Les cahiers de la morevna du Faucon
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Les cahiers de la morevna du Faucon
Bon, en parallèle de mes fanfics, j'écris des histoires originales.
En avant première et en attendant d'avoir un blog , voici la première nouvelles d'un ensemble de nouvelles regroupées sous l'appellation "les cahiers de la morevna du Faucon", qui, comme son nom l'indique, met en scène une morevna du Faucon.
Disclaimer : Ca m'appartiennnnnnnnnnnnnnnnnt (désolée, mais ça fait du bien de le dire).
Bon, par contre je cite StarWars quand même.
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200W
Quelque part dans l’Europe de l’Est, début du XXIIIème siècle
Le décor était sinistre.
La lune pleine jetait son éclat froid sur le cimetière, étirant des ombres inquiétantes autour des tombes colonisées par les mousses et les lichens. Une armée menaçante de hauts peupliers, repeints en argent par les cristaux mortels du givre, encerclait le domaine du marbre funéraire. Au centre, entre un mausolée aux pierres rongées par le temps et une tombe dont la croix avait perdu un de ses bras de béton, un aulne, dévêtu par l’hiver qui approchait à grand pas, étendait ses branchages griffus vers le ciel clair. Car hélas une brume épaisse manquait cruellement pour parfaire ce cimetière. Ce petit bout de terre qui s’étendait en lisière d’un bois sombre de hêtres, non loin d’un village abandonné, avait pourtant toutes les qualités pour passer avec succès une audition. Il aurait pu alors servir de lieu de tournage à un film fantastique tirant sur l’horreur, comme les Civilisations de l’Eclat l’affectionnaient tant, deux siècles plus tôt. Il possédait même son mort-vivant et son héros.
Le premier se faufilait avec une souplesse dangereuse entre les tombes, les caveaux et les fougères, guettant d’un œil connaisseur sa proie qui fleurait bon le sang de qualité. Comme tout méchant d’une histoire où la magie se mêle au réel, il était immortel. Dans une certaine mesure du moins. Pourtant, caché derrière une superbe tombe décorée d’une croix forgée avec beaucoup d’attention, le monstre ne se doutait pas que du chasseur ou de la proie, il tenait plus le rôle du second plutôt que du premier. Alors que ses longues mains d’albâtre, semblables à d’immenses araignées crochues s’égaraient sur une épitaphe gravée dans le marbre, son regard injecté de sang se délectait par anticipation du délicat arôme que dégageait le héros, à quelques mètres de lui. Très grand et très maigre, le teint blafard, le crâne luisant comme un galet poli par les tumultes d’un torrent de montagne, ainsi que des canines plus longues que la normale, il possédait une physionomie qui ne laissait aucun doute sur sa taxinomie. Il appartenait au règne des morts-vivants, embranchement des vertébrés, classe des humanoïdes, ordres des maudits, famille des vampires, genre des nosferatu, espèce : vampyrus carpatis communis. Voilà pour le mort-vivant.
Le héros quant à lui, fixait les étoiles d’un air distrait, tout en fumant une cigarette artisanale. Il portait un tricorne de cuir assez âgé, mais entretenu avec soin ainsi qu’un de ces longs manteaux qu’affectionnaient souvent les héros. Cet attribut indispensable leur permettait de dissimuler leurs armes, leur visage grâce au col montant mais aussi et surtout, parce qu’il leur conférait plus de prestance et de mystère. Les héros aimaient beaucoup le mystère : ils entretenaient amoureusement le secret sur leurs origines, leur passé parfois sombre, leurs motivations souvent chevaleresques. Ce héros n’échappait pas à la règle : ses lèvres se pinçaient, sa bouche se serrait en rictus nerveux dès qu’on l’interrogeait sur son identité. Un élément cependant, trahissait le métier du héros : une bague d’argent à son doigt, à l’effigie d’un faucon dont une pierre noire sertie faisait office d’œil. Le héros était donc une morevna de l’Ordre du Faucon, dont la vocation était de chasser les monstres. Car le héros était une héroïne. Alors que sa main droite était accaparée par la cigarette à l’extrémité rougeoyante dans le clair de lune, la main gauche tenait un étrange objet cylindrique. Couvert de laiton et de marqueteries, il ressemblait à un sabreolaser qui se serait perdu dans un univers steampunk. D’ailleurs, on l’appelait le Lu.G, abréviation de Lucis Gladius, qui n’était autre que la traduction latine du nom de la célèbre arme des chevaliers jedis. La faute à une ingénieure en panne d’inspiration en matière de nom à donner à ses inventions. Mais trêve de description, le temps est à l’action.
