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Message par Apsara Sam 22 Sep - 20:51

Contente de retrouver Jas. !
Que de doutes ! L'attrait vers le "mauvais garçon" n'est pas simple à gérer ! Il va falloir que je relise un peu en amont : ça me surprend un peu d'elle...
J'espère que tu vas pouvoir continuer à travailler à la suite satisfait

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Message par Syrinx Lun 24 Sep - 9:51

ça me surprend un peu d'elle...
Ah ? pourquoi ?

J'espère que tu vas pouvoir continuer à travailler à la suite
J'espère pouvoir commencer à travailler à la suite bientôt. En effet je voulais avoir quelques retours sur ce chapître avant d'entamer le suivant... histoire de voir si y aurait un commentaire dans le genre du tien (donc plus tu en diras, mieux je cernerai... je ne sais pas vraiment quoi d'ailleurs, mais apparemment ça ne coule pas de source pour toi, j'ai dû me louper qq part...)

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Message par Apsara Sam 29 Sep - 16:20

Je diri)ais que je la trouve beaucoup moins mûre que dans mes souvenirs dans ce chapitre : elle est très "ado" qui ne sait plus trop ce qu'elle veut, qui elle aime...Je l'en ai trouvée un brin agaçante mais ça, ça doit venir de moi !
Il te faudrait d'autres avis, bien sûr !

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Message par Syrinx Sam 29 Sep - 21:35

En même temps Jas est une ado... plutôt mûre pr son âge et responsable... n'empêche qu'elle a aussi ses moments de régression
Du coup pas étonnant que tu la trouves agaçante. C'était ma crainte mais d'un autre côté ça rappelle aussi qu'elle est jeune et vulnérable sous cet angle (oui parce qu'après elle est plutôt coriace et tout le monde a un point faible)

un autre avis sur son comportement ?

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Message par A.Nelson Sindfoul Dim 28 Juil - 13:25

J'ai profité d'une nouvelle plongée dans l'univers HP pour découvrir ta fic^^
Malgré les temps d'attente entre 2 chapitres, le style reste agréable et fluide. Ça se laisse lire sans problème et c'est bien construit.

Sur ce dernier chapitre, elle a un comportement d'ado, mais je pense que c'est normal. C'est l'amour, tout ça tout ça. Pour ma part, je ne suis pas très friand des histoires d'amour :p
Ceci dit, ça me parait étrange de voir que Voldemort puisse éprouver des sentiments à l'égard d'une sorcière. Il a déjà, à plusieurs reprises, ouvert son cœur et avoué des faiblesses alors que je pensais qu'il n'en avait pas, de cœur Surprised
C'est un des rares hommes capable d'effrayer Dumbledore qui l'a décrit comme un garçon psychologiquement fragile. D'ailleurs, je trouve dommage qu'on ne puisse pas suivre cet évolution du point de vue de Dumbledore. Il cache toute information à Jasdrian ; c'est logique, mais ça aurait permis de mieux s'intégrer dans le récit de JKR, je pense^^

Néanmoins, je sens que Tom fait plus cela par intérêt que par véritable amour. Etant du point de vue de Jasdrian, je suppose que ses sentiments et ses doutes faussent son jugement.
Je ne doute pas qu'on découvrira bientôt les véritables intentions de Tom et comment il a fini de basculer du côté obscur de la magie Smile
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Message par Syrinx Lun 29 Juil - 16:08

J'ai profité d'une nouvelle plongée dans l'univers HP pour découvrir ta fic^^

Malgré les temps d'attente entre 2 chapitres
Et c'est toi qui dis ça ? Razz alors que tu as tout lu en une semaine ? (sinon oui je plaide coupable)
le style reste agréable et fluide. Ça se laisse lire sans problème et c'est bien construit.
ouf ! au moins ça !

Pour le reste des remarques, je m'abstiens de dire quoique ce soit pour l'instant. Ah si ! Sur
C'est un des rares hommes capable d'effrayer Dumbledore qui l'a décrit comme un garçon psychologiquement fragile.
Pour moi Dumbledore n'a peur de rien, ni de personne. Par contre, il a quelques faiblesses, notamment celle de vouloir épargner la souffrance aux autres comme à lui (d'où son intervention tardive contre Grindelwald, son envie de préserver Harry le plus longtemps...), et celle de vouloir croire en tout le monde (y compris en un garçon à l'esprit déjà très vicié).
D'ailleurs, je trouve dommage qu'on ne puisse pas suivre cet évolution du point de vue de Dumbledore. Il cache toute information à Jasdrian ; c'est logique, mais ça aurait permis de mieux s'intégrer dans le récit de JKR, je pense^^
j'y ai pensé. Mais l'histoire étant du point de vue de Jasdrian, c'était difficile d'intégrer les pensées de Dumbledore (non c'est vrai, les profs parlent-ils avec leurs élèves de leur amitiés/coups de coeur ?). Mais on peut imaginer que Dumbledore restait attentif, attendant de voir qui avait de l'influence sur l'autre... ou qu'il n'était pas si omniscient que ça, à l'époque. J'aime bien laisser des possibilités d'interprétation (bon des fois c'est pas voulu)

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L'Ambre et le Jais [fic en cours] - Page 10 Empty Chapitre 20 : Décision

Message par Syrinx Ven 23 Aoû - 23:27

Allez, après pas mal d'attente, voici le Chapitre 20.

Mais avant un petit résumé :

Au lendemain de sa sortie de l'infirmerie (mais si, rappelez vous : chute de la tour d'astronomie et ensevelissement sous des armures), Jas est encore quelque peu groggy. Les souvenirs lui reviennent peu à peu, jusqu'à la tentative de baiser de Jedusor. Elle lui en veut, mais il parait si désolé, qu'elle lui pardonne.
Olive, qui a le béguin pour Jedusor, tente une approche, ce qui ne plait guère à Jas, qui se demande bien pourquoi. Intense cogitation... qui n'éclaircit pas grand chose, en fait. Mais Jas décide de donner sa chance à Olive et l'invite à la bibliothèque où il y a Jedusor, qui cerne Jas mieux qu'elle ne l'aurait cru.



Chapitre 20 : Décision


L’écoulement du temps est une chose étrange et toute relative. En ce dernier semestre de septième année, les heures défilaient rapidement lorsqu’il s’agissait de réviser ou d’écrire mon mémoire. Elles se trainaient quand j’étais en compagnie de Jedusor et d’Olive, ce qui arrivait plus souvent que je l’aurais souhaité. Comme auparavant, je me rendais à la bibliothèque pour consulter les livres dont j’avais besoin pour rédiger mes parchemins, et le Serpentard ayant besoin des mêmes, nous travaillions souvent ensemble. Ma camarade de chambre m’accompagnait souvent, trouvant mille et une explications à sa présence à la tablée. Elle tentait alors, entre deux pages de lecture, d’engager la conversation avec le préfet-en-chef. Aimable, celui-ci répondait cependant avec un laconisme qui mettait rapidement fin à l’échange, et retournait studieusement à ses devoirs. Olive cherchait donc à multiplier les occasions de le voir en dehors de la bibliothèque et sollicitait mon aide pour lui proposer des activités  auxquelles je me devais bien évidemment de participer moi aussi, du moins au début. Loin d’être dupe, Jedusor se laissait néanmoins manipuler, acceptant sans sourciller l’invitation à un gouter récréatif ou à une promenade divertissante dans le parc – pauses qui nous permettaient de nous aérer durant nos devoirs et finalement fort bénéfiques. Cependant, juste avant que je ne m’éclipse, le préfet me glissait un regard navré qui m’accablait. A la fois grave et réprobateur, il me faisait sentir toute la monstruosité de ma conduite. Parfois un sourire compatissant suivait, me rappelant douloureusement que je me blessais moi- même, lorsque je le poussais vers Olive. Je le fuyais alors, écœurée de cette indulgence, maudissant mon comportement et, par-dessus tout, exaspérée ; car pour un qui ne semblait pas avoir une once d’empathie, il avait lu en moi comme dans un livre ouvert. Et il avait même lu entre les lignes, en perçant ce que j’avais même refusé de m’avouer.

De toute cette mascarade, je ne dis rien à personne. Avec Olive à mes cotés, Emily et David ne s’inquiétaient plus de me voir si souvent avec Jedusor ; mon rôle d’entremetteuse apaisa même mon ami. Je tus aussi mes craintes à Sam car je ne voulais pas l’alarmer inutilement. Mon introspection m’avait appris que je l’aimais et tenais à lui plus qu’au Serpentard. Certes, la façon dont celui-ci avait jeté son dévolu sur moi commençait à m’effrayer, mais qu’y pouvait donc Sam ? Il n’était pas à Poudlard et faisait déjà beaucoup sans le savoir. Ma correspondance soutenue avec lui était l’un des deux moyens me permettant de fuir l’étau qu’était devenue l’école pour moi. La magie intrinsèque, et plus particulièrement sa pratique, était mon autre échappatoire, car les séances passées avec le professeur Dumbledore réclamaient toute mon attention.

La fin de l’étude approchait et, la rédaction du mémoire achevée, je me préparais à l’oral du sujet. Le professeur Dumbledore avait maintenu nos entrevues, mais il ne m’interrogeait guère sur mon travail, préférant me présenter et me confronter à toutes sortes de situations délicates ; il continuait à me former à la pratique de la Magie Intrinsèque. La situation n’était pas pour me déplaire, car je redoutais quelque peu l’exercice si formel de la soutenance. Sans doute – et précisément à cause de cette raison -  aurais-je dû m’entrainer, mais je faisais confiance à mon mentor et à ses méthodes. Je m’alarmais néanmoins quand mes camarades de septième année parlèrent de leurs multiples répétitions avec leurs responsables respectifs.

_ Ne vous inquiétez pas pour votre oral, Miss Ceann, me dit le professeur de métamorphose alors que je lui faisais part de mes appréhensions. Vous possédez pleinement le sujet et vous savez structurer un exposé. Sans compter votre pratique de la magie qui épatera les autres membres du jury. D’ailleurs à ce propos, je voulais vous informer de sa composition. Comme vous le savez, M Gearloose du département des Mystères en fera parti, ainsi que moi-même. Je n’ai pas cherché très longtemps qui pourrait être le troisième et dernier juge capable d’apprécier au mieux votre étude, mais il n’y a consenti que récemment : William Spencer.

J’ouvris des yeux ronds, médusée, ébahie, totalement interloquée. William Spencer, le chef du bureau des Aurors. Une légende vivante, un modèle de réussite pour tout sorcier souhaitant suivre cette voie. Brillant et intransigeant, incorruptible et intelligent, il était devenu avec la guerre contre Grinderwald, l’homme fort du ministère - plus que le ministre de la magie lui-même, disaient les mauvaises langues. Si le temps de Gyro Gearloose, chef de département, était précieux, que dire de celui de William Spencer ? Entre les habituelles affaires criminelles du bureau des Aurors à suivre et la coordination de la défense du pays contre Grindelwald et ses Shattenaltern*, comment pouvait-il se pencher sur les travaux de fin d’étude d’une étudiante de septième année ?

_ Comme vous vous en doutez, Miss, ces deux hommes du ministère sont extrêmement occupés, reprit Dumbledore, et ils ne se déplacent pas pour rien. Ils ont lu votre mémoire et vos capacités les intéressent. En choisissant l’Ancienne Magie comme sujet, vous avez montré votre intérêt pour les bizarreries de la Magie, et votre envie de les démystifier. Deux choses indispensables pour un Langue-de-Plomb, dira Gearloose… Quant à Spencer, il aura bien noté que vos options et votre problématique de départ pour le mémoire - la défense en cas de perte de sa baguette - vous menaient à la carrière d’Auror. Aussi, ne serais-je pas étonné que tous deux vous proposent un poste dans leur bureau respectif.

Dumbledore me souriait d’un air entendu, mais je fus incapable de me réjouir de cette nouvelle, trop abasourdie. Une proposition du Département des Mystères et une du Bureau des Aurors ? A moi ?

_ Spencer, qui ne vous connait pas encore, voudra sans doute vous tester, continua le professeur comme je restais silencieuse, mais vous saurez faire front, j’en suis sûr. Je ne pense pas qu’ils poseront de questions, hormis une seule, à laquelle vous devez vous préparer : comment et où envisagez-vous votre avenir ?

La réponse semblait évidente. Comme mon mentor venait de le rappeler, mon choix d’options et ma motivation première à étudier l’Ancienne Magie parlaient pour moi. J’aspirais à rejoindre les Aurors depuis longtemps. Et pourtant… cette éventuelle possibilité d’aller au département des Mystères me troublait. Aimerais-je étudier de nouvelles choses, faire des recherches ? Des découvertes ? Probablement, j’étais curieuse de nature.

_ On croit souvent que Gyro Gearloose manque de tact, poursuivit Dumbledore, mais à tort. Nul ne devient chef de département, sans une certaine clairvoyance. Je ne serai donc pas surpris qu’il évoque M Miahnna pour vous décider.

Ah… Sam. Le plus doux des attraits de cette potentialité. Travailler à ses cotés, partager ses secrets, franchir ce fossé qui nous séparait depuis son entrée au ministère. Ne pas courir de (grands) risques et mener une vie paisible… voilà ce qui me séduisait dans le Départements des Mystères, sans doute plus que le travail lui-même, aussi passionnante que puisse être l’étude de forces inconnues. Mais pourrai-je me contenter de cela ? Au fond de moi, je savais que ça ne serait pas une profession de foi.

_ Voici donc les choix qui se présenteront sûrement à vous, d’ici peu, résuma le professeur : entrer au Département des Mystères en tant que Langue-de-Plomb, ou intégrer le Bureau des Aurors, …

Sa phrase resta en suspens, comme s’il n’avait pas fini d’énumérer les possibilités, faisant miroiter un autre choix. Et je m’en emparais, soudain inspirée et sûre de moi :

_ Ou rejoindre la lutte contre Grindelwald, achevai-je d’un souffle, m’étonnant moi-même de mon audace.

Un petit sourire étira les lèvres de mon mentor, c’était visiblement ce qu’il espérait. Je compris alors que nos entrainements n’étaient en rien motivés par le mémoire et son oral ; Dumbledore voyait plus loin que la soutenance et les ASPICs, il me préparait à la guerre. Mon escapade au Nurmengard n’était sans doute pas étrangère à cette volonté. Mon mentor savait bien ce que j’avais perdu là-bas, il avait vu ma détresse au retour et la culpabilité qui me rongeait. J’avais voulu abandonner l’apprentissage de l’ancienne magie, mais il me l’avait interdit, et si au départ j’avais pris cela comme une punition, je l’avais finalement considéré comme une chance. Car après le désarroi, était venue la colère, une véritable rage tournée contre les mages noirs. J’avais naturellement adhéré aux principes de Patrick lorsqu’il s’était engagé dans la lutte contre Grindelwald, mais depuis que j’avais vu un Schattenaltern le menacer, j’avais embrassé la cause au-delà de tout retour et trouvé ma vocation : je participerai à leur chute. Symbole du terrible mage mais aussi prison sordide dans laquelle mon parrain avait bien failli finir, le Nurmengard cristallisait toute ma haine et je me promis d’être de la bataille pour sa prise. Je ne retrouvais jamais l’intégrité que m’avait volée cette tour, mais peut-être pourrai-je quitter son ombre si elle tombait..?

