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Message par Syrinx Ven 9 Sep - 17:37

(Je suis en train de me demander ce que je ressens moi-même vis à vis du personnage et c'est limite flippant... Shocked ).
alors là je suis fière de mon coup !

Sinon juste pour dire que j'ai fait un lexique sur le premier post, avec lien vers chaque chapitre.

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Message par Hestianne Ven 9 Sep - 19:09

C'est frustrant, car ce chapitre extraordinaire (comme les autres d'ailleurs) m'éblouit jusqu'au bout et me captive par son ingéniosité narrative.
Et qu'il finit bien trop tôt.
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Message par Apsara Ven 9 Sep - 19:56


Eh, oui : confusion, confusion...
Si nous ne savions pas ce que nous savons, il finirait bien par nous enjôler aussi, le beau Tom...
Et Jas ? Que va-t-elle faire ?
Tiens, au-delà des questions une phrase que j'aime beaucoup
le ciel gris ondulait telle une mer inversée
Va falloir que je me retienne de te la réutiliser, tiens ! Wink

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Message par Syrinx Sam 10 Sep - 16:06

Hestianne a écrit:C'est frustrant, car ce chapitre extraordinaire (comme les autres d'ailleurs) m'éblouit jusqu'au bout et me captive par son ingéniosité narrative.
Et qu'il finit bien trop tôt..
Embarassed Bisou


Apsara a écrit:
Eh, oui : confusion, confusion...
Si nous ne savions pas ce que nous savons, il finirait bien par nous enjôler aussi, le beau Tom...
comme il a enjôlé tout le monde où presque à son époque...

Et Jas ? Que va-t-elle faire ?
euh... *hésite à répondre et cherche un truc qui vendrait pas trop la suite...* Elle va faire... beaucoup, beaucoup de choses... Content

Tiens, au-delà des questions une phrase que j'aime beaucoup
le ciel gris ondulait telle une mer inversée
Va falloir que je me retienne de te la réutiliser, tiens ! Wink
Ah c'est bien qu'elle plaise, cette phrase. J'ai dû réécrire ce paragraphe 7 ou 8 fois
Mais je dépose pas de breuvet dessus, pas de problème si tu veux réutiliser Bisou

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Message par Elaia Gurialde Ven 30 Sep - 11:07

Bon, j'ai pas encore lu mais juste fallait que je dise ça... Y aura Grindy, aura Grindy !
(trop contente !)
EDIT : Ça yest, j'ai tout sauvegardé (pffiou, une heure de travail quand même !) Bref, lundi ou mardi, tu auras droit au comm'
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Message par Syrinx Ven 30 Sep - 12:59

Y aura Grindy, aura Grindy ! (trop contente !)
Ah ? Après Voldy, Grindy ? t'aurais pas un faible pour les méchants ?

Sinon bonne lecture et à la semaine prochaine, donc....

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Message par Elaia Gurialde Ven 30 Sep - 15:16

Ben c'est à dire... c'est assez spécial.
J'aime bien écrire avec Voldy... J'aime bien me glisser dans sa peau pour en faire le principal protagoniste. Je sais pas, pourtant, je suis pas une psychopathe, mais bon.
Grindy, c'est différent. Grindy, c'est ZE méchant, ZE gars à abattre (genre dans le Talisman, j'avais écris au moins cinq versions de sa mort).
Bref, ok, c'est spécial. En général, dans les fanfic où Voldy a un gros rôle, c'est ze bogoss ou c'est Palpy qui attire du côté obscur. Il séduit tout ce qu'il touche, attire tout le monde de son côté (Bellatrix, Hermione, Harry pour ne citer qu'eux).
Moi j'aime bien, comme tu dis, le faire descendre de son pied d'estale, le faire souffrir, m'acharner contre lui et tout et tout. C'est mon souffre douleur préféré ^^ (nan, je suis pas une psychopathe)
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Message par Syrinx Ven 30 Sep - 23:58

J'aime bien écrire avec Voldy... J'aime bien me glisser dans sa peau pour en faire le principal protagoniste.
j'aurais bien tenté mais trop névrosé pour moi le gars... du coup c'est pas mon perso principal et on le voit juste par les yeux de l'héroine. J'ai quand même dû prendre en compte sa façon de penser mais juste de temps en temps, et c'était suffisant.

Grindy, c'est différent. Grindy, c'est ZE méchant, ZE gars à abattre (genre dans le Talisman, j'avais écris au moins cinq versions de sa mort).
Grindelwald n'est pas super répandu comme perso dans les fics, non ? je peux trouver le Talisman où ? (je prépare mes longues soirée d'hiver de janvier et février)

C'est mon souffre douleur préféré
en même temps on va pas trop le plaindre...

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Message par Elaia Gurialde Lun 3 Oct - 16:33

'tain, c'est génial !
Alors, ok, j'ai trouvé le début mou et certains éléments me faisaient redouter une Mary-Sue (yeux pas de la même couleur, magie particulière, etc...) mais en fait ça va. Passer le début de la guerre (l'ambiance est bien rendue), tout s’accélère, de la tension se crée... Grindelwald est évoqué, Jedusor apparaît régulièrement... (Et Elaia trépigne devant son ordi)
Mais là où je suis vraiment bluffer, c'est que ma vision de Grindy et Voldy correspond vraiment avec la tienne. Bref, tout lu d'une traite ou presque (me suis arrêtée à Nurmengard pour tapoter 3 pages de fanfic de ta fic), jusqu'à 1h30 du matin, incapable de lâcher.
Le style... au début, je trouve qu'il est trop nostalgique, trop précise pour correspondre au souvenir de la tendre enfance, mais à partir de la cinquième année, c'est parfait. Précis, concis et en même temps nostalgique voir poétique, il se lit facilement et plonge efficacement dans le contexte de guerre.
De la tension, du suspens...
MAIS
- les amis de Jas sont pas très creusés (surtout leur entrée en scène où on sent qu'ils sont là pour meubler)
- Sam est tout fade, même s'il s'épaissit sur la fin. On a l'impression qu'il est là juste pour faire barrage à Jedusor et éviter que la fic ne dégénère trop tôt en Jas/Jed
- Une telle puissance conjuguée (Jed+Jas) doit forcément attirer l'attention de Grindy... surtout après le coup d'éclat de Jas. J'ai dû mal à croire qu'il ne tente pas à un moment ou un autre, de la capturer pour la gagner à sa cause.

Ok, c'est un peu brouillon comme commentaire. En tout cas, j'adore. Me faudrait ton e-mail en MP pour que je te renvoie le texte, j'ai fais des commentaires + ou - constructifs tout au long de la lecture (j'ai halluciné sur la Magie Noire).
Je veux la suiteeeeeeeee !

T'as écris d'autres fics ? Je peux les trouver où ? Je suis totalement conquise !
Je peux t'emprunter Jas pour le Mortis Liber ? (Ok, en fait, j'ai pas attendu ton autorisation pour l'intégrer et la faire apparaître, même si je me doute que dans ta version, un destin funeste l'attend)(l'aurait mieux fait de céder aux avances de Jedusor, ça se serait mieux fini pour tout le monde).

Bref... le TA : http://www.fanfiction.net/s/3029581/1/Le_Talisman_Atlante_1
La suite, je peux te l'envoyer par e-mail, j'ai une sauvegarde avec moi. Mais bon... c'est ma première fic et elle est assez brouillon.
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Message par Syrinx Lun 3 Oct - 22:24

Alors, alors...

Alors, ok, j'ai trouvé le début mou et certains éléments me faisaient redouter une Mary-Sue (yeux pas de la même couleur
euh... si Jas a bien ses deux yeux de la même couleur. Et non pas de Mary Sue, tout le monde a des défauts
Mais là où je suis vraiment bluffer, c'est que ma vision de Grindy et Voldy correspond vraiment avec la tienne.
cool... Je pressens des commentaires euphoriques pendant ta fic... :DDD

Bref, tout lu d'une traite ou presque (me suis arrêtée à Nurmengard pour tapoter 3 pages de fanfic de ta fic), jusqu'à 1h30 du matin, incapable de lâcher.
Je veux voir ça ! t'as réécrit le sauvetage ?

Le style... au début, je trouve qu'il est trop nostalgique, trop précise pour correspondre au souvenir de la tendre enfance,
Ah ? faut que je relise et que je vois tes commentaires directement dans le texte. Mais d'un autre coté, quand je revois mes premiers chapitres, je me dis que je les écrirai différemment maintenant, mon style a évolué, je crois.... Ou en fait c'est juste qu'il est très influençable à ce que je lis (avec plus ou moins de réussite)

- les amis de Jas sont pas très creusés
- Sam est tout fade
Rhâââ démasquée ! (ou c'est franchement visible que j'ai commencé à écrire en n'ayant que la trame et que j'ajoute au fur et mesure et personne ne l'a dit avant ?)

Me faudrait ton e-mail en MP pour que je te renvoie le texte, j'ai fais des commentaires + ou - constructifs tout au long de la lecture
ch'uis preneuse et t'envoie mon mail
(j'ai halluciné sur la Magie Noire).
Tu pourrais préciser ?

T'as écris d'autres fics ? Je peux les trouver où ? Je suis totalement conquise !
ah non pas d'autre fics de publiées à mon actif. Je rame déjà bien assez avec celle-ci.

Je peux t'emprunter Jas pour le Mortis Liber ?
oh ben si elle t'inspire, vas-y (on va la voir bientôt ?)

(Ok, en fait, j'ai pas attendu ton autorisation pour l'intégrer et la faire apparaître, même si je me doute que dans ta version, un destin funeste l'attend)(l'aurait mieux fait de céder aux avances de Jedusor, ça se serait mieux fini pour tout le monde).
Joue pas plus vite que la musique, Elaia... même si bon d'accord on pressent que...

La page du Talisman atlante est dans les favoris... reste plus qu'à trouver le temps de m'y mettre...

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Message par Elaia Gurialde Mar 4 Oct - 11:29

Bon, en fait,hier, j'étais en temps limité de connexion, donc j'ai écris à l'arrache ce commentaire et je me suis un peu mal exprimée (dsl)
En fait, ce que je voulais dire, c'était que Jas avait les yeux d'une couleur particulière, et que c'était une caractéristique de la Marye Sue de base (ce qu'elle n'était pas).
Pour les amis de Jas... je crois que c'est un truc que font tous les auteurs... on m'avait également fait la remarque, pour des amis-faire valoir que j'avais créer pour remplir quelques chapitres (c'était dans une histoire originale). Quant à Sam.... franchement, l'astuce, je crois qu'on est plein à l'avoir utilisé. Je l'ai fait dans le TA à quelques détails près...

Pour aller trop vite en besogne, je suis désolée, je me suis mal exprimée. Une apparition de Jas m'arrangerait grandement sur un passage délicat (en fait, je bugger un peu dessus lorsque l'idée m'est venu de faire entrer en scène JAs), mais je peux me débrouiller autrement si tu le refusais.

Quant à la suite de ta fic, j'ai mes hypothèses, j'aime bien essayer de prévoir la suite. Pour moi, Jas et Jed vont brièvement sortir ensembles, mais ça va mal se passer. Bon, tôt ou tard, elle va se faire tuer par Voldemort, même si j'ai vraiment du mal à le croire, comment pourrait-il la vaincre, puissante comme elle est, et alliée à Dumbledore qui plus est ?

Raah, bref, je suis officiellement en manque de ta fic. Et pour le Talisman Atlante, t'es vraiment pas obligé de lire... pense à tout le temps libre que tu gagnerais en ne le faisant pas... temps libre que tu pourrais consacrer à la rédaction de ta fic.

(Sinon, oui, moi aussi mes lectures influences mon écritures. JE crois qu'on est un peu comme des éponges).
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Message par Suzywa Mar 4 Oct - 14:34

-
les amis de Jas sont pas très creusés
- Sam est tout fadeRhâââ démasquée ! (ou c'est franchement visible que j'ai commencé à écrire en n'ayant que la trame et que j'ajoute au fur et mesure et personne ne l'a dit avant ?)
Rolling Eyes Je pense qu'au début, je te l'avais fait remarquer car j'ai réagi à la remarque d'Elaia quand j'ai lu son commentaire.
Tu te souviens ? Je ne les visualisais pas bien et du coup, tu as modifié quelques phrases.

Mais je suis bien d'accord que ce n'est pas évident de jongler avec autant de personnages nouveaux et de leur donner corps et âme à tous avec la même intensité !
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Message par Nausicaa Mar 4 Oct - 16:08

J'y vais de ma petite remarque (ça m'a fait gamberger aussi, mine de rien Content ).

Suzywa a écrit:Mais je suis bien d'accord que ce n'est pas évident de jongler avec autant de personnages nouveaux et de leur donner corps et âme à tous avec la même intensité !
D'un autre côté, c'est aussi un peu normal que les personnages dits "secondaires" le soient, secondaires. J'avoue que ça ne me dérange pas que certaines personnalités ne soient pas plus fouillées que ça lorsque c'est à la mesure du rôle qu'elles doivent jouer dans l'histoire. Après tout, il en faut aussi. Et même si on aimerait en savoir plus sur untel ou untel de temps à autre, ça évite les histoires à rallonges dont on ne verrait alors plus forcément la trame et pour lesquelles on perdrait le rythme. Non, en tout cas dans cette histoire-là, je ne trouve pas que ce soit un point négatif.
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Message par Syrinx Mar 4 Oct - 16:29

Une apparition de Jas m'arrangerait grandement sur un passage délicat (en fait, je bugger un peu dessus lorsque l'idée m'est venu de faire entrer en scène JAs), mais je peux me débrouiller autrement si tu le refusais.
ça me pose pas problème. Pour info quand même si j'ai bien lu, le Mortis Liber se passe bien plus tard que mon histoire (6ième anne de Harry, non ?) Jas étant née en 1926, elle sera peut-être un peu... Vieille ? enfin tout dépend de ce que tu veux en faire.
Quant à la suite de ta fic, j'ai mes hypothèses, j'aime bien essayer de prévoir la suite. Pour moi, Jas et Jed vont brièvement sortir ensembles, mais ça va mal se passer. Bon, tôt ou tard, elle va se faire tuer par Voldemort, même si j'ai vraiment du mal à le croire, comment pourrait-il la vaincre, puissante comme elle est, et alliée à Dumbledore qui plus est ?
Vous m'excuserez, mais aucun commentaire là dessus.... m'enfin voila

pour le Talisman Atlante, t'es vraiment pas obligé de lire... pense à tout le temps libre que tu gagnerais en ne le faisant pas... temps libre que tu pourrais consacrer à la rédaction de ta fic.
Certes. Mais faut aussi lire, ça ouvre l'esprit

Je pense qu'au début, je te l'avais fait remarquer car j'ai réagi à la remarque d'Elaia quand j'ai lu son commentaire.
Tu te souviens ? Je ne les visualisais pas bien et du coup, tu as modifié quelques phrases.
Ah oui je me souviens très bien. En fait quand j'ai écrit que personne n'avait dit quoique ce soit avant je pensais "sur le topic". Après je me rappelle très bien que j'avais rajouté des descriptions et deux ou trois trucs... parce que j'avais vraiment été très succinte au premier jet. Mon Emilie aussi d'ailleurs m'avait la réflexion. (Je sais pas d'ailleurs si j'avais redonné de ses nouvelles... elle était submergée cet été (bras cassé pour son copain, un heureux évènement qui se profile pour la fin de l'année, chambre de bébé à faire mais trop fatiguée.... bref elle a eu un été chargé et la rentrée aussi))

Bon après comme le dit Nau, dans la mesure où ce sont des personnages secondaires, je me suis pas trop attardée sur eux. Du coup c'est vrai qu'on comprenait peut-être trop vite qu'ils ne joueraient pas de bien grands rôles (encore que certains ont gagné en substance et c'est peut-être pas pour rien).
Mais bon puisque c'est écrit (quoique c'est pas pour ça que ça figurera forcément au chapitre, mais on va partir du principe que si pour le moment), vous aurez des nouvelles des amis de Jas dans le prochain chapitre.