Celle-ci s’annonçait prometteuse : un vampire chassant un chasseur de monstre qui chassait le vampire. Voilà qui présageait d’un combat titanesque avec force de pirouettes défiant les lois naturelles de la gravité et de la conservation de l’énergie, entraînant avec elles, une destruction matérielle conséquente et, avec un peu de chance, des effets pyrotechniques assez explosifs.
Le vampire, donc, jaillit de sa cachette comme un diable sautant de sa boîte, toutes griffes et tous crocs dehors. Il se jeta sur sa friandise en crachant pour faire peur mais aussi pour faire classe. Lorsqu’il était encore humain et enfant, un sacré bout de temps auparavant, il avait vu à la télévision que c’était ainsi que les monstres attaquaient, toujours en grognant, en criant ou crachant, prévenant ainsi leur victime de leur fin inéluctable. L’héroïne se retourna sans un bruit, souple comme un chat, pointa son Lu.G en direction du vampire et pressa le bouton poussoir. Le circuit se ferma, le courant s’établit. Les piles lithium débitèrent alors des électrons qui se précipitèrent vers le filament de tungstène, le portant presque instantanément à incandescence. Le Lu.G n’était rien d’autre qu’une simple lampe-torche un peu modifiée. La lumière frappa le vampire en plein cœur. De la fumée s’en échappa. Des relents de soufre et d’ammoniac vinrent troubler l’atmosphère pure de cette nuit de fin d’automne. Le mort-vivant tomba raide et complètement mort.
Deux semaines plus tard, château du Corbeau, Novgorod, Confédération Slave
Là où le génie voyait un ordre logique, le profane ne découvrait qu’un immense chaos. Les fiches électriques se mêlaient aux câbles colorées formant d’inextricables sacs de nœuds. Ici traînait un condensateur, là un transformateur, et là-bas encore, un artefact obscur dont la fonction était connue seulement de quelques initiés aux très complexes arts de l’orastoélectronique. Un fer à braser dans une main, un fil d’étain dans l’autre, le visage fermé par la concentration, la jeune fille fixait un petit boîtier noir sur un circuit imprimé de sa confection. Sa beauté troublante semblait incongrue, presque déplacée, dans ce temple dédié à la technologie. Grande, la taille fine mais avec ce qu’il fallait de rondeur féminine, elle se rapprochait de la perfection. Chacun des défauts de son visage s’assemblait pour former une gracieuse harmonie. Elle était une fey, sans l’ombre d’un doute. Cependant, contrairement aux légendes portant sur sa race, elle délaissait la poésie, le chant et les petits oiseaux ainsi que les princes charmants. Sa peau diaphane, blanche comme de la neige, trahissait la passion première de la jeune fille : s’enfermer dans son laboratoire. C’était donc une fey doublée d’une geek. Sur sa main droite, gracieuse en dépit de quelques reliquats de brûlures, une bague à l’effigie d’un corbeau dont l’œil était constitué d’un fragment d’ambre de la Baltique indiquait sa fonction ; elle était une morevna de l’Ordre du Corbeau, organisation consacrée au savoir, à la connaissance et à la technologie.
Absorbée par la délicate opération de déposer une goutte d’étain liquide autour de la patte du composant électronique, elle ne réagit pas lorsqu’un intrus pénétra dans le sanctuaire des circuits imprimés. Celui-ci portait un long manteau de cuir doublé d’une épaisseur de laine pour se protéger des grands froids de l’hiver slave, crotté par le voyage à l’instar des bottes en peau de dragon auxquelles collait de la neige boueuse. Dans une main, il tenait son tricorne et dans l’autre, le Lu.G. Sans attendre de réaction de la part de la fey, la morevna du Faucon posa l’arme anti-vampire sur la table. Elle patienta.
Finalement, lorsqu’elle eut finit ses brasures sur les douze pattes du composant, la fey daigna lever son regard. Ses yeux allèrent d’abord au Lu.G qu’elle avait doté, à titre expérimental, d’un concentrateur de lumière. Puis elle s’intéressa à son amie.
- Alors ? Demanda-t-elle pleine d’espoir.
- C’est nul, répondit la morevna du Faucon d’un ton brusque.