A mon tour, j’osai un sourire, soulagée que ce besoin qui couvait en mon cœur soit si bien accepté par mon mentor, au point qu’il l’ait anticipé, alors que je n’en avais jamais rien dit, ni même jamais songé. Le professeur me connaissait mieux que je ne me connaissais… A moins qu’il n’ait déjà vécu semblable situation ?

_ S’engager dans une guerre n’est pas une décision facile à prendre, mais sachez que tous les professeurs de l’école respecteront votre choix et seront prêts à vous aider à vous préparer. Je pense notamment aux professeurs Slughorn et Plucks pour les potions et enchantements, mais aussi à Miss Prane, pour apprendre les sortilèges de premiers soins.

J’acquiesçai, m’engouffrant dans cette discussion sur les préparatifs et dispositions à prendre pour mon nouveau voyage vers la guerre ; j’évitais ainsi d’imaginer la réaction de mes proches quand je leur annoncerais ma décision. Mon idée était de rejoindre Patrick et ses amis et de m’intégrer à leur groupe, j’avais déjà fait mes preuves auprès d’eux et, surtout, chacun de nous pourrait croire qu’il veillait ainsi sur les autres. De ce que j’avais appris par les lettres de mon parrain, l’idéal était de voyager léger afin de pourchasser rapidement les adversaires ou de fuir précipitamment. De même, vivre en zone de combat supposait aussi une grande maitrise des sortilèges de protection et des enchantements de dissimulation pour se cacher de l’ennemi comme des moldus. Et parce que toutes les précautions et défenses du monde ne suffisent parfois pas, il me fallait connaitre des sorts de guérison. Pour cette même raison, j’amènerais aussi nombre de potions et d’essences rares dans mes bagages.

La tête pleine de liste de matériels à rassembler, de potions à créer ou de sortilèges à réviser, je pris congé du professeur de métamorphose et remontai à Serdaigle. Je savais que ma décision de rejoindre la résistance sorcière n’enchanterait guère mes amis, mais ils devraient la respecter, car aussi sombre et dangereuse que semblait cette voie, je l’avais choisie. Néanmoins, je n’en parlais tout d’abord qu’à Emily, la plus sage et compréhensive.

_ En fait, ça ne m’étonne pas vraiment, me dit-elle quand je lui appris la discussion que je venais d’avoir avec le professeur Dumbledore et le choix qui en découlait. D’une certaine manière, tu as depuis longtemps un pied dans cette guerre, par les lettres de ton parrain. Tu as même déjà été au Nurmengard ! T’engager dans la lutte n’est qu’une suite logique… Tout comme les Aurors, tu veux combattre les mages noirs et puisqu’ils sont au front, c’est là qu’il te faut aller. Nombre d’Aurors sont déjà partis, d’ailleurs. Tu aurais fini par y aller de toute façon.

Je n’aurais pu espérer meilleure réaction, et si je m’en réjouis, je m’en étonnais néanmoins : étais-je la dernière à avoir compris que je prendrais part à la guerre ?

_ David ne sera pas vraiment surpris, non plus, continua Emily, répondant à mes interrogations, il a été le premier à évoquer cette possibilité. Il soupçonne depuis longtemps Dumbledore de te préparer à la guerre… vos duels étaient trop poussés pour être anodins. Bien sûr, il essaiera de te dissuader de partir ; il préfèrerait que tu restes ici, pour ta propre sécurité et le bonheur de Sam. Mais il ne te refusera pas son aide ; ses premiers cours de Médicomage te seront utiles. Et moi, je peux t’aider à préparer toutes les potions qu’il va te falloir.

La reconnaissance se disputait à la perplexité. Je n’aurais jamais cru mes amis si prompts à me laisser partir et à m’aider dans cette entreprise.

_ Pourquoi ? demandai-je, doucement.

_ Parce qu’on croit en toi. David et moi. Sam aussi d’ailleurs, il te soutiendra toujours. Tu es futée, et tu as un don que le meilleur sorcier du moment t’a appris à exploiter. Et si tu doutes encore de toi, vois qui vient à ta soutenance ? Dumbledore, Gearloose, Spencer. Le premier est ton mentor. Les deux autres trouvent le temps de venir te voir, malgré leur fonction. Ces trois grands sorciers reconnaissent tes capacités, Jas, il serait temps que tu te vois telle que tu es : une grande sorcière. Mais ne vas pas prendre la grosse tête, hein, ajouta-t-elle avec tact pour désamorcer la crise d’effusion qui se profilait.

------

Un peu plus tard dans la journée, je parlais à David. A plusieurs reprises, il me demanda si j’étais sûre de ma décision, si elle venait réellement de moi. Je lui assurai que j’avais moi-même énoncé ce choix et que je ne changerais pas d’avis. Après un soupir de résignation, il finit par poser vigoureusement une de ses fiches de révision devant moi :

_ Elle recense les sortilèges de premiers soins, précisa-t-il. Si tu veux t’exercer, va faire un tour à l’infirmerie, il y a toujours des élèves à soigner et Miss Prane sera ravie de t’enseigner son savoir. Et écris à mon frère, ajouta-t-il, impératif, en me tendant sa propre plume.

_ Tu espères qu’il me fasse changer d’avis ? demandai-je, circonspecte, mais acceptant son matériel de bon cœur – je comptais bien écrire à Sam de toute manière.

_ Même pas, répondit-il sombrement en me lançant un regard noir, qui devint bientôt amusé : tête de mule ! Mais Sam aura peut-être deux ou trois recommandations utiles à te faire. Puisque tu n’en démordras pas, autant t’aider dans tes préparatifs.

A nouveau, mais par écrit, je relatai ma conversation avec Dumbledore : Gearloose, Spencer, les éventuels postes qu’ils pourraient me proposer et cet irrésistible besoin de retourner sur le front qui s’était finalement imposé. J’enchainai alors sur les dispositions à prendre avant le départ, le soutien d’Emily et David et finissais par demander de nouveaux conseils. J’étais honteuse d’imposer ainsi ma décision à Sam, de profiter de son incommensurable compréhension et de le propulser dans l’inquiétude. J’avais vécu tout cela avec Patrick, mais à présent, je le comprenais ; il y avait parfois des situations où le besoin d’agir prenait le pas sur la Raison. J’ajoutai cette phrase en post scriptum, comme seule explication à ma lubie.

Le lendemain, Emily m’accompagna, après les cours, à l’étude du professeur Slughorn. Prévenu de ma nouvelle résolution par Albus Dumbledore, le maitre des potions avait déjà listé et rassemblé les ingrédients pour concocter les breuvages indispensables. Après la collation d’usage dans ce bureau, nous nous mimes tous trois à l’ouvrage, travaillant chacun sur un philtre, de sorte qu’à la fin de la séance, je pouvais déjà compter trois potions à prendre dans mes bagages.

Je filai alors à la bibliothèque où je retrouvais Olive et Jedusor pour faire les devoirs. Tout deux s’étonnèrent de mon arrivée tardive - bien que la jeune fille en parût plutôt heureuse - et je grommelai quelque chose à propos de la fatigue et d’une sieste plus longue que prévue. Je ne cherchais pas particulièrement à leur cacher mes activités, mais ce soir-là, après deux jours de regards interloqués et de justifications, je ne voulais plus parler de la guerre ou de mes préparatifs. Quelque peu dubitatif, le Serpentard me proposa finalement de lire ses parchemins dont je m’inspirai grandement pour écrire les miens, feuilletant à peine les livres dont il s’était servi pour ses recherches. S’il s’étonna de cette soudaine méthode de facilité, il n’en montra rien et accepta sans rien dire les sincères remerciements que je lui fis.

Grâce à cette précieuse aide, je pus descendre diner en même temps que mes camarades. J’avalai mon diner en cinq minutes et remontai à Serdaigle pour mémoriser les sortilèges de soins indiqués par David. Celui-ci m’avait en effet prévenue que Miss Prane m’attendrait dès le lendemain à l’infirmerie pour commencer mon apprentissage ; mon mentor s’était là aussi montré zélé en m’ouvrant la voie. Jusque tard dans la nuit, je lus les notes de David sur les sorts de guérison et tentai de mémoriser les formules et cas d’utilisation. Cela représentait un semestre de cours ; je n’avais aucune chance de retenir autant d’informations en si peu de temps, mais si je voulais profiter au mieux du temps que m’accordait Miss Prane, je me devais de connaitre les bases.

------

_ Ma chère enfant, me salua l’infirmière, quand je me présentais à elle, le lendemain, après ma journée de cours. Les révisions pour les ASPICs sont déjà éprouvantes, mais vous lancer maintenant dans ce nouvel apprentissage, c’est…

Elle hésita sur la suite, et secoua la tête d’un air désolé avant de reprendre avec un sourire malheureux.

_ En tout cas je suis fière de vous, et je vous aiderai de mon mieux.

Sa voix se fêlait sous l’émotion et n’y tenant plus, Miss Prane m’étreignit à m’en étouffer. Prise au dépourvu, je restai un instant tétanisée de cette soudaine effusion ; la sensiblerie surprenait chez cette femme forte et volontaire. Pourtant, c’est cette marque d’affection, aussi spontanée qu’inattendue, qui me fit comprendre : je ne reviendrai peut-être pas de la guerre. L’angoisse assaillit mon cœur à cette éventualité et, un instant désespérée, je m’abandonnai à ces bras chaleureux.

_ Vous avez des patients, Miss Prane, dis-je doucement alors que j’entendais la porte d’entrée de l’infirmerie s’ouvrir.

L’infirmière me lâcha et je croisai son regard brillant, mais que la peine quittait déjà. Appelée par son devoir, elle retrouvait sa force et après un profond soupir évacuant l’inquiétude, elle se dirigea vers deux élèves. L’un d’eux s’était brûlé l’avant bras et respirait du souffle spasmodique de ceux qui souffrent et sanglotent. Prompte et douce, Miss Prane le fit asseoir sur le lit le plus proche et s’apprêtait à lancer un sortilège quand elle se ravisa et se tourna vers moi. Par chance, je me rappelai des gestes et formules contre les brûlures.

_ On calme d’abord la douleur par sortilège puis on applique un onguent pour la cicatrisation, dis-je en répondant à sa question muette.

Elle me laissa alors sa place auprès du patient et je lançai le sort antidouleur. Les gémissements du garçon cessèrent, ce qui était la meilleure preuve de ma réussite. Miss Prane me sourit alors et m’invita dans son officine pour prendre la pommade. Là, elle me rappela que le baume n’était qu’un mélange de cicatrisants et de calmants, mais me conseilla d’en avoir toujours un de prêt, les brûlures étant au final des blessures courantes. J’appliquai moi-même le médicament sur la plaie et donnai le restant du pot à l’élève avec la consigne d’en appliquer aussi souvent que la douleur se ferait sentir. L’infirmière approuva et fit sortir l’accidenté et son accompagnant en leur recommandant d’être plus prudents avec les flammes.

_ Les patients se multiplient avec l’approche des examens, expliqua Miss Prane. Les sortilèges étudiés dans l’année ne sont pas toujours maitrisés et les révisions prennent parfois une drôle de tournure… Du coup, j’essaie de préparer des potions et onguents d’avance. D’ailleurs, à ce propos, M Slughorn propose de constituer votre réserve de potions en mettant à profit les cours de révisions de ses classes. Ainsi, vous auriez plus de temps à consacrer aux sortilèges de soin.

Une nouvelle fois, je m’étonnai - tout en me réjouissant - de la solidarité de mes professeurs. J’allai me confondre en remerciement quand  tout un groupe d’élèves de Serpentard entra en hurlant dans l’infirmerie. Un chaudron avait explosé, les aspergeant de son liquide bouillant et urticant. Tous avaient des cloques violettes d’où suintait un liquide orange peu ragoutant. Nous ne fûmes pas trop de deux pour calmer cris, démangeaisons et brûlures, et quand tout le monde fut soigné, l’heure du diner était passée. Miss Prane envoya alors ses patients aux cuisines et me suggéra de les accompagner, aussi bien pour me restaurer que pour contrôler leur morgue envers les elfes de maison.

Je poussais les élèves à manger rapidement, car j’avais encore mes devoirs à faire, et n’avais guère envie de jouer les surveillantes. Mais, comprenant que j’étais pressée, ils tentèrent de trainer, par pure contradiction. Fatiguée, je leur décrochai un regard noir à la limite de la malveillance pour leur signifier que ma patience serait très limitée ce soir là. Quand je me levai, mon repas fini, ils se précipitèrent vers la porte de sortie.

Je laissai les Serpentard dans le hall d’entrée et montai directement à la bibliothèque. Elle était quasiment vide à cette heure et encore plus calme que d’habitude, son silence à peine troublé de quelques rares pages tournées. Je posai mes affaires à une table et me mis immédiatement en quête des livres nécessaires à la rédaction de mes dissertations.

J’étais plongée depuis peu dans un ouvrage lorsque des parchemins vinrent me cacher le texte. Aux quelques mots que je lus et à l’écriture, je reconnus les devoirs de Jedusor et c’est sans surprise que je le trouvai attablé devant moi en levant les yeux.

_ Je pensais que tu travaillais à Serdaigle pour laisser le champ libre à Hornby, mais les « seconde année » viennent de m’apprendre que tu les avais soignés à l’infirmerie.

Sa voix était étouffée, mais dans le silence de la bibliothèque, il me semblait que tous l’avaient entendue. Je me tournai, inquiète, vers le bureau de Mme Picott mais la bibliothécaire somnolait dans son fauteuil ; sans doute avait-elle copieusement mangé au dîner. Les autres étudiants ne levèrent même pas les yeux de leurs livres.

J’aurais préféré lui révéler la raison de mes changements d’organisation à un autre moment, car je manquais déjà de temps, mais Jedusor m’interdirait probablement de me mettre au travail avant d’avoir la réponse à sa question sous-jacente : pourquoi avais-je joué les aides soignantes plus tôt à l’infirmerie ?

Après un soupir de résignation, je me lançai dans une explication écourtée, omettant Dumbledore, Spencer et Gearloose, racontant simplement que mon ambition, dès les études terminées, était de rejoindre la résistance qui s’était organisée contre Grindelwald, et que je m’apprêtais au départ, soutenue par mes amis et l’école. Abasourdi, le Serpentard m’écouta sans m’interrompre tandis que je listais l’aide que m’apportaient nos professeurs et Miss Prane. J’avais conscience qu’énumérer mes préparatifs rendait ma décision plus tangible et inéluctable, et je finis par me taire devant l’air effaré de Jedusor.

_Je… je n’avais pas idée de ton implication, murmura-t-il d’un souffle. Tu es donc prête à risquer ta vie pour tes convictions ?