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Message par Elaia Gurialde Jeu 6 Oct - 13:34

Et même si on aimerait en savoir plus sur untel ou untel de temps à autre, ça évite les histoires à rallonges dont on ne verrait alors plus forcément la trame et pour lesquelles on perdrait le rythme. Non, en tout cas dans cette histoire-là, je ne trouve pas que ce soit un point négatif.

Tout à fait d'accord avec toi Nausicaa... je suis tombée dans cet écueil dans le Talisman Atlante. Résultat : un brouillon infâme.
Je crois qu'il est préférable d'avoir des personnages secondaires un peu fade plutôt qu'une trame trop compliquée... Et je soulevais ce point parce que j'aime bien chercher la petite bête. C'est pas tellement gênant en fait, qu'ils soient fades. On s'en fiche un peu d'eux, puisque l'intrigue est prenante.
En fait, justement parce que bof, on n'est pas tellement passionné par eux, chaque passage avec eux créer une sorte de manque qui nous pousse à lire pour tomber enfin sur un passage avec Jedusor. Ce manque, ce suspens, est donc un moteur efficace de la lecture.


Pour l'entrée des personnages secondaires (en fait, j'avouerais que c'est un point qui m'interroge bcp), je pense que JKR est très forte pour ça : elle les mets en scène avant de les décrire et de donner leur identité. Par exemple Neville qui cherche son crapaud. Du coup, le personnage a déjà une présence, une existence, lorsqu'il est officiellement présenté au lecteur. Enfin je crois.
Mais je suis vraiment admirative de JKR sur son travail des personnages secondaires.
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L'Ambre et le Jais [fic en cours] - Page 9 Empty Chapitre 18 : Chutes

Message par Syrinx Ven 6 Jan - 10:35

Bon voilà, le chapitre 18.

un petit résumé du précédent peut-être ?

En ce premier trimestre de septième année, Jas s’alanguit : Sam lui manque. Pour s’occuper, elle se lance dans une étude complémentaire pour son mémoire portant sur l’Ancienne Magie et tente d’activer la magie intrinsèque d’un élève-cobaye : Palmer Patil. Sans grand résultat, pour l’instant…
Les vacances de fin d’année approchent, ainsi que la traditionnelle soirée de Noël du professeur Slughorn qui demande à ses invités de venir accompagnés. Contraints par cette condition, Jas et Jedusor s’y rendent ensemble et certains invités, ainsi que l’organisateur de la soirée, se méprennent sur la nature de leur relation… ce qui agace profondément la Serdaigle.
La soirée est riche en rencontres, Jas fait la connaissance du ministre de la Magie et de Gyro Gearloose, un de ses futurs examinateurs, chef du département des mystères.
A la fin de la soirée, Jedusor et Jas ont une conversation houleuse. Il affirme que chacun a un faible pour l’autre, elle le nie avec vigueur.

Et maintenant bonne lecture


Chapitre 18 : Chutes



_ Bonne année !

Nos verres tintèrent de leur son cristallin tandis que nous portions le toast et certains liquides sirupeux débordèrent, entrainant de joyeux rires.

_ Que cette année 1944 apporte la paix et nous garde en bonne santé, ajouta Matthew en croisant le regard de chacun de ses invités, pour s’attarder sur celui d’Anne, sa jeune épouse.

_ Et vous apporte beaucoup de bonheur, enchaînai-je, avec un sourire de connivence à Anne, qui posa machinalement une main légère sur son ventre à peine arrondi.

A quelques rues de là, Big Ben finissait de sonner les douze coups de minuit. Passé derrière moi, Sam déposa un doux baiser sur mon épaule pour attirer mon attention et me désigna la branche de gui au-dessus de nos têtes.

_ Je peux avoir mon bisou de bonne année avant les embrassades générales ? me murmura-t-il à l’oreille.

Pour toute réponse, je me retournai dans ses bras et m’accrochai à son cou pour m’élever jusqu’à ses lèvres. Une fois contenté, Sam me laissa présenter mes vœux à son frère et Emily, à Matthew et Anne, ainsi qu’à Ludovic et Bethy, sa petite amie.

J’étais heureuse de revoir mes anciens camarades de maison, heureuse de constater que malgré les différentes directions que chacun avait prises (ou allait prendre) dans sa vie, notre groupe restait soudé et s’enrichissait même des compagnes de Ludovic et Matthew.
Dès sa sortie de Poudlard, ce dernier s’était fiancé à Anne. Tous deux se connaissaient depuis toujours, ils étaient voisins de longue date et avaient joué ensemble, étant petits. Puis leur amitié avait évolué en amour, et leurs ASPICs en poche, ils n’avaient pas attendu longtemps avant de se marier. Témoins du marié et de la mariée, Ludovic et Bethy s’étaient rencontrés lors de la cérémonie et étaient depuis lors inséparables.

Un peu plus tard dans la nuit, après avoir mangé le dessert, nous quittâmes les jeunes mariés pour rentrer chez les parents de Sam et David, habitant aussi à Londres. Comme lors de nos précédents séjours chez eux, Emily et moi dormirions dans la chambre du cadet, qui irait avec l’ainé. Après un réveil plus ou moins laborieux, nous mangerions le midi avec M. et Mme Miahnna avant de rentrer, Emily et moi, au Pays de Galles et en Irlande. Nous resterions peu de temps chez nos familles car nous devions être dans le Poudlard Express dès le jour suivant.

Un peu fatiguée mais ravie de la soirée, je soupirai en me couchant. Les vacances avaient été merveilleuses. J’avais passé d’excellents moments à la ferme Healy avec les miens. Souvent en cuisine, j’avais aidé ma grand-mère et ma mère à préparer des gourmandises pour Noël et j’avais fréquemment participé aux activités de la ferme avec mon grand-père. Même la traditionnelle lettre de Patrick était arrivée à l’heure cette année. Puis Sam avait eu quelques jours de congé et était venu. Sous prétexte d’avoir enfin un homme pour l’aider à bricoler, mon grand-père m’enlevait régulièrement mon petit ami pour les travaux fermiers. Bien sûr, il voyait surtout là une façon de le juger et Sam se prêtait volontiers à l’examen. Il n’avait pourtant pas l’habitude de vivre à la campagne, en bon londonien, mais ses puissants sortilèges de réparation lancés à l’insu de mon aïeul, pour consolider la maison, lui permirent de gagner sa considération. Sam et moi en plaisantions beaucoup durant nos longues promenades sur les collines du Connemara. Le vent glacé emportait nos mots et nos rires avec les nuages gris, mais il restait nos échanges de regards complices, nos étreintes et nos baisers. Nous rentrions les cheveux emmêlés, les joues rosies et saouls de l’air vivifiant, mais comblés. Que ces vacances avaient été heureuses, dans mon vert écrin d’Irlande !


Après ces jours passés avec mes proches, famille et amis, et les soirées conviviales et festives ou paisibles à rêvasser près du feu, la reprise des cours me fit l’effet d’une douche froide. Je ne me plaignais que très rarement de la montagne de devoirs à rendre, mais j’accusai mal le coup cette fois-là. Nous croulions sous le travail dès le premier jour et la vie trépidante de l’école m’étouffait. Je trouvais mes camarades bruyants et insupportables, mes professeurs sans cœur et le château trop froid. J’aspirais au calme, aux fourneaux de ma grand-mère exhalant une délicieuse odeur, aux grands espaces battus par le vent et, enfin, j’aspirais à Sam. A nos conversations, à son sourire, à nos fous rires et à ses bras.

Cela ne servait à rien, mais je ne pouvais m’empêcher de me lamenter. Presque dans le même état d’esprit que moi, Emily et David étaient de formidables soutiens. Je retrouvais grâce à eux, un peu de cette quiétude, ces bons moments passés ensemble. Ils me prouvaient que je n’avais pas rêvé ces vacances, qu’il existait bien un ailleurs, hors de l’école, où les journées ne se résumaient pas aux cours et aux devoirs.

Il me fallut une semaine pour me résigner, et encore une autre pour rependre véritablement le rythme. Je travaillais le plus souvent à Serdaigle, en compagnie de mes amis et ne descendais à la bibliothèque que pour emprunter les livres dont j’avais besoin pour rédiger mes parchemins.

_ Sommes-nous fâchés ? demanda doucement une voix que je connaissais bien.

Absorbée par la recherche d’un volume sur la métamorphose humaine pour le devoir du professeur Dumbledore, je n’avais pas entendu Jedusor approcher. Il m’avait surprise, mais plus que sa soudaine présence à côté de moi, ce fut son ton peiné qui me fit lâcher les ouvrages déjà choisis. Les étudiants présents dans la salle d’étude sursautèrent et la bibliothécaire nous lança un regard noir. Je m’excusai silencieusement auprès d’elle, et ramassai les livres, aidée par le Serpentard. Je le remerciai discrètement, avant de continuer à parcourir les titres du rayonnage. Mais je cherchais surtout une réponse à lui donner.

_ Que cherches-tu ? demanda-t-il dans un souffle.

_ La métamorphose humaine par Mist Transform.

_ Là, sous ton nez, murmura-t-il, amusé, en tirant l’ouvrage de l’étagère. Mais tu as déjà trois livres, tu ne pourras pas emprunter ce quatrième.

Jedusor avait parfaitement raison. J’avais tant pris l’habitude de travailler à la bibliothèque avec lui lors du précédent trimestre, avec autant de documents que souhaités, que j’avais oublié ce quota. Je maugréai contre moi-même : mes étourderies donnaient l’impression que j’étais troublée face au Serpentard.

_ Je prends celui-ci pour toi ? proposa-t-il en désignant le volume qu’il avait trouvé.

J’acquiesçai, aussi bien pour approuver que pour le remercier et nous allâmes devant la bibliothécaire pour valider nos emprunts.

_ Et essayez de prendre soin de ces livres, Miss, sermonna-t-elle avant de nous laisser partir. Vous n’êtes pas seule à les utiliser.

_ Oui, Mme Picott, répondis-je, penaude.

Nous sortîmes de la bibliothèque et de sa chaleur. Je frissonnais en resserrant mon écharpe bleu et bronze. Poudlard manquait vraiment de chaleur en ce mois de janvier. Jedusor me tendit l’ouvrage mais le retint quand je voulus le prendre.

_ Tu n’as pas répondu à ma première question, fit-il de cette même voix douce, voilée de peine.

Je me serais attendue à plus d’agressivité de sa part. Le préfet de Serpentard était habituellement plus autoritaire et nos relations avaient toujours été un peu conflictuelles. Son calme me désarmait, mais il restait son entêtement. Certaines choses ne changeaient pas.

_ Non, nous ne sommes pas fâchés, répondis-je.

_ Et pourtant, tu m’évites.

Ce n’était pas une question, juste une constatation, sans même un reproche sous-jacent, mais je me sentis obligée de m’expliquer. J’aurais pourtant préféré ne pas aborder le sujet, et je soupirai, résignée avant de parler :

_ Oui et non. En fait, j’ai pensé que tu ne souhaiterais plus me voir après ce qui s’est passé la veille des vacances.

Jedusor sourit amèrement à ce souvenir, sa déception était palpable, même s’il n’en dit rien.

_ Non, dit-il finalement avec douceur, je ne peux pas t’en vouloir de me préférer quelqu’un d’autre. Je suis déjà heureux que tu ne me tiennes pas rigueur de la façon dont j’ai…

Il n’acheva pas et je compris très bien ce qu’il voulait dire. En mettant en doute mes sentiments envers Sam, il m’avait mise dans une colère noire et avait provoqué un afflux de magie qui avait bien failli le broyer. Il ignorait la lutte que j’avais dû mener contre moi-même pour contenir les flammes sur les torches. Mais je m’étais raisonnée. Et quand Jedusor avait avoué sa faiblesse pour moi, j’avais finalement compris, qu’aussi maladroite qu’avait pu être sa façon de le me le faire comprendre, il n’avait cherché que son bonheur.

_ Je ne te reproche rien, Jedusor, affirmai-je, en taisant toutes mes réflexions.

_ J’en suis heureux. Et je suis aussi heureux que tu t’inquiètes un peu de mes états d’âme. C’est que tu tiens donc un peu à moi.

Je désapprouvai d’un froncement de sourcils mais tins ma langue devant le timide sourire de satisfaction du garçon. Cette simple constatation semblait le réjouir et je n’eus pas le cœur de briser son contentement, d’autant plus que son bon sens avait probablement vu juste. Je devais bien me l’avouer : le bien-être de Jedusor m’importait désormais.

_ Bon je vais remonter à Serdaigle, prononçai-je pour couper court à la discussion. Du travail m’attend.