La morevna du Corbeau fronça des sourcils, mettant ainsi en valeur les taches noires qui colonisaient son front depuis plusieurs heures.
- Nul ? Je ne comprends pas... ça aurait dû marcher... dans le pire des cas il n’y avait pas d’amélioration par rapport au précédent modèle. Et le principe est pourtant simple. J’ai utilisé la même technologie de lampe halogène reproduisant une lumière proche de la lumière du jour, à ceci près que j’ai opté pour une puissance de 200 Watt au lieu de 300 Watt, pour gagner en autonomie. En contre-partie, à l’aide de lentilles orastoptiques, j’ai concentré le faisceau pour obtenir des rayons lumineux parallèles et éclairant sur une surface de 2 cm², ce qui donne une densité d’énergie par unité de surface bien supérieure à celle que l’on pouvait obtenir avec le précédant modèle qui éclairait sur un cône de 30°, mais aussi une plus longue portée. De plus...
- Arisha, coupa la morevna du Faucon, j’ai cessé d’écouter quand t’as dit « simple ».
Arisha soupira, résignée -pour quelques instants- dans son échec à introduire son amie dans le monde fascinant de la physique, embranchement de l’électronique.
- Alors, qu’est-ce qui ne va pas avec le Lu.G ?
- C’est nul. Avant, lorsque l’on chassait le vampire, il y avait du défi, du sport ! Il fallait parvenir à planter un bon vieux pieu de tremble dans le cœur. Avec les anciens Lu.G déjà, c’était moins drôle. Même si à une certaine distance, ils ne tuaient pas le vampire, ils l’aveuglaient et il suffisait d’approcher pour qu’il prenne feu. Au moins, il y avait un peu de spectacle. Maintenant, un simple bouton et c’est fini. J’aime pas le progrès. C’est nul.
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Voilou. Je devrais en poster à un rythme plus (et surtout moins) régulier, mais toujours le lundi. J'essaierais des fois de le faire sur le même thème que le chapitre à venir de ma fic, ce qui n'est pas le cas cette semaine.
En avant première et en attendant d'avoir un blog , voici la première nouvelles d'un ensemble de nouvelles regroupées sous l'appellation "les cahiers de la morevna du Faucon", qui, comme son nom l'indique, met en scène une morevna du Faucon.
Disclaimer : Ca m'appartiennnnnnnnnnnnnnnnnt (désolée, mais ça fait du bien de le dire).
Bon, par contre je cite StarWars quand même.
µµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµ
200W
Quelque part dans l’Europe de l’Est, début du XXIIIème siècle
Le décor était sinistre.
La lune pleine jetait son éclat froid sur le cimetière, étirant des ombres inquiétantes autour des tombes colonisées par les mousses et les lichens. Une armée menaçante de hauts peupliers, repeints en argent par les cristaux mortels du givre, encerclait le domaine du marbre funéraire. Au centre, entre un mausolée aux pierres rongées par le temps et une tombe dont la croix avait perdu un de ses bras de béton, un aulne, dévêtu par l’hiver qui approchait à grand pas, étendait ses branchages griffus vers le ciel clair. Car hélas une brume épaisse manquait cruellement pour parfaire ce cimetière. Ce petit bout de terre qui s’étendait en lisière d’un bois sombre de hêtres, non loin d’un village abandonné, avait pourtant toutes les qualités pour passer avec succès une audition. Il aurait pu alors servir de lieu de tournage à un film fantastique tirant sur l’horreur, comme les Civilisations de l’Eclat l’affectionnaient tant, deux siècles plus tôt. Il possédait même son mort-vivant et son héros.
Le premier se faufilait avec une souplesse dangereuse entre les tombes, les caveaux et les fougères, guettant d’un œil connaisseur sa proie qui fleurait bon le sang de qualité. Comme tout méchant d’une histoire où la magie se mêle au réel, il était immortel. Dans une certaine mesure du moins. Pourtant, caché derrière une superbe tombe décorée d’une croix forgée avec beaucoup d’attention, le monstre ne se doutait pas que du chasseur ou de la proie, il tenait plus le rôle du second plutôt que du premier. Alors que ses longues mains d’albâtre, semblables à d’immenses araignées crochues s’égaraient sur une épitaphe gravée dans le marbre, son regard injecté de sang se délectait par anticipation du délicat arôme que dégageait le héros, à quelques mètres de lui. Très grand et très maigre, le teint blafard, le crâne luisant comme un galet poli par les tumultes d’un torrent de montagne, ainsi que des canines plus longues que la normale, il possédait une physionomie qui ne laissait aucun doute sur sa taxinomie. Il appartenait au règne des morts-vivants, embranchement des vertébrés, classe des humanoïdes, ordres des maudits, famille des vampires, genre des nosferatu, espèce : vampyrus carpatis communis. Voilà pour le mort-vivant.