J’acquiesçai en silence, comprenant enfin sa consternation. Jedusor ferma les yeux et dans ce mouvement de cils délicat, je lus une fin, une décision, toute aussi lourde que la mienne mais silencieuse et invisible. Entre la sentence et le regret. Finalement, il poussa un long soupir et secoua la tête, désabusé.

_ Tu ne m’épargneras rien, n’est-ce pas ? fit-il avec un petit sourire désenchanté.

J’inspirai pour lui répondre mais quelque chose dans son regard m’arrêta. La déception ne se lisait pas que sur ses traits, elle était aussi dans ses yeux, voile d’ombre jeté sur leurs ténèbres. On ne pouvait qualifier Jedusor de léger, mais je crois qu’il ne fut jamais plus sérieux qu’en cet instant. Ses mots semblaient même en prendre un autre sens.

_ Je te laisse mes dissertations, reprit-il d’un murmure. Ma… contribution à ton entreprise, ajouta-t-il avec une certaine amertume.

_ Merci, dis-je simplement dans un souffle.

Jedusor se leva avec raideur et d’un hochement de tête policée, prit congé. Je le regardai partir sans chercher à le retenir, il avait besoin de temps pour digérer mon annonce, et sans doute autre chose aussi. Ce n’était peut-être qu’une impression, mais j’avais le sentiment d’avoir aussi soufflé cette flamme illusoire qu’il entretenait à notre sujet. Peut-être avait-il eu l’espoir de garder contact et de se revoir après Poudlard, et je le lui ôtais. C’était cruel, mais les choses étaient sans doute mieux ainsi, posées et sans équivoque.

Je me surpris à sourire doucement, soulagée. Toutes les personnes qui comptaient pour moi étaient à présent au courant de ma décision. Bientôt, viendraient les au-revoir, déchirants à n’en point douter. On ne peut rallier le front sans semer la peur et l’incertitude en son cœur et celui de ses proches. Je savais que c’était difficile pour eux, et ça l’était pour moi aussi, mais en choisissant cette voie, j’avais accepté toutes ses conséquences : de mon éventuellement mort au désarroi que je laissais en partant.  Peu à peu, je m’éloignais d’eux, inexorablement.

D’une certaine façon, j’avais déjà quitté Poudlard.

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Message par Apsara Sam 14 Sep - 15:17

Jas va donc rejoindre la lutte contre Grindelwald...mais quel va être son rôle aux côtés de Dumbledore ? Car je pense que c'est lui qui va directement l' "utiliser" .
Dans ce chapitre, Jedusor semble bien gentil ...mijote-t-il quelque chose ?

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Message par Syrinx Sam 14 Sep - 16:24

il y a une bonne intuition dans tes remarques et questions, Apsara...
Des éléments de réponses et de vraies réponses dans le prochain chapitre, promis !

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L'Ambre et le Jais [fic en cours] - Page 10 Empty Chapitre 21 : Soutenance

Message par Syrinx Mer 31 Aoû - 18:50

Eh non ! Ceci n'est pas une farce, il s'agit bien du chapitre suivant, je n'ai pas abandonné la fic ! (bon, à voir s'il reste des gens pour lire)

Au cas où, un petit résumé des chapitres précédents :

La fin de la septième année approche. Les ASPICs aussi avec son épreuve un peu particulière : la soutenance du mémoire. En la préparant avec son tuteur, Jas apprend la composition de son jury, auquel participe le chef du département des Mystères et le chef du bureau des Aurors. Dumbledore la prévient aussi qu’elle aura probablement deux propositions de travail par les deux hommes venant du ministère et qu’elle devra choisir. Mais au final, elle trouve une troisième voie : rejoindre la Résistance contre Grinderwald.
Dumbledore lui assure le concours de l’école pour préparer son départ tandis qu’elle prévient ses amis de son projet, qui est au final plutôt bien accepté.

Et c'est parti, bonne lecture :


Chapitre 21 : Soutenance


Je ne me sentis que peu concernée par le tourbillon de révision qui laissa plus d’un de mes camarades au bord de l’épuisement. Tandis que les plus jeunes passaient leurs évaluations de fin d’année avec nos professeurs, les candidats aux examens des BUSEs et ASPICs relisaient encore et encore leurs cours. Résumés, exercices, questions et récitations rythmaient leurs journées ; ils faisaient suivre livres et parchemins jusqu’à table durant les repas. Pour ma part, je travaillais à l’infirmerie, entre deux soins à donner aux patients, plus pour me tenir occupée d’ailleurs que par réelle nécessité. Comme à mon habitude, je n’avais rien oublié des cours suivis plus tôt et si j’avais participé, les années précédentes, aux révisions collectives, histoire de ne pas angoisser, je n’en ressentais aucun besoin cette fois-ci. Les préparatifs de mon départ au front m’avaient projetée plus loin dans l’avenir que ne l’étaient les examens. Ceux-ci ne revêtaient plus d’importance à mes yeux, une simple formalité pour une élève assidue, qui ne rechercherait même pas la note optimale dans chaque matière. La course à l’excellence m’apparaissait comme un enfantillage bien inutile à présent. Seules comptaient la guerre et la prise du Nurmengard. En fait, dans ma tête, j’étais déjà loin de Poudlard.

Une seule chose me tenait cependant encore à coeur : la soutenance de mon mémoire. Ou plutôt, devrais-je dire, la rencontre avec William Spencer. Sans doute testerait-il mes aptitudes à attaquer et mes réflexes de défense ; bref, mon utilité sur un champ de bataille. Il était donc indispensable que je réussisse ; j’avais besoin de son assentiment, celui du meilleur des Aurors, pour me rassurer sur mes capacités et mes chances de survie. Au final, je percevais cet oral comme un baptême du feu, un premier combat que je devais remporter pour avoir le droit de rejoindre les sorciers de la Résistance. Parfois, je me disais que je n’avais aucune chance face à un homme d’expérience comme Spencer, mais la sérénité de mon mentor sur le sujet me redonnait confiance.

Ma patience fut mise à mal. Pour une raison toute aussi secrète qu’évidente, Spencer reporta deux fois mon oral. Je supposais que l’évolution de certaines affaires le retenait ailleurs. Nul n’y pouvait rien mais, en attendant, je rongeais mon frein alors même que le soulagement gagnait mes camarades au fur et à mesure que les épreuves avaient lieu. Cette soutenance retardée me servit néanmoins de prétexte pour ne pas me mêler à l’euphorie générale. Je n’en avais pas le coeur et je ne voulais pas plomber l’ambiance par ma présence, l’imminence de la fin des années Poudlard entrainant des questions sur l’avenir, plein d’incertitudes dans mon cas. Emily et David commençaient même à afficher des mines inquiètes, même s’ils n’en disaient rien, me sachant résolue.

Mon oral eut finalement lieu le dernier jour d’école, la veille du retour en Poudlard Express. Gyro Gearloose et William Spencer arrivèrent en début d’après-midi, guidés par Albus Dumbledore dans les couloirs de l’école.

_ Sacrée brochette de sorciers, commenta David en les voyant apparaitre à l’autre bout du corridor, alors qu’il me tenait compagnie devant la salle d’examen. Il n’y avait vraiment qu’eux pour apprécier ton travail à sa juste valeur.

_Mais ne te préoccupe pas de leur fonction, ajouta Emily, ils restent des sorciers – dépendants d’une baguette, qui plus est. Tu vas les époustoufler !

_ Et si Spencer veut te tester, reprit David en me jetant un regard complice : mâte-le.

Je souris pour toute réponse, sans doute de manière crispée, mais les derniers encouragements de mes amis et leur confiance me mettaient du baume au coeur et c’est avec une assurance non feinte que j’accueillis les membres du jury dans la salle d’examen.

Selon l’usage, mon mentor me présenta les deux autres examinateurs. Toujours mal coiffé, le langue-de-Plomb me tendit une main molle. Son regard curieux démentait cependant tout ennui de se trouver là ; il ne perdait rien de mes gestes, comme un Moldu devant un prestidigitateur.

Si ce n’est l’attention dont il me gratifiait, Spencer n’avait rien en commun avec Gearloose. Dans la force de l’âge, la silhouette athlétique, soigné dans son sobre costume de Moldu, l’Auror me salua d’une poignée franche. Il se dégageait de lui un irrésistible sentiment d’autorité. Il n’était guère étonnant que le ministre prît ombrage d’un tel subordonné… On devinait le politicien dans son sourire affable, l’homme de pouvoir dans son incroyable assurance et l’homme d’action dans ses gestes fluides et précis. Mais plus que sa prestance naturelle, c’était ses yeux qui imposaient le respect. Un regard perçant, capable de sonder les âmes. Même un coeur honnête éprouvait un certain malaise à être ainsi scruté.

Mais je ne cillai point. L’approbation de cet homme comptait trop pour que je ne laisse transparaitre doute ou faiblesse. Je fus néanmoins soulagée quand Spencer se tourna vers Dumbledore. Celui-ci souriait avec évidence, et anticipa sans doute les souhaits des autres juges en proposant de commencer.

Quand tous furent installés, je déposai, un peu solennellement, ma baguette magique devant mon mentor et reculai de quelques pas. La démonstration pouvait débuter.

Sans geste, sans un regard, d’une simple pensée, un tableau sur chevalet apparut à mes côtés, avec le plan de ma présentation. Bien qu’attentif, et connaissant pourtant le sujet qui nous réunissait, Spencer parut déconcerté par ma magie. Il se redressa totalement de son dossier, pour s’accouder à la table, m’observant avec une acuité accrue. De l’autre coté de Dumbledore, Gearloose gloussa de ravissement tel un enfant découvrant ses cadeaux au matin de Noël. Quant à mon mentor, il s’adossa à son fauteuil avec la confiance d’un spectateur au début d’une représentation attendue.

Je rappelai dans un premier temps la problématique de mon mémoire, née lors d’un entrainement au sortilège de désarmement au club de duel : que devenait le sorcier une fois privé de sa baguette ? Que devenait sa magie ? Pourquoi dépendait-on d’une baguette ? J’abordais alors l’ouvrage inachevé – La Magie des Premiers Temps - que j’avais étudié en sixième année. Reprenant nombre d’histoires et mythes moldus, il recensait au final des faits magiques parfois très anciens, datant d’avant l’invention de la baguette et même des amulettes et des potions, et prouvant que les sorciers savaient pratiquer jadis la magie sans aucun catalyseur.

_ Nous avons simplement oublié comment procéder, résumai-je. Mais pas totalement. Il reste une part d’innée en nous qui sait encore utiliser la magie sans avoir besoin de support. Tous les enfants sorciers font de la magie, mais en grandissant les sorciers perdent cette capacité. Pourquoi ? J’avancerais deux hypothèses : la première étant que l’acquis remplace peu à peu l’inné et le spontané. Nous apprenons énormément dans nos premières années. La perception, puis la conscience de notre environnement s’affinent aussi. Les choses deviennent plus complexes et nos actions plus réfléchies. Il n’est pas à exclure non plus, ajoutai-je après une pause pour annoncer mon autre idée, que la possession même d’une baguette entraine la perte du don initial. Perte qui arrive systématiquement à l’entrée à Poudlard, c'est-à-dire quand un jeune sorcier commence à utiliser une baguette.

D’un même mouvement, Spencer et Gearloose coulèrent un regard vers ma baguette en évidence devant eux et je devinais sans peine leurs pensées : ce morceau de bois serait responsable de la perte de la capacité à laquelle il palliait ? Il y avait là une ironie qui, dans la problématique de mon mémoire, devenait amère : ce qui mettait en danger un Auror n’était finalement pas d’être privé de baguette, mais d’en avoir un jour possédé une.

_ Je n’ai cependant pas d’hypothèse expliquant pourquoi je suis moi-même encore capable d’utiliser la magie sans baguette. La question reste ouverte… Par contre, je me suis attachée à essayer de comprendre le fonctionnement de cette forme de magie, et il est très vite apparu qu’elle se manifeste, dans un premier temps, sous le coup d’émotions intenses. Et de cela, tout le monde est capable. Avec l’accord du Professeur Dumbledore, j’ai donc tenté de mettre en place un moyen pour révéler la magie d’un sorcier. Comme émotion intense, j’ai choisi de susciter la peur chez mon camarade qui a bien voulu se prêter à l’expérience. Il était sujet au vertige et je pensais que sa peur du vide, combinée à celle d’une chute mortelle, activerait sa magie intrinsèque. Et… contrairement à ce que j’ai écrit dans mon mémoire, c’est exactement ce qui s’est passé.

Gearloose sursauta et darda sur moi le regard excité du chercheur enthousiaste. De son côté, le chef des Aurors semblait avoir cessé de respirer. Il n’osait pas sourire, mais dans ses yeux brillait l’espoir d’avoir trouvé une solution contre la plus dangereuse faille des Aurors.

Avec force de détails, je décris l’expérience menée en haut de la tour d’astronomie et son résultat inespéré : Palmer Patil irradiant de magie et flottant dans les airs par sa propre volonté, sans avoir utilisé de baguette. Je n’omis rien, ni les sensations au contact de cette colossale magie brute, ni la vitesse effroyable à laquelle elle avait brûlé, ni l’inefficacité de ma propre magie devant cette puissance sauvage, ni notre chute.

_ Je n’ai rien écrit de tout ceci, car mon mémoire doit rester ici, à l’école, avec ceux de tous mes camarades de septième année. Il sera accessible et consultable par n’importe qui, y compris les plus jeunes élèves. L’Ancienne Magie n’est guère connue, mais elle devient vite fascinante pour qui s’y intéresse. Cependant mon expérience pour la révéler aurait réellement pu mal tourner. Il serait irresponsable de laisser un mode opératoire si dangereux dans l’école. Le sujet est sûrement porteur, mais les recherches doivent être menées ailleurs, conclus-je en évitant de regarder le Langue-de-Plomb qui secouait frénétiquement la tête d’un air approbateur.

_ C’est tout à votre honneur de vous préoccuper de la sécurité des plus jeunes, Miss Ceann, intervint l’Auror, plus posément mais apparemment tout aussi satisfait que mon expérience ne se soit pas ébruitée.

_ C’est effectivement un trait de caractère admirable chez Miss Ceann, renchérit Dumbledore, en aparté pour les autres juges avant de reprendre plus fort : nous vous remercions pour cet exposé, qui aura su nous surprendre jusqu’au bout. Je pense que nous conviendrons tous de votre excellent travail de traduction, d’analyse, de recherche et bien sûr de votre esprit d’initiative. Pour ma part, j’ajoute que j’ai eu grand plaisir à être votre tuteur pour cette étude. Vous avez été une élève brillante, j’espère que votre avenir le sera tout autant, quelle que soit la voie que vous choisirez.

Quelle que soit ma voie, oui. J’acquiesçai, imperceptiblement. La bénédiction de mon mentor me touchait plus encore que ses compliments. Elle annonçait aussi un nouvel acte de ma soutenance : le verdict des membres du jury. Et, de mon point de vue, la véritable épreuve.

