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Des Animaux de Toile
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Des Animaux de Toile
Lors du swap, je ne faisais pas encore bien le “distinguo” entre “ Animaux-Jupons ” ( généralement des chevaux
et “ Animaux-de-Toile “.
En fait, si les premiers sont relativement répandus de par le monde et pas uniquement utilisés lors de réjouissances, seuls les seconds offrent une vraie singularité .
Voyons quels sont leurs points communs.
Unité de lieu.
Ils sont typiques de la Plaine du Languedoc, limitée au nord par les “ derniers contreforts des Cévennes “ ( bonjour le cliché ^^ ) au sud par la Méditerranée, à l’est par Montpellier et à l’ouest par Béziers
Unité d’ aspect.
Ils sont traditionnellement constituées d’une armature en demi-cercles traditionnellement de bois, “ détournés “ de leur destination à devenir des foudres ( tonneaux de très grande capacité ) aujourd’hui remplacés par de l’aluminium dont la légèreté permet des mouvements plus variés à l’animal.
La structure est recouverte de toile qui dissimule les porteurs.
L’un d’entre eux manoeuvre la tête, placée au bout d’un long bâton entoilé également, afin de figurer le cou.
Cette tête a toujours une mâchoire inférieure mobile, conçue pour claquer à grand bruit.
Ici s'arrêtent leurs points communs.
De leur origine.
Si chacun a sa légende relatant son origine, les plus anciens textes les mentionnant avec certitude ne remontent guère avant le XVII° siècle mais ce qu’on en dit alors montre à l’évidence qu’on ne vient pas de les inventer !
Cependant, les thèmes de ces origines sont très variés.
Aucune ( autant que je puisse en juger ) ne semble fondée sur un événement avéré.
Quelques exemples.
* Du religieux pour Le Chameau,Lou Camel, de Béziers , qui a la palme de l'ancienneté puisqu’il aurait accompagné Saint Aphrodise depuis l’Egypte après la crucifiction ! Le saint est effectivement, le patron de la ville, mais l’Eglise ne sait rien de sa vie...
* Du mythologique pour Le Boeuf de Mèze, Lo Buou qui arriva au bord de l’étang de Thau quasiment à la même époque avec une famille qui s’y établit en l’an 59. Les versions divergent sur les motifs qui firent garder sa peau pour en faire un mannequin à sa mémoire soit qu’on dut le sacrifier lors d’une famine, soit qu’il mourut de vieillesse après une longue vie au service de son maître...
Une variante en fait un taureau surgi de l’étang de Thau ( thau=taureau ) pour prendre sur son dos les riveraines lors d’une crue de celui-ci….
* De l’ “ historique “ pour L' Ane l'Ase de Gignac, qui aurait, quant-à lui, opportunément réveillé les habitants par ses braiements la nuit de l’Ascension 719, leur évitant d’être trucidés par les Sarrasins .
* Le Poulain de Pézénas, Lo Polin, serait, jeunot, né du côté de 1220. La légende veut que Louis VIII, partant en croisade (contre les Albigeois ou « Cathares »), dut laisser sa jument malade à Pézenas. À son retour, quelle ne fut pas sa surprise de retrouver sa jument vivante et de voir à ses côtés un petit poulain. Il fit immortaliser l'événement en faisant construire un poulain en bois.
Je me demande d’ailleurs, si ces animaux n’existaient pas primitivement sous un aspect informel ( tel lo Picart de Saint-Jean de Foss ) pour acquérir une tête figurant une espèce ultérieurement…
De leur “vie”
Ils sont indissociables de la fête communale... mais pas toujours uniquement.
Ainsi, ils participaient souvent à la Caritat.
« Au moyen âge, dans les villes du Midi et du Languedoc en particulier, on donnait le nom de caritat aux associations ouvrières, et le jour de l’Ascension les diverses corporations de métiers célébraient une fête générale qui s’appelait festa de la caritat. ». Frédéric MISTRAL. Lou Tresor dóu Felibrige.
A cette occasion , comme le nom l’indique, la charité était faite aux nécessiteux.