Le héros quant à lui, fixait les étoiles d’un air distrait, tout en fumant une cigarette artisanale. Il portait un tricorne de cuir assez âgé, mais entretenu avec soin ainsi qu’un de ces longs manteaux qu’affectionnaient souvent les héros. Cet attribut indispensable leur permettait de dissimuler leurs armes, leur visage grâce au col montant mais aussi et surtout, parce qu’il leur conférait plus de prestance et de mystère. Les héros aimaient beaucoup le mystère : ils entretenaient amoureusement le secret sur leurs origines, leur passé parfois sombre, leurs motivations souvent chevaleresques. Ce héros n’échappait pas à la règle : ses lèvres se pinçaient, sa bouche se serrait en rictus nerveux dès qu’on l’interrogeait sur son identité. Un élément cependant, trahissait le métier du héros : une bague d’argent à son doigt, à l’effigie d’un faucon dont une pierre noire sertie faisait office d’œil. Le héros était donc une morevna de l’Ordre du Faucon, dont la vocation était de chasser les monstres. Car le héros était une héroïne. Alors que sa main droite était accaparée par la cigarette à l’extrémité rougeoyante dans le clair de lune, la main gauche tenait un étrange objet cylindrique. Couvert de laiton et de marqueteries, il ressemblait à un sabreolaser qui se serait perdu dans un univers steampunk. D’ailleurs, on l’appelait le Lu.G, abréviation de Lucis Gladius, qui n’était autre que la traduction latine du nom de la célèbre arme des chevaliers jedis. La faute à une ingénieure en panne d’inspiration en matière de nom à donner à ses inventions. Mais trêve de description, le temps est à l’action.
Celle-ci s’annonçait prometteuse : un vampire chassant un chasseur de monstre qui chassait le vampire. Voilà qui présageait d’un combat titanesque avec force de pirouettes défiant les lois naturelles de la gravité et de la conservation de l’énergie, entraînant avec elles, une destruction matérielle conséquente et, avec un peu de chance, des effets pyrotechniques assez explosifs.
Le vampire, donc, jaillit de sa cachette comme un diable sautant de sa boîte, toutes griffes et tous crocs dehors. Il se jeta sur sa friandise en crachant pour faire peur mais aussi pour faire classe. Lorsqu’il était encore humain et enfant, un sacré bout de temps auparavant, il avait vu à la télévision que c’était ainsi que les monstres attaquaient, toujours en grognant, en criant ou crachant, prévenant ainsi leur victime de leur fin inéluctable. L’héroïne se retourna sans un bruit, souple comme un chat, pointa son Lu.G en direction du vampire et pressa le bouton poussoir. Le circuit se ferma, le courant s’établit. Les piles lithium débitèrent alors des électrons qui se précipitèrent vers le filament de tungstène, le portant presque instantanément à incandescence. Le Lu.G n’était rien d’autre qu’une simple lampe-torche un peu modifiée. La lumière frappa le vampire en plein cœur. De la fumée s’en échappa. Des relents de soufre et d’ammoniac vinrent troubler l’atmosphère pure de cette nuit de fin d’automne. Le mort-vivant tomba raide et complètement mort.