_ Très bon exposé ! Enchaina Gearloose avec enthousiasme, comme Dumbledore se tournait vers lui pour l’inviter à continuer. Très bon sujet surtout, et très bien mené ! Vous avez fait preuve de curiosité, de persévérance et d’initiative pour réaliser cette étude. Soient les trois qualités nécessaires à un Langue-de-Plomb. Mais comme vous l’avez vous-même dit… d’autres recherches doivent être entreprises sur le sujet… les lacunes étant multiples… Et… je ne vois pas… qui… pourrait… les mener… à part…

L’hésitation grandissante du Langue –de-Plomb, ainsi que ses yeux irrésistiblement attirés par le plafond, m’avaient prévenue aussi sûrement que mon sens aigu de la magie : un piège se tendait au–dessus de ma tête. Motivée pour faire mes preuves et impressionner, je ne lésinai pas sur la riposte. Après un regard entendu à Spencer, j’envoyai valdinguer au fond de la pièce ce qui me tombait dessus. Dans un assourdissant fracas, une affreuse - et colossale – pelote métallique s’écrasa sur le mur avant de s’effondrer dans le même bruit tonitruant sur le sol de pierre. La forme immobile, et après trois secondes de réflexion, je reconnus le candélabre à ses ornements floraux et ses arabesques.

Sans être le plus imposant du château, le lustre de cette salle restait une belle pièce, toute de fer, et forgée d’élégantes spirales feuillues. Esthétique mais massif, il m’aurait sans aucun doute tuée si je n’avais dévié sa chute. Même si j’imaginais mal Spencer risquer la vie d’une étudiante lors d’un exposé – je supposais au moins une intervention de Dumbledore pour éviter un drame - je devais bien admettre que l’homme savait mettre la pression... Cependant en y réfléchissant, le test avait plutôt été facile, avec la réaction de Gearloose pour couper l’effet de surprise. L’Auror l’avait forcément anticipé ; la chute de la suspension n’était qu’une gentille introduction. Je me préparais à la suite quand un grincement se fit entendre depuis l’amas métallique : il bougeait. Et bientôt, de cliquetis en chuintements, le lustre s’anima. Il se redressa sur un bras de chandelier, puis un autre, et un autre… telles deux acromantules siamoises se remettant debout pour me faire face.

Je scrutai alors l’espace et objets à ma disposition. Quand la chose se rassembla pour bondir, j’avisai la haute fenêtre et ses immenses rideaux. Ils interceptèrent le monstre ferreux dans les airs, stoppant net son saut avant de le faire s’écraser lourdement au sol. S’en suivit un pugilat de tissu et de métal, ponctué de grincements rageurs et feulements furieux. Les rideaux maitrisèrent finalement le lustre, l’épaisse étoffe emmaillotant les multiples pattes de cet improbable insecte géant qui chuintait avec force. Désireuse d’enfoncer le clou – et surtout de faire taire la chose - j’empruntai la hallebarde de l’armure la plus proche et en frappai le monstre. Après un dernier soubresaut, il se tut.

Je soufflai un instant tout en prenant conscience de l’état de la pièce : le mur du fond était enfoncé, certaines dalles du sol étaient fendues, et la fenêtre était barrée de la tringle à moitié décrochée, de laquelle pendaient pitoyablement les lambeaux des rideaux s’enroulant en bas autour du lustre tombé et si déformé qu’on ne le reconnaissait pas. Le tout dans une lumière poudrée, saturée de la poussière de l’échauffourée.

Il fallait bien l’admettre : la salle de cours était en piteux état. Mais j’avais repoussé l’attaque de Spencer. Et même mieux : celui-ci souriait et dardait sur moi un regard plein d’intérêt. Il semblait que j’avais réussi le premier test.

_ Veuillez excuser cette interruption, M. Gearloose, dis-je en époussetant ma robe. Vous disiez ?

Le langue-de-Plomb ne répondit pas. Soit qu’il était encore sous le choc de la tournure des évènements, soit qu’il suivait les nouveaux sortilèges que j’avais lancés, il resta coi.

Derrière moi, les dégâts se réparaient. Sans sembler m’y intéresser, mes enchantements agissaient et la pierre fissurée se recollait, les rideaux retrouvaient leur tombé impeccable le long de la fenêtre et même le lustre reprenait sa forme initiale, de ciselures délicates en volutes gracieuses, avant d’aller se raccrocher au plafond. Montrer que je savais me défendre, riposter ou neutraliser était une chose mais je voulais aussi montrer que la magie que je maitrisais sans baguette était une seconde nature pour moi.

_ M Gearlosse vous proposait un poste dans son département, répondit Spencer pour le Langue-de-Plomb, profitant du silence de celui-ci. Ainsi vous pourriez continuer vos recherches sur l’Ancienne Magie et peut-être même découvrir comment raviver cette force en nous. Mais… Vous n’en ferez rien.

_ Comment ça, elle n’en fera rien ? s’exclama Gyro Gearloose, retrouvant soudain la parole. Et pour quelle raison renoncerait-elle à tel sujet ?

Dumbledore calé contre le dossier de son fauteuil, les deux hommes du ministère pouvaient se voir de part et d’autre de mon mentor. Le Langue-de-Plomb lançait des regards furieux que l’Auror soutenait sans peine.

_ Vous n’en ferez rien, répondit Spencer en vissant ses yeux aux miens, parce que votre nature est tout autre.

Je ne répondis rien, attendant qu’il développe ses arguments, et explique ainsi comment il parvenait à cette conclusion. Il haussa les épaules d’évidence :

_ La problématique de votre mémoire, vos options durant votre scolarité, le… sauvetage de votre parrain au Nurmengard, ajouta-t-il après une légère hésitation. Vous avez un désir évident de lutter contre les mages noirs.

_ Vous êtes allée au Nurmengard ? S’étouffa Gearloose, visiblement abasourdi.

Tout comme le Langue-de-Plomb, j’avais sursauté au nom de cette maudite prison, mais je me repris immédiatement, aidée en cela par la magie que j’avais sentie affluer en direction du tableau affichant le plan de ma soutenance. Après un premier test plus ou moins annoncé, Spencer éprouvait à présent ma capacité à me ressaisir…

Sans geste, ni même un regard pour le chevalet, et avant qu’il ne s’anime de mauvaises intentions à mon égard, je l’incendiai de voraces flammes bleues qui le consumèrent en quelques secondes. Une riposte prompte et féroce qui trahissait ma rage qui couvait pour cette sordide tour et ce qu’elle représentait. L’Auror ne s’y trompa d’ailleurs pas ; à son froncement de sourcil, je compris qu’il avait perçu ce changement en moi : je n’étais plus dans la démonstration de mes capacités, mais dans leur utilisation naturelle, avec ce que cela pouvait comporter d’excès.

Je me tournai finalement vers Gearloose et acquiesçai pour répondre à sa question. Son visage se fit plus grave ; j’admettais et assumais ma nature telle que l’avait décrite Spencer et, avec la clairvoyance dont Dumbledore l’avait un jour qualifié, le Langue-de-Plomb comprit que rien ne pourrait m’amener au Département des Mystères. Pas même Sam. Il échangea un long regard avec Spencer avant de s’adosser lui aussi à son fauteuil, dans la même attitude du spectateur attentif que mon professeur : il laissait la main.

_Bien, reprit l’Auror avec un petit sourire en revenant à moi. Allons à l’essentiel : votre étude ? Vous l’avez. Excellent sujet, excellent mémoire, Excellent oral… vivant et illustré. Vos ASPICs ? En poche, dès demain. Parlons donc de l’après-Poudlard. J’ai décliné pour vous le poste que vous proposait Gyro Gearloose au Département des Mystères. Même si on n’arrive pas à ma position sans faire quelques vacheries à ses confrères, je n’ai tout de même pas démontré que vous étiez une Auror dans l’âme sans contrepartie. C’est donc à mon tour de vous proposer un poste dans mon service. Qu’en dites-vous ?

Je n’aurais jamais pensé Spencer capable de lancer son troisième test alors même qu’il me proposait un poste dans son Bureau, mais ce fut précisément ce qu’il fit. Pas d’animation d’objet cette fois-ci, mais un sort direct. Conditionnée comme je l’étais par mon entrainement avec mon mentor, et grâce à mon don, je levai instantanément un bouclier sur lequel ricocha le sortilège de l’Auror. J’aurais pu me contenter de cette parade, mais je commençais à prendre confiance en moi et à véritablement comprendre à quel point mon aptitude à user différemment de la magie me donnait l’avantage sur les autres sorciers. Je défiai Spencer d’un regard pour l’avertir et tentai de le désarmer. L’homme était rapide, il avait déjà déployé son charme du bouclier, mais les sortilèges lancés par l’esprit sont si parfaits que rien ne saurait les contrer. La protection céda et la baguette de l’Auror sauta de sa main en lui arrachant un cri de surprise. D’un sort d’attraction, je la récupérai avant qu’elle ne touche le sol et la déposai à côté de la mienne devant Dumbledore.

_ C’est non, dis-je en répondant à la précédente question comme si de rien n’était.

_ Non ? répéta l’Auror en écho, visiblement plus étonné que contrarié.

Je soupirai légèrement avec un petit sourire pour moi-même : c’était le moment d’annoncer mon choix, de m’engager dans ma voie en renonçant aux carrières qui m’étaient offertes.

_ J’apprécie sincèrement votre proposition, M Spencer. La vôtre aussi, M Gearloose. C’est vraiment un grand honneur que vous me faites tous les deux... Mais j’ai déjà décidé de rejoindre la Résistance sorcière.

_ Vous ne pouvez pas ! s’exclama Gearloose, affolé. Vous allez vous faire tuer !

Je me fendis d’un sourire crispé, à la fois tétanisée de peur – son angoisse trouvait un réel écho en moi - et touchée de son inquiétude. Pour un homme taxé d’indifférence envers ses semblables, le Langue-de-Plomb faisait preuve d’une réelle sympathie, même si ses mots avaient quelque chose de maladroit et de cruel.

_ Pour ce que j’ai observé, intervint Spencer très posément, vous êtes plutôt bien préparée, Miss. Sans vouloir me vanter, me désarmer n’est pas donné à tout le monde. Votre défense est solide et vous êtes vive, avec de la ressource et un avantage évident... Mais la mort est effectivement un risque. Elle est omniprésente sur le front et le danger permanent. Le Nurmengard… c’était audacieux, je ne nie pas votre courage, mais il n’y avait pas de moldus avec leurs armes automatiques. Êtes-vous vraiment consciente de l’enfer du front ?

J’acquiesçai, les lettres de mon parrain en tête. Il m’y avait décrit Stalingrad et d’autres champs de bataille. Bien sûr, son récit ne détaillait pas les exactions perpétrées mais leur férocité et la cruauté des hommes transparaissaient dans ses mots d’effarement, de révolte ou de dégout. Le front serait sans doute différent de ce que je m’imaginais, mais je ne m’imaginais rien de mieux que les plus terribles bassesses humaines.

_ Dans ce cas, reprit l’Auror, j’admire et respecte plus encore votre choix, Miss. Et je réitère ma proposition : rejoignez les Aurors. Après tout, devenir Auror et aller sur le front ne sont pas des choses incompatibles. D’autres vous ont précédée.

Je le dévisageais un instant, totalement éberluée. A aucun moment je n’avais envisagé cette possibilité.

_ Vous me laisseriez vraiment aller sur le front ? A peine embauchée ? demandai-je, interloquée.

Il acquiesça d’un haussement d’épaules, annonçant l’évidence de sa réponse :

_ Vous comptez vous y rendre, de toute façon, Auror ou pas. Alors autant y aller en tant qu’Auror. Vous bénéficierez du statut, et je pourrai ainsi garder un oeil sur vous…

_ Du statut ? répétai-je, perplexe, alors même que la question de son intérêt me brûlait les lèvres.

_ Vous avez des contacts avec le front, je suppose donc que vous savez que la Résistance sorcière s’organise depuis quelques mois autour d’un homme : Hector Rémorum. C’est un grand meneur d’hommes, fin stratège, et on lui doit toutes les dernières réussites sur le front. Il y a eu plus d’arrestations de Schattenaltern depuis son arrivée que durant les trois précédentes années. Mais c’est aussi un homme extrêmement autoritaire, qui veut tout contrôler et ne supporte pas d’être contredit.

Je connaissais effectivement l’homme de réputation. Dans une lettre de mon parrain et de ses amis, Peter le comparait à un tyran et Liam le traitait de despote.

_ De ce que je connais de vous, continua Spencer, et avec vos dons, je pressens au contraire que vous aurez besoin de liberté pour agir à votre guise. Vous seule connaissez réellement vos aptitudes, c’est à vous de choisir vos missions. En devenant Auror, vous n’aurez de comptes à rendre qu’à moi, mais je serai à des milliers de kilomètre... Par contre, vous pourrez ainsi vous soustraire au totalitarisme de Rémorum.

Le choix paraissait évident, mais les arguments pour devenir Auror s’enchainaient si bien que j’avais l’impression de glisser doucement vers un piège. Pourquoi Spencer tenait-il tant à ce que je devienne Auror ? Je posais néanmoins la question différemment :

_ Pourquoi… m’accorder tant de crédits et… d’avantages ? Vous ne me connaissiez pas ce matin !

_ Détrompez-vous, Miss, répondit-il avec un sourire ironique. Vous êtes connue de mon service depuis votre escapade au Nurmengard. Faire s’évader des prisonniers au pied même de la tour a suffisamment secoué les Schattenaltern pour que les Aurors sur le terrain s’en aperçoivent et mènent l’enquête. C’est ainsi que j’ai appris votre existence, et votre identité m’a été donnée par votre mentor quand il m’a demandé de faire partie de votre jury. Quant au crédit que je vous accorde, il vient pour l’essentiel de ce même fait d’arme au Nurmengard. Je sais que le plan adopté ne reposait que sur vos pouvoirs et leur effet de surprise. Je sais comment vous avez neutralisé nombre de mages noirs, et comment vous avez évacué tous vos compagnons, évitant ainsi de vous faire prendre ; ils ne tarissent pas d’éloges à votre sujet. Mais plus que leur estime, c’est l’intérêt de vos adversaires qui illustre le mieux votre valeur. Car les Schattenaltern vous cherchent. Et je serai un idiot si je ne vous prenais pas au sérieux alors que vous avez capté toute leur attention.

J’accusai le coup, mes épaules ployant un instant sous le poids de la nouvelle. Les Schattenaltern me cherchaient. L’effroi à m’imaginer poursuivie par une horde de mages noirs sanguinaires me laissa palpitante quelques secondes, mais se confronta très vite au tourment qui me rongeait. Leur vengeance pour avoir tué un des leurs… C’était mérité. Après tout, mon terrible sentiment de culpabilité venait bien de l’idée d’avoir ravi un être cher à des personnes. Que les proches de l’homme que j’avais tué veuillent se venger me paraissait au final tout à fait normal. J’y trouvais même un certain apaisement. Enfin, on me mettait face à mes responsabilités. Enfin, je commençais à expier. Car l’expiation était bien là, dans la peur d’être rattrapée. Peut-être même se terminerait-elle par la vengeance des Shattenaltern. Si cela arrivait, je l’aurais mérité. Cependant, je ne perdais pas de vue que les mages noirs avaient mis le monde à feu et à sang et que je voulais contribuer à leur chute. Je ne me laisserai pas prendre aisément, quelque soit mon désir d’expier.