_ Tu as besoin d’un coup de main pour rédiger le devoir de métamorphose ? s’enquit le préfet-en-chef.

Son visage impassible réfutait tout intérêt autre que celui de se montrer serviable. Pourtant, sa question me semblait si saugrenue (de l’aide pour les devoirs, moi ?) que je doutais de sa motivation. De toute façon, je n’avais pas besoin de soutien.

_ Aide plutôt tes camarades de maison, répondis-je. Eux sont vraiment en retard dans leur travail alors que moi… j’ai juste moins d’avance que de coutume.

Jedusor acquiesça, parfaitement indéchiffrable, mais quelque chose me soufflait qu’il voulait être seul et je m’éloignai après un salut de la main.

De retour à Serdaigle, je posai mes livres sur une table, près de mes affaires de cours. Emily et David y étaient déjà installés, leur plume grattant avec régularité leur parchemin. Ils ne relevèrent même pas les yeux à mon arrivée, mais mon ami se racla la gorge quand je repartis et me regarda, interrogatif. J’inclinais la tête vers la cheminée tout en articulant muettement le prénom de Palmer.

Le garçon de troisième année était assis dans un large fauteuil devant le feu ronflant, Rose Rayner sur les genoux. Tous deux s’étaient visiblement rabibochés depuis quelques jours, inséparables et roucoulant à longueur de temps…. J’avais déjà remis deux fois ma demande à plus tard pour éviter leurs insupportables mièvreries, mais à cet instant, ils semblaient deviser calmement, sirotant une bièraubeurre fraîche. Aussi saisis-je l’occasion pour aller vers eux. Un peu raide – leur quiétude du moment me rappelant douloureusement Sam et moi sur ce même fauteuil – j’exposais ma requête : Patil était-il toujours d’accord pour tenter de s’éveiller à la magie intrinsèque ?

_ Bien sûr ! s’exclama-t-il, enjoué. Rose pourra venir ?

Je refusai, non pas à cause de leur comportement – encore qu’il m’eût vite agacée – mais par précaution : si mon stratagème pour révéler les pouvoirs innés de Patil fonctionnait, il y avait fort à parier que sa démonstration serait spectaculaire, voire dangereuse. Je tenais donc à ce que personne d’autre ne soit présent, lors de cette séance. Rose s’inclina sans trop protester et je regagnai ma table de travail, le sourire aux lèvres

_ Dumbledore t’a donc donné son accord ? demanda Emily alors je m’asseyais en face d’elle. Pauvre Palmer, ajouta-t-elle, avec sollicitude, comme je hochais la tête à l’affirmative

_ Tu vas lui coller la trouille de sa vie, dit David sans que je parvinsse à deviner si cela le réjouissait ou le désolait.

_ Pauvre Patil, fis-je à mon tour, en m’accoudant à la table pour observer le garçon qui riait doucement avec Rose, sans se douter une seconde de ce que je lui préparais.

David et Emily avaient replongé dans leurs devoirs, et je les imitai bientôt. Il fallait que je reprenne une confortable avance dans mes travaux scolaires, car je n’aurais guère le temps de plancher sur mes parchemins le lundi soir.




Deux jours plus tard, j’étais fin prête à jouer le mauvais tour à Palmer Patil.

Le plan était fort simple. Une phrase du professeur Dumbledore m’était revenue en mémoire durant les vacances, une phrase qu’il avait prononcée après ma première manifestation d’ancienne magie : la peur et la colère étaient les plus efficaces pour l’activer. Me fâcher avec mon sujet d’étude pour le mettre en colère n’étant guère une solution viable, j’avais donc opté pour la peur. Une rapide enquête auprès des camarades de Patil m’avait appris que le « troisième année » était sujet au vertige, au point de sécher régulièrement les cours d’astronomie et de ne pas avoir à monter tout en haut de la tour.

Je lui tus donc le lieu de notre séance jusqu’à la dernière minute, sous prétexte de ne pas avoir encore trouvé d’endroit où je serai sûre que personne ne viendrait nous déranger. Puis, une fois mon bricolage et mon enchantement exécutés, j’allai le chercher à la salle commune de Serdaigle. Palmer se rembrunit quand je lui appris que nous montions à la tour d’astronomie, mais soit qu’il jouait les durs, soit que son intérêt pour l’ancienne magie était plus fort que sa phobie, il ne chercha pas à se dérober et me suivit docilement. Alors que nous montions, Patil ralentit le pas. Il mit cela sur le compte de son essoufflement et si je n’avais eu connaissance de sa crainte, je l’aurais cru car il maitrisait bien son angoisse. Un instant même, je doutai qu’il soit réellement troublé par l’altitude, mais je balayai rapidement cette incertitude : vertige ou pas, n’importe qui aurait peur en arrivant en haut. Je lui proposais de passer devant moi afin d’avancer à son rythme. Je le plaçais surtout face à mes enchantements – mon « piège ».

Celui-ci consistait en une série d’illusions. La première prolongeait l’escalier de la tour d’une dizaine de marches. Afin de pouvoir réellement les gravir, j’avais vraiment construit, de quelques planches de bois, un perron branlant et cousu de magie pour faire croire à la continuité des marches de pierre, au-dessus de la terrasse d’observation. Il ne donnait sur rien d’autre que du vide. Un vide d’autant plus réaliste qu’une autre illusion effaçait la plateforme située tout juste deux mètres en dessous.

Patil se figea en arrivant en haut, devant, ou plutôt au-dessus du panorama qu’offrait l’école. Son regard plongea dans l’abysse et s’y fixa avec une horreur et une fascination qui me firent comprendre toute l’étendue de sa phobie et ma cruauté d’en jouer. Et pourtant, fidèle au plan, n’écoutant que ma raison, oubliant mon cœur que j’avais pourtant tâché d’endurcir toute la journée, je continuais.

_ Palmer, appelai-je, d’une voix bien plus pressante que je n’aurais dû.

Une part de moi souhaitait lui venir en aide et il le perçut. Sans doute même est-ce ce qui parvint à le détourner du vide. Mais ce n’était que pour mieux le plonger dans la suite du cauchemar. Je m’étais désillusionnée et la porte par laquelle nous étions sortis disparaissait sous un sortilège. Patil se retrouvait seul, au sommet exigu d’une tour chancelant dans le vent. La panique que je lus sur son visage faillit bien me faire tout annuler, mais d’étranges picotements dans mon corps retinrent mon attention. De la magie intrinsèque. Mais pas la mienne. Palmer utilisait sa magie !

Enfin ! Enfin je sentais chez un autre ce pouvoir latent, cette force magique brute et irrésistible. Comme moi à mes débuts, Palmer la laissait s’échapper trop vite, et elle n’en paraissait que plus sauvage et écrasante.

Certaine qu’il ne lui arriverait rien de fâcheux, je lançai mon dernier sort : une violente bourrasque de vent. Sous sa puissance, il recula, déséquilibré, et ses pieds finirent par rencontrer le vide, car le perron était encore plus petit que l’illusion ne le laissait paraître. Patil bascula alors en arrière, une terrible expression d’effroi peinte sur le visage. Je me précipitai au bord de la minuscule plateforme pour observer les effets de la magie au moment de sa chute.

Mais il ne tomba point. Léger comme un ballon, le garçon volait dans les airs. La rafale l’avait éloigné de quelques mètres mais il flottait à la même hauteur que moi. Blême, les traits crispés, les yeux fortement clos, il s’attendait à être happé par le vide, mais l’absence de sensation de chute lui fit rouvrir des yeux écarquillés. Un instant muet de surprise, Patil ne tarda cependant pas à hurler et à s’agiter dès qu’il prit conscience de sa position.

De mon coté, tout émoustillée par l’ancienne magie que Palmer dégageait, je ne remarquai pas qu’il continuait à s’éloigner, poussé par une brise douce et faible. Je ne pris garde à la distance croissante que lorsque je perçus le premier vacillement de sa magie. La réalité revint alors avec cette question : était-il toujours au-dessus de la terrasse d’observation de la tour ? Je coupai court aux sortilèges d’illusion et découvris avec horreur que le « troisième année » passait au-dessus de parapet.

_ Palmer !! criai-je en sautant du perron, alors qu’une voix en moi lançait un sortilège d’attraction sur le garçon.

Je courus sur la terrasse. Accio Palmer, pensai-je à nouveau, mais il restait toujours aussi loin. Je l’appelai de plus belle en bondissant sur les créneaux pour qu’il cesse de se débattre inutilement et attrape ma main. Nos doigts s’effleurèrent. Je me tendis un peu plus vers lui, m’approchant un peu plus du vide. J’accrochai brièvement ses phalanges, tirai dessus. Accio Palmer, hurlai-je dans mon crâne avec désespoir au même instant. Cette fois, que ce fut grâce à au sortilège ou à la chance, je parvins à empoigner sa main.

Une seconde, je le tins, mais j’étais trop en extension, en équilibre trop précaire pour espérer le ramener en sécurité, et au souffle d’air suivant, il s’éloigna un peu plus. J’aurais dû le lâcher mais je ne pus, Patil s’était agrippé à ma main et mes pieds quittèrent le parapet. Sous mon poids, il bascula la tête en bas. Je vis alors son regard s’agrandir, en même temps que son étreinte sur mon bras se relâcher. Sa magie intrinsèque marqua, elle, une hésitation. Il perdait ses moyens face au vide… Parant au plus urgent, je lançai un sortilège de glu perpétuelle entre nos mains et tentai de me faire aussi légère que lui. Nous remontâmes un peu, à hauteur de la terrasse de la tour. Comme Patil un instant plus tôt, je m’agitai alors dans tous les sens pour tenter d’atteindre les créneaux. Avec force d’extensions et de contorsions, je parvins à poser un pied sur le parapet.

_ Ça va aller, fis-je alors à Patil, je suis sur la tour.

Mais sans doute n’aurais-je pas dû crier victoire si vite. Etait-ce le soulagement, ou le garçon avait-il tout simplement épuisé toute sa magie intrinsèque, mais elle cessa de le porter. Très rapidement, avant que je n’aie pu assurer un bon appui sur la terrasse, il s’arrêta de flotter. Liée à lui par le sortilège de glu perpétuelle, mon épaule craqua quand l’adolescent recommença subitement à peser et avec la furieuse impression d’avoir déjà vécu pareille situation, je me fis entraîner dans le vide.

La chute en elle-même ne m’effrayait guère, je possédais les ressources nécessaires pour que nous en sortions indemnes, mais j’aurais aimé l’éviter à Patil pour ne pas aggraver sa peur du vide. Néanmoins, je ne pouvais rien tenter pour arrêter notre chute, ni en faisant léviter Palmer, ni en me rendant toute légère, car mon épaule, probablement démise, ne supporterait pas un poids mort, que ce soit lui ou moi. Finalement je ne gardais qu’une idée en tête : l’amollissement du terrain.

Le contact avec le sol se fit donc en douceur. Si ce n’était que la terre était froide et humide, j’aurais pu croire m’enfoncer infiniment dans un matelas moelleux, elle se déformait encore et encore, pour ralentir notre chute, absorber le choc.

Je ne me rappelais pas avoir perdu connaissance et pourtant j’ouvris un œil hagard un instant plus tard. J’étais étalée à plat ventre dans l’herbe perlée de rosée et j’apercevais une étoile scintillant au ciel. Apparemment, la terre nous avait ramenés à sa surface.

_ Palmer ? appelai-je faiblement, en tournant la tête.

Avec une grimace, j’entendis mes cervicales craquer dans leur mouvement, mais je trouvais néanmoins Patil en face de moi. Allongé lui aussi, le visage à demi caché par les brindilles, il semblait encore inconscient. Je l’appelai à nouveau, en tentant de me redresser quelque peu pour mieux l’observer, mais une violente douleur irradia de mon épaule et je m’évanouis.


Je garde des souvenirs épars de la suite des évènements. Une atroce souffrance m’aiguillonnait régulièrement et manquait de m’étouffer. Tout tournoyait, et me mettait le cœur au bord des lèvres. J’avais froid, j’avais mal ; c’est à peine si je percevais la présence du professeur Dumbledore et de Mme Prane, l’infirmière de l’école, à mes cotés. Je me rappelle aussi d’un grand déferlement de magie, avant de sombrer dans les ténèbres. Des ténèbres si noires que la chaleur et le froid s’y perdaient. Les douleurs aussi. Comme elles étaient reposantes, ces ténèbres salvatrices.


Un pâle soleil d’hiver inondait la pièce de clarté, et réchauffait mes pieds à travers le drap blanc de l’infirmerie. La tête profondément enfoncée dans le doux oreiller, je somnolais dans la quiétude du lieu, mon bras droit serré contre moi en écharpe, des picotements dans ma main bandée. Présente à mon réveil, Dolly Prane m’avait expliqué que je m’étais luxée l’épaule et qu’elle avait dû m’arracher la peau des doigts pour me défaire du sortilège de glu perpétuelle. Après quelques jours de repos et l’aide de quelques potions, mon articulation se remettrait totalement. Ce serait un peu plus long pour ma main, mais l’essence de Murlap ferait des merveilles. La médicomage m’apprit aussi que Palmer ne s’en était pas trop mal sorti. En état de choc après notre chute, elle lui avait fait ingurgiter une potion pour dormir et il ne s’était pas réveillé depuis.

_ Ce qui est excellent, commente-t-elle avec un sourire. Plus il dormira, plus il pourra prendre du recul et ressortira équilibré de cette expérience. Peut-être même qu’il n’aura plus le vertige. Quant à sa main, elle cicatrise déjà.

Je ne dis rien mais je me demandais si le long sommeil du garçon ne provenait pas aussi de son épuisement après avoir utilisé tant de magie intrinsèque. Se remettrait-il aussi vite que l’espérait l’infirmière ?

Le midi, j’eus la visite de David et Emily. Prévenus le soir de ma chute par Mme Plucks, la directrice de notre maison, ils s’étaient déjà présentés deux fois à l’infirmerie pour prendre des nouvelles. Cette fois-ci, Mme Prane leur proposa de constater par eux-mêmes mon réveil pendant qu’elle s’occupait d’un élève fiévreux.