Deux semaines plus tard, château du Corbeau, Novgorod, Confédération Slave
Là où le génie voyait un ordre logique, le profane ne découvrait qu’un immense chaos. Les fiches électriques se mêlaient aux câbles colorées formant d’inextricables sacs de nœuds. Ici traînait un condensateur, là un transformateur, et là-bas encore, un artefact obscur dont la fonction était connue seulement de quelques initiés aux très complexes arts de l’orastoélectronique. Un fer à braser dans une main, un fil d’étain dans l’autre, le visage fermé par la concentration, la jeune fille fixait un petit boîtier noir sur un circuit imprimé de sa confection. Sa beauté troublante semblait incongrue, presque déplacée, dans ce temple dédié à la technologie. Grande, la taille fine mais avec ce qu’il fallait de rondeur féminine, elle se rapprochait de la perfection. Chacun des défauts de son visage s’assemblait pour former une gracieuse harmonie. Elle était une fey, sans l’ombre d’un doute. Cependant, contrairement aux légendes portant sur sa race, elle délaissait la poésie, le chant et les petits oiseaux ainsi que les princes charmants. Sa peau diaphane, blanche comme de la neige, trahissait la passion première de la jeune fille : s’enfermer dans son laboratoire. C’était donc une fey doublée d’une geek. Sur sa main droite, gracieuse en dépit de quelques reliquats de brûlures, une bague à l’effigie d’un corbeau dont l’œil était constitué d’un fragment d’ambre de la Baltique indiquait sa fonction ; elle était une morevna de l’Ordre du Corbeau, organisation consacrée au savoir, à la connaissance et à la technologie.
Absorbée par la délicate opération de déposer une goutte d’étain liquide autour de la patte du composant électronique, elle ne réagit pas lorsqu’un intrus pénétra dans le sanctuaire des circuits imprimés. Celui-ci portait un long manteau de cuir doublé d’une épaisseur de laine pour se protéger des grands froids de l’hiver slave, crotté par le voyage à l’instar des bottes en peau de dragon auxquelles collait de la neige boueuse. Dans une main, il tenait son tricorne et dans l’autre, le Lu.G. Sans attendre de réaction de la part de la fey, la morevna du Faucon posa l’arme anti-vampire sur la table. Elle patienta.
Finalement, lorsqu’elle eut finit ses brasures sur les douze pattes du composant, la fey daigna lever son regard. Ses yeux allèrent d’abord au Lu.G qu’elle avait doté, à titre expérimental, d’un concentrateur de lumière. Puis elle s’intéressa à son amie.
- Alors ? Demanda-t-elle pleine d’espoir.
- C’est nul, répondit la morevna du Faucon d’un ton brusque.
La morevna du Corbeau fronça des sourcils, mettant ainsi en valeur les taches noires qui colonisaient son front depuis plusieurs heures.
- Nul ? Je ne comprends pas... ça aurait dû marcher... dans le pire des cas il n’y avait pas d’amélioration par rapport au précédent modèle. Et le principe est pourtant simple. J’ai utilisé la même technologie de lampe halogène reproduisant une lumière proche de la lumière du jour, à ceci près que j’ai opté pour une puissance de 200 Watt au lieu de 300 Watt, pour gagner en autonomie. En contre-partie, à l’aide de lentilles orastoptiques, j’ai concentré le faisceau pour obtenir des rayons lumineux parallèles et éclairant sur une surface de 2 cm², ce qui donne une densité d’énergie par unité de surface bien supérieure à celle que l’on pouvait obtenir avec le précédant modèle qui éclairait sur un cône de 30°, mais aussi une plus longue portée. De plus...
- Arisha, coupa la morevna du Faucon, j’ai cessé d’écouter quand t’as dit « simple ».
Arisha soupira, résignée -pour quelques instants- dans son échec à introduire son amie dans le monde fascinant de la physique, embranchement de l’électronique.
- Alors, qu’est-ce qui ne va pas avec le Lu.G ?
- C’est nul. Avant, lorsque l’on chassait le vampire, il y avait du défi, du sport ! Il fallait parvenir à planter un bon vieux pieu de tremble dans le cœur. Avec les anciens Lu.G déjà, c’était moins drôle. Même si à une certaine distance, ils ne tuaient pas le vampire, ils l’aveuglaient et il suffisait d’approcher pour qu’il prenne feu. Au moins, il y avait un peu de spectacle. Maintenant, un simple bouton et c’est fini. J’aime pas le progrès. C’est nul.
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Voilou. Je devrais en poster à un rythme plus (et surtout moins) régulier, mais toujours le lundi. J'essaierais des fois de le faire sur le même thème que le chapitre à venir de ma fic, ce qui n'est pas le cas cette semaine.
Elaia Gurialde- thé blanc
- Messages : 65
Date d'inscription : 17/09/2011
Age : 36
Localisation : Noisy-les-Amandes
Re: Les cahiers de la morevna du Faucon
Ah ! j'adore la chute : "j'aime pas le progrès, c'est nul" (Cabrel et son "c'était mieux avant" ne sont pas loin)
et aussi le "vampyrus carpatis communis". Le latin c'est pas trop mon truc mais ça je comprends et ma fois j'aime bien cette dénommination biologique.