_ A présent que vous savez, reprit Spencer, avez-vous toujours envie d’aller au front ?

J’ignore ce que mon visage avait reflété de mes réactions et j’ignore plus encore ce que l’Auror avait perçu de mes états d’âme, mais sa question eut pour effet de me galvaniser.

_ Oui, répondis-je cependant sobrement mais avec conviction.

_ En tant qu’Auror ? continua-t-il.

_Oui, soufflai-je.

La traque dont j’allais être l’objet allait me compliquer la vie, et probablement celle de mes proches, surtout ceux qui étaient sur place. Si le statut d’Auror me permettait d’avoir un tant soit peu de pouvoir pour faire protéger mon parrain et ses amis, je voulais bien y adhérer.

_ Alors, bienvenue chez les Aurors, conclut Spencer.

Je le remerciais d’un hochement de tête, réalisant avec peine ce qui venait de se décider. Je savais que je venais de franchir une étape importante pour moi ; je souhaitais l’approbation de Spencer avant la soutenance et je l’avais eue au-delà de mes espoirs. Mais la situation était trop grave pour que je m’en réjouisse vraiment, ou pour que quiconque me félicite.

_ J’ai encore un test à vous faire passer, Miss, reprit Spencer avant que le silence ne devienne trop pesant. Il ne remettra pas en cause votre entrée chez les Aurors, mais permettra simplement de mieux vous connaître.

Tout en parlant, l’Auror avait sorti de son costume un petit coffret qu’il me tendit.

_ Si vous voulez bien lui rendre sa taille d’origine… puisque je n’ai plus de baguette…

Je compris en quoi allait consister le test au moment où je me saisis du coffret. Il s’agissait en fait d’une malle de voyage, réduite à la taille d’un porte-monnaie.

_ Un épouvantard, dis-je avec raideur, pour dominer la bouffée d’angoisse qui montait en moi.

Qu’allait-il apparaitre devant moi ? En troisième année, lors du cours de défense contre les forces du mal, il m’était apparu un clown. Innocente peur enfantine… Mais maintenant que j’avais grandi, que j’avais vu certaines choses...

_ J’admets que le test est moins bénin qu’il n’y parait, concéda Spencer pour confirmer. Il en dit long sur la personnalité, car nos peurs nous définissent. Et c’est précisément pour cela que j’ai besoin de connaître votre plus grande peur. D’ailleurs avez-vous une idée de ce que nous allons voir ? Ce test pourrait aussi vous apprendre des choses sur vous-même, alors, continua-t-il comme je secouai négativement la tête.

Pleine de méfiance, je déposai la mallette miniature au sol et lançai le sortilège pour l’agrandir. Mais qu’allait-il en sortir ? Une arme moldue ? Un cadavre foudroyé ? Le clown de mon enfance?

Lentement, et sans agressivité aucune, une silhouette humaine se redressa de la malle lorsque celle-ci s’ouvrit. Familière, je ne la reconnus pourtant qu’une fois le visage dégagé des cheveux : c’était moi.

La stupeur se disputa à mon incompréhension. Moi ! ? Mais pourquoi l’épouvantard avait-il donc pris mon apparence ? Et qu’est-ce que ça signifiait ? Que j’avais peur de moi ? Si j’étais désemparée par cette apparition, je ne me sentais pas le moins du monde terrorisée devant elle. Ma plus grande peur, vraiment ?? J’avais du mal à y croire. A tout hasard, je jetai un œil à mon jury. Spencer et Gearloose levaient des sourcils circonspects, tandis que Dumbledore affichait son perpétuel sourire bienveillant.

Je reportais mon regard sur mon reflet vivant. C’était bien moi, à n’en point douter. Mais dans une attitude très différente de l’idée que je me faisais de moi : plus pâle, plus sombre, les traits trop lisses et figés en une expression glaciale. L’ambre de mes yeux s’était obscurci jusqu’au noir presque absolu où il ne subsistait plus que la lueur du meurtre.

C’était moi, en meurtrière, telle que je m’étais un jour vue, et telle que je craignais de redevenir. Oui… l’épouvantard n’avait pas tort. J’avais peur de moi, de ce que je pouvais faire : tuer d’une seule pensée. J’avais peur que cette facilité d’exécution ne me fasse un jour recommencer. Et je ne vaudrais alors pas plus que les Shattenaltern. D’ailleurs les vêtements que portait mon double étaient ceux de la sorcière que j’avais vue dans la forêt du Nurmengard.

_ Une Auror qui a peur d’elle-même, commenta Spencer, pensif, c’est tout à fait inédit… Mais pas vraiment étonnant au vue de votre pouvoir particulier et de votre… expérience, ajouta-t-il après une hésitation. J’ignore encore ce que cela pourra induire comme réactions sur le terrain. Mais au premier abord, je dirais que connaitre sa part d’ombre – et s’en méfier - est un atout.

Il s’interrompit, réfléchissant un instant avant de reprendre :

_ Entre vos dons pour l’Ancienne Magie et votre peur qui se transforme en atout, je crois que vous êtes la recrue la plus prometteuse qui ne soit jamais entrée chez les Aurors.

La remarque de Spencer me plongea dans un abime de gravité ; elle confirmait le caractère exceptionnel de mon aptitude à user de magie sans baguette et l’intérêt enthousiaste que cela suscitait. J’en prenais doucement conscience, pressentant que l’Auror attendait beaucoup moi. J’ignorai pourtant alors ses desseins à mon sujet.

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chapitre 22
  
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Message par Apsara Jeu 1 Sep - 10:17

:super: Je m'y mets dès que possible !

Edit.
Lu !
Heureusement, la compréhension de ce chapitre ne nécessitait guère de se remémorer les précédentes en détail !
On sent que tu l'as bien peaufiné !

J'ai aimé en particulier :

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Message par Syrinx Jeu 4 Juin - 16:14

Bon, il n'aura fallu que 3 ans (et un confinement) pour sortir ce chapitre...  sifflote Oups  

je mets le résumé du chapitre précédent, mais si vous avez besoin d'occupation, vous pouvez toujours reprendre depuis le début...

Résumé du chapitre précédent : Fin de septième année, Jasdrian passe sa soutenance de mémoire avec comme membres de son jury : Albus Dumbledore (son tuteur), Gyro Gearloose (le chef du département des Mystères) et William Spencer (le chef du bureau des Aurors). Ces deux derniers lui proposent chacun d’intégrer leur service. Mais Jas annonce qu’elle désire plutôt rejoindre la résistance contre Grinderwald. Spencer lui propose alors d’y aller mais en tant qu’Auror. Jas accepte.
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Chapitre 22 : Loverdose


La fin de ma soutenance reste floue. Je me rappelle vaguement des félicitations de mon mentor et de celles du Langue-de-Plomb. Je me revois signant mon contrat d’embauche et donner ma main à Spencer pour qu’il y appose l’insigne des Aurors au tampon magique. Normalement cachée, mon appartenance à ce corps ministériel pourrait ainsi se révéler à volonté.

L’après-midi était déjà bien avancé quand je pris congé des membres de mon jury. Entre la présentation, les tests de Spencer, les discussions et les formalités administratives, je n’avais pas vu le temps passer. Mais voilà, bien qu’étant toujours dans l’enceinte de Poudlard, ma vie d’étudiante s’était officiellement achevée. Un instant je me sentie étrangère au château ; que faisais-je ici, avec mon insigne d’Auror ? Mais lorsqu’un personnage de tableau – un souffleur de verre dans son atelier - me demanda comment s‘était passé ma soutenance, je redevins l’étudiante que j’avais été depuis la réception du hibou m’indiquant mon inscription à l’école. J’étais encore bel et bien à Poudlard, avec des discussions d’étudiants. Mais tout ceci prendrait fin le lendemain ; dans une journée je quitterais le cocon de l’école – prolongé par le Poudlard Express. L’imminence de l’échéance me plongea dans une immense vague de nostalgie. L’école avait été un second foyer pendant sept ans, j’y avais partagé de grands moments de joie, de labeur et de drame avec tous ses habitants.

Il faisait beau, mes camarades prenaient le soleil dans le parc du château. Je profitai donc que l’école soit vidée de ses occupants pour faire mes adieux aux personnages des tableaux que je n’aurai guère le loisir de voir le lendemain. Je redécouvris avec plaisir les passages secrets, et fis un détour par les cuisines pour remercier les elfes de maison de nous préparer de si bons repas tous les jours. Enfin, quand je remontai à Serdaigle, la nostalgie m’avait en partie quittée. Je n’oublierai pas de si vite ces sept années passées à l’école, mais une page se tournait, voilà tout.


Le dortoir était sans dessus-dessous. Les malles vidées, les lits défaits. Toutes mes affaires étaient pêle-mêle avec celles d’Emily et d’Olive ; il y en avait partout, du sol au plafond (un chemisier était suspendu au lustre). Un oreiller devait être éventré car des plumes voletaient au-dessus de ce capharnaüm au milieu duquel Rose Rainer s’agitait en retournant un tas de vêtements.

_ Rose ! m’écriai-je, mais qu’est-ce tu fais ?!

Elle se tourna, le visage ravagé par les larmes et les yeux un peu fous. Plus hystérique que coupable, elle me fixa un instant, semblant évaluer si j’étais de nature à l’aider ou pas.

_ Elle me l’a volé, finit-elle par lâcher, la voix brisée.

_ Quoi ? demandai-je, le « qui » semblant évident quand on observait le coin d’Olive, minutieusement inspecté.

_ La Loverdose ! s’écria-t-elle avec l’exaspération de celle qui se heurte à un mur d’incompréhension alors qu’elle parle d’évidence.

Avec un tel nom, il ne pouvait s’agir que d’une potion ; d’un philtre d’amour, précisément. Et soudain, la représentation de la mosaïque m’apparut. Je connaissais pourtant déjà nombre de carreaux mais son dessin ne se révéla qu’avec cet élément. A l’affolement de Rose pour la perte de la potion, je ne pouvais que supposer qu’elle l’utilisait sur Palmer Patil, d’où leur relation en dents de scie… Quant aux couples antinomiques qui m’avaient étonnée ces dernières années, ils s’expliquaient mieux avec un philtre d’amour. Et la voleuse, Olive, ne pouvait avoir qu’un seul dessein…

_ Jedusor, dis-je, quelque peu étonnée d’en revenir à lui.

Rose acquiesça doucement. Apparemment, elle en était arrivée à la même conclusion.

_ Mais ils étaient tous les deux dans le parc, chacun avec sa maison ; elle ne lui a pas encore donné. C’est pour ça que je suis montée fouiller. Mais je ne la trouve pas, se lamenta-t-elle, sa voix montant dans les aigus et les mains dans ses cheveux, prêtes à se les arracher.

_ C’est donc qu’elle a sur elle, réfléchis-je tout haut, pour forcer ma camarade de Serdaigle à se concentrer sur le problème plutôt que de sombrer dans l’hystérie. Elle compte s’en servir bientôt, je présume.

Je jetai un coup d’œil par la fenêtre. Mes camarades de Serdaigle étaient bien dans le parc, même l’insupportable bande de Yaxley. Mais il manquait Olive. Je ne voyais aucun Serpentard non plus mais ils pouvaient être plus loin, hors de la vue que j’avais des jardins.

_ Olive cherchera à être seule avec Jedusor, reprit Rose, hésitante. La Loverdose a un fonctionnement très différent des autres philtres d’amour car la potion n’est pas spécifique à une personne, elle ne contient rien de personnel, pas même un morceau de parchemin avec le nom de la personne à aimer. Rien. Son effet se déclenche simplement par regard. Celui ou celle qui l’absorbe tombe amoureux de la première personne de sexe opposé qu’il ou elle voit immédiatement après en avoir bu. Extrêmement puissant, mais très aléatoire, commenta-t-elle. A moins, d’être en tête à tête.

Je ne savais que peu de choses sur les élixirs amoureux, mais je faisais confiance à Rose sur le sujet. J’acquiesçai pour signifier que je comprenais bien le principe de la potion et les impératifs d’Olive pour s’en servir.

_ Reste là, je vais chercher Olive.

Rose fit mine de me suivre, mais je l’arrêtai d’un regard et lui suggérai de ranger le désordre dont elle était responsable. Il y avait des jours que nous rassemblions nos affaires avant notre départ définitif de Poudlard et je n’avais aucune envie de refaire ce que j’avais déjà fait.

Je descendis du dortoir à un bon train, un plan en tête. A défaut de savoir où était Olive, je savais qui pourrait me renseigner : Mimi. Courant presque dans la salle commune de Serdaigle, je m’arrêtai pourtant net à la porte, en proie à un affreux dilemme : avais-je le droit d’arrêter les desseins d’Olive ? User d’un philtre était contre nature, mais cela n’aiderait-il pas Jedusor à m’oublier et à passer à autre chose ?

Je restai là, indécise, la main sur la poignée.

_ Oui mais pas comme ça ! finis-je par décider.

Et je m’élançai dans les escaliers de la tour de Serdaigle, direction les toilettes du deuxième étage.

_ Mimi, appelai-je en entrant. J’ai besoin de toi.

Assise sur le rebord d’un lavabo, la tête basse, elle battait mollement des jambes, l’air taciturne.

_ Qu’est-ce que tu veux ? demanda-t-le fantôme, renfrogné.

_ Savoir où est Olive ?

_ Avec lui, répondit-elle, morose, bien que le rythme de ses jambes trahissait un certain agacement. Elle a compris que je n’osais pas approcher quand il était là. Du coup elle a fait ami-ami avec lui.

_ Jedusor ? Mais pourquoi le craindrais-tu ? m’étonnai-je.

_ Je ne sais pas. Je l’aime pas, c’est tout !

Je me mordis la langue avant de répliquer qu’elle n’aimait de toute façon personne. Et puis, il y avait autre chose : elle évitait vraiment Jedusor. Même sa suspicion à mon égard - à cause de la capacité de mes sorts à l’atteindre – ne l’avait pas ainsi éloignée de moi. La réserve de Mimi pour le Serpentard  tenait plus du malaise. Même si elle ne se souvenait de rien, je pressentais un rapport avec sa mort, car c’est après le drame qu’était née sa défiance pour le préfet en chef. Ça signifiait forcément quelque chose.

_ Où sont-ils ? Retentai-je.

_ Pourquoi ça t’intéresse ? demanda-t-elle en guise de réponse, plus pour me tourmenter que par réelle curiosité.

_ Olive veut faire boire un philtre d’amour à Jedusor.

_ Ah ? Et ça t’embête ? Tu es jalouse ?