Je leur racontai ce qui s’était passé en haut de la tour d’astronomie, la réaction de Palmer que je n’avais pas su anticiper et qui nous avait mis en danger en nous faisant dégringoler. Je ne leur cachai pas la culpabilité qui me rongeait. Je n’avais pas prévu la possibilité que Palmer lévite, et que le souffle d’air utilisé pour le déstabiliser le pousse si loin et en dehors de la tour. A cause de mon incompétence, il était tombé et il aurait pu y laisser la vie.

David et Emily tentaient sans grand succès de me remonter le moral, quand le directeur Dippet entra dans l’infirmerie accompagné du professeur Dumbledore. Celui-ci invita aimablement mes amis à se rendre à leur cours de l’après-midi avant d’être en retard. Agité, le directeur semblait ruminer quelque chose et me regardait avec une sévérité que je ne lui connaissais pas. Incertains, mes camarades de Serdaigle sortirent après un dernier geste d’encouragement. Je m’attendais alors à une explosion de colère mais le directeur faisait visiblement un effort pour ne pas y céder, même si sa voix en vibrait parfois.

_ Le professeur Dumbledore m’a expliqué le but et le plan initial de votre expérience, qu’il a approuvée. La chute de Mr Palmer et la vôtre, Miss, est un regrettable accident duquel vous ressortez heureusement presque sans dommage. Mais cet accident n’aurait jamais dû avoir lieu, articula-t-il à la fois rouge de fureur et froid comme l’Arctique. A quoi pensiez-vous, enfin !? Mener une expérience si haut ?! On ne joue pas avec le feu sans se brûler !

L’exaspération pointait à présent dans son ton, sa voix se brisait.

_ Vous me décevez beaucoup, Miss. Et le professeur Dumbledore aussi.

Je rougis de confusion. Même s’il n’était pas mon professeur, l’avis de M Dippet m’importait et voilà que je perdais son estime. Mais cela n’était rien encore comparé au fait que mon mentor soit compromis par ma faute…

Tourné vers la fenêtre, le directeur regardait les irisations du soleil sur la neige, derrière la vitre.

_ La guerre fait grandir les enfants trop vite, dit-il d’un soupir.

Il ne semblait pas s’adresser à quelqu’un de particulier en parlant. Pourtant, lorsque son regard revint dans l’infirmerie, il se planta dans les yeux bleus du professeur de métamorphose. Ils s’observèrent, un long moment, et je me demandais quelle discussion ils pouvaient bien mener tous deux. Dumbledore ne cilla pas et je crus même deviner un sourire avant que le directeur ne s’intéresse de nouveau à moi.

_ J’aurais dû le deviner dès votre escapade au Nurmengard, dit-il d’une voix tout à fait maitrisée : vous êtes une vraie tête brûlée. Je crois que vous deviendrez une excellente Auror. En attendant, essayez de ne pas oublier que vous êtes encore dans une école, sans quoi je me verrai contraint de vous éloigner de vos camarades comme j’ai dû le faire avec Rubeus Hagrid. Suis-je clair, Miss ?

_ Parfaitement clair, monsieur, répondis-je, penaude.

Là-dessus, le directeur sortit de l’infirmerie, me laissant palpitante et navrée. Au bout d’un moment je rassemblais mon courage pour parler à mon mentor, mais il m’arrêta :

_ La recherche ne se fait pas sans prendre quelques risques, Miss. Croyez-vous que je n’ai pas fait fondre quelques chaudrons avant de découvrir les douze propriétés du sang de dragon ? Il est vrai que votre plan n’était pas parfait, car vous n’aviez pas envisagé que votre jeune camarade aurait pu flotter dans les airs au lieu de chuter de deux mètres et de rebondir sur la terrasse sans se faire mal – chose qu’auraient faite neuf élèves sur dix, soit dit en passant. Mais j’ai néanmoins approuvé votre plan, parce que je vous savais capable de faire face à cette situation insolite. Et puis, je surveillais l’expérience depuis la fenêtre de mon bureau, prêt à inter… ah ? Je crois que votre camarade se réveille.

Palmer bougeait effectivement quelque peu dans son lit. Je me levai et allai à son chevet accompagnée du professeur de métamorphose.

_ Alors ? ai-je été brillant ? demanda Patil en m’apercevant. Je ne me rappelle pas de grand-chose : la tour d’astronomie avait disparu et je tombais… mais puisque je suis là, bien vivant, je suppose qu’il s’est passé quelque chose ?

Il ne semblait pas resté le moindre traumatisme chez le garçon, Dolly Prane avait raison, le sommeil forcé avait ses bienfaits. Devant tant d’allant, j’aurais aimé dire la vérité à Patil mais je préférais lui mentir éhontément, pour ne pas qu’il veuille retenter l’expérience, avec ou sans moi. Je lui racontais que l’escalier et la plateforme destinés à nous élever au dessus de la tour étaient bancals et qu’il était passé par-dessus le parapet. J’avais essayé de le retenir à l’aide d’un sortilège de glu perpétuelle mais nous étions tombés tous les deux. Nous surveillant depuis son bureau, le professeur Dumbledore nous avait sauvés d’une chute mortelle en ramollissant le sol.

Marquant à peine de la surprise, mon mentor n’intervint nullement dans mon récit et accepta les remerciements de Palmer. L’infirmière écourta cependant notre discussion en me renvoyant dans mon lit, il était l’heure de faire tremper ma main dans l’essence de Murlap. Elle tendit aussi une potion au professeur Dumbledore.

_ Miss Prane et moi avons mis un peu de temps à comprendre que votre épaule était blessée, m’expliqua alors mon mentor comme je le regardais, interrogative. Alors que nous examinions vos mains collées, nous vous avons fait souffrir sans le savoir. Dans votre demi-inconscience, vous m’avez identifié comme le coupable de votre douleur et vous vous êtes défendue. Votre magie m’a broyé l’avant bras. Dolly Prane vous a alors plongée dans le coma.

C’était un cauchemar… mon incompétence avait bien failli tuer Palmer et j’apprenais que je m’en étais pris à mon professeur de métamorphose… Dippet avait totalement raison, je devenais un véritable danger pour les habitants de l’école. Il valait peut-être mieux me renvoyer tout de suite…

Sans bien savoir comment ni pourquoi, je me réveillai groggy dans le lit de l’infirmerie. Ma main blessée trempait dans une petite bassine d’essence de Murlap, posée sur mon ventre.

_ Je vous ai endormie d’un sortilège, expliqua Miss Prane, vous faisiez une crise d’angoisse.

Et immédiatement la raison de cette crise me revint : j’avais blessé Dumbledore. Mais une personne m’avait arrêté.

_ Merci, murmurai-je. Merci de m’avoir empêché de lui faire plus de mal.

Le visage de l’infirmière apparut alors au-dessus du mien. Elle séchait les larmes qui coulaient doucement sur mes joues.

_ Ne soyez pas trop dure avec vous, vous souffriez sans être capable de le dire. Vous n’avez fait que vous protéger. Le professeur Dumbledore ne vous en tient aucune rigueur, alors ne vous tourmentez pas avec ça. Je vais vous préparer un thé.

Elle revint un instant plus tard avec une infusion brûlante, agrémentée d’un calmant. Le temps de boire le thé et de me remettre tout à fait, Miss Prane ne me permit de sortir de l’infirmerie que bien plus tard. Palmer était parti un peu plus tôt et je me dirigeai seule vers la tour de Serdaigle. Encore quelque peu abrutie de potions et d’antidouleurs, je marchais lentement, attentive à mon épaule et aux élancements qui parcouraient parfois mon bras.

Quelque part dans l’école une cloche sonna joyeusement la fin de la journée. A peine quelques secondes plus tard, j’entendis le raclement des chaises qui bougeaient tandis que les étudiants se levaient. Un moment plus tard, plusieurs portes s’ouvraient à la volée et le couloir glacial, jusqu’alors silencieux, s’emplit d’une multitude de voix et de rires. Connaissant bien mes camarades et les bousculades à la sortie des salles de cours, je préférai laisser passer le flot d’élèves et me faufilai entre deux armures, en attendant que le corridor bondé retrouve un peu de calme.

En regardant les « quatrième année » de Gryffondor se ruer dans la nuée humaine, comme ils l’auraient fait dans une mêlée en rugby, je me félicitais de ma décision : qui sait comment j’aurais réagi si un de ces excités avait touché mon épaule meurtrie ? C’est alors qu’un bruit métallique caractéristique attira mon attention. « Ça devait bien arriver, pensai-je, affligée de leur bêtise, ces idiots ont fait tomber une armure ! ». Second bruit de ferraille... Je risquai un regard hors de l’alignement des soldats d’acier.

Ils s’écroulaient. Tous ! Comme un jeu de dominos, la chute de l'un entrainait l’effondrement du suivant dans un vacarme qui couvrait les grognements d’humeur, inspirations de surprise et cris d’effroi. Sans la possibilité de pouvoir m’éloigner tant il y avait de monde, j’allais me faire écraser.

D’instinct, je me recroquevillai, présentant mon épaule valide alors que je tentais de protéger l’autre. J’attendais le choc en me demandant quand cette fichue journée allait s’achever, mais malgré un bruit assourdissant de cascade métallique, rien ne vint. J’ouvris un œil avec précaution dans le silence revenu. Il faisait sombre, mais je distinguais, sans mal, une longue lame, tranchante et luisante, plantée dans le sol à quelques centimètres de moi. Elle soutenait un immense écusson qui devait porter l’enchevêtrement d’armures au dessus de ma tête.

_ Ceann, ça va ? Tu es entière ?

J’entendis la question ; je reconnus même la voix, mais blottie contre l’armure qui m’avait protégée, j’étais incapable de parler.

_ Ceann ? appela à nouveau la voix, plus pressante.

Je perçus un mouvement de l’autre coté de la ferraille. Enfin, deux yeux noirs se montrèrent entre la lame et le bouclier, ils scrutaient l’obscurité pour me trouver.

_ Tu vas bien ? Tu peux sortir ? demanda Jedusor.

Cette fois, j’acquiesçai. Je n’allais pas plus mal qu’avant, aucune douleur ne se faisait sentir. Par contre, m’extirper de l’amas d’armures ne serait pas simple avec mon bras en écharpe, mais je ne tenais pas à y rester plus longtemps. J’attrapais la main tendue par l’ouverture mais me raidis immédiatement quand elle me tira. Mon sauveur comprit et avec beaucoup de précaution et de lenteur, il m’aida à m’arracher des décombres.

Rampant à moitié sur le côté, à moitié sur le dos pour épargner mon épaule, je finis par sortir la tête, puis le buste. Apercevant le bandage qui tenait mon bras serré contre mon corps, le Serpentard porta encore plus d’attention à ses gestes pour m’extraire de l’amoncellement chaotique des cuirasses de fer. Enfin, à force de me tortiller et de pousser sur mes jambes, je sortis, en nage et harassée de mes efforts.

Jedusor me laissa une minute pour reprendre mon souffle, accroupi à coté de moi. Puis il se redressa et me tendit à nouveau sa main. Avec son aide, je me levai, vacillante et cherchant mon équilibre. Et alors que mes jambes s’affermissaient, je vis tous ces visages tournés vers moi. Silencieux, un peu hébétés ou inquiets pour certains, désolés pour d’autres.

_ Les « quatrième année » de Gryffondor ET de Serpentard, vous serez en retenue samedi prochain pour réparer les dégâts et remettre les armures debout. TOUS.

Après ce silence pesant, la voix portante du préfet-en-chef m’avait fait sursauter. Les autres élèves présents bondirent, eux, à l’annonce de la sentence. L’indignation et les protestations fusèrent la seconde suivante :

_ Jedusor, tu es fou ! Nous sommes de la même maison, plaidait un Serpentard.

_ Nous ne sommes pas tous responsables, ajoutait une élève de Gryffondor, c’est injuste comme punition, Ceann fais quelque chose. Dis-lui !

Je relevais la tête en entendant mon nom et regardais sans bien voir ceux qui m’entouraient. Jedusor aussi m’observait, attendant peut-être que je double la peine, furieuse de ce qui m’était arrivée. Mais je ne pouvais parler, j’étais paralysée. Tous mes sentiments se télescopaient en moi, l’un ne venant que pour noyer le précédent. Oui, j’avais envie de leur hurler qu’ils étaient des idiots qui ne savaient pas se tenir, mais je craignais immédiatement que ma colère ne vienne me faire faire des choses que je regretterais. A cette peur succédait la frustration : pourquoi avais-je eu si peur de me faire écraser ? Pourquoi ne m’étais-je pas protégée, seule ? Pourquoi avait-il fallu que Jedusor intervienne ? C’était à pleurer, mais je n’y parvenais même pas.

_ SILENCE !! ordonna Jedusor comme les revendications étaient reparties de plus belle à mon absence de réponse. Rentrez dans vos maisons. Et dans le calme, si vous ne voulez pas une autre retenue.

Devant une telle inflexibilité et mon inaction, les « quatrième année » des deux maisons fléchirent et repartirent chacun de leur coté, résignés. Ce fut tout juste si j’eus conscience de ces masses murmurantes s’éloignant lentement, tant j’étais perdue dans le tourbillon vertigineux de mes pensées.

_ Ceann, tu n’as pas l’air bien, je t’emmène à l’infirmerie.

_ Non !

La violence de mon refus m’étonna moi-même. Mais je savais que retourner à l’infirmerie n’arrangerait rien, bien au contraire. J’en sortais, totalement assommée de calmants et je doutais que Miss Prane me fasse avaler autre chose qu’une nouvelle potion de sommeil en apprenant qu’une armure venait de me tomber dessus. Or, je n’en voulais pas. Même ralentie, mon aptitude à la réflexion demeurait et je commençais à comprendre les effets de tous ces antalgiques que l’on m’avait fait ingurgiter : ils bridaient mes émotions. La peur, la colère… tout se diluait dans les potions magiques, seule subsistait la fatigue.

_ D’accord, céda Jedusor devant mon regard implorant, avec un petit sourire. Mais on ne peut pas rester dans ce couloir glacial. Viens par-là.

Il m’entraîna dans une classe, celle d’Histoire de la Magie, et alluma un feu dans la cheminée avant de placer deux chaises devant le foyer. Encore toute à mes pensées emmêlées, je ne pouvais que l’observer, passivement, mais j’appréciais qu’il ait compris qu’il me fallait seulement du temps.