Si l’on ne semble pas très sûr de l’ancienneté de la fête, elle a perduré jusqu’au milieu du XX° siècle.
Actuellement :
L' Ane de Gignac ne sort qu’à l'Ascension .
Le Boeuf de Mèze a sa fête au mois d'août mais sort aussi les 1 ° et 8 mai,
Le Chameau de Béziers célèbre la Saint Aphrodise les 28 et 29 avril.
Quant au Poulain de Pézenas, c’est un fêtard ! Saint-Blaise ( patron de la ville ) en février, Mardi Gras, Saint-Jean, fêtes de juillet, Toussaint et Noël !
Lors de leur(s) sortie(s) l' Ane et le Chameau rejouent leur légende.
Le Boeuf a un rituel bien à lui au cours duquel il avale les enfants ( les plus petits passent par sa grande bouche, les autre vont sous sa jupe ) avant d’être mis à mort ( rattachement au culte de Mithra ? ) pour renaître à la prochaine fête !
Quant au Poulain c’est avant tout un chahuteur mais il est très lié à la période carnavalesque.
Cependant, bien que leurs prestations évoquent le Carnaval, même s’ils ne sortent pas à cette période, AUCUN n’est brûlé, jamais !
Au delà de leurs différences leur principal point commun est leur rôle quasi totémique d’enracinement d’une population à son terroir. On imagine sans peine qu’un gamin porté tout petit voir “Lo Polin “ ou passé par la gueule du Boeuf se sente lié à vie à son pays, même s’il doit le quitter !
Point commun encore, leur belle vigueur car ils ont récemment fait des petits ! Beaucoup de villages se sont dotés d’un animal de toile depuis quelques dizaines d’années, accompagné d’une belle légende mise en forme à partir d’une légende pré-existante. Ainsi, Lou Coucaïrous a même sa géocache !
On dit que le signe de bien être des animaux des zoos est de se reproduire ; serait-ce le contraire pour les bêtes de toile qui sont d’autant plus vigoureuses que les temps sont troublés ?
et “ Animaux-de-Toile “.
En fait, si les premiers sont relativement répandus de par le monde et pas uniquement utilisés lors de réjouissances, seuls les seconds offrent une vraie singularité .
Voyons quels sont leurs points communs.
Unité de lieu.
Ils sont typiques de la Plaine du Languedoc, limitée au nord par les “ derniers contreforts des Cévennes “ ( bonjour le cliché ^^ ) au sud par la Méditerranée, à l’est par Montpellier et à l’ouest par Béziers
Unité d’ aspect.
Ils sont traditionnellement constituées d’une armature en demi-cercles traditionnellement de bois, “ détournés “ de leur destination à devenir des foudres ( tonneaux de très grande capacité ) aujourd’hui remplacés par de l’aluminium dont la légèreté permet des mouvements plus variés à l’animal.
La structure est recouverte de toile qui dissimule les porteurs.
L’un d’entre eux manoeuvre la tête, placée au bout d’un long bâton entoilé également, afin de figurer le cou.
Cette tête a toujours une mâchoire inférieure mobile, conçue pour claquer à grand bruit.
Ici s'arrêtent leurs points communs.
De leur origine.
Si chacun a sa légende relatant son origine, les plus anciens textes les mentionnant avec certitude ne remontent guère avant le XVII° siècle mais ce qu’on en dit alors montre à l’évidence qu’on ne vient pas de les inventer !
Cependant, les thèmes de ces origines sont très variés.
Aucune ( autant que je puisse en juger ) ne semble fondée sur un événement avéré.
Quelques exemples.
* Du religieux pour Le Chameau,Lou Camel, de Béziers , qui a la palme de l'ancienneté puisqu’il aurait accompagné Saint Aphrodise depuis l’Egypte après la crucifiction ! Le saint est effectivement, le patron de la ville, mais l’Eglise ne sait rien de sa vie...
