroi, mais s’il te plait, ne te torture pas trop avec ceci. Courage, ma chère Jasdrian, continua-t-il comme j’étouffais un sanglot dans son épaule, ce que tu as fait ne change rien à ce que tu es, et tu es quelqu’un de bien. Tu as traversé mer et terre pour venir me libérer, c’était déraisonnablement courageux et généreux. Tu es quelqu’un de magnifique, Jasdrian, crois-le et ne l’oublie pas.

Il essuya mes larmes et Liam me porta sans effort jusqu’au dos d’Evasion.

_ Embrasse bien ta mère et tes grands-parents pour moi, ajouta Patrick tout sourire.

J’essayai à mon tour de sourire, mais ne parvins sans doute qu’à grimacer. Enfin, avant que le courage ne me manque, je demandais à Evasion de s’envoler pour Poudlard. Le plus dur fut sans doute de ne pas regarder ceux que je laissais.

Le retour me sembla plus rapide que l'aller. Il est vrai que le chemin était plus court, puisque je partais d'un point plus au nord que le Nurmengard, mais je crois surtout que je n'étais nullement pressée de rentrer. Je redoutais les questions que l'on me poserait inévitablement. Qu'allais-je répondre ?

Le meurtre (oui il fallait bien appeler les choses par leur nom) pesait déjà trop sur ma conscience, pour lui ajouter le poids du secret. D'un autre coté, j'étais terrorisée par la réaction qu'auraient mes proches en apprenant l'acte atroce que j'avais commis. J'avais déjà le sentiment de m'être perdue, alors que resterait-il de moi, s'ils se détournaient ?

Mon propre sort n'aurait pas dû m'inquiéter, je ne méritais nulle attention après ce que j'avais fait. Le mieux que je pouvais faire était sans doute d'assumer ma faute, de dire la vérité et attendre le jugement des hommes ; expier apaiserait peut-être mon âme.

Mon cœur se serra pourtant quelque peu à l'idée d'être enfermée à Azkaban ; je n'étais pas si courageuse que ce que Patrick voulait bien le croire... Et je ris intérieurement : de quelle espèce étais-je pour me précipiter au Nurmengard sans sourciller et craindre la prison britannique ?

Le château monumental apparut en fin de journée. L'air était lourd sous les nuages menaçants, l'orage ne tarderait pas à éclater. Evasion se posa dans la clairière où se tenaient ses compagnons. Je vidai le sac des provisions, auxquelles je n'avais quasiment pas touché, devant lui et caressai ses naseaux duveteux, tout en observant ses congénères. Si noirs, si squelettiques, l'apparence funeste des Sombrals m'était à présent totalement invisible, je ne voyais plus que leur puissance insoupçonnée, leur peau veloutée et leur extraordinaire intelligence.

Laissant le sac près d'un arbre, je pris le chemin du parc, repéré quelques minutes plus tôt depuis le ciel. Une fois en terrain connu, je laissai mes pas me guider vers le bureau directorial, indifférente aux lieux inhabituellement vides et silencieux. J'étais si absorbée par mes pensées restées en Allemagne, que je ne compris pas immédiatement ce qui m'arriva. Je me revoyais sur Evasion survolant la mer, puis je découvrais le Nurmengard au petit matin, je faisais la connaissance de Peter, Liam et Carron, je filais vers Patrick, je tuais l'homme qui le tenait en otage...

_ NON !!!

Avec horreur, je vis Jedusor étalé au milieu du couloir, et compris immédiatement qu'il avait dû user de Légillimancie sur moi jusqu'à ce que je le repousse violemment. Je compris aussi qu'il savait.

Ainsi Tom Jedusor était le premier à apprendre. Lire dans mes souvenirs lui avait même permis d'en savoir autant que les témoins directs, et peut-être plus encore. Avait-il perçu la folie meurtrière qui m'avait habitée ?

L’angoisse et le soulagement se disputaient mes pensées. « Pourquoi lui ? » m'exaspérais-je, alors qu'une partie de moi respirait : Jedusor ne laisserait jamais passer une telle occasion de me nuire, j'étais à présent obligée de tout avouer. Peut-être même pourrait-il m'épargner d'avoir à parler en me devançant ?

_ Jasdrian ! Enfin, ma petite ! Tu n'as rien, Merlin soit loué !

Déboulant du bureau du Directeur, Grand-Mère Fodla se précipita vers moi et me serra contre elle. Abasourdie, je mis quelque temps pour émerger de son épaule maternelle. Grand-père Eolas était là aussi, il aidait Jedusor à se relever.

_ Et bien, jeune homme, que faites-vous par terre ? lui demanda-t-il, en époussetant sa veste de gestes énergiques.

_ Nous nous sommes cognés, je crois bien… Je venais prévenir M Dippet que Jasdrian était rentrée.

Je fronçais les sourcils d’étonnement, mais je n’eus guère le temps de m’interroger sur la cause de son mensonge car le directeur sortit lui aussi du bureau.

_ Ah Miss, vous voilà, enfin. Vous nous avez fait une belle frayeur à disparaître ainsi sur le chemin de Pré-Au-Lard.

La mine fatiguée, M Dippet avait le même air soulagé que mes grands-parents ; il semblait s’être réellement inquiété pour moi.

_ Je… je m’excuse de vous avoir causé du tracas, professeur, et à vous aussi, murmurai-je d’une voix à peine audible.

_ Chut, on te pardonne, me dit doucement ma grand-mère. Tu as agi, en écoutant ton cœur, nous ne pouvons te le reprocher.

_ L’essentiel est que tu sois revenue saine et sauve, ajouta Eolas. C’est tout ce qui compte.

Sauve, oui, saine ? J'avais une folle envie de me confier, mais pas à eux, pas encore. Étrangement, je voulais parler à mon professeur de métamorphose, mon tuteur en Ancienne Magie.

_ Le professeur Dumbledore est-il là ? demandai-je au directeur.

_ Non, il est déjà parti en vacance. Puis-je lui transmettre un message ?

_ Non, répondis-je sans doute avec trop de force.

Je m'empourprai sous le regard étonné et interrogatif du directeur et de mes grands-parents, il me semblait y lire un soupçon, et je m’enfonçai dans ma culpabilité. Devant mes yeux brillants, ma grand-mère prit l’initiative.

_ Tu as l’air exténuée, ma chérie, nous allons rentrer à la maison, rapidement.

Un regard appuyé vers le directeur suffit à amorcer le mouvement vers le bureau. Je me laissai guider, écoutant d’une oreille distraite les remerciements de mon grand-père au professeur Dippet.

_ Patrick nous a fait parvenir un message depuis Hambourg, pour nous dire que tu étais en route, m’expliqua doucement grand-mère Fodla. Prends ce Portoloin, il va nous ramener chez nous, et de là, nous transplanerons jusque chez ta mère.

Elle me tendait un encrier, et je ne me demandais guère comment elle avait pu obtenir un Portoloin international. Pressée de m’éloigner du regard interrogateur du directeur de l’Ecole, je m’en saisis. Le bureau commença à tourner et je croisai le regard de Jedusor sur le pas de la porte. Il m'observait froidement de ses yeux de jais, sans juger ni accuser, ses lèvres imperceptiblement étirées en un appel muet, et quelque chose en moi y répondit. Je voulus lâcher l’encrier, mais la main de mon grand-père posée sur la mienne m’en empêcha. La salle disparut dans un tourbillon de couleurs, où les prunelles noires de Jedusor finirent par se perdre elles aussi.


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chapitre 22
  
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