Je pris place sur une chaise et plongeais mon regard dans les flammes, retournant à mon introspection. Je me débattais encore avec mes sentiments, ou plutôt leur insaisissable présence. Comprendre les effets des médicaments ne m’empêchait pas de les subir. Tout m’échappait ; la situation aurait dû m’agacer ou me désespérer mais il n’y avait rien, rien en moi qui ne trouvait un tel écho. J’oubliais les raisons qui m’amenaient à un sentiment, si bien qu’il s’effaçait, la vague impression d’avoir été spoliée s’estompant elle aussi avec le reste. J’ignorais quelle potion avait bien pu me donner l’infirmière, mais son effet ressemblait fort à celui d’un élastique psychologique : quelque soit la direction vers laquelle je me tendais, quelque chose me retenait et me ramenait avec force à ma place. Un peu comme une potion de sommeil sans rêve bridait les songes. Le sommeil… qu’avait dit déjà Miss Prane à son propos ? Qu’il permettait de prendre du recul. C’était donc cela que l’infirmière visait en me donnant tous ces calmants, non pas en me faisant dormir mais en m’empêchant de ressentir quoique ce soit.

Je cessai la lutte et aussitôt je repris conscience de mon environnement : les craquements de la buche devant moi, la fraîcheur de la salle de cours dans mon dos, une respiration à mes cotés… La lumière et la chaleur des flammes me parurent soudain si intenses que mes yeux se brouillèrent un instant. Je détournai alors quelque peu mon visage rosi du foyer et croisai le regard patient de Jedusor.

_ Merci de m’avoir laissé du temps, finis-je par dire, d’une voix lente et légèrement éraillée. Merci aussi pour tout à l’heure. C’était très… chevaleresque.

Ce n’était certainement pas le mot que j’aurais voulu prononcer, mais c’était le premier qui m’était venu, les armures d’antan n’étant sans doute pas étrangères à ce vocabulaire. Jedusor haussa un sourcil surpris, mais je lui signifiai d’une secousse fatiguée de la tête, que dans mon état, il ne fallait pas s’attendre à un meilleur terme.

_ Eh bien je n’allais pas te laisser te faire écraser. Mais pourquoi ne pas t’être protégée toi-même ?

Oui, tiens, c’était une bonne question. Pourquoi n’avais-je pas bloqué moi-même ces stupides ferrailles ?

_ Je n’y ai même pas pensé, je crois, répondis-je au bout d’un moment. En fait, je sors de l’infirmerie et j’ai avalé beaucoup de potions. Je suis totalement groggy… tentai-je d’expliquer. Et puis je ne sais même pas où est ma baguette, ajoutai-je en remarquant que Jedusor roulait la sienne entre ses mains.

Plissant un instant les yeux, le Serpentard me regarda avec suspicion. Je comprenais qu’il me jaugeait mais j’ignorais d’où venait cette soudaine défiance. Il m’observa un moment, tandis que je me demandais ce que j’avais bien pu dire pour le troubler ainsi.

_ Je suppose que ton séjour à l’infirmerie a un rapport avec ton bras ? demanda-t-il finalement en désignant l’écharpe qui tenait mon membre serré contre mon corps.

J’acquiesçai en me tournant totalement vers lui, m’asseyant de côté sur ma chaise. Je posai ma main valide sur le dossier et appuyai ma tête dessus ; je n’étais pas loin de tomber de fatigue.

_ Mauvaise chute, expliquai-je succinctement, sans l’envie, ni la force, de m’étendre sur le sujet.

_ Je vois, fit le garçon avec un petit sourire compatissant, en prenant la même posture que moi sur sa chaise pour me faire face. Une journée où tout va de travers.

Je hochai à nouveau la tête et tombai dans une rêverie sans réel sujet. J’appréciai seulement cet instant où personne ne criait ou ne me sermonnait, où nul ne pleurait, ni ne souffrait ; même les questions étaient simples. Le silence, ponctué des craquements du feu, s’accordait avec mon état d’esprit, il était reposant. Jedusor aussi semblait goûter à cette quiétude, il souriait doucement tout en me regardant avec acuité de ses yeux noirs. J’y plongeais sans même m’en apercevoir, absorbée par ces mystérieux abysses.

Quelque chose effleura mes lèvres, et aussi doux et léger qu’avait été ce contact, il me fit reprendre conscience de la situation, comme on se réveille en sursaut. Le visage de Jedusor était tout proche du mien, si proche que j’en sentais sa tiédeur. Mais que faisait-il si près ? La question et ma réaction émotionnelle s’évaporèrent immédiatement ; les potions médicinales me ramenant dans mon état d’apathie, indifférente observatrice de ma propre situation.

Le Serpentard resta ainsi penché sur moi quelques instants, attendant peut-être mon consentement ou un refus. Finalement son visage recula et, quelque soit le sentiment que la potion de Miss Prane avait paralysé, il se calma car je redevins maitre de mes gestes. Je m’affaissais alors un peu plus sur ma chaise, plus épuisée que je ne l’avais jamais été. Je relevai néanmoins les yeux vers Jedusor, ses sourcils froncés indiquaient qu’il était contrarié. Ses traits se déridèrent cependant quand il croisa mon regard.

_ Tu as eu une rude journée, il vaudrait mieux que tu remontes te reposer à Serdaigle, maintenant.

L’idée me paraissait plus que judicieuse et je le suivis hors de la classe. Il m’accompagna jusqu’au bout du couloir, puis descendit vers Serpentard alors que je montai vers Serdaigle, avec pour seul objectif, mon lit.

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Message par Suzywa Ven 6 Jan - 12:32

study Je l'attendais, ce chapitre, avec impatience.
Je suis rassurée que Jas soit plus sensible à Sam mais j'ai quelques craintes quand même quand je lis les dernières lignes: Jedusor et son charme manipulateur sont capables de faire de si grands ravages.

J'ai beaucoup aimé ce 18ème chapitre car il s'y passe plein d'événements très variés. Je dois avouer avoir tremblé à la lecture de l'expérience avec Patil. J'étais crispée à l'affut de la moindre erreur de Jas.
La description des sensations ressenties était très convaincante comme si tu en avais fait l'expérience toi-même.
J'ai bien aimé aussi cette idée que des traitements anti-douleur aient un effet anihilateur sur la magie intrinsèque ! C'est logique, Docteur Syrinx mais fallait trouver ! applaudis

Maintenant, j'attends la suite car je ne vois toujours pas le lien se dessiner avec le tout début de ton histoire : cette retrouvaille avec le professeur Dumbledore.
Apparemment, Jas se destine à être Auror mais Tom va-t-il la laisser faire car je le sens bien, il est trop gentil pour être honnête et moi je ne suis pas capable de lire dans ses pensées.
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Message par Syrinx Sam 7 Jan - 11:45

Jedusor et son charme manipulateur sont capables de faire de si grands ravages.
N'est-ce pas, hein ?

La description des sensations ressenties était très convaincante comme si tu en avais fait l'expérience toi-même.
et pourtant je t'assure que je ne suis jamais tombée d'une tour !
Et j'ai même pas le vertige .
J'ai bien aimé aussi cette idée que des traitements anti-douleur ait un effet anihilateur sur la magie intrinsèque ! C'est logique, Docteur Syrinx mais fallait trouver ! applaudis
ben pourquoi pas. Certains médocs suppriment les émotions (les antidépresseurs pas exemple, j'en ai pris 3 mois pour leur effet secondaire sur les migraines, ben ça te met dans une bulle, ta vie entre parenthèses...) et bon bref associé au don de Jas qui associe sentiments et magie... ça donne un médoc qui anihile ses pouvoirs. Ce n'est qu'une conséquence du médicament, un effet secondaire.


Maintenant, j'attends la suite car je ne vois toujours pas le lien se dessiner avec le tout début de ton histoire : cette retrouvaille avec le professeur Dumbledore.
début de réponse dans quelques chapitres

Apparemment, Jas se destine à être Auror mais Tom va-t-il la laisser faire car je le sens bien, il est trop gentil pour être honnête et moi je ne suis pas capable de lire dans ses pensées.
Ah ! l'éternel soupçon : trop gentil pour être honnête... les Serpentard n'auraient donc pas le droit d'être gentils ?
Mais on peut voir les choses autrement aussi : beaucoup de gens veulent que Jas devienne Auror. Jedusor serait-il capable de s'opposer à tous ? même si Jedusor parvenait à la faire changer d'avis, la laisserait-t-on faire ?

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Message par Nausicaa Lun 9 Jan - 14:16

Ah... Merci pour ce chapitre, Syrinx !

Je me suis calée pour le lire, avec un thé, tout bien tout ça, quoi, et j'ai carrément oublié de stopper l'infusion tellement j'ai été prise par les événements ! Ce flippe, le tour joué à Palmer ! Shocked
Ouf, heureusement, j'ai pu reprendre mon souffle dans la salle d'Histoire... (Et sauver mon thé in extremis !). Mais qui sauvera Jas ?... pale

Rien à dire de plus que, comme d'hab, c'est toujours très joliment écrit et que, de fait, je me laisse porter. Bonne continuation ! Bisou
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Message par Apsara Lun 9 Jan - 16:17

J'ai également apprécié ce chapitre qui "coule" mieux que d'autres, je trouve : as-tu davantage travaillé l'écriture?
Ce Jedusor qui n'en finit pas d'être trop gentil pour être honnête non mais

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Message par Syrinx Lun 9 Jan - 22:32

merci pour vos commentaires.

Désolée pour ton thé Nau...

pour l'écriture qui coule, ça vient peut être de la musique que j'écoutais, très douce et un peu mélancolique pour la première partie jusqu'au mauvais tour à Patil. Là j'ai travaillé pas mal certains passages (même que j'étais pas contente de tout) Et puis rebelote pour la fin avec musique plutôt douce même si j'étais moins "dedans" que pour le début.

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Message par Apsara Mar 10 Jan - 11:06

Clignote Tiens, tu peux écrire en écoutant de la musique...Pour moi, impossible : la mélodie interfère avec le rythme des phrases et je ne m'entends plus penser ! L'Ambre et le Jais [fic en cours] - Page 9 Perdu

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Message par Nausicaa Mar 10 Jan - 13:51

Apsara a écrit: Clignote Tiens, tu peux écrire en écoutant de la musique...Pour moi, impossible : la mélodie interfère avec le rythme des phrases et je ne m'entends plus penser ! L'Ambre et le Jais [fic en cours] - Page 9 Perdu
Moi aussi, j'écris sous musique. Enfin, je crée sous musique, plus exactement.
Je distingue deux, non trois phases d'écriture.
La première, qui consiste à imaginer l'histoire, les situations, les dialogues, est boostée comme pas possible lorsque j'écoute de la musique (souvent en voiture et très fort).
La deuxième, l'écriture pure, à la volée, se fait la plupart du temps avec de la musique choisie, mais de la musique seulement (pas de chanson, alors que dans la première phase, oui).
Seule la troisième étape, où je me relis (seule puis avec Bill à voix haute), se fait en silence pour pouvoir alors me concentrer sur la structure, le côté technique.

Je n'y avais jamais beaucoup réfléchi avant mais je crois que mon cerveau droit à besoin de musique, alors que pas le gauche ! Laughing

Dans mon boulot c'est exactement pareil. La musique agit un peu comme une drogue sur moi. D'ailleurs, petite, il n'y avait rien de mieux pour faire passer mon mal des transports (et même aujourd'hui encore) et quand je faisais de la gym, il m'était très difficile de faire mes enchaînements en musique (chose qui est quand même très problématique en présentation). Je perdais littéralement l'équilibre, c'était dingue ! Shocked

Euh, voilà… (Merci d'avoir bien pollué, au revoir ! héhé )



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Message par Suzywa Mar 10 Jan - 13:57

La musique m'aide aussi ! C'est plus impulsif que la description de Nau'.
Certaines musiques évoquent les atmosphères et servent de moteurs à l'écriture. Parfois, j'en ai besoin, parfois pas. Je ne sais pas pourquoi.
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L'Ambre et le Jais [fic en cours] - Page 9 Empty Chapitre 19 : Dans ses yeux

Message par Syrinx Jeu 20 Sep - 16:11

!!!!! Surprise !!!!

voilà la suite

Résumé du chapitre 18 (chutes) :

Septième année, les vacances de Noël sont finies et Jas reprend les cours de mauvaise grâce. Elle tente d’éviter Jedusor qui lui a révélé ses sentiments avant les fêtes de fin d’année, à la soirée de Slughorn, mais celui-ci lui assure qu’il n’y a pas d’ambigüité : elle lui préfère Sam (dommage pour lui).
Du coté de son mémoire, elle propose à Palmer Patil de tenter une expérience pour dévoiler sa magie intrinsèque. L’expérience, consistant à exploiter la peur du vide du garçon, se passe mal, et tout deux tombent du haut de la tour d’astronomie.
Réveil à l’infirmerie… Quelque peu estropiée, Jas déprime en réalisant qu’elle aurait pu tuer Palmer parce qu’elle était trop sûre d’elle-même. Miss Prane, l’infirmière, lui donne alors un puissant calmant avant de la faire sortir.
Alors que Jas rentre à Serdaigle, elle se retrouve au milieu d’une échauffourée entre maisons et menace de se prendre une armure sur la tête. Heureusement Jedusor l’en sauve et punit tous les élèves présents. Puis il l’amène dans la salle d’histoire où il tente… un rapprochement.


Et maintenant le chapitre suivant. Pour info, j’ai fini de l’écrire, après la rencontre aveyronnaise, et donc après avoir lu dans la précipitation 5 tomes du soldat chamane… et comme je suis une éponge influençable, faut pas vous étonner de l’intense… activité neuronale de Jas. Plaignez vous auprès de Jamère, ce type cogite beaucoup trop.



Chap 19 : Dans ses yeux

Une douleur lancinante à l’épaule me réveilla. Il était encore tôt, mais je me levai néanmoins, incapable de me rendormir et de retourner au profond sommeil dans lequel j’avais plongé la veille au soir. En silence pour ne pas déranger mes camarades de chambrée, je me débarbouillai et m’habillai tant bien que mal avec mon bras en écharpe, grimaçant parfois à certains mouvements. Enfin prête, j’enfilai ma cape et attrapai ma baguette sur mon chevet, là où je l’avais laissée deux jours plus tôt, avant de monter à la tour d’astronomie avec Patil, une éternité me semblait-il.