Par contre t'as pas eu des problèmes avec la ligue des Mary Sue ? Ton héroïne fume ?
Sauf pour le combat vite fini (d'un autre coté c'était si bien annoncé qu'on se doutait un peu d'une entourloupe (à la Indie))
Sinon toute contente de voir un collimateur dans une histoire
Par contre tu dis que tu publieras selon les thèmes avec la fic.... ça me laisse réveuse...
et aussi le "vampyrus carpatis communis". Le latin c'est pas trop mon truc mais ça je comprends et ma fois j'aime bien cette dénommination biologique.
Par contre t'as pas eu des problèmes avec la ligue des Mary Sue ? Ton héroïne fume ?
j'ai commencé à tiquer là, en me disant : tiens, on sent les études de physique, là... ben j'ai pas été déçue après....Voilà qui présageait d’un combat titanesque avec force de pirouettes défiant les lois naturelles de la gravité et de la conservation de l’énergie
Sauf pour le combat vite fini (d'un autre coté c'était si bien annoncé qu'on se doutait un peu d'une entourloupe (à la Indie))
maiheu ça veut dire quoi ça ? que toutes les jolies filles sont en chimie ? (bon en même temps vu leur nombre...)Sa beauté troublante semblait incongrue, presque déplacée, dans ce temple dédié à la technologie.
ah non, ce qui suit c'est de l'optique :le monde fascinant de la physique, embranchement de l’électronique.
ben Elaia, je croyais que t'aimais pas l'optique ?En contre-partie, à l’aide de lentilles orastoptiques, j’ai concentré le faisceau pour obtenir des rayons lumineux parallèles et éclairant sur une surface de 2 cm², ce qui donne une densité d’énergie par unité de surface bien supérieure
Sinon toute contente de voir un collimateur dans une histoire
Par contre tu dis que tu publieras selon les thèmes avec la fic.... ça me laisse réveuse...
Dernière édition par Syrinx le Mar 11 Oct - 12:46, édité 1 fois (Raison : manquait un "m" à communis)
Syrinx- thé noir
- Messages : 2941
Date d'inscription : 14/01/2008
Age : 41
Localisation : chez les gentils
Re: Les cahiers de la morevna du Faucon
Syrinx a écrit:Ah ! j'adore la chute : "j'aime pas le progrès, c'est nul" (Cabrel et son "c'était mieux avant" ne sont pas loin)
^^ ben oui, des fois, le progrès, c'est pas toujours amusant (exemple des e-book, sérieux, il est le plaisir ? Il n'y a plus cet insect qu'on a écrasé un jour où on lisait dehors, ni cette tâche de thé, ni cette page cornée ... un livre, ça doit vivre, avoir une odeur, un touché que ne pourra jamais donner les e-book)
Merci wikipedia de m'avoir aider à trouver le nomet aussi le "vampyrus carpatis communis". Le latin c'est pas trop mon truc mais ça je comprends et ma fois j'aime bien cette dénommination biologique.
Euh... pourquoi ? J'avoue que je ne m'étais pas posé la question.Par contre t'as pas eu des problèmes avec la ligue des Mary Sue ? Ton héroïne fume ?
Mais c'est pour faire ressentir la frustration de la morevna face au progrès. Faut imaginer, c'est triste quand même. Avec une simple lampe on peut zigouiller les vampires. On est bien loin de Dracula ou de Buffy, snif.Sauf pour le combat vite fini (d'un autre coté c'était si bien annoncé qu'on se doutait un peu d'une entourloupe (à la Indie))
C'est pas gentil d'écrire ça... surtout que j'ai lu le message alors que j'étais en cours... (*ne pas rire, ne pas rire*//*mais oui, monsieurs, je vous assure, les poteries peuvent être hilarantes*)maiheu ça veut dire quoi ça ? que toutes les jolies filles sont en chimie ? (bon en même temps vu leur nombre...)
Et puis en vrai, elles sont en bio
En vrai, j'ignore ce que j’exècre le plus, l'optique ou l'électronique (autant dire que optoélectronique rime avec horrifique). Mais il est vrai que ma terreur suprême demeure le dessin industriel.ben Elaia, je croyais que t'aimais pas l'optique ?
Bon, sinon, j'avoue que mes stages m'ont un peu inspirée la dessus...
