Le coeur cousu
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Le coeur cousu
L'endroit était singulièrement étrange et semblait irréel. Beaucoup de poussière s'accumulait sur les piles de livres, le plafond était très haut et sombre, d'immenses toiles d'araignées formaient de belles arabesques. Les étagères étaient si hautes et bancales, qu'elles ne paraissaient tenir que par magie.
La Jeune Fille entra, et, malgré l'air frais de la pièce, ôta sa cape et la suspendit au porte-manteau.
Elle s'avança parmi les hautes rangées de livres, puis arriva devant un très vieil homme affairé a trier une pile de papier jaunis, de toute évidence il était le propriétaire de la boutique. Il se retourna lentement lorsqu'il s'aperçût de sa présence, l'examina du regard puis souris avant de lui faire signe de le suivre.
La Demoiselle avança et se retrouva dans le maigre rayon de lumière que projetait une bougie à la lueur vacillante. Elle avait le teint très pâle, presque translucide, de grandes cernes mauves s'étiraient sous ses yeux fatigués. Le visage émacié, elle ne souriait pas, ne laissait paraître aucune émotion. Cependant son regard reflétait une grande souffrance et semblait incarner la tristesse elle-même. Si on plongeait son regard dans le sien, il était possible de deviner une partie de sa tristesse; une mort brutale, un cœur brisé, une solitude oppressante et cruelle.
Elle suivit l'étrange vieil homme derrière une pile de livres et ils disparurent derrière une porte de bois massif. Ils étaient maintenant dans une sorte de petit salon éclairé par une cheminée de briques rouges. Une dizaines de tableaux étaient accrochés aux murs, une table de bois grossièrement taillée trônait au centre de la pièce par dessus un tapis poussiéreux.
Quelques fauteuils étaient réparties de façon désordonnés.
La Jeune Fille était assise sur l'un d'eux, celui au plus près de la table. Elle avait ses mains serrés contre ses genoux, ses cheveux emmêlés devant elle lui donnait l'air d'une noyée. Elle regardait le feu de la cheminée – dont les flammes dansaient avec grâce, pareilles à des danseuses – comme si elle ne souhaitait que les rejoindre.
Le vieil homme arriva avec une petite mallette miteuse et l'ouvrit, il murmura quelque chose à la Demoiselle, qui d'un geste, ôta sa robe.
Elle se retrouvait à demi nue, bien que cela ne semblait pas lui poser de problème, son regard observait toujours les flammes avec tristesse et désespoir.
Le vieil homme se saisit d'un scalpel et se retourna vers elle. La seule chose visible à présent était le dos vouté du vieil homme et le visage blême de la jeune fille – lèvres pincées, yeux fermés – comme si on lui arrachait les derniers lambeaux de paix qui lui restait. Soudain elle défaillit et s'affala contre le dossier du fauteuil, ce qui n'affola pas le vieil homme qui continuait à s'activer autour d'elle.
Puis il se redressa et rangea ses affaires, si elle ne respirait pas, on aurait pu croire qu'elle était morte tant son visage était fantomatique. Cependant au bout de plusieurs minutes elle bougea, d'abord les doigts, puis la tête – certains changements s'étaient opérés dans son physique. Sa peau était d'une blancheur pure, presque brillante, ses joues étaient délicatement colorés de rose. Mais le plus incroyable était son regard, vivant, emplis de vie et d'espoir. Les contours de sa bouches frémirent, elle souris – pour la première fois – puis ferma les yeux, comme pour savourer ce sentiment étrange qu'était le bonheur.
En ce levant, elle porta la main sur sa poitrine, à la place de son cœur se trouvait un cœur de velours pourpre aux contours brodés d'or, cousus à même la peau.
Elle serra le vieil homme contre elle, et, pour la première fois pleura de joie. A grandes enjambées, elle se rhabilla puis sorti. Sur son visage se concentrait un espoir incroyable, une conviction que tout irait bien, que la vie lui offrirait un peu de bonheur à elle aussi.