Mes réflexions étaient toujours ralenties, l’effet des calmants tardant à se dissiper, et le peu d’attention que je parvenais à rassembler étant tourné vers mon épaule douloureuse. Marcher dans l’air froid des couloirs m’aida cependant à me ressaisir et j’arrivais à l’infirmerie avec un objectif bien en tête : boire au plus vite la potion qui permettrait à mon articulation de guérir et de se faire oublier. Cette idée fixe me parut de bon augure, un progrès notable comparé aux insaisissables pensées de la veille.

Dolly Prane était encore en chemise de nuit quand elle me fit entrer dans son cabinet. Bien éveillée cependant, elle m’examina rapidement mais prit son temps pour évaluer mon état d’esprit. Les calmants déjà absorbés bridant toujours mes émotions, elle ne jugea pas nécessaire d’en ajouter à ma potion de guérison. Tant mieux, je n’en voulais pas. La torpeur avait beau être reposante, je pressentais un danger à être ainsi dépouillée de mes capacités cérébrales.

Le médicament agit très vite ; avant même d’avoir atteint la Grande Salle, toute douleur avait disparu de mon épaule. Je constatai alors que j’avais une faim de loup. Je mangeai copieusement et mon appétit rassura pleinement David et Emily, même si je ne conversais guère avec eux, le repas accaparant entièrement mon attention. Enfin j’allai en cours et arrivai en retard, le temps pour faire mon sac ayant triplé ce jour là…

Suivre la leçon de Mme Laguz se révéla difficile. Ecouter me demandait un effort permanent et je perdais souvent le fil. Les choses s’arrangèrent quelque peu au cours suivant, celui de métamorphose, avec le professeur Dumbledore. Je me surpris même à rêvasser tandis que mon mentor expliquait l’incantation du jour. Fixant la porte qui menait à son étude, je me remémorais la dernière fois où j’y étais entrée. J’avais exposé mon plan pour révéler la magie intrinsèque de Patil, j’avais argumenté, assurant qu’il ne courrait aucun danger. Quelle présomptueuse j’avais été !

L’enchainement des évènements me revenait facilement ; mon bricolage en haut de la tour, Patil montant l’escalier et se retrouvant face au vide, sa magie, notre chute, le réveil à l’infirmerie et le courroux du directeur Dippet. Toutes ces scènes se rejouaient avec précision devant le bois de la porte massive que je fixais d’un œil absent. Les souvenirs suivants, eux, étaient au contraire bien flous. Je ne gardais que des images furtives, plus vagues encore que ne l’aurait été un rêve. A cet instant encore, je me sentais comme une coquille vide. Une part des mes souvenirs était encore inaccessible et je ne cherchai pas à lutter pour les retrouver. Et d’un, ils reviendraient probablement d’eux-mêmes, et de deux, je ne pouvais guère me permettre le luxe de focaliser mon attention sur autre chose que le cours du professeur Dumbledore. J’en étais pour le moment incapable et j’avais bien suffisamment de leçons à rattraper comme cela, sans ajouter celle du jour.

J’accueillis la pause du déjeuner avec soulagement, non parce que j’avais faim, mais parce que j’avais l’impression d’avoir le cerveau en ébullition ; j’aurais été incapable de retenir quoique ce soit de plus. Ne daignant répondre que d’un grognement morne à David qui s’informait sur ma matinée, je grignotai rapidement un encas, puis allai à la bibliothèque. J’avais raté des cours durant mon séjour à l’infirmerie et il me faudrait consulter bien des livres pour combler mes lacunes et rédiger les parchemins réclamés par mes professeurs.

J’avais déjà rassemblé et feuilleté quelques volumes, quand Olive vint me saluer.

_ C’est incroyable, fit elle d’un air dégagé, avec un petit regard complice comme si nous étions les meilleures amies du monde. Nous dormons dans la même chambre et ça fait deux jours que je ne t’avais vue !

_ Oh euh… oui, c’était pas la grande forme, hier, bredouillai-je, je me suis couchée tôt et levée de bonne heure du coup, ce matin.

_ Au fait, j’espère que tu vas bien et que tu ne t’es pas fait mal, hier…

Je ne l’avais pas remarquée, mais une jeune fille accompagnait Olive. En retrait jusque là, elle s’était approchée pour parler. A son visage de porcelaine, encadré de magnifiques cheveux blonds et illuminé d’yeux céruléens, je reconnus une élève de Gryffondor, une agréable pipelette de quatrième année, joviale et rieuse. Son nom par contre m’échappait totalement, de même que son allusion. Je levai les sourcils pour l’inviter à préciser.

_ Les armures, fit-elle avec évidence de sa douce voix.

Les armures… bien sûr. Ces satanées armures qui avaient bien failli m’écraser !

_ Tu as oublié ? s’étonna-t-elle comme mon visage devait refléter mon affliction en me remémorant la scène.

Et alors même que les souvenirs de la veille me revenaient, ma cadette se lança dans le récit des évènements :

_ Ces idiots de garçons, commença-t-elle en levant les yeux au ciel. Ils ne savent rien faire sans se battre ! Faut dire aussi que les Serpentards ne sont pas tendres avec nous quand on les croise dans les couloirs… Bref, à se bousculer ainsi, il était certain qu’une armure dégringolerait, un jour… Mais hier, elles sont toutes tombées, et tu étais là, blessée et tétanisée… Quoique je l’étais aussi, ça a fait un tel vacarme ! ajouta-t-elle d’une voix qui partit dans les aigus.

Un raclement de gorge de Mme Picott lui rappela que nous étions dans la bibliothèque et elle s’assit près de moi à la table pour continuer un ton plus bas, mais émoustillé.

_ Heureusement, Jedusor a animé le dernier chevalier qui t’a protégée. Puis il t’a sortie de là-dessous. Tu paraissais indemne mais totalement étourdie. Il t’a alors aidée à te relever, nous oubliant totalement à ce moment... C’est étrange parce que je ne l’aurais jamais cru capable de tant d’attentions… A croire qu’il tient vraiment à toi, acheva-t-elle avec l’intonation légèrement montante d’une question, comme si elle demandait confirmation.

Appuyées par les mots de la Gryffondor, les vagues images dont je me souvenais, se précisaient et prenaient soudain un sens. Et avec cette compréhension, venaient aussi les émotions, ce ressenti qu’avaient étouffé les potions de Miss Prane. Je revivais pleinement les évènements de la veille : je me revoyais, craintive, longer le mur du couloir pour éviter la foule, je tremblais jusqu’au tréfonds de mes os en entendant l’écho des armures chutant, je redécouvrais ces yeux noirs au milieu des piques et des tranchants, je m’accrochais à cette main m’aidant à retrouver mon équilibre, et remarquais tous ces visages tournés vers moi. Jedusor prononçait la punition et les élèves indignés s’en remettaient à moi, bouillonnant à présent d’une colère que je n’avais pu exprimer alors.

La résurgence des souvenirs ainsi que les émotions associées ne m’empêchèrent pas cependant de tiquer à la dernière phrase prononcée. Au contraire, le courroux d’avoir failli être ensevelie par des armures me fit devenir tranchante :

_ Ou peut-être qu’il a simplement puni, comme il se doit, des petits agités qui ont failli faire beaucoup de mal. Je te rappelle que j’ai failli me faire écraser !

_ Peut-être… fit la blondinette sans déceler l’exaspération qui perçait dans ma voix. En tout cas, à l’instant où il attendait ton approbation après nous avoir donné la punition, tu semblais être… sa Dame, finit-elle après une brève hésitation.

Si je m’attendais à quelque allusion à cet hypothétique rapprochement avec Jedusor, je n’en fus pas moins décontenancée par le terme employé par la Gryffondor. Une nouvelle fois, le sol sembla s’ouvrir sous mes pieds et je m’accrochai à la table de travail avant de dégringoler de ma chaise. Le bois gémit, comme soumis à une extraordinaire pression ; la pipelette sursauta à ce bruit et leva un visage étonné. Elle recula alors d’effroi, son fauteuil raclant bruyamment le sol de la bibliothèque. Du coin de l’œil, j’aperçus alors Olive qui lui lançait un regard tout aussi désapprobateur que le mien. Dans l’ombre de l’étagère située derrière elle, ses yeux verts luisaient d’une lueur menaçante que je ne lui connaissais pas - mon odieuse camarade de chambre crachant habituellement son venin par sa langue acerbe.

_ Je ne suis pas sa dame, soufflai-je d’une voix sourde. Il m’a sauvée d’une mauvaise situation, et je l’en remercie. Point.

La jolie blonde se tassa sur sa chaise puis bredouilla quelque chose à propos de l’heure avancée et des cours qui ne tarderaient pas à reprendre, avant de s’éclipser. Maugréant silencieusement à cause du temps que m’avaient fait perdre ces deux concierges, je rassemblai mes ouvrages et me préparai moi aussi à retourner en cours.

_ J’ai cours au même étage que toi, je peux t’aider à porter tes livres si tu veux, proposa gentiment Olive de sa voix la plus aimable.

J’aurais préféré refuser son offre, mais ma sacoche était trop petite pour contenir tous les livres que je comptais emprunter, et avec mon bras en écharpe, je ne pouvais porter le surplus. J’acceptais donc la proposition à contre cœur, bien que le sourire franc de ma condisciple ait éveillé ma curiosité. Je ne pipai mot pourtant durant le trajet, car en repassant dans le couloir où les armures tombées avaient été redressées, je me remémorai la suite des évènements, notamment ceux de la salle d’histoire. Cette quiétude devant le feu ronflant, après des heures mouvementées, de peurs et de douleurs. Et Jedusor. Très… très proche. Je me mordis les lèvres pour dissiper le souvenir d’un contact. Troublant…

_ Bonjour, Jedusor.

La voix chantante, presque claironnante, d’Olive me sortit de mes réflexions. Ma camarade de maison sur les talons, j’avais marché sans m’en apercevoir jusqu’à la salle de Défense Contre les Forces du Mal, mon cours de l’après-midi. Et celui de Jedusor, aussi. S’apprêtant à entrer dans la classe, il se retourna en entendant son nom.

_ Hornby, salua-t-il, circonspect. Ceann, ajouta-t-il avec un coup d’œil vers moi, alors que je devais passer par toutes les couleurs. Tu n’as pas cours sur les moldus ? demanda-t-il en revenant à Olive.

_ Euh, si. Mais j’aidais Jasdrian à porter ses livres. Tiens, d’ailleurs, je te laisse prendre la relève. Je t’attendrai à la fin du cours pour t’aider à remonter tes bouquins à Serdaigle, ajouta-t-elle pour moi.

Et elle lui remit les pesants volumes, avant de filer en lançant un « bon après-midi » jovial, ses yeux verts brillants de malice.

Pour la première fois, je regrettais le départ d’Olive, qui me laissait seule face à Jedusor. Seule avec des sentiments qui, totalement annihilés la veille, n’en apparaissaient que plus vivaces aujourd’hui. Je ne pouvais m’empêcher de me troubler en me rappelant les faits de la veille. Une telle proximité avec un camarade était déjà fâcheuse en soi, mais avec Jedusor qui avait admis une attirance pour moi… Et Sam ? Sam..! La honte me submergeait : comment avais-je pu ? Même dans un état second, j’aurais dû réagir, enfin ! Détourner la tête… Ecarter les lèvres de Jedusor… Et lui ? N’avais-je pas été claire sur mes sentiments ? Comment avait-il osé profiter ainsi de ma faiblesse ?!

_ Ceann, ça va ? Tu te mords les lèvres au sang, m’apprit le Serpentard avec une sollicitude dans sa voix qui m’écœura.

Néanmoins un peu étonnée, je me découvris un goût de fer dans la bouche. Je levais alors vers le garçon un cuisant regard accusateur. A qui la faute si je rageai au point de me blesser ? Sans un mot, j’entrai dans la salle de cours d’un pas raide et m’installai à ma place habituelle, le visage fermé et résolue à ignorer le préfet jusqu’à la fin de l’année et mon départ de Poudlard.

M Tetenjoy entra dans la classe et tous les élèves encore debout prirent place à leur bureau. Jedusor déposa alors mes livres devant moi, s’attendant peut-être à un remerciement mais je restai muette. Si j’avais pu, je me serais changée en pierre pour lui signifier mon indifférence. Le titre de la leçon du jour s’inscrit au tableau, mais mes yeux ne purent le lire ni le comprendre tant je m’étais retirée en moi-même pour m’éloigner de mon voisin de table. Je ruminais ma colère, m’étouffais dans ma honte et me troublais encore et encore en songeant à la si grande proximité de Jedusor. Ses lèvres sur les miennes… Rhâââ !! C’était bien ma veine ! Pourquoi avait-il fallu qu’il me sauve d’un nouvel accident à ma sortie de l’infirmerie, au moment même où j’étais la plus vulnérable, assommée de calmants ? Ces fichues potions qui avaient bridé mes sentiments et annihilé de ce fait ma magie ! Incapable d’appréhender le danger, je n’avais pu me protéger seule et ne devais ma bonne santé qu’au Serpentard, qui avait par la suite profité de mon état de faiblesse... Une épouvantable suite d’évènements qui avait eu pour issue un dénouement fort embarrassant. Car je supposais que Jedusor ne saurait, ni même ne voudrait, taire ce qui c’était passé dans la salle d’histoire… Mais qu’allait-il faire ? Se vanter en annonçant que j’avais finalement succombé à ses avances ? Se montrer proche en public pour officialiser ce que tout le monde à l’école soupçonnait déjà ? Il me semblait évident que Sam, et sans doute aussi David et Emily, soient au courant avant que le Serpentard n’agisse. Mais pour cela il fallait que je leur parle de… de ce… baiser volé.

Volé… oui ! Je n’avais en rien pris part à ce baiser, prisonnière de mon propre corps. D’ailleurs pouvait-on nommer cet effleurement de lèvres, un baiser ? Nos bouches s’étaient à peine rencontrées. Cela n’avait rien à voir avec les baisers que je pouvais échanger avec Sam ; il n’avait été ni franc, ni partagé. Mais cela sauverait-il pour autant ma réputation si le Serpentard venait à parler ? J’en doutais.

Cela soulevait cependant une question : puisque j’étais à ce moment précis incapable de réagir, réduite à l’apathie par les potions de Miss Prane, pourquoi Jedusor n’était-il pas allé plus loin ? Pourquoi s’arrêter là? Qu’est-ce qui l’avait stoppé dans son élan ? Les réactions du Serpentard m’avaient souvent prise au dépourvu, mais cette fois ça en devenait totalement incompréhensible. A moins que..?