Un collimateur... c'était donc ça le terme technique... (se le note rapidement dans un coin)Sinon toute contente de voir un collimateur dans une histoire
hé hé... surtout que ça y est, j'ai trouvé mon idée pour la semaine prochaine (y plus qu'à trouver le temps pour l'écrire)Par contre tu dis que tu publieras selon les thèmes avec la fic.... ça me laisse réveuse...
Elaia Gurialde- thé blanc
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Age : 36
Localisation : Noisy-les-Amandes
Re: Les cahiers de la morevna du Faucon
Bon voilà un très court texte.
Il est en rapport avec le chapitre à venir demain.
La question
Bien souvent, cette question revenait. Pourquoi appréciait-elle autant les lieux de la Mort ?
Dès que vous intéressiez à elle, vous ne pouviez qu’être stupéfait par cet attrait morbide qui se manifestait chez elle avec une intensité terrifiante. Mais comment ne pas être au moins interpelé par les longues heures qu’elle se plaisait à passer dans les cimetières, solitaire parmi les pierres et les marbres ?
Quand elle ne se prélassait pas dans l’herbe fraiche qui grouillait entre les tombes, la morevna du Faucon s’en allait hanter d’antiques châteaux à la recherche peut-être, d’un quelconque ectoplasme qui s’y serait attardé. Parfois vous pouviez la surprendre au détour d’une crypte fourmillant de fantômes, avec ce petit sourire fichait sur ses lèvres encore enfantines, ce petit sourire qu’elle refusait obstinément aux vivants. Plus rarement, elle s’aventurait dans les ruines en bêton armé des constructions datant des Civilisations de l’Eclat, bien peu inquiète à l’idée d’affronter les nuées de spectres qui infestaient ces lieux maudits.
Et lorsque vous lui posiez naïvement cette question, elle vous fixait d’un air moqueur, consciente que son regard de ce bleu si profond comme seuls les slaves pouvaient en posséder, provoquerait immanquablement un malaise en vous. Y avait-il de la condescendance si ce n’est du mépris dans le petit sourire en coin qu’elle arborait ? Certainement. Vous n’étiez à ses yeux qu’un simple petit être, si fragile et si éphémère incapable d’entendre la magie du monde merveilleux auquel elle seule avait accès.
Elle vous répondait alors, si elle daignait vous répondre, d’une voix monocorde :
- Je n’aime pas les vivants. On ne peut s’y fier. Ils ne savent que mentir.
Il est en rapport avec le chapitre à venir demain.
La question
Bien souvent, cette question revenait. Pourquoi appréciait-elle autant les lieux de la Mort ?
Dès que vous intéressiez à elle, vous ne pouviez qu’être stupéfait par cet attrait morbide qui se manifestait chez elle avec une intensité terrifiante. Mais comment ne pas être au moins interpelé par les longues heures qu’elle se plaisait à passer dans les cimetières, solitaire parmi les pierres et les marbres ?
Quand elle ne se prélassait pas dans l’herbe fraiche qui grouillait entre les tombes, la morevna du Faucon s’en allait hanter d’antiques châteaux à la recherche peut-être, d’un quelconque ectoplasme qui s’y serait attardé. Parfois vous pouviez la surprendre au détour d’une crypte fourmillant de fantômes, avec ce petit sourire fichait sur ses lèvres encore enfantines, ce petit sourire qu’elle refusait obstinément aux vivants. Plus rarement, elle s’aventurait dans les ruines en bêton armé des constructions datant des Civilisations de l’Eclat, bien peu inquiète à l’idée d’affronter les nuées de spectres qui infestaient ces lieux maudits.
Et lorsque vous lui posiez naïvement cette question, elle vous fixait d’un air moqueur, consciente que son regard de ce bleu si profond comme seuls les slaves pouvaient en posséder, provoquerait immanquablement un malaise en vous. Y avait-il de la condescendance si ce n’est du mépris dans le petit sourire en coin qu’elle arborait ? Certainement. Vous n’étiez à ses yeux qu’un simple petit être, si fragile et si éphémère incapable d’entendre la magie du monde merveilleux auquel elle seule avait accès.
Elle vous répondait alors, si elle daignait vous répondre, d’une voix monocorde :
- Je n’aime pas les vivants. On ne peut s’y fier. Ils ne savent que mentir.
Elaia Gurialde- thé blanc
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Mer 27 Sep - 11:03 par Apsara
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