* Du mythologique pour Le Boeuf de Mèze, Lo Buou qui arriva au bord de l’étang de Thau quasiment à la même époque avec une famille qui s’y établit en l’an 59. Les versions divergent sur les motifs qui firent garder sa peau pour en faire un mannequin à sa mémoire soit qu’on dut le sacrifier lors d’une famine, soit qu’il mourut de vieillesse après une longue vie au service de son maître...
Une variante en fait un taureau surgi de l’étang de Thau ( thau=taureau ) pour prendre sur son dos les riveraines lors d’une crue de celui-ci….
* De l’ “ historique “ pour L' Ane l'Ase de Gignac, qui aurait, quant-à lui, opportunément réveillé les habitants par ses braiements la nuit de l’Ascension 719, leur évitant d’être trucidés par les Sarrasins .
* Le Poulain de Pézénas, Lo Polin, serait, jeunot, né du côté de 1220. La légende veut que Louis VIII, partant en croisade (contre les Albigeois ou « Cathares »), dut laisser sa jument malade à Pézenas. À son retour, quelle ne fut pas sa surprise de retrouver sa jument vivante et de voir à ses côtés un petit poulain. Il fit immortaliser l'événement en faisant construire un poulain en bois.
Je me demande d’ailleurs, si ces animaux n’existaient pas primitivement sous un aspect informel ( tel lo Picart de Saint-Jean de Foss ) pour acquérir une tête figurant une espèce ultérieurement…
De leur “vie”
Ils sont indissociables de la fête communale... mais pas toujours uniquement.
Ainsi, ils participaient souvent à la Caritat.
« Au moyen âge, dans les villes du Midi et du Languedoc en particulier, on donnait le nom de caritat aux associations ouvrières, et le jour de l’Ascension les diverses corporations de métiers célébraient une fête générale qui s’appelait festa de la caritat. ». Frédéric MISTRAL. Lou Tresor dóu Felibrige.
A cette occasion , comme le nom l’indique, la charité était faite aux nécessiteux.
Si l’on ne semble pas très sûr de l’ancienneté de la fête, elle a perduré jusqu’au milieu du XX° siècle.
Actuellement :
L' Ane de Gignac ne sort qu’à l'Ascension .
Le Boeuf de Mèze a sa fête au mois d'août mais sort aussi les 1 ° et 8 mai,
Le Chameau de Béziers célèbre la Saint Aphrodise les 28 et 29 avril.
Quant au Poulain de Pézenas, c’est un fêtard ! Saint-Blaise ( patron de la ville ) en février, Mardi Gras, Saint-Jean, fêtes de juillet, Toussaint et Noël !
Lors de leur(s) sortie(s) l' Ane et le Chameau rejouent leur légende.
Le Boeuf a un rituel bien à lui au cours duquel il avale les enfants ( les plus petits passent par sa grande bouche, les autre vont sous sa jupe ) avant d’être mis à mort ( rattachement au culte de Mithra ? ) pour renaître à la prochaine fête !
Quant au Poulain c’est avant tout un chahuteur mais il est très lié à la période carnavalesque.
Cependant, bien que leurs prestations évoquent le Carnaval, même s’ils ne sortent pas à cette période, AUCUN n’est brûlé, jamais !
Au delà de leurs différences leur principal point commun est leur rôle quasi totémique d’enracinement d’une population à son terroir. On imagine sans peine qu’un gamin porté tout petit voir “Lo Polin “ ou passé par la gueule du Boeuf se sente lié à vie à son pays, même s’il doit le quitter !
Point commun encore, leur belle vigueur car ils ont récemment fait des petits ! Beaucoup de villages se sont dotés d’un animal de toile depuis quelques dizaines d’années, accompagné d’une belle légende mise en forme à partir d’une légende pré-existante. Ainsi, Lou Coucaïrous a même sa géocache !
On dit que le signe de bien être des animaux des zoos est de se reproduire ; serait-ce le contraire pour les bêtes de toile qui sont d’autant plus vigoureuses que les temps sont troublés ?
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"In tasso veritas"
" Ce serait encore plus beau si je pouvais le montrer à quelqu'un" (Samivel)
Y'a des jours "avec" et y'a des jours "sans". Les jours "sans", faut faire avec...
Apsara- Thé Aromatisé
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