Et sans me laisser le temps de répondre, Mimi, enchantée de sa propre idée, se mit à répéter le mot de « jalouse » sur tous les tons, dans le seul but de m’irriter. Ce qui fonctionna en partie : non seulement je n’avais pas ma réponse et perdais du temps, mais en plus l’écho que trouvait en moi ce concept était de nature à m’exaspérer après le débat infructueux que j’avais eu avec moi-même sur le sujet. Cependant, je songeai que l’attitude agaçante du fantôme était celle d’une enfant. Deux ans avaient passé depuis sa mort. Nous avions tous grandi mais pas elle. Mimi était toujours l’élève de troisième, entre les caprices enfantins et les révoltes de l’adolescence. Cette incapacité à évoluer me peina et me permit de me dominer. De toute façon, j’avais besoin de sa pleine coopération, il était donc inutile de la faire taire par un sortilège qui l’aurait vexée et l’aurait fait fuir.  

_ Mimi, on n’a pas le temps, là, tentai-je alors qu’elle commençait des vocalises sur le mot « jalouse ».

Elle s’arrêta brusquement :

_ Moi, j’ai tout mon temps.

Evidemment, les fantômes avaient tout leur temps ! J’essayai une autre approche alors qu’elle reprenait son nouveau refrain en se dandinant :

_ Tu comptes vraiment laisser Olive quitter Poudlard heureuse avec un petit ami ?

A nouveau, elle se tut tout net, et me toisa, évaluant si mon tourment actuel valait une occasion de nuire à Olive. Pour ma part, je n’avais aucun doute sur sa préférence et j’enfonçai le clou :

_ Tu es au courant ? Nous avons passé nos ASPICs et nous quittons Poudlard demain. C’est ta dernière occasion de hanter Hornby.

Même sous sa forme vaporeuse, je perçus l’effet de mon annonce au rétrécissement de sa pupille.

_ Rejoins-moi au cinquième, dit-elle alors avant de s’éclipser par le plafond.

Une seconde, je soupirai : j’avais la coopération de Mimi. Mais je n’étais pas fière de la façon dont je l’avais obtenue. Heureusement je n’avais pas le temps pour les états d’âme, et sortant en trombe des toilettes, je courus jusqu’aux escaliers. Je gravis les marches quatre à quatre jusqu’au cinquième et arrivai essoufflée ; Mimi m’attendait déjà et m’indiquait le fond du couloir.

_ Ils viennent de rentrer dans la salle de cours, au fond.

_ Une salle de cours ? Répétai-je, dubitative. Non, ce n’est qu’un placard à balai.

Et alors même que je prononçais cette dernière phrase, je me demandai si nous n’arrivions pas trop tard. Deux élèves dans un placard à balai !? Mais le fantôme haussa les épaules :

_ Un placard, une classe… ça dépend des jours. Parfois, la porte donne sur un beau jardin. Parfois, sur une salle pleine d’objets en tout genre. Un jour, elle allait même sur une plage ! Mais aujourd’hui, c’est une salle de cours.

S’il n’y avait eu cette urgence à sortir Jedusor des griffes d’Olive, je me serais sans doute émerveillée de cette nouvelle bizarrerie de l’école. Mais pour l’heure, le Serpentard avait besoin d’aide.

J’avançai à pas de loup jusqu’à l’entrée de la salle de cours. La porte entrebâillée ne me permettait pas de voir la totalité de l’intérieur. Je tendis donc l’oreille.

_ Pourquoi tu n’entres pas ? chuchota Mimi.

Bonne question, en vérité… Le doute était revenu : devais-je intervenir ? Les philtres d’amour m’avaient toujours mise mal à l’aise ; de mon point de vue, on ne devait pas manipuler les sentiments d’autrui. Mais dans le cas de Jedusor, il fallait que je me pose la question : était-ce vraiment à cause de ma répulsion pour ce type de potion que je souhaitais faire échouer Olive ? Mimi n’avait-elle pas vu juste en me disant jalouse ? Une part de moi souhaitait tant démontrer l’inverse que j’étais prête à faire une entorse à mes principes. Mais tout de même, des sentiments créés artificiellement… était-ce mieux qu’une peine de cœur ?

J’en étais là de mes réflexions quand, perdant patience, Mimi tenta de me pousser. Avec son corps fait de brume, elle n’aurait pas dû réussir à me faire bouger, mais voulant éviter son contact glacé, j'eus un geste de recul. Dans mon mouvement, je me cognai à la porte, qui s’ouvrit un peu plus.

Assis face à face sur les tables de cours, Olive et Jedusor trinquaient avec leur bouteille de biereaubeurre. Ma camarade de maison tournait le dos à l'ouverture et ne me vit point mais le regard de Jedusor fut attiré par le mouvement de porte.

_ Jasdrian, dit-il en souriant, tu as enfin fini ta soutenance ?

A mon prénom, Olive avait tourné la tête. Si ses yeux avaient eu le pouvoir de tuer, je serais sans doute morte à cet instant.

_ Toi!? Gronda-t-elle d'une voix si sourde que le son ne porta que dans ma direction.

_ Viens boire un coup avec nous. L'année est finie ! Tiens, prends une biereaubeurre, y en a d'autres...

_ Non !!!!! s’écria Olive de la voix hystérique et colérique des gens qui savent que la situation leur échappe. Et dégage, toi ! ajouta-t-elle pour moi, parfaitement haineuse.

Sa réaction fut si brutale que Jedusor lui retourna un regard médusé. C’est là que Mimi entra dans la salle :

_ Ben alors, Hornby, on ne veut pas trinquer à la fin de l’année avec une camarade de maison ?

Olive avait instinctivement reculé en voyant le fantôme apparaitre, mais pour une fois, il ne se jeta pas sur elle en vociférant. Sans doute à cause de la présence de Jedusor, pensai-je dans un premier temps. Mais lorsque Mimi reprit, narquoise et doucereuse à souhait, je compris qu’elle se délectait de la situation.

_ C’est dommage, continuait l’ectoplasme en avançant lentement dans la pièce, moi j’adorerais pouvoir trinquer avec vous… Mais la bouteille m’échappe, ajouta-t-elle avec une petite moue attristée, en tentant vainement de saisir la bièreaubeurre qu’avait laissé Olive en s’écartant du bureau (où elle était précédemment assise).  Remarque, reprit-elle après quelques essais, quand on sait un peu ce qu’il y a dans certaines bouteilles, ce n’est peut-être pas plus mal de ne pas pouvoir boire avec vous…

Le fantôme s’assit devant Jedusor, juste à la place où Olive était à notre arrivée. Pour une qui craignait le Serpentard, elle ne le montrait guère. Mais sa démonstration ne devait souffrir aucune faille pour que l’humiliation de Hornby soit totale.

_ Philtre d’amour, précisa-t-elle en désignant à Jedusor la bièreaubeurre qu’il tenait. Mais il ne faut pas trop en vouloir à Hornby. Elle n’est douée en rien et est juste assez futée pour savoir qu’elle n’est pas jolie et n’a aucune chance de trouver un petit ami sans potion magique. Le seul domaine où elle excelle, c’est la méchanceté.

Olive nous regarda, effarée avant de se tourner vers Jedusor, qui haussait un sourcil attentif, visiblement curieux de la réponse.

Cernée, et sentant qu'elle avait perdu la partie, Olive se défila avec un cri rageur. En passant près de moi, elle me poussa et je ne tins debout que parce que le mur arrêta ma chute. Mimi la suivit en chantant à tue-tête :

_ Hornby drogue les garçons! Hornby drogue les garçons!

Leurs voix se répercutèrent un instant sur les murs du couloir par lequel elles avaient disparu.

_ Tu peux m'expliquer ? demanda Jedusor, circonspect.

_ Comme l’a dit Mimi : un philtre d'amour, résumai-je en m’approchant pour désigner la bouteille de bièreaubeurre. Je te rappelle que Olive a faible pour toi.

_ Et que ce faible n’est pas réciproque, ajouta-t-il pour terminer l’explication aussi bien pour lui que pour moi. Encore moins, maintenant !

Atterré, le préfet de Serpentard regarda d'un nouvel oeil sa boisson.

_ De la loverdose, précisai-je. Apparemment c'est une potion qui tourne dans l'école depuis deux ou trois ans. Olive l'a volée à Rose Rainer.

_ Un philtre d’amour volé… Eh bien! Elle a de la suite dans les idées.

Je levai les yeux au ciel pour toute réponse. J’avais sympathisé avec Olive avant même d’arriver à l’école, dans le Poudlard Express. Mais elle m’avait déçue d’année en année. Des moqueries, des propos acerbes, des persécutions… Odieuse et manipulatrice à ses heures, elle était à présent voleuse et empoisonneuse.

_ Au fait, merci d'être intervenue.

Je me contentai de hausser les épaules pour signaler que ce n’était vraiment rien. D’ailleurs je n’avais rien fait, c’était Mimi qui avait dévoilé le pot aux roses. Certes, j’avais œuvré dans ce sens, et une fois face à Olive et sa réaction haineuse, je n’aurais pu me taire. S’attacher artificiellement à une telle teigne… je ne l’aurais souhaité à personne, Jedusor ou pas. Finalement, notre intervention conjointe – Mimi palliant à mon hésitation – avait permis d’éviter le pire ; la réaction de Jedusor me confortant dans l’idée que le philtre d’amour n’était jamais une bonne solution. J’espérais seulement que le Serpentard percevait mon acte comme celui d’une camarade désintéressée.

_ Ta soutenance, alors ? demanda Jedusor. J’ai aperçu William Spencer, avec Gearloose et Dumbledore. C’était donc lui, le membre du jury après qui tu attendais pour soutenir ton mémoire ?

Je hochai doucement de la tête avec un timide sourire d’excuse, connaissant d’avance la teneur de sa prochaine réplique :

_ Un membre du ministère à une soutenance d’ASPIC c’est déjà rare, mais deux… Tu ne te refuses rien ! De quoi causait ton mémoire pour attirer tout ce beau monde ?

_ De magie défensive, répondis-je en accord avec ma conscience – après tout j’avais découvert la magie intrinsèque en cherchant une solution pour qu’un Auror privé de baguette soit moins vulnérable. Les Langues-de-Plomb poursuivront peut-être mes travaux, ajoutai-je pour éluder des questions plus précises, les activités du Département des Mystères étant marquées du sceau du secret. Quant à moi, je me suis faite suffisamment remarquer pour entrer chez les Aurors.

_ Ah ? S’étonna le préfet en chef, pris de court. Mes… félicitations. Enfin… je crois, ajouta-t-il avec hésitation. Mais… je croyais que tu voulais aller te battre avec la Résistance contre Gindelwald ?

Je comprenais mieux son incertitude sur l’attitude à adopter. Lui aussi partait du principe qu’une novice ne serait jamais envoyée sur le front et que mon entrée chez les Aurors contrecarrait mes plans.

_ Eh bien, ce n’est pas incompatible avec le fait d’être Auror, dis-je en reprenant l’argumentation de Spencer.

Jedusor resta un moment silencieux, le front soucieux et la mine peinée. S’il avait espéré que le bureau des Aurors me détournerait de la Résistance, c’était raté.

_ Tu as vraiment dû faire forte impression à Spencer, alors, conclut-il. C’est certainement une belle consécration mais je n’arrive pas à m’en réjouir. Sais-tu vraiment où tu vas aller ? As-tu seulement lu ce que racontent les journaux à propos des armes moldues ? Et les Schattenaltern ?

Je m’approchai davantage du Serpentard et lui pris la main. Qu’il soit en ce moment l’ami ou le soupirant ne changeait rien au fait qu’il s’inquiétait pour moi, et que je devais me montrer forte pour deux. Je ne le reverrai probablement plus après notre descente du Poudlard Express, le lendemain soir ; je devais nous préparer aux adieux. Il n’était que le premier de la liste.

_ Jedusor, je lis les mêmes journaux que toi, et les lettres de mon parrain aussi, ce qui me renseigne probablement mieux sur l’état du front. Mon parrain et ses amis sont sur place depuis des années, et ils ont survécu. Les sorciers meurent heureusement moins nombreux que les moldus qui eux se font la guerre et tombent par milliers. Mais ce sont les Schattenaltern qui tirent les ficelles. Je suis consciente du danger, mais je me dois d’y aller. Et… si ça peut te rassurer, Spencer n’aurait jamais accepté mon départ s’il ne me jugeait pas apte à survivre.

Je souriais doucement, en essayant d’accrocher son regard, mais il gardait les yeux baissés sur nos mains, et soupirait, le dos voûté.

_ Soit, finit-il par dire, en relevant les yeux et en se redressant. C’est ton choix, ta volonté et je dois la respecter. Même si tu ne me facilites pas la vie. Tout ce qui compte c’est que tu vives ta vie comme tu l’entends. Alors, à la guerre ! lança-t-il en levant légèrement sa Bièreaubeurre.

_ Ne bois pas ça, lui rappelai-je.

_ Quoi ? fit-il, en haussant les épaules. Que veux-tu que ça me fasse ? Il n’y a que toi et moi, ici, et je suis déjà amoureux.

Et il porta la bouteille de Bièreaubeurre à ses lèvres, buvant une longue gorgée, la tête en arrière. Lorsqu’il la rebascula en avant, il y avait du défi dans ses yeux.

_ Tu vois, ça ne change rien, dit-il en reportant un toast muet, prêt à reboire.

_ Ne bois pas ça, ordonnai-je cette fois, tout en attrapant la fiole pour l’empêcher de boire.

Il ne résista pas, mais au contact de nos mains sur la bouteille, il changea : un sourire de bienheureux. Un véritable sourire épanoui irradiant de bonté. Et des yeux passionnés où brûlait un désir à faire rougir les plus ingénues.

Le changement était si saisissant et troublant que je ne m’aperçus pas dans un premier temps qu’il approchait son visage du mien.

_  Non Jedusor, fis-je en le repoussant ; tu crois vraiment que le philtre n’a rien changé, tu ne te contrôles plus ! Bas les pattes ! ajoutai-je comme il essayait de m’enlacer.

Il était temps que je parte, et vite. J’avais pour idée d’enfermer le Serpentard dans cette salle de classe que personne ne connaissait, en attendant qu’il reprenne ses esprits. J’envisageai même de devoir lui jeter un sortilège pour m’extirper, mais je tentai une autre approche.

_ Jedusor, je vais partir et je t’interdis de me suivre.

_ Mais je t’aime… commença-t-il en bredouillant si pitoyablement que je préférai le couper, par respect pour l’être insupportablement hautain qu’il était habituellement :

_ Et tu ne désires donc que mon bonheur. Or, mon bonheur, c’est que tu ne me suives pas.

La ruse était grossière, mais je comptais bien sur l’adoration qu’il me vouait pour parvenir à mes fins. Pour son bien, à lui aussi. Il tergiversa mais finit par se ranger à ma volonté. Je tournai les talons et… me retrouvai dans ses bras.

_ Non, je peux pas rester loin de toi.

Il m’embrassa avant que je ne réplique, écrasant frénétiquement ses lèvres sur les miennes. Je le repoussai, sans doute aidée d’un peu de magie, et mon regard furieux parvint à le garder à distance, tandis que je me ressaisissais, passant machinalement ma langue sur mes lèvres. Elles avaient un vague goût de biereaubeurre, mais plus sucrée. Plus épicée, aussi. Le goût de la Loverdose, sans doute. Mais quelle quantité de philtre Olive avait donc t-elle versée dans cette bouteille pour que j’en sente les ingrédients ?!  A cette question, suivit une réflexion qui me serra le cœur en même temps que je comprenais la situation : puisque je sentais si bien le goût de la potion, c’était qu’elle était particulièrement concentrée. Et donc peut-être capable de faire effet malgré l’infime quantité que j’en avais absorbée.