Ramenant quelque peu ma conscience dans la salle de cours, je jetai un œil discret au préfet à coté de moi. Légèrement avachi sur sa chaise, il avait pris peu de notes comparé à ses habitudes, mais tenait sa plume d’une main crispée et violacée. Visiblement, il avait froid. Se sentant surement observé, il tourna légèrement la tête et nos regards se croisèrent. Je m’attendais à de l’arrogance ou du défi, mais ne vis qu’un garçon malheureux et culpabilisant. Revenant à mon intention de l’ignorer, je me détournai avec cette question : regrettait-il ?

Un frisson lui parcourut le dos, et étrangement, je le perçus plus que je ne l’observais, peut-être parce que M Tetenjoy claqua des dents au même instant.

_ Ah ! Mais qu’est-ce que ce feu qui refuse de réchauffer ?! s’écria le professeur en se dirigeant vers la cheminée où brulaient de faibles flammèches.

D’un sortilège, il les éteignit et ralluma immédiatement un chatoyant feu orangé. Puis il resta devant pour se réchauffer mais surtout pour le surveiller, comme s’il s’attendait à ce qu’il s’éteigne à nouveau. Peut-être était-ce déjà arrivé ? Renfermée sur moi-même, j’avais été imperméable au cours et à ce qui s’y était passé… C’est vrai qu’il faisait froid dans cette pièce ; mes mains étaient bleues et mes pieds glacés. Non loin de la cheminée, je goûtai à la tiédeur qui s’en diffusait, et oubliai un instant la rancune qui me rongeait.

_ Je ne sais pas très bien comment je dois interpréter certains de mes souvenirs d’hier, commençai-je à mi-voix, sans regarder Jedusor, mais en tout cas, je te remercie à nouveau de m’avoir sauvée et aussi… de t’être occupé de moi quand je n’allais pas bien.

_ Je m’excuse, dit-il au bout d’un moment sur la même tonalité, afin que personne d’autre que moi n’entende.

_ Bien, on dirait que le feu va enfin nous réchauffer, dit joyeusement le professeur Tentenjoy. Il fait encore un peu frais mais on va passer à la pratique, ça nous réchauffera… Miss Ceann, vu l’état de votre épaule, vous êtes exemptée de pratique, aujourd’hui. Votre blessure s’aggraverait trop si votre charme du bouclier venait à faillir.

J’acquiesçai avec un sourire, reconnaissante d’échapper à la pratique d’un sortilège dont je ne connaissais pas même le nom.

_ Je m’excuse d’avoir été si proche, me souffla Jedusor alors que nos condisciples se levaient de leur bureau pour aller au fond de la salle et pratiquer le sortilège nouvellement appris. Je connais ta préférence pour Sam et je n’aurais jamais dû mais…

Il hésita un instant, le feu dans la cheminée redoublant soudain d’intensité. Je pris alors soudain conscience que ma magie était responsable de cet emballement, et probablement aussi des précédentes difficultés. Me ressaisissant, je coupai alors court à la magie ; la fatigue s’abattant subitement sur mes épaules m’indiqua bel et bien que mes pouvoirs intrinsèques avaient repris du service depuis un moment.

_ J’ai horreur de te voir ainsi affaiblie, glissa Jedusor comme je me levai avec lassitude.

Je croisai son regard inquiet et compris qu’il ne parlait pas que de mon état du moment mais aussi de ma pitoyable défaillance de la veille, doublant une blessure à l’épaule et à la main qui m’handicapait déjà.

_ Je vais bien, rassurai-je d’une voix que j’aurais aimée plus ferme pour couper toute compassion.

Je tâchai alors de me redresser et de rejoindre nos camarades d’un pas vif et alerte, mais mon articulation me rappela à l’ordre et j’arrivai au fond de la classe d’une démarche plus raide que jamais. M’ayant suivie comme mon ombre, Jedusor se plaça près de moi, légèrement en retrait, de sorte qu’il n’avait qu’à tendre légèrement le cou pour me chuchoter à l’oreille, et finir son explication :

_ …Mais c’était toi.

Mon cœur manqua un battement. Il y avait une telle résignation dans sa voix que j’en frissonnais, prenant soudain véritablement conscience de l’attirance de Jedusor pour moi. Ma relation avec le préfet de Serpentard avait souvent été si conflictuelle, que je n’avais jamais vraiment considéré son attention du moment comme autre chose qu’un caprice destiné essentiellement à m’irriter. Tout juste, avais-je pu admettre qu’il était peut-être né de nos prises de bec perpétuelles du respect, voire même une certaine sympathie entre nous, mais des sentiments..? Il en était apparemment autrement, la surprenante faiblesse de Jedusor le montrait bien, jamais il ne s’était ainsi dévoilé devant moi ; il en devenait humain, et touchant. Je m’en voulus de m’être parfois montrée si dure avec lui, ignorant son tourment.

_ J’ai été au-dessous de tout, reprit-il d’un murmure. Profiter de la situation, alors que tu n’étais pas toi-même… je me dégoute !

Un instant, je doutai ; non pas de sa bonne foi mais de mes souvenirs. Jedusor montrait tant de regret pour un… effleurement-de-lèvres que je me demandai si je me rappelais bien de tous les évènements de la veille. Il me semblait pourtant avoir retrouvé toute ma mémoire. Profitant que le professeur rectifie le mouvement de baguette d’un camarade, je tournai la tête à l’en dévisser pour observer le Serpentard, derrière moi. Il me renvoya un regard malheureux qui me conforta dans l’idée qu’il était sincèrement désolé de toute cette histoire et ne chercherait nullement à s’en vanter.

_ N’en parlons plus, tu es pardonné, lui dis-je doucement.

Ses yeux s’arrondirent de surprise, puis un léger sourire étira ses lèvres, en réponse au mien. C’est alors, qu’emportée par un élan d’affection pour lui, j’eus un geste idiot : j’attrapai discrètement sa main dans mon dos, je l’étreignis brièvement. Il répondit de la même façon, entrelaçant ses doigts au miens et les garda quand je voulus les reprendre. Je laissai faire.

Ce n’est qu’en sortant du cours de Défense, que je compris mon erreur. Alors que je rangeais mes parchemins dans mon sac, je surpris un sourire de satisfaction un peu trop épanoui à mon goût, sur les lèvres de Jedusor ; il espérait encore un revirement de ma part. Il fallait lui faire comprendre que notre réconciliation n’allait au-delà du pardon des évènements de la veille, mais je n’avais guère le cœur à le chagriner. Sans doute aurais-je dû clarifier la situation dès cet instant, mais je n’eus d’autre réaction de désapprobation que de remettre mes livres à Olive qui m’attendait à l’entrée de la salle.

_ Alors, ce cours ? demanda la jeune fille pour entamer la conversation.

Tout un tas de qualificatifs me vinrent, de « heureux » à « navrant », mais sans rapport aucun avec le contenu du cours… Je tardais à trouver le bon mot, mais m’aperçus qu’Olive se souciait peu de ma réponse et attendait plutôt celle de Jedusor.

_ Déroutant au départ, mais des plus profitables au final, répondit le préfet-en-chef, en me jetant un regard en biais.

J’eus un sourire contraint pour faire bonne figure, puis m’éloignai sans un mot de salut. Peut-être comprendrait-il qu’il se trompait, si je le fuyais… Je fis quelques pas, mais Olive tardant à me suivre, je me retournai, quelque peu agacée.

_ Olive, tu viens ? fis-je plus sèchement que je ne l’aurais voulu.

Je ne m’étonnais guère de voir ma camarade de chambrée froncer les sourcils, sans doute allait-elle lâcher mes livres en me disant de me débrouiller toute seule, par contre je restai pétrifiée en observant la même mimique sur le visage de Jedusor. Se pouvait-il qu’il désapprouve mon ton, lui habituellement si froid et condescendant ? Avais-je été si odieuse ? Un poids tomba sur mon estomac, une boule se forma dans ma gorge, symptômes bien connus de la culpabilité…

_ J’arrive, fis alors Olive de sa voix chantante, balayant comme si de rien n’était l’affront que je venais de lui faire.

_ Je suis sincèrement désolée, fis-je alors d’une voix brisée, tandis que nous commencions à nous éloigner dans le couloir. Les potions antidouleurs de Miss Prane me fatiguent beaucoup, la journée a été longue pour moi… Bref, je suis claquée et j’étais pressée de rentrer à Serdaigle pour me reposer un peu avant d’enchainer les devoirs. Mais ce n’était pas une raison pour te parler ainsi, c’est déjà très gentil à toi de m’aider à porter mes livres…

Et alors que je tentais de me justifier et me perdais en excuses, j’eus l’impression de parler pour ne rien dire, de pépier comme un oiseau bavard, sensation qui s’accrut lorsqu’Olive me répondit un tranquille et succinct « je comprends ». Il me parut alors évident que les rôles de la pipelette et de sa silencieuse et bienveillante compagne s’étaient inversés. J’aurais pu en rire ou tout du moins sourire de cette ironie, mais j’en pris plutôt ombrage. Sur le moment, je mis cela sur le compte de ma culpabilité, j’étais trop déçue de mon comportement pour m’amuser de la situation. Mais lorsque je tentai de me persuader du comique de la scène, je constatai que mon amertume ne venait guère de mes regrets. Au contraire, même si je savais m’être mal comportée, je semblais plutôt bien m’en accommoder. Olive n’avait-elle pas mérité mes paroles abruptes en ne comprenant pas que j’étais fatiguée et souhaitais fuir Jedusor ? Et au lieu de ça, elle était restée là, à flâner auprès de lui !

Quelque part, je trouvai ma réflexion injuste. Pourquoi éprouvais-je ce ressentiment envers ma camarade de maison ? Je n’avais jamais eu pour elle la moindre animosité, même lorsque nous étions en froid, même lorsque nous nous disputions à cause de Mimi ou de Yaxley. Nos divergences d’opinion et préférences différentes nous avaient effectivement éloignées, mais sans inimité aucune. Alors pourquoi maintenant ?

Je n’eus pas à chercher longtemps, l’image de Jedusor et d’Olive fronçant les sourcils à ma mauvaise phrase s’imposa. Et plus que leur réprobation, c’était la simultanéité de leur réaction qui me dérangeait, leur comportement semblable à mon égard. Cela les rapprochait et quelque chose en moi n’appréciait pas. Le Serpentard avait un caractère instable et difficile à cerner, il était une énigme pour tous, même pour ses camarades de maison, je le voyais bien. Il s’était cependant ouvert à moi, m’avait confiée son attirance, ses faiblesses, et je pensais ainsi le comprendre mieux que quiconque. Mais apparemment, je me trompais. Je n’aurais jamais imaginé son désaveu pour quelques paroles sèches à l’encontre d’un tiers ; je ne l’aurais jamais imaginé prendre la défense d’une autre personne. J’aurais dû me réjouir de cet attitude protectrice, mais un sentiment tout autre sourdait en moi : la colère, subtilement tissée des fils de la trahison. En fait, j’étais jalouse.

Pouvoir nommer le ressentiment expliquant ma conduite abjecte me rassura une seconde – je ne devenais pas une mégère sans raison – mais ses implications me laissèrent dans un désarroi abyssal. Moi, jalouse d’Olive et Jedusor ? Pourquoi ? En vertu de quelle qualité ? Une amie pouvait-elle être jalouse ? Certainement pas pour si peu. Une prétendante, par contre…

J’hoquetai de surprise, quelle idée de m’envisager ainsi ! Et Sam, alors ?

L’évoquer dissipa les sombres réflexions qui m’assaillaient et le poids qui semblait s’être abattu sur moi tandis que je marchais auprès d’Olive s’envola. Rassérénée par le bienfait que produisait la simple pensée de Sam, j’examinai les choses sous un autre angle : j’étais effectivement jalouse, d’une certaine façon. Après tout, Jedusor avait avoué éprouver des sentiments à mon encontre, et si la situation devenait délicate à gérer, elle n’en restait pas moins flatteuse pour moi. Le rapprochement entre ma camarade de chambrée et le Serpentard ne froissait que mon orgueil. Et s’il y avait prétendante, il s’agissait d’Olive, bien évidemment. Le regard noir qu’elle avait lancé à l’élève de Gryffondor quand celle-ci avait parlait de mon hypothétique lien avec le préfet-en-chef ou sa soudaine serviabilité depuis ce midi, ses sourires pour lui… tout cela trahissait un penchant de la jeune fille pour Jedusor, comment n’avais-je pas pu m’en apercevoir ?! Fichues potions !

_ Ah ! Mais quelle idiote, je fais ! M’exclamai-je un peu théâtralement pour relancer la conversation. Excuse-moi, Olive, de n’avoir pas su ouvrir les yeux et comprendre : tu portes un certain intérêt à Jedusor, n’est-ce pas ?

Je m’aperçus alors qu’elle chantonnait jusque là, quand son sourire s’épanouissant stoppa la mélodie qu’elle fredonnait. Ses joues rosirent quelque peu lorsqu’elle répondit entre deux soupirs :

_ Un intérêt certain, oui… depuis quelque temps déjà, mais je n’ai guère l’occasion de le côtoyer. Maisons différentes, aucun cours en commun, aucun devoir en commun… En fait, on aurait pu ne jamais se parler, mais un jour, il a chassé Mimi alors qu’elle me harcelait et il m’a raccompagnée à Serdaigle alors que j’étais toute tremblante. J’ai remarqué depuis que Mimi ne s’approche jamais de lui.

Je me rappelai effectivement le jour où je l’avais plantée dans le couloir, invitant le fantôme à se déchainer sur elle, parce qu’elle avait fait pleurer Max Diggory. M’occupant du jeune élève de Poufsouffle, Jedusor s’était alors dévoué pour aller la tirer des griffes de l’ectoplasme.

_ Il t’intéresse parce qu’il peut éloigner Mimi ? demandai-je alors, sceptique sur les intentions d’Olive.