Dehors la Demoiselle souriait, jamais elle n'avait remarqué comme la nuit était douce et comme les étoiles étaient belles.
Elles brillaient.
C'est incroyable comme les étoiles peuvent scintiller, c'est si beau une étoile.
Elle inspira et souris, elle était si belle en fin de compte. Pour la première fois de sa triste existence, elle sortie du village si lugubre du Tisseur.
Le vieil homme la regarda partir avec tendresse, puis il attrapa les restes brisés de la jeune fille qu’ il avait arraché. Il les regarda pendant un instant puis les glissa dans un bocal en verre; Pendant un instant le souvenir de la jeune fille ressurgit, le visage déformé par le désespoir. Il rangea avec précaution le bocal aux côtés des centaines d’autres sur une étagère
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J'espère que ça vous a plu ^^
La Jeune Fille entra, et, malgré l'air frais de la pièce, ôta sa cape et la suspendit au porte-manteau.
Elle s'avança parmi les hautes rangées de livres, puis arriva devant un très vieil homme affairé a trier une pile de papier jaunis, de toute évidence il était le propriétaire de la boutique. Il se retourna lentement lorsqu'il s'aperçût de sa présence, l'examina du regard puis souris avant de lui faire signe de le suivre.
La Demoiselle avança et se retrouva dans le maigre rayon de lumière que projetait une bougie à la lueur vacillante. Elle avait le teint très pâle, presque translucide, de grandes cernes mauves s'étiraient sous ses yeux fatigués. Le visage émacié, elle ne souriait pas, ne laissait paraître aucune émotion. Cependant son regard reflétait une grande souffrance et semblait incarner la tristesse elle-même. Si on plongeait son regard dans le sien, il était possible de deviner une partie de sa tristesse; une mort brutale, un cœur brisé, une solitude oppressante et cruelle.
Elle suivit l'étrange vieil homme derrière une pile de livres et ils disparurent derrière une porte de bois massif. Ils étaient maintenant dans une sorte de petit salon éclairé par une cheminée de briques rouges. Une dizaines de tableaux étaient accrochés aux murs, une table de bois grossièrement taillée trônait au centre de la pièce par dessus un tapis poussiéreux.
Quelques fauteuils étaient réparties de façon désordonnés.
La Jeune Fille était assise sur l'un d'eux, celui au plus près de la table. Elle avait ses mains serrés contre ses genoux, ses cheveux emmêlés devant elle lui donnait l'air d'une noyée. Elle regardait le feu de la cheminée – dont les flammes dansaient avec grâce, pareilles à des danseuses – comme si elle ne souhaitait que les rejoindre.
Le vieil homme arriva avec une petite mallette miteuse et l'ouvrit, il murmura quelque chose à la Demoiselle, qui d'un geste, ôta sa robe.
Elle se retrouvait à demi nue, bien que cela ne semblait pas lui poser de problème, son regard observait toujours les flammes avec tristesse et désespoir.
Le vieil homme se saisit d'un scalpel et se retourna vers elle. La seule chose visible à présent était le dos vouté du vieil homme et le visage blême de la jeune fille – lèvres pincées, yeux fermés – comme si on lui arrachait les derniers lambeaux de paix qui lui restait. Soudain elle défaillit et s'affala contre le dossier du fauteuil, ce qui n'affola pas le vieil homme qui continuait à s'activer autour d'elle.
Puis il se redressa et rangea ses affaires, si elle ne respirait pas, on aurait pu croire qu'elle était morte tant son visage était fantomatique. Cependant au bout de plusieurs minutes elle bougea, d'abord les doigts, puis la tête – certains changements s'étaient opérés dans son physique. Sa peau était d'une blancheur pure, presque brillante, ses joues étaient délicatement colorés de rose. Mais le plus incroyable était son regard, vivant, emplis de vie et d'espoir. Les contours de sa bouches frémirent, elle souris – pour la première fois – puis ferma les yeux, comme pour savourer ce sentiment étrange qu'était le bonheur.