Ce fut ma dernière pensée rationnelle. La seconde suivante, je trouvais Jedusor terriblement attendrissant, ainsi transi d’amour pour moi et je ne repoussai pas l’assaut suivant.



Je ne garde que peu de souvenirs de ce qui suivit. Plutôt des sensations : des lèvres fiévreuses, des mains empressées, des yeux de l’exacte couleur de la corruption, une odeur de fontaine moussue, et son poids sur mon corps.

La conscience me revint comme on se réveil en sursaut : avec un nœud au ventre et brièvement égaré bien qu’en possession de tous ses moyens. J’étais pourtant à peu près sûre de ne pas me réveiller, mais de seulement reprendre contact avec le monde qui m’entourait. J’étais allongée et reconnus la salle de cours désaffectée à son candélabre. « Jedusor », me rappelai-je en même temps que mon cœur hurlait « Sam ». Je me redressai vivement et me découvris avec horreur nue sous un drap bleu nuit. Mais qu’avais-je fait ? me demandai-je par pure rhétorique, connaissant bien évidemment la réponse, tout en refusant d’admettre que j’avais été si loin.

Et pourtant, j’étais bien dans un lit improvisé, mélange de mobiliers de classe et de magie, avec un corps étendu à coté de moi. Mais comment avais-je pu faire ça à Sam ? La honte se disputait à la culpabilité. C’était une chute sans fin, un abîme de reproches : j’avais trompé Sam, je l’avais trahi. Que dirait-il ? J’allais le perdre. A cette pensée, mon cœur se serra douloureusement. Nauséeuse, je glissai un regard à Jedusor. Allongé, il fixait le plafond, absent et lointain, distant dans son immobilisme. Avait-il repris conscience de la réalité lui aussi ? Probablement pas, avec la quantité de philtre qu’il avait bu…

Mais je me trompais. Que ce soit mon mouvement ou le fait de se sentir observé, il abaissa les yeux sur moi : froideur et écœurement. L’abîme se transforma en trou noir, un vortex implacable broyant le peu qui restait de moi et de mon amour-propre. La culpabilité est une chose qui ronge de l’intérieur, mais s’apercevoir que l’on inspire le dégout, c’est une douche à l’acide. Jedusor n’avait jamais eu le béguin pour moi, il avait bu le philtre pour pouvoir s’approcher. Il s’était joué de moi et j’avais trompé Sam. J’avais été faible et idiote. Moi qui passais pour une fille brillante, j’avais été au-dessous de tout.

_ Pourquoi ? demandai-je, atone, sans le regarder, car après tout, j’étais ce que j’étais : une Serdaigle qui voulait tout savoir, y compris en cet instant.

_ Je t’apprécie pourtant beaucoup, commença-t-il, vraiment.

Je lui coulais un regard menaçant ; je ne voulais surtout pas entendre des platitudes destinées à m’embobiner. Mais il ne me regardait pas, fixant le vide devant lui. Il semblait plus entrer en introspection qu’essayer de me convaincre.

_ Tu es une sorcière brillante, tellement brillante : douée, intelligente, curieuse, cultivée, avec une bonne répartie… Nos conversations vont me manquer. Bien sûr, avec la fin de nos études, je savais qu’elles prendraient fin. Mais j’avais espéré que nous garderions contact après l’école, comme moi avec mes camarades de Serpentard et toi avec ceux de Serdaigle, je suppose. Seulement, même cet espoir est parti quand tu m’as annoncé que tu allais quitter l’Angleterre. Et pour entrer dans la Résistance magique, en plus ! Si ce n’était que pour nos conversations, je me serais fait une raison, mais j’espérais pouvoir compter sur toi pour autre chose. Une chose qui me tient à cœur. Alors… alors j’ai pensé qu’en nous liant davantage, tu changerais peut-être d’avis et resterais ici, avec moi.

Ni l’effarement de mes amis, ni les suppliques de ma famille ne m’avaient détournée de mon objectif de rejoindre la lutte contre Grindelwald. Même la perspective de vivre en toute sécurité à Londres avec Sam ne m’avait fait déviée. Mais je ne pus rien en dire, les mots mourant à la simple évocation de Sam. Aussi, relevai-je un autre point, passablement en colère :

_ Tu as manipulé Olive pour qu’elle vole la Loverdose à Rose, commençai-je en déroulant les faits que je comprenais enfin sous un autre angle. Tu m’as bernée pour… nous lier, comme tu dis, et tout ça pour un SERVICE ? !

Ma voix était partie dans les aigus, ma colère virait à l’hystérie : ce que j’avais perdu pour un service qu’il n’avait pas demandé… je me levai d’un bond, emmenant le drap avec moi, et cherchai du regard mes vêtements. Je trouvai finalement ma baguette et m’en saisis pour ramener avec un sortilège mes affaires. De gestes secs, je commençai à m’habiller derrière le drap en lévitation quand il répondit :

_ Te manipuler ? si peu, fit-il en haussant des épaules. J’ai juste entretenu un certain attrait que tu avais déjà. C’est moi qui ai bu le philtre d’amour, je te rappelle.

Un instant, un bref instant, je me vis le foudroyer sur place. Mais tuer m’avait déjà trop coûté. Ce que je venais de faire, ce que j’allais perdre seraient un crève-cœur, mais ça ne serait jamais un fardeau aussi lourd que celui que j’avais endossé après avoir ôter la vie. Et après tout, il disait la vérité. Vaincue, je me contentai d’un regard noir par-dessus le drap.

_ Tu sais, reprit-il presque compatissant, je n’ai pensé à ce stratagème qu’après avoir compris que j’étais incapable d’aimer. Même toi, que je respecte et admire, même.

A défaut de sonner comme une excuse, ça ressemblait à un début d’explication. J’attendis la suite, en passant mon chemisier.

_ En fait, je m’en doutais depuis un bout de temps. Déjà à l’orphelinat, même tout jeune, je rejetai les autres. Bien sûr, ce n’est pas le meilleur endroit pour s’épanouir, mais mes camarades de dortoir y arrivaient quand même un peu. Les affreuses nones qui servaient de nurses avaient même une certaine tendresse pour certains enfants. Mais jamais pour moi car j’étais déjà un monstre de haine. Aussi loin que je me rappelle, j’ai toujours méprisé les autres. En apprenant que j’étais un sorcier et que j’appartenais à un autre monde, j’ai supposé que j’avais pressenti ma différence. Et les bribes de magie que je pratiquais à l’orphelinat me faisaient, effectivement, me sentir supérieur. Mais il n’y avait pas que ça. J’ai fini par retrouver l’identité de mes parents, lâcha-t-il, après une pause théâtrale. Ma mère était une sorcière, pauvre et discrète. Elle s’était éprise d’un moldu, un jeune lord local, qui n’a vu en elle qu’une souillon. Mais elle était sorcière et a finalement obtenu l’homme qu’elle voulait grâce à un philtre d’amour. J’ai été conçu dans cet amour artificiel. Pas étonnant que je sois incapable d’aimer, conclut-il.

Je n’adhérai pas vraiment à son explication. Intuitivement, il me semblait invraisemblable que l’état amoureux des parents puisse influencer dès la conception le caractère de l’enfant. Mais j'étais aussi consciente que ma colère me poussait probablement à tout rejeter. Sans intervention de ma part, Jedusor poursuivit :

_ Peu avant ma naissance, ma mère a cessé de donner la potion d’amour au moldu, pensant sans doute que l’imminence de ma naissance l’obligerait à rester. Mais il l’a tout simplement abandonnée et elle est morte de chagrin après m’avoir mis au monde. Elle était une sorcière, tout à fait capable de se soigner et elle est morte à cause d’un moldu qui nous a abandonné, parce qu'elle était pauvre et sans titre. Et pourtant, avec sa magie, elle lui était tellement supérieure. Et moi, j’ai grandi dans cet affreux orphelinat moldu, ignorant tout de mes origines et du monde des sorciers. Je hais mon père. Et… pour ce que j’ai vu d’eux, aucun moldu ne trouve et ne trouvera plus jamais grâce à mes yeux.

Je m’apprêtais à lui dire qu’il ne fallait pas rejette la faute sur tous les moldus, quand son regard m’arrêta. Ses yeux rivés aux miens, il aborda finalement le sujet qui nous avait amenés là.

_ Grindelwald a certes des méthodes trop radicales et extrêmes, mais il n’a pas tort sur un point : pourquoi est-ce aux sorciers de vivre cachés, comme des sous-hommes ?

J’avais sursauté au nom du mage noir. Il était derrière la guerre et ses abominations. C’était pour lutter contre tout cela que je m’apprêtais à rejoindre le front. Entendre ce nom m’avait renvoyé à mes préparatifs et mon avenir incertain. Mais j’étais trop énervée pour que l’angoisse me gagne. J’avais fini de m’habiller et attrapai rageusement le drap pour le rouler en boule.

_ Tu le sais très bien, répondis-je sèchement en lui renvoyant vivement l’étoffe à la tête : avec l’essor de leurs religions, les Moldus ont commencé à prendre pour divins les évènements qu’ils ne pouvaient pas expliquer. C’était pour éviter que des sorciers se prennent pour des dieux.

_ Et pourtant, leurs religions reposent toutes sur la vénération d’un être exceptionnel, dit « supérieur ». Et nous, sorciers, savons tous que ces êtres supérieurs étaient des nôtres, comme le fameux Christ dont les nones m’ont assommé. Les moldus nous voient comme supérieurs, alors pourquoi nous cacher ?

_ Parce que nous ne sommes pas supérieurs aux Moldus. Nous possédons certes une baguette mais nous sommes humains comme eux, répondis-je. En plus certains ont tendance à vouloir détruire ce qu’ils ne comprennent pas ou jugent dangereux. L’Inquisition, Salem, tu te rappelles ?

_ Oui, et les moldus ont essentiellement tué les leurs dans ces « purges », car comme tu viens de le dire, nous possédons des baguettes et ça nous donne l’avantage pour…

_ Jedusor, coupai-je, te rends-tu compte de ce que tu dis ? Tu me sers le discours de Grindelwald. Es-tu un de ses partisans ? Vais-je te retrouver face à moi sur le front ?

_ Non. Peut-être peut-on me voir comme un sympathisant, concéda-t-il, mais pas un partisan. Aucune chance de me voir dans ses rangs. Il voudrait exterminer tous les moldus, moi non ; pourquoi chercher à les anéantir, quand nous pouvons les dominer ?

_ Les dominer ? répétai-je, éberluée avant de réaliser : c’était ça la chose qui te tenait à cœur ? Tu voulais me demander de t’aider à dominer les moldus ?

_ Précisément, répondit-il avec un petit sourire. Slughorn a dit un jour qu’à nous deux, rien ne nous résisterait. Jas, dit-il pour éviter une tirade outragée, je sais que tu aimes bien les moldus, c’est bien pour ça que j’espérais pouvoir t’amener vers mon point de vue en douceur, grâce à un lien plus étroit.

_ Tu as bien mal calculé ton coup, repris-je, plus calme. Aucune relation ne pourra effacer le fait que j’aime ma famille moldue. Et tout discours d’annihilation ou de domination m’est impossible à entendre. C’est bien pour ça que je m’engage dans la Résistance.

_ Je m’en rends bien compte, maintenant, admit-il à mi-voix avant de soupirer : j’aurais préféré te compter parmi mes amis que comme adversaire. Car, Jas, si tu n’es pas avec moi, tu es contre moi.

Je souris malgré moi. La discussion finissait, j’allais pouvoir me défouler un peu – juste un peu, nous étions encore des élèves à Poudlard. Il était temps de montrer à Jedusor le fossé qui nous séparait ; peut-être même que cela le ferait réfléchir sur ses ambitions.

Je rangeais ma baguette à la taille de ma jupe, et défiai le garçon du regard. L’instant d’après une force invisible le soulevait par la cheville tandis que le drap s’enroulait autour de son corps, serré, très serré. De surprise en protestation, ses onomatopées devinrent gémissements tandis qu’il essayait de se dégager en se tortillant, tel un ver à soie géant dans son cocon. Mais sans baguette, il était impuissant. Je lui lançai un regard éloquent et répondit d’une voix sourde :

_ Alors tâche d’être à la hauteur, parce que pour l’instant, je te broie quand je veux.

Je partis en claquant la porte et me dirigeai d’un pas vif vers la tour de Serdaigle, mi-rageuse et mi-coupable. Mais comment avais-je pu être aussi idiote pour tomber dans un piège pareil ?! et à cela s'ajoutait la question la plus douloureuse : pourquoi ? J'avais eu le béguin pour Jedusor, je m'étais posée des questions sur ma préférence, et j'avais choisi Sam, depuis longtemps. Est-ce que je l'aimais moins que Jedusor au final ? L'avais-je choisi pour m'éloigner du douteux Serpentard ? Non, l'idée de le perdre était si douloureuse... J'étais certes en colère contre Jedusor, mais je me fichais éperdument de ne plus le revoir. Alors que perdre l'amour et la confiance de Sam m'était insupportable. Alors pourquoi n'avais-je pas résister à ce fichu philtre ?

La salle commune était vide, et je m’aperçus alors de l’heure tardive : mes camarades de maison étaient au diner. Je me dépêchai de redescendre tout en réfléchissant à une explication à donner à mes amis. Je trouvai le professeur Slughorn devant la Grande Salle et y entrai en sa compagnie. Cela parut désamorcer un reproche de David et Emily m’expliqua :

_ Vu l’état de notre chambre, Rose et Olive ont bien été obligées de nous parler de la Loverdose. Et David s’inquiétait de te savoir avec Jedusor et un philtre d’amour.

David qui avait toujours soupçonné le Serpentard du pire... Pourrai-je jamais à lui dire à quel point il avait raison ?

_ Je ne vois pas pourquoi, fis-je avec une moue désapprobatrice. Je me suis effectivement bien attardée avec Jedusor pour discuter un peu, c’était sans doute la dernière occasion pour lui dire au revoir… Et puis je suis retournée à ma flânerie et j’ai croisé le professeur Slughorn avec qui j’ai bavardé. Sans voir passer le temps.

Je n’aimais pas leur mentir, mais pour l’instant il me fallait gagner du temps. J'avais pris ma décision : le seul avec qui je m'expliquerais serait Sam.

_ Et tu préfères discuter avec des Serpentard que te joindre à nous ? reprocha doucement David, visiblement blessé que je n’ai pas passé l’après-midi avec eux.

_ Désolée, David. Je ne me sens pas à ma place au milieu de nos camarades qui font des projets. Et je ne pars que dans une semaine, j’ai bien encore du temps à passer avec vous deux.