_ Ça a sans doute pesé dans la balance, répondit-elle lentement, alors qu’elle réfléchissait à la question, mais le second semestre de notre septième année a déjà commencé, bientôt nous quitterons l’école et Mimi ne me poursuivra pas éternellement… Non il y a autre chose qui m’attire chez Jedusor : tu y es peut-être insensible, mais il a un charme fou ! Sais-tu seulement combien de filles soupirent après lui et en rêvent la nuit ? Bien sûr, il est distant et glacial, ce qui décourage la plupart d’entre nous à l’aborder… Beaucoup t’envient, tu sais ? Tu es la seule fille que Jedusor côtoie. Vos relations semblent parfois conflictuelles - et restent un mystère pour nous - mais au moins tu ne lui es pas invisible.

L’amertume qui perçait dans sa dernière phrase me désempara quelque peu. J’avais bien remarqué que le Préfet-en-chef n’avait que peu de connaissances en dehors de ses camarades de maison, mais les Serpentards avaient toujours aimé rester entre eux. Par contre, je n’avais jamais vraiment prêté attention à son cercle d’amis… Mais Olive devait probablement avoir raison ; pour ce qui concernait les relations et amitiés, elle était bien meilleure observatrice que moi. Ainsi donc, j’étais la seule fille que Jedusor fréquentait… j’en éprouvais une certaine satisfaction, trouvant soudain ma précédente jalousie totalement ridicule : le garçon daignait tout juste parler à Olive, il avait dû froncer les sourcils pour autre chose que ma maladresse… parce que je le fuyais, peut-être ?

Le contentement que je ressentis alors m’apparut soudain totalement déplacé et malsain. Connaissant les sentiments de Jedusor à mon égard et mon impossibilité de répondre à ses souhaits, j’aurais dû me sentir gênée de ce lien que l’on faisait encore entre lui et moi. J’aurais dû être navrée de la fixation qu’il faisait sur moi (plus prononcée que je l’aurais cru). J’aurais dû, oui… mais mon cœur ne faisait rien de ce qu’il aurait dû ! En fait, j’étais ravie des sentiments de Jedusor, et ravie que l’on m’envie sa faveur ! Et il ne pouvait y avoir qu’une seule raison à cela…

La prise de conscience fut terrible. La vérité tombait en moi comme une pierre dans un gouffre : elle roulait sur mes certitudes, rebondissait en écorchant mes espoirs, égratignait mes projets. L’écho de ses heurts se répercutait sans fin dans l’abîme de ma mémoire, faisant jaillir une multitude de scènes : les prises de bec avec le préfet, ma curiosité pour ses secrets, mes soupçons, nos séances de travail… Et tout au bout de ce fil de souvenirs, venait une discussion que j’avais eue avec Emily. Ce jour-là, elle m’avait révélé les sentiments de Sam et fait remarquer la proximité de Jedusor. Je m’étais surprise à m’imaginer dans les bras du Serdaigle, alors même que mon amie me démontrait mon incapacité à m’éloigner du Serpentard, malgré son comportement ambigu. Et lorsqu’elle m’avait conseillée de choisir, j’avais bien évidemment hésité, mais ma préférence était finalement allée à la douce gentillesse de Sam.

N’était-ce qu’un choix de Raison, alors ? Mon cœur se serra à cette idée. Non, Sam était mon âme-sœur, je le savais ; mon bonheur était complet avec lui. Et en fin de compte, peu m’importait la raison qui m’avait poussée vers lui, je ne regrettais rien. Néanmoins, la claque que je venais de prendre en constatant l’attirance mutuelle entre Jedusor et moi, me poussa à tout remettre en question, je me devais d’être honnête avec moi-même : étais-je vraiment heureuse avec Sam ? L’aimais-je vraiment ? J’avais si longtemps nié tout attrait pour le Serpentard que je me demandais si je n’étais pas en proie à quelque lâcheté..? L’échec affectif est si douloureux et se savoir à deux, si réconfortant. N’avais-je pas vécu dans le déni par peur de causer du tort et de la peine ?

L’idée de blesser Sam de quelque manière m’horrifiait. Et pourtant je l’avais déjà fait : persuadée qu’il ne me laisserait pas m’envoler pour le Nurmengard, je lui avais déjà menti et laissé dans une inquiétude que je n’avais moi-même pas su dépasser. Bien sûr, je m’en étais atrocement voulu mais Sam m’avait pardonnée, tout en me faisant néanmoins remarquer que son angoisse n’aurait pas été pire s’il avait connu ma destination. Je m’étais alors jurée de ne plus jamais lui mentir et, se faisant, de ne lui épargner aucune vérité.

Je soufflais, heureuse qu’au moins cette certitude là soit restée : j’aimais Sam, puisque je ne restais pas avec lui uniquement par peur d’une rupture. J’aimais Sam, de tout mon cœur. Oui mais dans ce cas, pourquoi cette attirance pour Jedusor ?



Rhâââ !!! Que l’être humain pouvait être compliqué ! Enfin... sans doute pouvais-je déjà me réjouir de ne pas placer les deux garçons sur le même plan… A condition, bien sûr, que ce mot « attirance » ne soit pas un euphémisme pondu par je-ne-sais-trop-quelle-partie-de-mon-être anti-Serpentard…

Mais, admettons que je sois attirée par le Préfet-en-chef, pour quelle raison ? qu’avait-il fait pour ça ? Je jetai un œil à ma camarade de maison, marchant à coté de moi ; elle avait tort sur un point : je n’étais pas insensible au charme de Jedusor. Son teint clair, ses traits délicats et d’une finesse extraordinaire lui donnaient un visage angélique, que contrebalançaient ses cheveux noirs et ses prunelles d’une profondeur hypnotique. Hautain et réservé, il entretenait par sa discrétion une certaine aura de mystère, et ses rares sourires avaient quelque chose de fascinant… Il était séduisant, oui, je le concédais bien volontiers. Qu’avait-il d’autre ? Ses secrets contribuaient sans doute à l’intérêt que toutes mes camarades et moi lui portions. Il était lunatique, tantôt taciturne, tantôt aimable, sans que la cause de ce changement d’humeur soit évidente, mais il devait forcément avoir ses raisons, probablement liées à sa triste histoire. Sans jamais s’étendre sur le sujet, il ne se cachait pas d’être orphelin et sa pudeur en la matière forçait la sympathie, malgré son mauvais caractère. Très tôt dans sa scolarité, il avait consulté, avec la bénédiction des professeurs, les archives de l’école afin de trouver des renseignements sur sa famille. J’ignorais s’il parlait de ses découvertes à quelqu’un, mais ses états d’âme devaient être directement liés à l’avancée de ses recherches, et alimentaient toutes sortes de rumeurs. Certaines le disaient fils illégitime de nobles ou tout au contraire enfant d’un odieux mage noir, d’autres racontaient qu’il était le descendant d’un fondateur… j’espérais seulement qu’il n’entendait pas tous ces ragots.

Je commençais à comprendre ce qui m’attirait chez Jedusor : sa force de caractère. Son passé était manifestement tragique mais il ne s’apitoyait pas sur son sort et tentait de le retrouver. Cela prouvait bien qu’il n’était pas aussi insensible qu’il n’y paraissait et que la distance dont il s’entourait n’était qu’une défense ; il avait peur de s’attacher aux autres. Mais il luttait contre cette peur, je voyais bien ses efforts pour s’intégrer, il devenait agréable, comprenant que l’amitié passait par le respect et la gentillesse. Et moi, je tentais de l’aider.

Je ne sais lequel de nous deux était en premier allé vers l’autre. Avais-je entendu son muet appel au secours ? Avait-il saisi la main que j’avais tendue ? En tout cas, j’essayais de le sortir de son isolement et de l’ouvrir à la vie sociale, telle une amie. Sauf qu’une amie n’aurait pas été si troublée pas son visage charmeur…

Je soupirai de résignation : je tournais en rond ! Je comprenais peut-être mieux mes comportements passés envers Jedusor, mais rien n’expliquait comment je pouvais aimer Sam tout en éprouvant autant d’affection pour le Serpentard… Je l’appréciais lui aussi, alors pourquoi la balance avait-elle penché du coté du Serdaigle ?

C’est alors que la réponse me sauta aux yeux : il ne me fallait pas chercher ce que Sam avait de plus, mais ce que Jedusor avait de moins ! Et cela était évident : je ne lui avais jamais fait totalement confiance. Malgré toute l’aide que je voulais lui prodiguer, malgré toute l’affection que je lui portais, j’avais encore et toujours cette défiance à son égard. Celle qui m’avait toujours empêchée de lui parler de l’ancienne magie. Elle était là, gravée en moi, et par je ne sais quelle sagesse dont je ne me saurais jamais cru capable, je n’étais jamais passée outre. Et je n’en avais aucune intention, mon instinct ne m’avait jamais trompé jusque là.

Je souriais tandis qu’Olive et moi montions le dernier escalier menant à notre salle commune. La situation était toujours complexe, mais j’y voyais néanmoins plus clair, je comprenais mieux mes comportements contradictoires : la défiance que j’éprouvais pour Jedusor m’empêchait d’envisager une évolution de notre relation amicale – quoiqu’ambigüe - et Sam restait le seul présent en mon cœur.

_ J’étais demain et je serai hier, qui suis-je ? Questionna l’aigle ciselé dans la pierre au dessus de la porte.

_ Aujourd’hui, répondis-je à l’unisson avec ma camarade, ce qui nous permit de partager un regard amusé et complice.

L’énigme m’avait paru évidente ; il semblait que les potions, qui m’avaient embrumé le cerveau toute la journée, venaient de rendre les armes, et forte de mon introspection, j’avais le sentiment d’avoir toutes les cartes en main. Aussi me lançai-je dans ce qui me semblait un excellent plan :

_ Entre ma journée d’hier à l’infirmerie, et aujourd’hui, où je n’étais pas très concentrée à cause des médicaments, il va me falloir passer pas mal de temps à la bibliothèque pour rattraper tout mon retard. J’espère aussi y croiser Jedusor pour lui demander les leçons que j’ai manquées. Ça te dit de venir ?

La proposition n’avait rien de subtil mais Olive ne s’en formalisa nullement et ses yeux reconnaissants me confirmèrent que j’avais eu raison.

_ Mais tu n’étais pas fatiguée ? fit-elle néanmoins remarquer, un peu anxieuse.

_ Oh, si ! Fis-je dans un soupir. Mais ce n’est pas en lambinant ici que je vais avancer mes devoirs et ça sera pire plus tard… Laisse-moi quand même le temps de prendre un thé et de me restaurer un peu, ça me requinquera.

Et il en fut ainsi, après une collation rapide, nous descendîmes à la bibliothèque. Comme espéré, le préfet-en-chef y était déjà, plongé dans deux ouvrages de Défense. Il parut quelque peu surpris de nous voir nous installer à sa table, mais je lui demandais ses cours de la veille pour toute explication et Olive justifia sa présence par un petit malaise que je venais de faire.

_ Et puis je devais aussi consulter quelques livres d’histoire, dit-elle avant de partir dans les rayonnages adéquats.

_ Charmante compagnie, commenta Jedusor, ironique, en fixant ma camarade de maison qui s’éloignait, avant de me couler en regard en biais plein de reproche.

_ Olive est bien plus fine que tu ne le crois, la défendis-je. Et elle a un bon fond ; elle est en fait très gentille. Quand elle n’essaie pas d’impressionner sa cour, ajoutai-je plus bas, comme un aparté pour moi, ce qui ne l’empêcha pas d’entendre.

Le Serpentard ne releva pas et replongea dans son livre. Mais lisait-il vraiment ? Je ne voyais pas ses yeux sauter d’un mot à l’autre… J’ouvrai mon épais volume de sortilèges mais ne le parcourais que d’un œil distrait, songeant à la réaction de Jedusor et à la mienne. Le garçon ne semblait guère apprécier Olive et ce n’était pas en mettant en doute sa bonté d’âme que je parviendrais à les rapprocher. Je savais que mon amie y mettrait du sien mais combien de temps faudrait-il au préfet pour l’estimer ?

Je me fis soudain l’effet de pas valoir mieux que l’Olive superficielle et manipulatrice que j’exécrais : depuis qu’elle avait abandonné tout faux-semblant, je la voyais à nouveau comme une amie, mais quelle genre d’amie étais-je pour la pousser vers un garçon dont je me méfiais ?

Et puis, zut ! Je balayai mes doutes, assez de questions pour aujourd’hui. Olive était grande, si je savais instinctivement à qui me fier, pourquoi pas elle ? Et tant mieux si elle reconnaissait Jedusor comme digne de confiance. J’essaierais de l’aider au mieux pour le conquérir.

Olive revint avec de gros livres poussiéreux et durant deux bonnes heures, nous travaillâmes à nos devoirs. En avance sur moi, le Serpentard me proposa de lire ses parchemins de Sortilège et Potion. Parfaites synthèses des ouvrages traitant du sujet, ils étaient sans doute les meilleurs cours que je pouvais trouver pour apprendre rapidement ce que j’avais manqué. Il m’indiqua aussi les sources dont il s’était servi, et dont j’aurais besoin pour faire ma propre rédaction. Je les parcourais rapidement tout en prenant des notes, puis je passais au cours de Défense et recopiais les notes et remarques de mon binôme. Il faudrait que j’approfondisse un peu plus mon savoir pour rédiger ma propre composition, mais il était tard et l’heure du dîner approchait. De toute façon, je ne m’étais pas imaginée rattraper tout mon retard en une journée.

_ Je n’ai rien de particulier contre Hornby, dit Jedusor d’une voix posée tout en remettant les livres de Défense empruntés sur les étagères pendant qu’Olive rangeait ceux d’Histoire un peu plus loin. Je la trouvais bavarde, mais elle semble finalement savoir se tenir, tu avais raison. Par contre, j’aimerais savoir : espères-tu vraiment que je l’accueillerai dans mes bras ou l’as-tu seulement amenée comme chaperon ?

Il avait tourné ses yeux noirs vers moi pour poser sa question, ses prunelles connaissant déjà la vérité.

Les larmes me vinrent, je me savais perdue. Elles roulèrent, brûlantes, sur mes joues tandis que je fermais les yeux, appelant de tous mes vœux la fin de l’année.



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Message par Apsara Sam 22 Sep - 20:51

Contente de retrouver Jas. !
Que de doutes ! L'attrait vers le "mauvais garçon" n'est pas simple à gérer ! Il va falloir que je relise un peu en amont : ça me surprend un peu d'elle...
J'espère que tu vas pouvoir continuer à travailler à la suite satisfait

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