En ce levant, elle porta la main sur sa poitrine, à la place de son cœur se trouvait un cœur de velours pourpre aux contours brodés d'or, cousus à même la peau.
Elle serra le vieil homme contre elle, et, pour la première fois pleura de joie. A grandes enjambées, elle se rhabilla puis sorti. Sur son visage se concentrait un espoir incroyable, une conviction que tout irait bien, que la vie lui offrirait un peu de bonheur à elle aussi.
Dehors la Demoiselle souriait, jamais elle n'avait remarqué comme la nuit était douce et comme les étoiles étaient belles.
Elles brillaient.
C'est incroyable comme les étoiles peuvent scintiller, c'est si beau une étoile.
Elle inspira et souris, elle était si belle en fin de compte. Pour la première fois de sa triste existence, elle sortie du village si lugubre du Tisseur.
Le vieil homme la regarda partir avec tendresse, puis il attrapa les restes brisés de la jeune fille qu’ il avait arraché. Il les regarda pendant un instant puis les glissa dans un bocal en verre; Pendant un instant le souvenir de la jeune fille ressurgit, le visage déformé par le désespoir. Il rangea avec précaution le bocal aux côtés des centaines d’autres sur une étagère
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Re: Le coeur cousu
Etrange bonhomme qui coud les coeurs de velours pour redonner le sens du bonheur aux moldus ? aux sorciers ?
Que renferme donc ce coeur factice pour avoir un tel pouvoir ? Pourquoi garde-t-il les cours brisés de ses patients ? A-t-il besoin de ces restes pour lui-même ?
En fait, qu'est-ce qui le pousse à faire tout cela ?
Tu as une suite ? Cela vaudrait la peine d'exploiter !
Que renferme donc ce coeur factice pour avoir un tel pouvoir ? Pourquoi garde-t-il les cours brisés de ses patients ? A-t-il besoin de ces restes pour lui-même ?
En fait, qu'est-ce qui le pousse à faire tout cela ?
Tu as une suite ? Cela vaudrait la peine d'exploiter !
Suzywa- thé noir
- Messages : 1000
Date d'inscription : 11/01/2008
Age : 64
Localisation : Bruxelles
Re: Le coeur cousu
Que de questions !
En fait j'avais pensé ce conte comme ça sans suite, mais effectivement je pourrais poursuivre et mettre une suite sur le Tisseur pour répondre à ces questions
Je vais y penser ça me tente bien !
En fait j'avais pensé ce conte comme ça sans suite, mais effectivement je pourrais poursuivre et mettre une suite sur le Tisseur pour répondre à ces questions
Je vais y penser ça me tente bien !
Re: Le coeur cousu
C'est vrai qu'à la relecture, il y en a beaucoup des questions !
Mais c'est vrai aussi que quand on écrit un texte c'est que sûrement, il existe une motivation, une idée à développer et ici, je ressens quelque chose que tu voulais exprimer mais qui n'est pas encore écrit...
Il y a vraiment de quoi développer...
Mais c'est vrai aussi que quand on écrit un texte c'est que sûrement, il existe une motivation, une idée à développer et ici, je ressens quelque chose que tu voulais exprimer mais qui n'est pas encore écrit...
Il y a vraiment de quoi développer...
Suzywa- thé noir
- Messages : 1000
Date d'inscription : 11/01/2008
Age : 64
Localisation : Bruxelles
Re: Le coeur cousu
En effet j'ai écris ce texte à une période où j'étais seule et j'avais plein d'émotions que j'avais besoin d'évacuer.