Et tandis que je prononçais ces mots, mon cœur se serra, comprenant que cette absurde aventure avec Jedusor, ces quelques heures, ne me couterait pas que Sam, mais aussi David et Emily, car comment pourrai-je encore les voir et leur faire mes adieux après avoir parlé à Sam ? Jusqu'à présent, j'avais été à la fois angoissée et impatiente de partir au front, maintenant je n'aspirais plus qu'au départ. Oui, il ne me restait que ça : avouer à Sam et fuir. Fuir les regards d’incompréhension, de désapprobation et de déception de mes amis et de la famille.

Je ne sombrai pourtant pas totalement dans l'affliction, car il me fallait donner le change. Ce ne fut pas si difficile, car si les au revoir des élèves septième année étaient souvent sources d'effusion, mon projet, bien connu, de rejoindre la Résistance justifiait ma mine grave et ma retenue. Je regrette seulement de ne pas avoir été entière à ces adieux.

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Message par Apsara Ven 5 Juin - 8:36

Petit mot vite fait pour te dire que j'ai vu et je lirai en prenant le temps d'une relecture du début !
Bravo, de toute façon pour avoir bouclé ta fic. !

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Message par Syrinx Ven 5 Juin - 12:04

Houla non, c'est pas bouclé - loin de là - mais j'ai fini par sortir ce chapitre...

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Message par Nausicaa Jeu 11 Juin - 14:33

Syrinx a écrit:Houla non, c'est pas bouclé - loin de là - mais j'ai fini par sortir ce chapitre...
Vu aussi. Ah c'est génial, bravo Syrinx d'avoir réussi à continuer. J'ai hâte de lire ça. (En vrai, je t'envie même d'avoir réussi à t'y remettre. Wink ).
J'hésite à reprendre la lecture depuis le début moi aussi. (Ça va faire bizarre de relire les commentaires, comme disait Apsara  Neutral ). À bientôt ! Bisou



Edit : Finalement j'ai lu le chapitre 22 sans reprendre les autres (mais juste pour le plaisir, je vais peut-être le faire). Ma réaction : "Espèce de petit saligaud !!!" et en même temps... ben voilà quoi, ça lui (nous) pendait au nez. Quand même, ce philtre coup de foudre pour la première personne du sexe opposé, euh... c'est vachement risqué comme concept par les temps qui courent... sexe//genre sifflote Content

Le moment que je retiens aussi c'est :
L’imminence de l’échéance me plongea dans une immense vague de nostalgie. (…) Je n’oublierai pas de si vite ces sept années passées à l’école, mais une page se tournait, voilà tout.
Tellement... Sad

Bien vu, le temps Mimiesque qui est infini et en même temps bloqué dans l'enfance... Pauvre Mimi.

Bon, la page qui se tourne là maintenant va être compliquée (et pas que pour Jas). Et la suite, encore plus...

:super:

Désolée, c'est plutôt brouillon et tout désordonné, mes commentaires. J'ai perdu l'habitude aussi. Embarassed En tout cas merci, Syrinx. J'espère qu'une fois ta lancée retrouvée tu vas pouvoir continuer. Bisou


PS : Et Jésus ! Tu as osé ! applaudis (Décidément, tu aimes vivre dangereusement Laughing ).
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Message par Syrinx Jeu 11 Juin - 20:05

(Décidément, tu aimes vivre dangereusement  Laughing  ).
en même temps c'est le chapitre de tous les périls... (pour moi, Jas aura le(s) sien(s)...) celui où je m'attendais à me faire conspuer...
En fait, la scène de l'explication est écrite depuis le début de la fic (même si y a eu qq retouches, pour coller au reste - forcément après tant d'annees). Je savais que j'allais galèrer, du coup je l'ai fait dès le départ pour être sûre que je resterai pas coincée dessus. C'est pour ça qu'il a fallu 3 ans, me direz vous... Mouaip... Changer de job et de ville n'a pas aider non plus.
J'étais tellement focalisée sur cette scène que je n'ai rien trouvé de mieux que ce type de philtre.

En tout cas merci, Syrinx. J'espère qu'une fois ta lancée retrouvée tu vas pouvoir continuer.
chapitre 23 pas encore entamé en écriture et pourtant tellement prêt dans ma tête. Depuis 3 ans ! drunken
Désolée, c'est plutôt brouillon
mais non. Je suis ravie d'avoir une review (me reste une lectrice cheers )

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Message par Apsara Lun 15 Juin - 18:52

Me revoilou, après relecture de tout, sauf le dernier chapitre et j'en avais bien besoin pour me remettre dans le bain !
Chapeau ! J'avais oublié toute la longue évolution de Jas. , ton travail de remise dans le contexte de la guerre...Vraiment du beau travail !
Et comme c'est bon de revenir à Poudlard !
Bon, demain, je m'attaque au dernier chapitre...en date !

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Message par Apsara Mar 16 Juin - 9:30

J'ai lu , enfin !
 Beaucoup de choses m'ont tracassée à propos de ce chapitre ; j'ai essayé de les classer crescendo, des futiles aux plus importantes.

1)  L'embauche immédiate de Jas comme Auror.
   J'aurais pensé que, normalement, il y aurait une formation après l'examen (même si, dans les circonstances de ta fic., on pouvait admettre qu'elle soit remise à plus tard, William Spencer s'assurant par son contrat de "récupérer" Jas après la guerre ).

 2)  La salle.
   D'après ce qu'en dit Mimi, c'est la Salle sur Demande mais comment se fait-il que sa porte ne se soit pas refermée au lieu de rester entrebâillée ? Il me semble qu'elle le fait automatiquement. De plus, Olive ou Jedusor auraient dû le faire.
Edit. Ou alors, c'est Jedusor qui a trouvé le moyen de la maintenir entr'ouverte...

3)  Jas
   Même si tu ne veux pas détailler outre mesure la scène (merci !) je pense qu'il faudrait développer un peu plus la soumission de Jas. puis le fait que le moment lui soit agréable avant qu'elle ne reprenne pied.
 Là je l'ai trouvée trop peu combative par rapport à son caractère : tu montres qu'elle souffre pour sa relation avec Sam, mais je me serais attendue à ce qu'elle agresse Jedusor, révoltée par ce quasi viol !

4) Jedusor.
   Depuis le début de ton histoire, même sachant son futur, je m'étais demandé s'il était vraiment 100% hypocrite dans sa relation avec Jas ou si tu avais choisi de lui accorder un véritable sentiment pour elle.
   Là, on le sait : il dit qu'il l' "apprécie ", sans plus (on voit même qu'il est à ce point incapable d'amour qu'il a besoin de la potion comme d'une sorte de viagra ! ) et souhaite la lier à lui, sans doute pour profiter de ses talents...mais boire lui-même la potion sans trop savoir, de prime abord, comment la faire agir aussi sur Jas...j'ai du mal à comprendre.
 D'autre part, il ne pouvait pas savoir qu'un simple baiser suffirait à faire agir la potion sur Jas. ; est-il si étranger à l'amour qu'il pensait que la violer ferait l'affaire pour la lier à lui .
Une fois que le philtre a cessé d'agir sur lui, pourquoi ne poursuit-il pas son idée en faignant d'être très heureux et en poussant Jas. à adhérer au plaisir qu'elle a ressenti puisque son but était de la lier à lui en couchant ensemble ?

 

 En dehors de ce chapitre, je ne me rappelle aucune allusion à la quête de l'immortalité par Jedusor : même si ce n'est pas ton sujet, est-ce qu'il ne faudrait pas en montrer les prémisses ?
 Beau boulot, en tout cas !
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Message par Syrinx Mar 16 Juin - 16:54

ouais une autre review !!  cheers

1)  L'embauche immédiate de Jas comme Auror.
  J'aurais pensé que, normalement, il y aurait une formation après l'examen (même si, dans les circonstances de ta fic., on pouvait admettre qu'elle soit remise à plus tard
tu penses bien au sujet de la formation. Et tu déduis bien sur l'impact des circonstances.

La salle.
  D'après ce qu'en dit Mimi, c'est la Salle sur Demande mais comment se fait-il que sa porte ne se soit pas refermée au lieu de rester entrebâillée ? Il me semble qu'elle le fait automatiquement. De plus, Olive ou Jedusor auraient dû le faire.
Edit. Ou alors, c'est Jedusor qui a trouvé le moyen de la maintenir entr'ouverte...
mais oui il a laissé la porte entrouverte. La salle sur demande n'était qu'une salle de classe, pourquoi ne pourrait elle pas rester ouverte. Surtout si c'est le souhait de celui qui a demandé la salle de cours ?


3)  Jas
  Même si tu ne veux pas détailler outre mesure la scène (merci !) je pense qu'il faudrait développer un peu plus la soumission de Jas. puis le fait que le moment lui soit agréable avant qu'elle ne reprenne pied.
ben non c'est pas comme ça que fonctionne le philtre. Jas ne se soumet pas, elle change de point de vue à cause du philtre.
Et l'acte agréable ? Vas savoir... S'en souvient elle seulement ? A-t-elle envie de l'écrire dans ses mémoires ?

Là je l'ai trouvée trop peu combative par rapport à son caractère : tu montres qu'elle souffre pour sa relation avec Sam, mais je me serais attendue à ce qu'elle agresse Jedusor, révoltée par ce quasi viol !
Elle est révolté de s'être faite manipulée et en même temps elle pense être fautive (elle a absorbé si peu, si peu de potion...), elle est déjà anéantie par ce qui va suivre avec Sam. Jedusor y est pour beaucoup mais le massacrer ne lui fera pas remonter le temps. Et puis il ne faut pas oublier son état d'esprit de départ. Elle va bientôt entrer dans la Résistance, et se frotter de près aux horreurs de la guerre. Ça rend philosophe, non ?

mais boire lui-même la potion sans trop savoir, de prime abord, comment la faire agir aussi sur Jas...j'ai du mal à comprendre.
D'autre part, il ne pouvait pas savoir qu'un simple baiser suffirait à faire agir la potion sur Jas.
À mon avis, s'il avait voulu que Jas en boive, il s'y serait pris autrement (piquer le philtre à Olive, l'éloigner et trouver un prétexte pour trinquer avec Jas, avec deux bieraubeurres contenant du philtre). Donc, non le philtre n'était absolument pas prévu pour Jas (même si le dosage corsé de Olive a eu un effet de bord...). Il comptait sur l'attrait naturel de Jas pour lui. Alors, avait-il raison de compter dessus ? savait-il suffisamment de choses sur l'Amour pour cerner correctement les sentiments de Jas ?

est-il si étranger à l'amour qu'il pensait que la violer ferait l'affaire pour la lier à lui .
peut-être bien, surtout qu'il pensait qu'elle l'aimait assez.
En fait, le mot "viol" me plaît pas trop (même si ça revient à ça) car aucun des personnages ne le voit comme ça. Jedusor n'y voit qu'un un moyen de manipuler (pas de dominer ou de satisfaire une envie, d'ailleurs il se serait bien passé de donner de sa personne, la preuve est qu'il lui faut une potion). Jas n'est pas sûre d'avoir été sous l'influence du philtre. Donc si elle a cédé, c'est qu'elle en avait un peu envie. Du coup, est-ce un viol ?
Attention les personnages peuvent se tromper.
Une fois que le philtre a cessé d'agir sur lui, pourquoi ne poursuit-il pas son idée en faignant d'être très heureux et en poussant Jas. à adhérer au plaisir qu'elle a ressenti puisque son but était de la lier à lui en couchant ensemble ?
*ton professoral de Dumbledore On* : il n'est pas à exclure que cet accès (excès ? ) d'Amour (tout artificiel qu'il fut), ce soit révélé douloureux pour Jedusor. Assez, pour le dissuader de continuer à jouer les amoureux transis (pas gagné sans potion, de toute façon). Assez pour l'écoeurer à jamais. Assez pour comprendre (sans jamais l'avouer) que sur ce coup il y a peut-être plus d'une victime.
*ton professoral de Dumbledore OFF*

Sinon, j'ai commencé le chapitre 23.

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Message par Apsara Mer 17 Juin - 9:21

Syrinx a écrit:ouais une autre review !!  cheers
1)  L'embauche immédiate de Jas comme Auror.
  J'aurais pensé que, normalement, il y aurait une formation après l'examen (même si, dans les circonstances de ta fic., on pouvait admettre qu'elle soit remise à plus tard
tu penses bien au sujet de la formation. Et tu déduis bien sur l'impact des circonstances.
  bounce


Syrinx a écrit:

est-il si étranger à l'amour qu'il pensait que la violer ferait l'affaire pour la lier à lui .
peut-être bien, surtout qu'il pensait qu'elle l'aimait assez.
En fait, le mot "viol" me plaît pas trop (même si ça revient à ça) car aucun des personnages ne le voit comme ça. Jedusor n'y voit qu'un un moyen de manipuler (pas de dominer ou de satisfaire une envie, d'ailleurs il se serait bien passé de donner de sa personne, la preuve est qu'il lui faut une potion). Jas n'est pas sûre d'avoir été sous l'influence du philtre. Donc si elle a cédé, c'est qu'elle en avait un peu envie. Du coup, est-ce un viol ?
 Non, non ! Là, je me plaçais dans le cas où la potion n'aurait pas eu d'effet sur Jas car elle en aurait absorbé trop peu pour ça.
 Jedusor absorbe la potion pour se mettre en condition, ça O.K., mais, ne pouvant anticiper l'effet sur Jas, juste au moment où elle part et qu'il l'embrasse de force, juste à cet instant, il se prépare à un viol.
 Ensuite, effectivement, comme Jas ne se défend pas....

Syrinx a écrit:
Une fois que le philtre a cessé d'agir sur lui, pourquoi ne poursuit-il pas son idée en faignant d'être très heureux et en poussant Jas. à adhérer au plaisir qu'elle a ressenti puisque son but était de la lier à lui en couchant ensemble ?
*ton professoral de Dumbledore On* : il n'est pas à exclure que cet accès (excès ? ) d'Amour (tout artificiel qu'il fut), ce soit révélé douloureux pour Jedusor. Assez, pour le dissuader de continuer à jouer les amoureux transis (pas gagné sans potion, de toute façon). Assez pour l'écoeurer à jamais. Assez pour comprendre (sans jamais l'avouer) que sur ce coup il y a peut-être plus d'une victime.
*ton professoral de Dumbledore OFF*
 Effectivement...On peut penser que Jedusor avait refoulé depuis toujours la sexualité et là...excès de sensations inattendues...d'où son dégoût...
 Du coup, il se serait, en quelque sorte, violé lui-même !

Syrinx a écrit:Sinon, j'ai commencé le chapitre 23.
:super:

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Message par Syrinx Mer 17 Juin - 10:02

Jedusor absorbe la potion pour se mettre en condition, ça O.K., mais, ne pouvant anticiper l'effet sur Jas, juste au moment où elle part et qu'il l'embrasse de force, juste à cet instant, il se prépare à un viol.
en même temps il n'est plus vraiment lui-même... pas du tout même, il ne maitrise plus rien.
C'est vrai que je n'ai pas encore parlé de la réelle quantité de potion que Jedusor a absorbé. C'est prévu au prochain chapitre, mais en attendant, il manque des éléments pour bien tout saisir.

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