Ça serait intéressant d'écrire une suite avec l'état d'esprit que j'ai maintenant
Ça serait intéressant d'écrire une suite avec l'état d'esprit que j'ai maintenant
Re: Le coeur cousu
C'est vrai qu'il pourrait y avoir une suite parce que ton texte appelle plein d'interrogations, mais d'un autre coté, je trouve aussi qu'il se suffit à lui même... Au lecteur d'imaginer ce qu'il veut après. ça ouvre des perpectives, c'est sûr, ça pose certaines bases (il faut admettre un peu de magie pour retirer un coeur peiné et le remplacer par un autre). D'ailleurs, tu n'as pas précisé si c'était une oeuvre originale ou une fic ? (pas forcément sur HP d'ailleurs, même si la magie rôde)
Enfin bref, à toi de voir si tu veux écrire une suite, si tu veux nous faire partager ce monde où l'on peut guérir sa peine en cousant un nouveau coeur.
En tout cas, merci déjà pour cette nouvelle. Je la trouve très reposante ; le texte coule bien, c'est doux et tendre, enchanteur comme un conte.
Enfin bref, à toi de voir si tu veux écrire une suite, si tu veux nous faire partager ce monde où l'on peut guérir sa peine en cousant un nouveau coeur.
En tout cas, merci déjà pour cette nouvelle. Je la trouve très reposante ; le texte coule bien, c'est doux et tendre, enchanteur comme un conte.
Syrinx- thé noir
- Messages : 2939
Date d'inscription : 14/01/2008
Age : 41
Localisation : chez les gentils
Re: Le coeur cousu
Bon, ce texte je l'avais déjà lu il y a un bon bout de temps et c'est vrai que j'avais un peu espéré une suite
Mais j'arrive pas à me dire que le petit vieux est sympathique. Je veux dire, cette histoire de s'enlever le coeur, ça me fait trop penser au mythe de Kochtchej l'Immortel qui lui même a inspiré Davy Jones et Voldemort. C'est vrai que le conte du sorcier au cœur velu m'a marquée (la fin est quand même un peu hard ). Kochtchej qui a l'aspect d'un vieillard...
Mais je me rappelle que ça faisait partie d'un petit ensemble de nouvelles tous un peu nostalgiques et assez agréables à lire ^^
Mais j'arrive pas à me dire que le petit vieux est sympathique. Je veux dire, cette histoire de s'enlever le coeur, ça me fait trop penser au mythe de Kochtchej l'Immortel qui lui même a inspiré Davy Jones et Voldemort. C'est vrai que le conte du sorcier au cœur velu m'a marquée (la fin est quand même un peu hard ). Kochtchej qui a l'aspect d'un vieillard...
Mais je me rappelle que ça faisait partie d'un petit ensemble de nouvelles tous un peu nostalgiques et assez agréables à lire ^^
Elaia Gurialde- thé blanc
- Messages : 65
Date d'inscription : 17/09/2011
Age : 36
Localisation : Noisy-les-Amandes
Re: Le coeur cousu
C'est vrai. Je l'ai pas dit mais j'aurais tendance à croire à une contrepartie. Qu'est-ce qu'il fait de tous ces coeurs qu'il garde le vieux bonhomme ? D' un autre coté il peut ne pas être forcément mauvais ; c'est juste qu'il peut y avoir un effet secondaire à l'opération... comme l'amnésie (je suis heureuse parce qu'en fait je ne me souviens plus de ce qui me rendait triste... simple et efficace)Mais j'arrive pas à me dire que le petit vieux est sympathique.
Cela dit ça fait parti pour moi des choses justement que le lecteur peut imaginer à sa guise après la lecture du conte.
Syrinx- thé noir
- Messages : 2939
Date d'inscription : 14/01/2008
Age : 41
Localisation : chez les gentils
Re: Le coeur cousu
Je ne connaissais pas du tout le mythe de Kochtcheï: effectivement, ça a pu inspirer J.K. pour les horcruxes !
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Apsara- Thé Aromatisé
- Messages : 7133
Date d'inscription : 11/01/2008
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